La bibliothèque de l'Université de Paris-Sud, section pharmacie de Châtenay-Malabry
La section pharmacie de la Bibliothèque de l'Université de Paris-Sud occupe dans les locaux de l'Université 6 600 m2. Deux niveaux ont été distingués dans l'organisation de la bibliothèque, d'une part un niveau étudiants et d'autre part un niveau de recherche. Les différentes salles sont réparties sur quatre étages : un rez-de-chaussée bas comprenant magasin à livres, salle de manutention, atelier de reprographie; un premier étage comprenant salle de lecture, service de prêt et bureaux; un second étage occupé par le magasin des périodiques et des bureaux; un troisième étage où ont été installées une salle de lecture pour les enseignants et chercheurs, une salle polyvalente pour abriter une bibliothèque de culture générale et une salle réservée à la formation professionnelle.
Née de la scission de la Faculté de Pharmacie de l'Avenue de l'Observatoire à Paris, la Faculté de Châtenay-Malabry a ouvert ses portes à la rentrée universitaire 1972.
Elle occupe une superficie d'environ 13 ha en bordure du bois de Verrières, à proximité de l'École Centrale des Arts et Manufactures, et se présente comme un ensemble d'éléments reliés entre eux et au bâtiment central par un système de passerelles couvertes. Cet ensemble dû à M. Dondel, architecte, comprend des tours pour la recherche, des bâtiments bas pour les salles de travaux pratiques et un bâtiment central qui abrite la bibliothèque, le hall d'accueil et six amphithéâtres de 400 places.
La bibliothèque occupe 6 600 m2 de ce bâtiment, soit le I/10e de la surface de plancher et se distingue du reste de la faculté par ses façades entièrement métalliques : lames pare-soleil pour les salles de lecture, éléments perforés formant claustras pour les magasins à livres et les bureaux. Ces 6 600 m2 sont répartis sur quatre niveaux :
- le rez-de-chaussée bas comprenant un magasin à livres d'une superficie de 2 200 m2, une salle de manutention avec accès au garage et au quai de déchargement, l'atelier de reprographie et le foyer du personnel;
- le rez-de-chaussée haut principalement occupé par le très beau hall de la faculté qui dessert les amphithéâtres et la bibliothèque;
- le premier étage comprenant le palier d'accès à la salle de lecture des étudiants aménagé en coin détente avec chauffeuses et cendriers, la salle de lecture de 1 200 m2 actuellement équipée pour 323 lecteurs mais d'une capacité maximum de 480 places, le service du prêt aux étudiants et trois bureaux abritant les services des acquisitions et du catalogage;
- le second étage qui est occupé par le magasin des périodiques (3 000 m linéaires), deux bureaux et une salle de reprographie où sont réalisés les photocopies et le tirage des stencils;
- le troisième étage, enfin, avec un immense hall d'accueil équipé de chauffeuses, cendriers et panneaux d'exposition et qui pourra éventuellement être partiellement transformé en bureaux pour le service public, une salle de lecture de 96 places pour les enseignants-chercheurs, cinq bureaux, une salle polyvalente équipée pour abriter une bibliothèque de culture générale et une salle de cours destinée à la formation du personnel de la bibliothèque.
Les liaisons verticales sont assurées par deux monte-livres, un monte-charge intérieur, un ascenseur desservant tous les étages, certains avec une clé, un escalier intérieur et deux escaliers de secours.
Le seul reproche que l'on puisse faire à ce plan intérieur est l'absence de communications directes entre les services intérieurs et lés services publics ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes de personnel; cependant, peut-être sera-t-il possible après une expérience de fonctionnement un peu plus longue, de remédier à ce défaut en aménageant le hall du troisième étage et les aires situées en deçà des banques de consultation.
L'éclairage est de qualité, mêlant harmonieusement spots incandescents et rampes fluorescentes. Les meubles sont en bois dans les bureaux, en fibre de verre et lamifié dans les salles de lecture; ces matériaux modernes sont en harmonie avec l'architecture extérieure et ont l'avantage d'être solides, ininflammables, peu coûteux, et fabriqués dans un éventail de couleurs considérable, le choix des couleurs ayant été déterminé par la teinte des revêtements de sol et des portes.
Organisation
Bien que les Instructions de 1962 réorganisant les bibliothèques universitaires ne concernent pas les sections pharmacie, la bibliothèque de Châtenay suit le schéma de ces instructions puisqu'elle a été conçue selon deux niveaux, étudiants et chercheurs, qui n'ont d'ailleurs pas commencé à fonctionner simultanément.
Le niveau étudiants
Si la salle de lecture put être ouverte le 16 octobre 1972, elle n'était alors qu'une simple salle de travail sans ouvrages, ceux-ci n'ayant pu être traités ni installés à cette date, mais plus tard, en janvier 1973.
Toutes les disciplines scientifiques y sont représentées, la pharmacie faisant appel à chacune d'elles pour son enseignement de base; on y trouve donc classés selon la Classification décimale universelle (CDU) et en libre accès des ouvrages de mathématiques, physique, chimie, biologie, microbiologie, biochimie, botanique, zoologie, anatomie et physiologie humaines, hygiène, hydrologie, l'ensemble des disciplines pharmaceutiques, parasitologie, pathologie, droit et déontologie, ainsi qu'un certain nombre de dictionnaires et d'encyclopédies. Le champ est vaste mais le nombre d'ouvrages de base relativement restreint, le problème essentiel étant celui du nombre d'exemplaires pour chaque titre.
Par la disposition des rayonnages très aérés, la répartition des couleurs, on a pu déterminer un certain nombre de secteurs de dimensions plus humaines et plus propices à la concentration qu'exige le travail en bibliothèque pour les étudiants en pharmacie. Il n'est cependant pas certain que la formule de la grande salle unique soit la meilleure car elle proscrit le travail en groupe auquel tiennent beaucoup les étudiants.
Cette salle destinée aux étudiants des quatre premières années est ouverte du lundi au vendredi, de 9 h à 18 h 30, le maximum d'entrées se situant entre midi et 14 h, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes de surveillance. Celle-ci est assurée par les magasiniers mais n'est guère facile car la proximité de la sortie et des vestiaires favorise vraisemblablement la disparition des ouvrages.
Pour pallier cet inconvénient nous écartons pour la durée de leur consultation maximum les ouvrages courants qui prennent alors place sur un rayonnage situé derrière la banque et ne sont communiqués qu'en échange de la carte et d'un bulletin de demande. Ceci est la négation du libre accès, mais il fallait réagir devant l'hémorragie d'ouvrages. Nous avons étudié la transformation du libre accès en accès contrôlé, transformation qui nécessite l'implantation d'une paroi vitrée isolant la partie consultation de la partie magasin où seraient regroupés les ouvrages classés selon la CDU, ce système donne de bons résultats dans les bibliothèques où il est en vigueur, mais dans le cas présent, non seulement il enlève à la salle de lecture une partie de sa beauté mais il nécessite en outre la présence d'un personnel nombreux aux heures de pointe de la consultation, soit à l'heure du repas. Aussi attendons-nous avec une certaine impatience les résultats de l'expérience de détection des vols tentée à la Bibliothèque de la rue des Saints-Pères à Paris avant de nous orienter vers l'une ou l'autre de ces solutions.
Afin de faciliter les échanges entre la bibliothèque et ses lecteurs étudiants et par là même améliorer l'utilisation et la connaissance de ses ressources, nous avons mis à leur disposition outre les fichiers (index matières, catalogue systématique, catalogue auteurs-anonymes, collections), une notice explicative pour la recherche des ouvrages, un plan détaillé des rayonnages et un livre de desiderata auxquels nous répondons rapidement et avec précision. Enfin ont lieu en début d'année universitaire des visites commentées destinées aux étudiants nouvellement inscrits, ces visites sont annoncées par voie d'affiches, en salle de lecture et en amphithéâtre grâce à l'obligeance de MM. les professeurs. On peut cependant regretter que le public concerné qui représente le quart des inscrits ne suive pas ces visites avec plus d'empressement.
Le service du prêt est ouvert tous les jours de 13 h à 15 h dans une salle séparée de la salle de lecture; tout étudiant inscrit à ce service peut y emprunter un ouvrage pour 48 h, délai et nombre qui impliquent une meilleure circulation des ouvrages. Il est donc dommage que ce fonds soit séparé du fonds de consultation et ne soit pas en libre-accès car d'une part la disponibilité des ouvrages est réduite et d'autre part les étudiants éprouvent une certaine répugnance à utiliser les fichiers; on a pu cependant pallier ces inconvénients en équipant les ouvrages de la salle pour le prêt pendant la fermeture de la bibliothèque, et en constituant un catalogue dictionnaire des ouvrages du prêt.
L'une ou l'autre transformation de la salle de lecture évoquée plus haut verra la fusion de ces deux fonds et l'ouverture du service de prêt, en continu toute la journée, ce qui développera sans aucun doute ce service qui actuellement ne satisfait pleinement ni les utilisateurs, ni le personnel.
Le niveau recherche
Située au troisième étage de la bibliothèque, au-dessus du magasin des périodiques cette seconde salle de lecture est ouverte depuis le mois de juin 1974 aux étudiants de 5e année, pour les certificats d'études spéciales, certificats d'études supérieures, aux thésards, enseignants et chercheurs du centre, après inscription.
Le fonds d'ouvrages et de périodiques a été constitué à partir de 1973, grâce à une politique de concertation avec les futurs utilisateurs. En effet, trois enquêtes ont été menées, la première sur les titres de périodiques les plus consultés, la seconde sur les ouvrages de base et la troisième sur les thèmes de recherche, ceci afin d'orienter les acquisitions futures. Pour chacune de ces enquêtes la proportion de réponses a été satisfaisante (25 réponses pour 32 demandes envoyées) et reste sensiblement équivalente en ce qui concerne les enquêtes semestrielles sur les bibliographies d'articles et ouvrages indiquées par les professeurs pour chaque année d'études.
La constitution du fonds de collections anciennes de périodiques est due à Mlle Ruyssen qui tout en préparant le projet de construction de la bibliothèque a mené à bien une politique d'échanges de doubles qui a eu pour résultat la création d'un fonds de 400 collections classées, cataloguées prêtes à être transférées; nous n'insisterons jamais assez sur le rôle éminent joué par Mlle Ruyssen dans la conception et la naissance de Châtenay.
Dans la salle de lecture se trouvent répartis en 5 grands secteurs (généralités, sciences exactes, sciences biologiques, médecine-pharmacie, technologie) les ouvrages classés selon la CDU, l'année en cours des périodiques courants et la collection complète des séries de mises à jour ou de synthèse. Les lecteurs de ce niveau ont à leur disposition l'index matières, les catalogues auteurs-anonymes et systématique dans lesquels sont regroupées les fiches de tous les ouvrages conservés à la bibliothèque, un catalogue des publications en série et un catalogue des collections.
Comme pour les étudiants il a semblé indispensable de faire connaître le fonctionnement de la bibliothèque car les chercheurs ne connaissaient pas le libre accès. Avant l'ouverture de la section on a donc envoyé à chaque futur utilisateur un guide du lecteur, une liste des périodiques courants et en septembre 1974 a été organisée une série de visites commentées qui devrait être suivie si le besoin en est exprimé, de séances d'initiation bibliographique. Cependant il est tout à fait évident qu'il faut plus de deux ans pour constituer le fonds d'une bibliothèque de recherche digne de ce nom, aussi devons-nous coopérer très étroitement d'une part avec les lecteurs, d'autre part avec la très riche Bibliothèque de la Faculté de Pharmacie, avenue de l'Observatoire à Paris. C'est la raison pour laquelle, outre les listes citées plus haut, nous diffusons une liste mensuelle d'acquisitions classées par fonds et selon la cote CDU et nous débattons des problèmes de fonctionnement et de la politique à mener au sein de la Commission de la Bibliothèque, commission composée de représentants du Conseil de l'UER des sciences pharmaceutiques et biologiques, de l'UER d'hygiène et de protection de l'homme et de son environnement, de l'UER de chimie thérapeutique et de membres du personnel de la bibliothèque, cette commission constituant en outre selon la Loi d'orientation, une des commissions scientifiques consultatives spécialisées du conseil de la Bibliothèque de l'Université de Paris-sud.
Équipement technique
Nous attendons de voir avec plus de clarté les besoins propres de la bibliothèque pour équiper le labo-photo qui, dans la perspective quasi certaine d'accroissement simultané de la crise du papier et de la littérature scientifique, ne manquera pas de revêtir une importance considérable notamment pour la fourniture de microfilms et de microfiches.
Dans la salle de reprographie du second étage sont installés le photocopieur et le duplicateur à stencils, le reste de l'équipement technique étant au rez-de-chaussée bas. Il comprend une machine offset automatique sur laquelle ont été réalisés tous les imprimés de la bibliothèque (listes, cartes de lecteur en bristol, bulletins de consultation sur papier autodécalquant, etc.), un insolateur qui permet la fabrication de clichés offset à partir de documents existants (par exemple la fabrication des listes d'acquisitions à partir des fiches des ouvrages) ces travaux d'imprimerie sont exécutés par deux membres du personnel qui ont appris à manipuler ces appareils au cours d'un stage d'une semaine organisé par le fournisseur.
En ce qui concerne le matériel de reliure, il comprend : un massicot, une taqueuse électrique, une assembleuse, un thermorelieur qui permettent de réaliser sur place toutes les réparations et la fabrication de nos publications.
Le manque évident de personnel - au Ier octobre 1974 : 3 conservateurs, 4 sous-bibliothécaires, 5 magasiniers, dont la concierge, et un agent de bureau - interdit toute spécialisation, aussi pour pallier cette insuffisance et parer à toute absence, dans chacune des catégories de personnel chaque personne accomplit-elle l'ensemble des tâches tout en ayant la responsabilité d'un domaine. Seules les tâches les plus techniques telles le tirage offset, la photocopie et la reliure n'ont qu'un titulaire ou deux au maximum.
Perspectives d'avenir
L'année 1975 sera pour Châtenay une année de mutation. En effet, dans le cadre de la coopération entre la très riche bibliothèque de l'avenue de l'Observatoire dirigée par M. Roux-Fouillet et la jeune bibliothèque de Châtenay, l'installation d'une ligne télex a été décidée. C'est donc par télex que dès le second trimestre 1975 seront envoyées les demandes de prêt et de photocopie, le véhicule de liaison de Châtenay allant chercher ou porter les documents le jour même ou le lendemain matin. Cette liaison rapide devrait éviter aux chercheurs de Châtenay des voyages parfois quotidiens à Paris sans trop grever le budget de la bibliothèque grâce à la possibilité d'enregistrer les messages pour les faire passer à vitesse maximum de frappe entre 20 h et 8 h du matin, à demi-tarif.
Enfin, la bibliothèque de Châtenay est une des douze bibliothèques et centres de documentation du réseau CAPAR, projet de catalogage partagé des ouvrages étrangers dont le début de réalisation expérimentale est prévu pour l'automne 1975. Ce catalogage automatisé obligera à une révision complète des méthodes et de l'organisation du travail mais il est indéniable que dans un avenir que nous espérons tous proche, il donnera toute satisfaction sur le plan de la collaboration entre bibliothèques notamment en ce qui concerne le prêt interbibliothèques.
Telles sont les perspectives d'avenir, elles devraient toutes tendre à un même but : une meilleure répartition des tâches pour un meilleur service aux lecteurs dont nous nous efforçons de connaître voire de précéder les besoins.
