La bibliothèque de la Casa Velàzquez

Marcel Troulay

Destinée à assurer et à développer la collaboration intellectuelle et artistique entre la France et l'Espagne, la Casa Velàzquez dispose d'une bibliothèque réservée à l'usage de ses membres et pensionnaires et ouverte sur autorisation aux chercheurs étrangers. Riche en ouvrages de référence, la bibliothèque possède un fonds ancien et d'importantes collections de périodiques, documents iconographiques et sonores. Des travaux d'extension entrepris en 1971 ont permis à la bibliothèque de réorganiser ses services et d'améliorer les conditions de travail de ses lecteurs.

La Casa Velàzquez à Madrid est, avec l'École française d'archéologie d'Athènes, l'École française de Rome et l'Institut français d'archéologie orientale du Caire, un « grand établissement français à l'étranger » qui dépend, de la Direction des Enseignements supérieurs du Ministère de l'Éducation nationale. Établissement public national doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, la Casa Velàzquez accueille, dans sa section artistique, généralement pour deux ans, des pensionnaires (peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, musiciens, cinéastes) boursiers de l'État ou de villes de France, et boursiers espagnols ou étrangers, et, dans sa section scientifique, généralement pour trois ans, des membres (et membres libres), agrégés ou chartistes, préparant un doctorat d'État sur un sujet intéressant le monde hispanique.

Elle est administrée, sous l'autorité du Ministre de l'Éducation nationale et sous le patronage du Ministre des Affaires étrangères, par un directeur (actuellement M. François Chevalier, professeur à la Sorbonne) assisté d'un Conseil d'administration de 17 membres, dont le siège est à Paris. Un Conseil artistique et un Conseil scientifique dit « Conseil des Hautes Études hispaniques », choisissent les pensionnaires et membres de l'une et l'autre section.

Sur place, l'administration de la Casa Velàzquez est assurée par le directeur, nommé par décret pour 6 ans, un secrétaire général, un conservateur de la bibliothèque, un intendant agent-comptable, auxquels on peut joindre un animateur responsable de l'équipe archéologique qui a repris une des plus anciennes et glorieuses traditions de l'École des hautes études hispaniques. Le conservateur de la bibliothèque est choisi, par voie de détachement, parmi les fonctionnaires du personnel scientifique des bibliothèques et nommé par arrêté du Ministre de l'Éducation nationale; il reste soumis au statut de son corps d'origine.

Des éléments qui contribuent à faire de la Casa Velàzquez un foyer actif de vie scientifique comme de vie artistique, la bibliothèque n'est pas le moindre. Pour bien comprendre son originalité et ses particularités propres, il apparaît nécessaire de retracer brièvement son histoire, qui se confond avec celle de la Casa Velàzquez elle-même.

La création de la Casa Velàzquez fut l'aboutissement de l'action poursuivie depuis le début du siècle pour assurer et développer la collaboration intellectuelle et artistique de la France et de l'Espagne. Après une période de simples échanges inter-universitaires, en 1909 l'Université de Bordeaux, sous l'inspiration de Pierre Paris, avait créé une fondation permanente à Madrid, l'École des hautes études hispaniques, sur le modèle des missions archéologiques françaises de Rome, d'Athènes et du Caire, mais établie sur des bases plus larges; et l'Université de Toulouse, sous les auspices d'Ernest Mérimée, y avait créé une sorte d'école normale avec double série de cours : d'espagnol à l'usage des étudiants français et de français à l'usage des étudiants espagnols. Il apparut que les deux initiatives, la première exclusivement scientifique, la seconde essentiellement pédagogique, se complétaient et pouvaient être avantageusement unies en un même ensemble : ce fut l'Institut français de Madrid, que l'on inaugura en 1913.

Mais on se préoccupait aussi depuis longtemps d'ouvrir à de jeunes artistes français l'accès aux leçons des si riches traditions artistiques de l'Espagne. En effet, l'idée de créer une maison d'artistes qui, sous le nom de Casa Velàzquez, fût à Madrid un peu l'équivalent de l'antique et prestigieuse Villa Medicis à Rome, avait été exprimée depuis le milieu du xixe siècle (par Charles de Mazade en particulier dès 1847, dans La Revue des deux mondes).

Au cours de la première guerre mondiale, cette idée était souvent reprise par un groupe d'amis français et espagnols. Or, en mai 1916, l'Institut de France envoya à Madrid une mission inter-académique, composée d'Henri Bergson, Pierre Imbart de la Tour, Étienne Lamy, Edmond Perrier et Charles-Marie Widor. Au cours d'une conférence à l'Ateneo de Madrid, ce dernier, ayant rappelé la richesse artistique de l'Espagne, exprima le vœu que de jeunes artistes français vinssent compléter leur formation dans ce pays et prendre contact avec ses maîtres, comme certains le faisaient depuis longtemps en Italie. Cette suggestion reçut l'agrément du Roi Alphonse XIII qui offrit à l'Académie des Beaux-Arts pour édifier la nouvelle institution un terrain de deux hectares et demi situé sur l'un des plus beaux sites de Madrid : le plateau qui domine la Casa de Campo et le Manzanares et d'où la vue, chère à Velàzquez, s'étend jusqu'à la Sierra de Guadarrama.

Cette parcelle du domaine royal fut officiellement cédée le 22 mai 1919, libre de toutes charges, pour une durée illimitée. Un an plus tard (22 mai 1920) le Roi posait la première pierre de la Casa Velàzquez. La générosité de donateurs particuliers et le secours de l'État permirent, au cours des années suivantes, l'édification, sur les plans des architectes Léon Chifflot puis Camille Lefèvre, d'un palacete à l'Espagnole, à la façade imposante flanquée de deux tours de style castillan; au centre de la construction, un vaste patio ouvert à l'ouest, par un portique, sur le panorama de la sierra, et autour de ce patio, au rez-de-chaussée et aux étages les différents services, principalement la grande et harmonieuse bibliothèque.

L'idée chère à Pierre Paris de réunir sous le même toit les pensionnaires artistes et les membres de l'École des hautes études hispaniques, réunion qui n'offrait que des avantages moraux et matériels, avait prévalu au sein de l'Académie des Beaux-Arts comme de l'Université de Bordeaux...

La Casa Velàzquez, qui fut inaugurée en très grande cérémonie par le Roi Alphonse XIII le 20 novembre 1928, fonctionna dès lors, mais elle ne fut complètement terminée qu'en avril 1936. Le 18 juillet de cette année-là, commençait la guerre civile espagnole : bombardée et incendiée dès les premiers jours de combat, la Casa Velàzquez resta dans les premières lignes pendant plus de deux ans. Sa bibliothèque, ses archives, son mobilier furent entièrement détruits.

En 1936, les pensionnaires travaillèrent en France; en 1937, la Casa Velàzquez continua son existence au Maroc, à Fès, avant de revenir, en octobre 1939, à Madrid où Maurice Legendre, qui en était alors le directeur, put l'installer provisoirement dans un hôtel particulier du centre de la ville, 73 calle Serrano.

Il s'écoula encore de longues années avant que l'on ne fût à même de reconstruire la Casa Velàzquez à son emplacement primitif. On décida enfin de rétablir, dans la mesure du possible, l'ancien édifice, dont les sous-sols et quelques pans de gros murs pouvaient être utilisés. Les travaux, confiés à l'architecte J. J. Haffner, commencèrent en 1954 et furent achevés en 1958. Le patio fut fidèlement reconstitué et la statue équestre de Velàzquez, par Frémiet, refondue, reprit place dans les jardins...

L'histoire de la création de la Casa Velàzquez a donné une idée de la vocation propre de sa bibliothèque.

La Bibliothèque de la Casa Velàzquez est naturellement destinée à l'usage des pensionnaires et membres, qui, pour la plupart, vivent et travaillent dans la maison même. Ceux-ci appartenant soit à une section artistique soit à une section scientifique, la documentation, sous toutes ses formes, que la bibliothèque doit leur fournir relève donc de deux secteurs tout de même distincts, avec cependant un dénominateur commun : l'accent mis en général sur le monde ibérique, latino-américain et lusitanien.

Mais cette bibliothèque est de moins en moins, dans la réalité, exclusivement réservée aux membres et pensionnaires : elle accueille aussi, chaque année plus nombreux, surtout en période de vacances universitaires, des professeurs de l'enseignement supérieur français et des chercheurs, en particulier ceux du C.N.R.S. (ce sont souvent d'ailleurs d'anciens membres) qui viennent travailler en Espagne; elle est ouverte encore à quelques étrangers « membres libres » de la Casa Velàzquez et enfin, preuve d'un rayonnement bien amorcé, elle est fréquentée par un nombre croissant de chercheurs espagnols ou d'autres pays qui, ayant justifié du haut niveau de leur recherche, y viennent quérir une documentation spécifique, assez souvent orientée vers la France ou les relations de toutes natures, en tous les temps, entre la France et la péninsule ibérique.

On pourrait, sommairement, définir les domaines que doit couvrir la documentation de la manière suivante, en privilégiant tour à tour, selon les besoins des différents usagers, le monde ibérique ou l'univers français, ou les liaisons de l'un à l'autre, au plan de l'art ou de la recherche érudite :

Histoire; Géographie; Littérature; Philologie et Linguistique; Archéologie, Épigraphie, Numismatique; Histoire de l'art, Héraldique; Beaux-Arts.

Depuis peu d'années, l'éventail de ces domaines s'élargit encore, eu égard à la présence de membres nouveaux travaillant en Équipe de recherche collective et interdisciplinaire sur un thème intéressant l'Espagne moderne, dans des disciplines qui n'étaient pas encore représentées à la Casa Velàzquez : la sociologie, l'ethnologie, l'économie, l'agronomie...

Mais, quelle que soit son extension dans ces divers domaines, la nouvelle bibliothèque de la Casa Velàzquez, conçue comme une bibliothèque d'orientation et de référence, doit être particulièrement développée en matière de bibliographies, d'inventaires et de catalogues, de traités de base, de grandes collections de textes ou de documents, de sources de toute nature, d'ouvrages rares enfin ou d'accès difficile. Il s'agira, en général, d'acquérir dans ces domaines les documents qui n'existent nulle part ailleurs à Madrid et qui peuvent être nécessaires à des chercheurs éloignés pour un temps de la France.

Quelles ressources la Bibliothèque de la Casa Velàzquez est-elle actuellement en mesure d'offrir à ses usagers ?

Aucun catalogue, aucun registre ne permet plus aujourd'hui d'apprécier l'ampleur et la qualité des collections de la bibliothèque de la première Casa Velàzquez, qui fut détruite en 1936. A partir d'octobre 1939, mais surtout depuis 1945, on la reconstitua, peu à peu, avec méthode : pour le fonds espagnol, sur place, à Madrid, la Faculté des lettres de l'Université de Bordeaux se chargeant du fonds français, grâce à la sollicitude de son doyen d'alors, Yves Renouard. N'oublions pas les conditions difficiles de l'époque. Certaines collections, en particulier des collections de revues, étaient devenues très rares; il fallut parfois acheter des séries incomplètes ou même renoncer à trouver des collections importantes qui n'apparaissaient plus sur le marché. D'où des lacunes inévitables que l'on mit ensuite de longues années à combler. Bien qu'enrichie en mars 1957 par l'apport inespéré du legs Saltillo, la bibliothèque restait fort incomplète quand elle trouva, en 1959, dans la Casa enfin reconstruite, un cadre et des crédits qui rendirent possibles sa totale réorganisation, l'achèvement de sa reconstitution et son développement. Cela fut le souci principal et l'œuvre de Jean-Paul Trabut-Cussac, premier Conservateur de la nouvelle bibliothèque. Une politique d'achats réguliers et systématiques, poursuivie, après la fin tragique de J.-P. Trabut-Cussac, par Mlle Françoise Cotton, de 1967 à 197I, a achevé d'en faire un instrument de travail homogène : la Bibliothèque de la Casa Velàzquez est aujourd'hui riche de plus de 60 ooo volumes.

Les livres, au nombre de 45 000 environ se peuvent grosso-modo répartir de la sorte :
45 % d'ouvrages en langue française; 40 % d'ouvrages en langue espagnole;
15 % divers.

Les périodiques.

La collection des périodiques conservés à la Casa Velàzquez, exceptionnellement riche, est de la plus grande utilité pour les chercheurs : elle offre des collections anciennes dont les lacunes ont été systématiquement comblées, en toutes occasions, par des achats chez des libraires spécialisés et par l'acquisition de réimpressions ; pour les publications actuelles, des abonnements dont le nombre est en croissance constante :
186 abonnements à titre onéreux en 1969, 199 en 1970, 218 en 197I, 235 en
1972 et 254 en 1973.

La bibliothèque reçoit en outre un certain nombre de publications en service gratuit. Enfin, la Casa Velàzquez publiant annuellement un substantiel recueil de Mélanges, l'échange de ces Mélanges avec des publications similaires est un moyen non négligeable d'enrichissement, qui se développe régulièrement :

64 échanges en 1967, 90 en 1971, 103 en 1972, 122 au 15 octobre 1973 (62 échanges'avec des publications d'Espagne; 15 avec la France; 10 avec l'Italie; 6 avec le Portugal; 3 avec l'Algérie, l'Allemagne et les U.S.A.; 2 avec l'Argentine, la Belgique, le Maroc, le Mexique et la Roumanie; 1 avec la Grande-Bretagne, le Brésil, le Chili, la Grèce, la Hongrie, le Pérou, la Syrie, la Tchécoslovaquie, la Tunisie et le Vénézuela).

Au total, la collection des périodiques de la bibliothèque compte 701 titres (396 périodiques en cours et 305 périodiques qui ont cessé de paraître ou qui ne sont plus reçus à la Casa). Y figurent de nombreuses revues espagnoles d'intérêt local dont il serait difficile de trouver ailleurs la réunion. Et les revues étrangères y tiennent aussi une place plus qu'honorable.

D'autres documents sont conservés :
- des cartes géographiques (cartes de la France au I/50 oooe; cartes de l'Espagne au I/50 000e et au I/200 000e; cartes géologiques de l'Espagne au I/200 000e; carte des sols d'Espagne etc.) dans leurs ancienne et nouvelle éditions, celle-ci régulièrement acquise au fur et à mesure de la publication, en cours, des différentes feuilles.
- des photographies aériennes de l'Espagne : 287 pochettes, c'est-à-dire environ II 000 photographies aériennes achetées en fonction des besoins des géographes, qui furent centrés d'abord sur l'Andalousie surtout ou la région de Valence, mais qui se sont étendus peu à peu à presque toute la Péninsule. Il serait souhaitable d'arriver à posséder la totale couverture de l'Espagne en photographies aériennes, mais il s'agit là de documents coûteux.
- des disques, particulièrement des enregistrements de musique classique et folklorique espagnole.
- des documents iconographiques (photographies d'Histoire de l'art, de manuscrits espagnols, de monuments espagnols, en 18 X 24 et 6 X 6) et enfin des microfilms.

Fonds ancien et manuscrits.

La Bibliothèque de la Casa Velàzquez conservait peu d'ouvrages anciens. Elle eut la grande chance, en mars 1957, de bénéficier d'un don important : Miguel Lasso de la Vega y L6pez de Tejada, marquis del Saltillo, né à Carmona (provincia de Sevilla) en 1893, docteur ès-lettres de l'Université de Madrid où il fut professeur d'histoire à la Faculté des Lettres, membre de la Real Academia de la Historia et de l'Hispanic Society of America, auteur d'un grand nombre de travaux érudits consacrés surtout à des sujets historiques et généalogiques mais aussi à l'Histoire de l'Art, était un grand ami de Maurice Legendre. Il fréquenta beaucoup la Casa Velàzquez à laquelle il fit don d'une partie de sa bibliothèque quelques mois avant sa mort (décembre 1957), ne pensant pouvoir mieux exprimer la simpatta hacia Francia qui l'avait toujours animé.

La collection donnée à la Casa Velàzquez comprend un ensemble peut-être unique de livres de généalogie et d'héraldique, et de belles séries de livres français et espagnols de grande valeur par leur ancienneté, leur rareté bibliographique ou bibliophilique, comme par la somptuosité de leurs reliures anciennes ou modernes.

Pour une partie, des bordereaux ont été établis à partir de 1970-197I dans le cadre du Recensement des livres anciens des bibliothèques françaises entrepris par le C.N.R.S. (Institut de recherche et d'histoire des textes et groupe de Recherche coopérative sur programme n° 207, sous la direction de MM. Dupront et H.-J. Martin).

Parmi les ouvrages les plus anciens figurent des livres rares du tout début du XVIe siècle. Ainsi :
- Centum ac quinquaginta psalmi Dividici cum diligentissima etiam titulorum expositione... Dni Jacobi Perez de Valencia. - Lyon, Étienne Gueynard alias Pinet, 1518 (gravures sur bois de Guillaume Leroy).
- Le Dyalogue Monseigneur Sainct Grégoire... - Paris, Pierre Lebert pour les frères de Marnef, s. d. (Ier tiers du XVIe siècle. - ouvrage qui ne semble pas se trouver à la Bibliothèque nationale de Paris), dans une reliure signée de Simier.

Mais le fonds Saltillo comporte aussi un certain nombre de manuscrits et documents d'archives, d'origine et de caractère divers, - le plus ancien est daté de 1442. Mlle Cotton en a établi le catalogue, qui compte 74 numéros (voir Bibliographie).

Signalons enfin des brochures et tirés à part en grand nombre, dont près de 1 300 provenant du don du Marquis del Saltillo.

Le fonctionnement de la bibliothèque est assuré par le Conservateur, détaché, assisté d'une sous-bibliothécaire d'État, détachée, d'une employée de bibliothèque, titulaire du C.A.F.B. et d'un diplôme de sous-bibliothécaire, et d'une dame espagnole ayudante de biblioteca. Ce personnel est à peine suffisant aujourd'hui pour assurer l'exécution des tâches courantes.

Pour compléter les collections de documents déjà existantes, pour acquérir les nouvelles publications dans les domaines spécialisés représentés à la bibliothèque, pour faire exécuter les travaux indispensables de reliure ou de restauration, la Bibliothèque de la Casa Velàzquez dispose d'un budget (crédits de fonctionnement et d'investissement alloués par la Direction des enseignements supérieurs du Ministère de l'Éducation nationale) qui s'est élevé en 1969 à 85 000 F; en 1970 à 94 000 F; en 197I à 107 000 F; en 1972 et en 1973 à 138 ooo F.

La Bibliothèque s'adresse aux fournisseurs les plus variés, tant espagnols que français, ou étrangers (de Grande-Bretagne, d'Allemagne, des États-Unis, d'Italie...).

La plupart des livres et périodiques de la bibliothèque sont reliés. Les travaux de reliure sont exécutés à l'extérieur par un artisan espagnol.

La bibliothèque est actuellement dotée des matériels d'équipement suivants :
- pour la reproduction des documents, un appareil à photocopier acquis en 1969, qui rend de constants services, surtout aux chercheurs de passage;
- pour la lecture de microfilms, 2 appareils. La bibliothèque possédait un lecteur de microfilms d'un modèle un peu ancien acquis en 1959. Un nouvel appareil a été acquis en 1969 sur des crédit du C.N.R.S.
- pour la lecture stéréoscopique des photographies aériennes : un stéréo-sketch de marque anglaise.

En matière de catalogues enfin, les usagers ont à leur disposition les catalogues suivants sur fiches dactylographiées :
- Catalogue auteurs-anonymes et collections.
- Catalogue analytique.
- Catalogue topographique-systématique (la classification en usage à la bibliothèque est une adaptation de la Classification décimale universelle).
- Catalogue des périodiques : seul existait un catalogue des revues multigrafié en 1963, qui ne permettait pas de mises à jour faciles; un catalogue alphabétique sur fiches a été établi en 1968 et complété depuis (le bulletinage des périodiques est effectué selon le système, dit synoptic).
- Catalogue du fonds Saltillo et d'autres legs reçus (G. Radet, Myriam Astruc).
- Catalogue des disques.

Les nouveaux locaux.

La bibliothèque de la première Casa Velàzquez occupait, au premier étage, pratiquement toute la longueur de façade du bâtiment. C'était une haute et belle salle de travail rectangulaire de 225 m2, à laquelle un hall imposant donnait accès; là s'était tenue la cérémonie inaugurale de 1928. Se prolongeant à chaque extrémité par un bureau de 25 m2, elle était dotée dans sa hauteur de deux galeries superposées desservies par des escaliers latéraux.

Quand on reconstruisit la Casa Velàzquez, cette bibliothèque fut reconstituée à peu près telle qu'elle était avant sa destruction, mais, au fil des années, toutes les collections ne purent plus trouver place dans cette seule pièce malgré ses vastes dimensions, et une partie (environ 12 000 volumes) en fut provisoirement descendue dans un dépôt d'une superficie de 50 m2 créé au sous-sol, auquel on accédait par un ascenseur intérieur. Cette solution elle-même s'avéra bientôt insuffisante et il fallut envisager une extension bien plus considérable dans les sous-sols de la Casa Velàzquez. L'étude en fut confiée à M. Mélicourt, Architecte des bâtiments civils et palais nationaux, qui travailla à partir de 1969 en liaison avec les Services techniques de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique. Les crédits nécessaires furent débloqués en 197I pour une première tranche de travaux dont l'exécution commença aussitôt et qui furent achevés à la fin de l'année suivante : on avait créé deux magasins d'une capacité totale de 30 à 35 000 volumes, et 270 m2 de locaux supplémentaires.

Les installations nouvelles furent inaugurées en mai 1973, à l'occasion du vernissage de l'exposition annuelle des artistes de la Casa Velàzquez, en présence de M. l'Ambassadeur de France et de M. Jean Bleton, Inspecteur général des bibliothèques. Cette réalisation, en doublant la superficie des locaux disponibles, a permis d'entreprendre une réorganisation générale de la bibliothèque, qui impose pour l'instant aux usagers et au personnel un certain nombre de servitudes. Le reclassement de toutes les collections, accompagné d'un récolement complet effectué à l'aide du fichier topographique, est en cours.

Il est possible dès maintenant de présenter cette installation prochaine dans ses grandes lignes :

Au premier étage, la salle de travail offre aux usagers 45 à 50 places; on y trouve les fichiers, l'appareil à photocopier, un des lecteurs de microfilms et, sur des présentoirs, les numéros les plus récents des périodiques reçus. A ce niveau se développe sur 220 mètres de rayonnages le choix très élargi des usuels, et quatre vitrines encastrées dans un mur peuvent recevoir une sélection des dernières acquisitions de la bibliothèque, une exposition permanente de livres anciens, de médailles ou de belles reliures et l'éventail des publications de la Casa Velàzquez. Au niveau des deux galeries qui surplombent la salle, les collections vivantes d'ouvrages sont classées dans l'ordre de la classification, en libre accès.

Au sous-sol, librement accessible grâce à un ascenseur intérieur, sont installés, près d'un bureau vitré destiné à un membre du personnel, une salle de travail d'une dizaine de places, avec le second lecteur de microfilms, une salle d'archéologie, la salle de la réserve précieuse.'

Dans une salle de géographie ont déjà été assemblés les cartes, les plans et les photographies aériennes ainsi que le stéréo-sketch; dans une salle plus petite ont été classés les brochures et tirés à part; en outre, trois cellules ou carrels de consultation individuelle seront équipées.

Des deux magasins enfin, l'un a reçu sur 800 mètres linéaires de rayonnages mobiles d'un type à grande densité, la totalité des collections de périodiques de la bibliothèque, classées alphabétiquement; l'autre, sur 300 mètres de rayonnages fixes, les collections d'ouvrages les moins fréquemment consultés.

La salle de travail, où pourront être mis quelques usuels en double ou des usuels très spécialisés, est devenue, de par sa proximité avec le dépôt des périodiques, surtout salle de consultation sur place de ces périodiques : tous les index ou tables existants des collections de ce département y ont été disposés.

Le sous-sol est doté de toutes les installations de sécurité indispensables et comprend aussi un vestiaire et des sanitaires.

Dans un avenir assez proche, la bibliothèque de la Casa Velàzquez devra s'agrandir encore, afin de conserver convenablement des collections plus nombreuses : il est nécessaire de prévoir dès maintenant l'exécution en sous-sol, dans des délais relativement brefs, de la deuxième tranche des travaux qui consistera essentiellement en la création, sous le patio central du bâtiment, d'un dépôt de livres, à deux niveaux, d'une capacité de 100 000 volumes...

Reconstituée patiemment en une vingtaine d'années, après avoir été totalement détruite, la Bibliothèque de la Casa Velàzquez maintenant installée plus fonctionnellement va donc améliorer encore, dans le cadre de sa vocation propre, les services rendus à un nombre plus grand d'usagers.

Son rayonnement pourra être accru par l'organisation d'expositions sur des thèmes variés et par une participation plus étroite aux colloques qui réunissent périodiquement à la Casa Velàzquez de hautes personnalités françaises et espagnoles.

Plus largement ouverte que jamais au monde extérieur et à des disciplines nouvelles, elle joue d'ores et déjà un rôle important dans les relations culturelles de la France et de l'Espagne et contribue de manière appréciable à la diffusion en pays étranger de la recherche érudite, de l'art et du livre français.

Annexes. I. Renseignements complémentaires

Adresse : Bibliothèque de la Casa Velàzquez

Ciudad Universitaria

Madrid - 3

Espagne.

Téléphone : 243-36-05 à Madrid, postes 275 et 276.

Horaire d'ouverture : du lundi au vendredi : 10 h - 14 h et 15 h - 20 h. le samedi : 10 h - 13 h.

Accès à la bibliothèque : libre, aux membres des sections scientifique et artistique de la Casa et aux anciens membres; sur autorisation pour les chercheurs extérieurs à la Casa Velàzquez.

Prêt : autorisé pour les livres et les périodiques aux membres et pensionnaires de la Casa. Prêt interbibliothèques : suivant la procédure habituelle.