Certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire session 1977

Compte rendu des épreuves d'admissibilité

I. Épreuve d'organisation

Ce sujet semble avoir trouvé les élèves fort peu préparés : absence de connaissances précises, beaucoup d'idées vagues et d'approximations. Les erreurs suivantes ont été faites en grand nombre :
- Le sujet restait très mal défini.
- Un certain nombre de candidats ne distinguaient pas « les quotidiens » des revues hebdomadaires ou mensuelles, certains traduisant le mot « quotidien » par « revue à périodicité régulière : journalière, hebdomadaire ou mensuelle » ! Souvent, aucun titre n'était cité et des chiffres fantaisistes ont été avancés (plusieurs milliers de titres de quotidiens français).
- Les candidats ont souvent décrit de façon détaillée les opérations de bulletinage, de catalogage de périodiques et de bibliographie, ce qui était hors-sujet.
- Beaucoup ignorent l'orthographe du vocabulaire professionnel (la perle étant le « quart d'aix » pour Kardex), si ce n'est l'orthographe en général et le bon français, ce qui ne laisse pas d'étonner compte tenu du niveau général des diplômes possédés par les candidats.
- Si les problèmes de consultation immédiate ont été assez généralement vus, ceux de conservation et d'utilisation dans un but d'animation de la bibliothèque ont été souvent négligés ou oubliés.

Dans l'ensemble, les candidats ont choisi un plan par type de bibliothèque ce qui les a amenés à des redites et des affirmations gratuites. Par contre, ceux - rares - qui ont abordé la question par type d'utilisation possible (consultation, prêt, conservation, animation...) ont fait un bon devoir et ont surtout souligné les concordances de ces utilisations par type de bibliothèque.

La note moyenne a été de 8,15.

II. Épreuve de bibliographie

Beaucoup de devoirs n'ont pas traité le sujet : localisation des documents dans les bibliothèques françaises, ce qui excluait la constitution d'une bibliographie.

On souhaiterait plus de logique dans le plan, de clarté dans l'expression, de rigueur dans les termes, de précision dans la description des ouvrages, et, faut-il le dire, une orthographe correcte.

La question supposait une réflexion préalable autour du sujet concernant :
- la notion de recherche approfondie et de ressources : il fallait comprendre les documents imprimés (livres, périodiques, thèses, publications officielles) et non imprimés (manuscrits par exemple, documents audio-visuels);
- on devait s'interroger sur l'accès aux documents qui ne sont pas dans les collections de la bibliothèque quelque soit le type de bibliothèque.

Les éléments de réponse pouvaient s'ordonner autour de trois idées directrices :

I° La connaissance des ressources des autres bibliothèques françaises grâce aux répertoires de bibliothèque.

2° La localisation des documents dans les bibliothèques grâce aux différents instruments bibliographiques tels que catalogues de bibliothèque, catalogues collectifs, bibliographies nationales courantes, localisant les documents par la mention de dépôt légal.

3° L'accès aux documents par les services rendus par les bibliothèques (prêt inter) ou par les services nationaux en cours de réalisation (CAPAR - CANAC - Bibliothèque Nationale de Prêt) ou existants (service central de prêts, aujourd'hui CNP).

Concernant les répertoires de bibliothèques, on devait citer : le Répertoire des bibliothèques et organismes de documentation : volume de base [197I] + supplément 1973 et mise à jour pour les BU; ce répertoire devait être décrit (classement des bibliothèques, index matières) et son utilisation précisée selon le type de recherche (connaissance des fonds, condition de communication des documents).

On pouvait à ce répertoire, ajouter certains répertoires internationaux ou régionaux, connus. La localisation des documents invitait à distinguer les livres, les périodiques, les thèses, les publications officielles et autres types de documents.

Concernant les ouvrages, on devait distinguer les ouvrages français et étrangers; pour localiser les premiers, on dispose des catalogues imprimés des bibliothèques (catalogue des imprimés de la BN, des bibliothèques municipales), tentatives de catalogues collectifs (catalogue dit « de Montpellier », catalogues régionaux Lorraine par exemple), de la Bibliographie de la France partie officielle qui permet, par la mention d'imprimeur, de localiser le lieu de dépôt légal régional.

Pour localiser les ouvrages étrangers, il fallait décrire le Catalogue collectif des ouvrages étrangers, crée en 1952, les 2 niveaux : régional et national, le mode de classement, des fiches (alphabétique auteurs); on pouvait mentionner le catalogue collectif des acquisitions des BU de 1895 à 1934, catalogue dit « de Montpellier ».

Pour la localisation des périodiques, les candidats devaient décrire les catalogues suivants et expliquer leur utilisation :
- Catalogue collectif des périodiques du début du XVIIe siècle à 1939 : 3 vol. parus, de C à Z, A-B et l'index des collectivités devant paraître ultérieurement; classement alphabétique par titre, état des collections : mentionner l'ancienne édition ronéotée.
- L'Inventaire permanent des périodiques étrangers en cours (IPPEC) et éventuellement citer les éditions successives qui permettent une cumulation depuis 1955 jusqu'en 1970. Mise à jour de la 4e édition.

Préciser que l'IPPEC ne donne pas l'état des collections; table alphabétique des collectivités-éditrices pour la mise à jour seule. Possibilité d'interrogation par lettre ou téléphone.

- La Bibliographie de la presse française politique et d'information générale (1865-1944) 29 fasc. parus en 1976, par département, avec état des collections dans les lieux de conservation.

- Répertoire de la presse et des publications périodiques françaises : citer les éditions successives (5e édition : 1966-197I parue en 1973), et la possibilité de ocaliser par la mention d'imprimeur.

- Pour la même raison, Bibliographie de la France, supplément I, publications en série.

- Les listes départementales des périodiques français et étrangers, dont il paraît épisodiquement de nouvelles éditions (Isère, Rhône, Hérault) et les tentatives de catalogues collectifs régionaux, citant les périodiques en cours, localisant mais ne donnant pas l'état des collections.

Cas particuliers

Bonus : Un bonus était donné aux candidats ayant cité d'autres catalogues : publications officielles, manuscrits, incunables.

- Pour les publications officielles, par le supplément II de la Biblographie de la France, grâce à la mention d'imprimeur.

- Pour les manuscrits : catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, inventaire des manuscrits par bibliothèque.

- Pour les incunables et livres du XVIe siècle (Pellechet, Index Aureliensis).

- Catalogues de périodiques spécialisés : Bultingaire, périodiques médicaux.

- Pour les thèses : par le catalogue des thèses de doctorat (1884-1972) : dernière édition parue pour 1973 : annuel, permet de localiser par le lieu de soutenance (dépôt à la BU).

Concernant l'accès aux documents, on pouvait développer deux aspects :

1° Le prêt-interbibliothèques sans entrer dans les détails de son fonctionnement.

2° Le Centre national de prêt chargé d'orienter les demandes par son fichier; amorcer sur le rôle futur de la Bibliothèque Nationale de prêt.

En conclusion, des perspectives pouvaient être ouvertes avec les systèmes CAPAR (catalogue partagé) et CANAC (catalogue national centralisé) qui devraient permettre d'enregistrer sur ordinateur les documents acquis par les bibliothèques participant à ces systèmes, donc de constituer un catalogue collectif national.

La moyenne de l'épreuve de bibliographie est de 7,80.

En conclusion, le jury souhaiterait que des catalogues de manuscrits et d'incunables français soient intégrés au programme du tronc commun.

III. Épreuve de catalogage

L'épreuve de catalogage a paru moins réussie cette année que les précédentes. En effet, la moyenne générale des copies est de 10/20. On peut noter une proportion plus forte que d'habitude de notes inférieures à 7/20, plus de 15 % des copies, ce qui dénote pour les candidats une faiblesse générale dans cette matière et non des difficultés particulières liées à tel ou tel fac-similé. On trouve tout de même près de 30 % avec plus de 14/20.

Quelques points particuliers sur lesquels on pourrait attirer l'attention des futurs candidats :
● La présentation des fiches : est souvent défectueuse : aucune marge, une partie de la fiche écrite en dehors de son cadre, etc.
● La notation « T » pour indiquer qu'il est nécessaire de faire un rappel au titre pour une fiche auteur ou anonyme n'est à indiquer que dans ce cas (ex. : collectivités, vedettes de forme), et non pour un éventuel « fichier titre » de romans, etc. comme il en existe dans un certain nombre de bibliothèques de lecture publique.
● Les candidats auraient intérêt à rédiger parfois un jeu complet de fiches pour l'un ou l'autre ouvrage pour se rendre compte de ce à quoi correspondent les différents rappels de vedettes et les renvois. Dans le même ordre d'idée, on pourrait proposer aux élèves des exercices d'intercalation.
● Le dépouillement des ouvrages en plusieurs volumes (catalogage à deux niveaux) n'est pas très bien maîtrisé dans l'ensemble.
● La façon d'indiquer la collation qu'il s'agisse de la pagination ou des planches illustrées est rarement connue. Il semble que sur ce point les élèves devraient faire quelques exercices non sur des fac-similés, mais avec des ouvrages entre les mains.
Pour les ouvrages étrangers, on rappellera que la fiche est à rédiger dans la langue de l'ouvrage, mais le mot matière est à indiquer en français. On devrait attirer l'attention des candidats sur la nécessité d'être latiniste pour choisir le latin, les fiches latines étant le plus souvent incorrectes grammaticalement.

  1. (retour)↑  Ce texte vient en complément du rapport publié dans le Bulletin des bibliothèques de France, T. 22, n° 5, mai 1977.
  2. (retour)↑  Ce texte vient en complément du rapport publié dans le Bulletin des bibliothèques de France, T. 22, n° 5, mai 1977.