Atlas d'architecture mondiale

T. 1 : Mésopotamie, Égypte, Égée, Grèce, Rome, Byzance

par Marie-Thérèse Laureilhe
[par Werner Muller et Gunther Vogel ; version française... dir. par J.L. Godivier, M. Senechalle-Couvercelle; trad. Y. Series]. - Stock, 1978. 284 p. : ill. en coul.; 19 cm. - (Collection Eugène Clarence Braun-Munk.)
Titre original : Atlas zur Baukunst. - Bibliogr. p. 273-276. Index p. 277-284. - ISBN 2-234-00657-0 : 45 FF.

Pour la plupart de nos lecteurs un atlas est un volume de grand format composé de planches, en général cartes géographiques. Ils seront déroutés par la présentation de celui-ci : au format de poche, il doit son titre d'atlas au fait qu'une page sur deux se compose d'illustrations en regard d'un texte qui les suit à peu près, mais sans y correspondre rigoureusement. En réalité, et c'est ce qui fait son mérite, c'est un ouvrage très illustré d'excellents dessins au trait, très parlants, comme seuls savent les faire les architectes.

Le volume qui nous parvient est limité à l'architecture des origines à Byzance incluse, le deuxième traitera de l'architecture « moderne ». L'ouvrage commence par un bref glossaire de termes techniques très utiles car la plupart sont des termes latins ou grecs que tous ne connaissent pas. Suit une très longue introduction, qui occupe le quart de l'ouvrage, et qui vaudra également pour le tome 2, sur l'architecture, l'art de bâtir, les fonctions de l'architecture, le processus programme-imagination-édification, des généralités sur les plans et la conception générale d'édifices aussi divers que les pyramides d'Égypte, les maisons des Samouraïs, les « maisons en bande » de Berlin, les basiliques de Ravenne ou l'hôtel de ville de Toronto. Il y a là une étude des plans, des masses et des effets, des problèmes posés par l'équilibre des forces, que l'on doit lire avant d'aborder les questions purement techniques d'édification. Les éléments de construction sont ensuite étudiés de façon synthétique : murs, supports, toits en tous genres, voûtes avec tous les problèmes qu'elles posent. Les croquis d'architecture en regard du texte rendent ce dernier très clair.

Cette très longue introduction, qui se termine par des généralités sur les formes et les styles, est suivie de l'étude des architectures de Mésopotamie, d'Égypte, etc., jusqu'à l'art chrétien primitif. Il ne s'agit pas d'une histoire de l'architecture, bien que l'ouvrage suive un ordre chronologique, pour chaque époque, on a repris les notions exposées en introduction et les auteurs se sont efforcés de synthétiser chaque type d'architecture en donnant la réponse aux problèmes exposés dans l'introduction, problèmes de construction, de technique, de style, de plans, de formes, etc. Les croquis au trait et en couleurs sont aussi précis que clairs.

La conception de cet atlas est donc tout à fait nouvelle, le lecteur peut le lire en entier pour avoir une synthèse de l'histoire de l'architecture, ou accéder à une époque particulière. De quelque façon qu'on aborde le livre, on en tire un très grand profit et cet essai de synthèse de l'architecture et des problèmes, qui se sont posés et se posent toujours aux architectes, devrait être discutée avec passion dans tous les ateliers des UER d'architecture. En outre, chaque période est remise dans son contexte historique, non seulement par le texte, mais par les tableaux qui l'illustrent et même par les cartes. La bibliographie sommaire, mais très bien choisie, permettra toujours d'approfondir tel ou tel chapitre. Un large public pourra donc s'intéresser à cet ouvrage, non seulement les architectes et les archéologues pour lesquels il a été fait, mais tous ceux qui voient dans les réalisations de chaque époque un tout à étudier, avec l'ensemble des faits historiques, artistiques et littéraires. C'est là la nouveauté de cette conception de l'histoire de l'architecture et c'est ce qui en fait l'intérêt.