Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale. Paris.

Dons de précieux manuscrits à la Bibliothèque nationale. - La Marquise de Maillé, dont les travaux et les activités scientifiques sont bien connus de tous ceux qui s'intéressent à l'archéologie médiévale et à la sauvegarde du patrimoine monumental français, vient de faire don à la Bibliothèque nationale d'un important manuscrit des Évangiles, d'époque carolingienne 1. A l'heure actuelle, il est bien peu de collections privées qui puissent s'enorgueillir de posséder des pièces d'aussi haute époque. Ce seul fait suffit à souligner l'intérêt exceptionnel d'un tel don. Ces Évangiles avaient été acquis à la fin du XIXe siècle par l'érudit Eugène Aubry-Vitet, aïeul de la donatrice. Ils compléteront de la façon la plus heureuse le très riche ensemble de documents de même époque déjà conservés au Cabinet des manuscrits. Ce manuscrit date sans doute du milieu du IXe siècle, mais sa région d'origine pose certains problèmes qui ne manqueront pas d'intéresser les spécialistes.

La même semaine, le Cabinet des manuscrits a reçu de Mrs Frank-Wooster, née de Springer, un ensemble de lettres adressées au baron Fould-Springer par Proust, Renaldo Hahn et plusieurs de leurs amis.

Exposition Clouet. - Pour la première fois depuis 1906, la Bibliothèque nationale a exposé l'essentiel de sa collection de portraits des rois et des reines de France et des personnages de la cour dessinés par les Clouet et leurs émules. Les portraits conservés par le Cabinet des estampes évoquent la période qui va du début du règne de Henri II au milieu de celui de Henri IV. « Portraits de femmes dont Clouet sait rendre d'un trait fin et précis, le visage gracieux, où le sang paraît affleurer aux joues, où les prunelles semblent briller de lueurs fugitives et dont l'ovale allongé est à demi cerné de cheveux relevés en coque. Portraits d'hommes dont le peintre cherche à faire ressortir le caractère, visage inquiétant d'Henri III, nez énorme du Duc d'Alençon, expression molle et trouble de Charles IX, autant d'images que l'on n'oublie pas.

Pour présenter ces portraits, la Bibliothèque nationale a voulu recréer l'atmosphère qui fut celle de la cour de France dans la deuxième moitié du XVIe siècle et, grâce aux joyaux et camées du Département des médailles, aux somptueuses reliures de la Réserve du Département des imprimés, aux armures, aux tableaux d'époque prêtés par les musées du Louvre et de Versailles, aux meubles anciens et aux costumes présentés, la Galerie Mansart s'est transformée en galerie du XVIe siècle.

Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Exposition : Le Réalisme fantastique. - A l'occasion d'une semaine autrichienne à Strasbourg, du 3 au 13 juin 1970, la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg a mis sa salle d'exposition, à la demande de Mme Wolfram, Consul d'Autriche, à la disposition de l'Office culturel de la ville de Vienne qui souhaitait présenter des aquarelles, des dessins et gravures appartenant à la ville de Vienne et illustrant le thème du Réalisme fantastique. Ce courant de l'art viennois après 1945 s'est inspiré du surréalisme, l'influence d'André Breton s'exerçant par l'intermédiaire d'Edgar Jene; mais ce n'est pas la seule racine de ce mouvement marqué aussi par les survivances du « Jugendstil » comme le révèle le rôle éminent accordé au symbole. Les initiateurs du mouvement, Albert Paris Gutersloh, Erich Brauer, Ernst Fuchs, Rudolf Hausner, Wolfgang Hutter et Anton Lehmden, après une quinzaine d'années de solitude, ont connu le succès et ont fait école comme en témoignent les 100 notices du catalogue de l'exposition 2.

Bibliothèque universitaire.

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Publication. - La Bibliothèque universitaire de Clermont-Ferrand, section de médecine et de pharmacie, vient de publier le catalogue 3 des thèses de pharmacie soutenues devant les universités de province de 1960 à 1967. Avec le Catalogue des thèses soutenues devant la Faculté de pharmacie de Paris de 1960 à 1967 de Mlle Lavaud, dont cet ouvrage est l'exact complément, l'ensemble des thèses françaises de pharmacie est ainsi répertorié pour la période 1960-1967. Les notices de ce catalogue sont celles-là mêmes qui ont été établies pour l'édition annuelle du catalogue des thèses de doctorat. Elles ont été présentées dans l'ordre alphabétique des universités puis chronologiquement, les thèses d'état figurant en tête. Pour faciliter les recherches, un index auteurs et un index matières ont été joints à cet ouvrage.

Bibliothèques municipales.

Autun (Saône-et-Loire).

Inauguration des nouveaux aménagements de la bibliothèque municipale. - Bien connue des érudits français et étrangers qu'attirent ses remarquables collections de manuscrits et de livres anciens, fréquentée par les touristes consciencieux qui ont lu le Guide bleu ou le Guide vert, la Bibliothèque municipale d'Autun malgré les richesses d'un fonds de 64 000 volumes restait trop ignorée de la majorité des Autunois. En 1969, elle ne comptait en effet que 330 lecteurs pour une population d'environ 25 000 habitants. Le paradoxe de cette situation, souligné dès 1965 par M. l'inspecteur général Masson, fut bien compris par la municipalité qui décida de rénover la section de lecture publique. Le 23 mai 1970, les nouveaux aménagements ont été officiellement inaugurés en présence de M. l'inspecteur général Caillet, de M. Lucotte, conseiller général et maire d'Autun, des conservateurs des bibliothèques de Dijon, Auxerre, Châlon-sur-Saône, Mâcon ainsi que de nombreuses personnalités de la région.

Débarrassés du fonds « N », ouvrages rarement demandés, qui les tapissaient du sol au plafond derrière des grillages, les murs de la pièce d'accueil ont été recouverts de peinture claire. Dès l'entrée le lecteur trouve des panneaux d'affichage, des présentoirs de nouveautés ainsi que les fichiers de la bibliothèque. A proximité s'ouvre une salle d'exposition, ornée d'un beau vitrail du XVIe siècle et destinée à faire connaître par des présentations temporaires le fonds ancien et précieux de la bibliothèque.

Le cœur de cet ensemble est constitué par une vaste pièce, claire et harmonieuse, dont le mobilier est agencé de manière à ménager diverses zones de lecture. En parcourant la salle, on découvre tour à tour le secteur des jeunes ouvert aux enfants dès l'âge de 4 ans, le secteur de prêt en libre accès, la documentation régionale, les périodiques, la réserve et les usuels que 20 places de lecteurs permettent de consulter sur place. Un mobilier neuf, des rayonnages aérés d'une capacité d'environ 6 000 volumes remplacent avantageusement l'installation précédente qui datait du début du siècle.

Des articles dans les journaux locaux, la distribution d'une centaine d'affiches auprès de collectivités, une journée « portes ouvertes » le dimanche 24 mai ont permis de faire connaître au public les nouveaux locaux. Un règlement très libéral a été consenti par la municipalité : le service de prêt est entièrement gratuit et il s'adresse non seulement aux habitants du canton d'Autun mais aussi à ceux des cantons limitrophes pour qui la Bibliothèque municipale d'Autun constitue la seule bibliothèque importante à proximité. Une ouverture hebdomadaire de 17 h (de 16 à 19 h du mardi au samedi et de 2 heures chaque matin où a lieu le marché) et un service continu pendant les vacances d'été soulignent la volonté de la municipalité d'offrir à la population de l'agglomération autunoise un service moderne et accueillant qui contribue à son information et à sa distraction. Après 5 mois de fonctionnement, le bilan est encourageant : 736 adultes et 530 enfants se sont fait inscrire; 7813 livres ont été prêtés aux adultes (qui peuvent emprunter 3 livres par séance) et 5035 aux enfants dont la section vient d'être créée et qui, pour cette raison, n'autorise que le prêt d'un livre par séance.

Brest (Finistère).

Un semestre d'expositions.

Exposition Victor Segalen. - Pour rappeler le cinquantième anniversaire de la mort du grand écrivain brestois Victor Segalen (1878-1919), la bibliothèque municipale de sa ville natale a organisé une exposition avec le concours de collections particulières, des archives municipales et des archives de la marine (Victor Segalen fut durant quinze ans médecin de marine). Mais les pièces les plus importantes, les documents les plus rares et les plus précieux ont été prêtés à la ville de Brest par les enfants mêmes de l'homme de lettres. C'est grâce à cet ensemble remarquable, patiemment constitué avec une grande piété filiale, que les Brestois ont pu admirer les manuscrits si parfaitement calligraphiés de l'écrivain, sa correspondance avec P. Claudel, Saint-Pol-Roux, Farrère..., ses albums de voyages, ses dessins, toute une série de photographies et de portraits le représentant aux diverses étapes de sa vie, de cette vie qui, si elle fut bien courte, fut pourtant bien remplie. Toutes les éditions des divers ouvrages de l'auteur avaient été rassemblées, depuis les Immémoriaux en livre de poche jusqu'à la célèbre édition de Stèles, illustrée par Friedlander (qui a justement obtenu en 1969, l'Aigle d'Or au Festival du Livre de Nice), depuis les impressions chinoises de Pékin en 1912 jusqu'aux éditions contemporaines de Stèles ou de René Leys. De même, autour de quelques grands thèmes (Segalen et la Bretagne; le médecin de marine; voyage en Polynésie ; Gauguin; voyage en Chine) avaient été groupés cartes, uniformes, lettres, portraits, bibelots et objets personnels, souvenirs divers, qui permettaient d'avoir une idée plus juste, nouvelle en tout cas, de cet écrivain trop longtemps méconnu.

Cette exposition, inaugurée le 19 décembre 1969, en présence de toutes les autorités brestoises et des enfants et petits enfants de l'écrivain, prenait place dans le cadre d'une journée Segalen organisée par la ville de Brest. Ouverte jusqu'au Ier février 1970, elle a été visitée par 8 106 personnes auxquelles a été offert un dépliant, édité par la bibliothèque, présentant l'œuvre et la vie de Victor Segalen. Nouvelles acquisitions du fonds breton. - La Bibliothèque municipale de Brest a l'habitude de présenter, tous les deux ans environ, les plus beaux livres acquis par son fonds breton durant ce laps de temps; la récente exposition couvrait donc les années 1967-1969. Le choix des volumes à exposer a été très difficile à faire, tellement est grand le nombre d'ouvrages publiés sur la Bretagne et acquis par la bibliothèque, depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours et cela dans tous les domaines (littérature, coutumes, folklore, politique, histoire, économie, tourisme...).

La grande majorité de ces ouvrages provenait d'achats effectués d'occasion (bouquinistes, achats à des particuliers ou à la salle des ventes). On notera que, pour l'achat de livres destinés à enrichir le fonds breton, la bibliothèque perçoit tous les ans une subvention du Conseil d'administration de la Caisse d'épargne de Brest. Cette exposition comprenait deux grandes parties : livres en français et livres en breton. Parmi les livres en français, il faut mentionner tout particulièrement un splendide manuscrit du XVIIIe siècle, en trois volumes : Nobiliaire de Bretagne ou Reformation de la noblesse de Bretagne pour 1668, et aussi un bel ensemble d'éditions contemporaines pour bibliophiles contenant des textes célèbres écrits par des auteurs bretons ou non, mais tous inspirés par la Bretagne, depuis le Combourg de Chateaubriand jusqu'à l'Année dernière à Marienbad du brestois Robbe-Grillet, en passant par Les Filles de la pluie d'André Savignon ou Armor et gens de mer de Tristan Corbière ou encore Le Livre de l'Émeraude d'André Suarès, tous ces volumes étant illustrés par les peintres et les graveurs les plus célèbres, de M. Méheut à Daragnès.

Parmi les livres en breton, une place particulière était réservée à un très curieux manuscrit du XVIIe siècle, offert à la bibliothèque en 1969, très difficile à étudier et qui semble être en réalité un Recueil de cantiques ayant appartenu à un chantre d'une paroisse des Côtes du Nord. L'ouvrage est très intéressant du point de vue de la langue bretonne et il a déjà été examiné par des philologues. Deux séries de publications étaient particulièrement bien représentées : un ensemble très impressionnant d'ouvrages de littérature pieuse, du siècle dernier (catéchismes, vies de saints, sermons), d'autant plus intéressants que ces petits volumes deviennent de plus en plus rares; ensuite, attestant le regain de vitalité des éditions bretonnes contemporaines, un échantillonnage de cette production allant du Nouveau lectionnaire de la messe à la traduction des œuvres d'Euripide en breton, 'de la grammaire abrégée pour enfants jusqu'à un article d'océanographie.

Environ 500 volumes, brochures, plaquettes ou numéros de périodiques anciens étaient présentés dans cette exposition qui est restée ouverte du 27 mars au 18 avril 1970. Tous ces documents sont venus enrichir un fonds breton déjà constitué de 7 000 volumes.

Histoire de Brest à travers ses archives. - Les Archives et la Bibliothèque municipale de Brest ont réalisé en commun une importante exposition destinée à présenter aux Brestois, et plus particulièrement aux enfants des écoles, les richesses du fonds d'archives de la ville. L'idée en fut fournie par la télévision scolaire venue à Brest pour filmer ce dépôt d'archives et ses trésors heureusement épargné, dans leur plus grande partie, par les bombardements de la dernière guerres.

C'est ainsi que les Brestois purent admirer une belle série de lettres patentes, de Henri II, presque à la naissance de la ville donc, jusqu'à Louis XVI, accordant ou confirmant à notre cité une série de privilèges, le tout couvert de paraphes illustres, pour la plus grande joie des enfants s'exerçant à déchiffrer les signatures de Colbert ou de divers rois de France.

Les visiteurs purent se rendre compte de la manière dont a été administrée leur ville au XVIIIe siècle grâce à la présentation de livres de comptabilité, de documents électoraux, de procès verbaux d'élections, de feuilles d'impôts et même d'un budget municipal, celui de 1723. Les plus compétents pouvaient reconnaître les registres paroissiaux, les registres des corporations, tandis que d'autres se penchaient sur les problèmes d'édilité ou de grands travaux (construction de fontaines, d'égoûts, de monuments, problèmes de l'éclairage des rues ou de lutte contre l'incendie). Mais comme à Brest la marine ne perd jamais ses droits, toute une série de vitrines lui était consacrée : fortifications, aménagement du port de guerre, brevets et certificats divers, lettres de marque, sans oublier un très beau manuscrit de la bibliothèque présenté pour la première fois Recueil de toutes sortes de machines pour la construction des vaisseaux (1763), véritable traité de construction navale de l'époque.

L'exposition s'arrêtait à la période de la Révolution, la bibliothèque ayant présenté l'an dernier à pareille époque « Brest sous le Second empire ». Mais très nombreux étaient les documents se rapportant à ce temps. Il faut mentionner en particulier les cahiers de doléances de la ville, le registre d'écrou de la prison du château (ouvert au nom de Cadoudal) et aussi une série de jugements du tribunal révolutionnaire condamnant à la peine de mort plusieurs habitants de la cité. Mais, mieux que par des documents, la vie de l'époque révolutionnaire était longuement évoquée par une série d'affiches de tous formats et de sujets les plus divers : rationnement, emprunt forcé, grève des ouvriers de l'Arsenal, lutte contre les Chouans, recherche de salpêtre... De quoi faire rêver tous les enfants venus nombreux à cette exposition accompagnés de leurs professeurs. A l'occasion de cette manifestation, la Ville a fait éditer une plaquette due au talent de l'archiviste municipal  I retraçant l'histoire de la cité, plaquette distribuée à tous les visiteurs. Cette exposition, inaugurée le 26 mai 1970, est restée ouverte tout l'été afin que les touristes, nombreux à Brest durant cette période, puissent mieux comprendre l'histoire de la ville.

Carpentras (Vaucluse).

Exposition Joseph Eysséric. - Le Musée comtadin de Carpentras a organisé du 21 juin au 30 septembre 1970 une exposition 4 consacrée à Joseph Eysséric. Né à Carpentras en 1860, Joseph Eysséric fut un physicien, un mathématicien, un sociologue et un géographe de valeur. Des nombreux voyages qu'il fit à travers le monde, il rapporta une masse considérable de documents que se partagent la Bibliothèque Imguimbertine et la société de géographie de Paris. Peintre délicat, Eysséric exécuta au cours de ses voyages plus de 5 000 dessins, croquis, aquarelles, pastels, gravures qu'il légua au Musée comtadin. C'est une partie de cette œuvre que les visiteurs purent admirer (marines, paysages de Carpentras et du Comtat, mais aussi des États-Unis, de Chine, d'Égypte, d'Algérie, etc.) et qui a permis de faire de cette exposition une rétrospective complète des multiples talents de Joseph Eysséric.

L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

Inauguration de la nouvelle bibliothèque municipale. - Le 9 mai 1970, a été inaugurée la nouvelle bibliothèque municipale de l'Hay-les-Roses. Située dans un ensemble d'habitations de 1 200 logements implantés dans la partie Est de l'Haÿ-les-Roses, elle remplace l'ancienne bibliothèque qui se trouvait dans le centre commercial et administratif de la ville. Aménagée au rez-de-chaussée d'un immeuble dont elle occupe la surface de 2 appartements F 4, soit 150 m2, d'une capacité de 400 mètres de rayonnages, elle comprend 4 pièces : une entrée où se trouve, à droite la banque de prêt et à gauche une discothèque avec deux cabines d'écoute; une section pour enfants équipée de trois tables et de douze sièges; une salle de prêt des romans et une salle de prêt pour les usuels et les ouvrages documentaires classés selon la Classification décimale universelle, avec un coin pour la lecture équipé de deux tables et de 10 sièges, des présentoirs pour périodiques et des meubles de rangement pour diapositives.

Largement ouverte au public et notamment le dimanche matin, la bibliothèque comptait, en 1969, 1 200 abonnés dont 300 enfants et avait prêté 61 298 volumes soit 2,51 par habitant. Ces nouvelles installations devraient permettre à la bibliothèque municipale de satisfaire davantage son public.

Le Cannet (Alpes-Maritimes).

Ouverture d'une nouvelle salle. - La Bibliothèque municipale du Cannet, riche de 18 000 ouvrages tous en libre accès, a célébré le 4 juillet 1970 le 20e anniversaire de sa création par l'ouverture d'une nouvelle salle réservée à ses plus jeunes lecteurs qui forment 30 % des abonnés. M. Gaston Ducros, maire du Cannet et M. Liégeois, bibliothécaire, ont rappelé les conditions d'existence et de fonctionnement d'un service qui a prêté 18 900 livres en 1968 et 21 117 en 1969, les premiers chiffres de 1970 laissant prévoir un accroissement sensible. Ces résultats très encourageants, compte tenu de l'emplacement de la bibliothèque située au 3e étage de la mairie, mais dont les difficultés d'accès sont partiellement compensées par l'agrément du paysage sur la baie de Cannes que l'on aperçoit des fenêtres. Les conservateurs des bibliothèques de Grasse et de Nice assistaient à cette réception au cours de laquelle M. le Maire du Cannet fit part de son intention de créer prochainement une nouvelle bibliothèque dans l'autre partie de la commune séparée du centre de la ville par l'autoroute.

Lille (Nord).

Exposition Desrousseaux. - Il y a 150 ans naissait à Lille Alexandre Desrousseaux, l'auteur du P'Tit Quinquin. Pour marquer cet anniversaire, la Bibliothèque municipale de Lille, à qui Desrousseaux a légué une partie de ses livres et de ses dossiers, a organisé une exposition intitulée « Desrousseaux, chansonnier lillois ».

Cette exposition a regroupé plus de 400 documents : manuscrits, imprimés, dessins, gravures, peintures et petits objets. La première partie de l'exposition était consacrée à la vie de Desrousseaux, depuis son apprentissage chez un tailleur jusqu'au faîte d'une carrière administrative brillante. Venaient ensuite l'œuvre du musicien et du folkloriste, mais surtout celle du chansonnier qui, dans la voie ouverte par Brûle Maison et les Chansons de Carnaval, a célébré le petit peuple lillois, ses joies, ses peines, ses traditions et ses fêtes. Étaient enfin évoqués les liens de Desrousseaux avec les autres poètes populaires de la région, l'extraordinaire popularité que ce chansonnier connut de son vivant et le souvenir très fidèle que la Ville de Lille garde de lui.

L'exposition a été inaugurée le Ier juin (jour même de l'anniversaire de la naissance de Desrousseaux), par M. Augustin Laurent, maire de Lille et président de la Communauté urbaine en présence de nombreuses personnalités. Elle est restée ouverte jusqu'au 3 octobre.

Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Exposition Alfred Veillet. - Du 6 au 24 mai 1970, la galerie de la Bibliothèque municipale de Mantes-la-Jolie a présenté une rétrospective des œuvres d'Alfred Veillet, président fondateur des Peintres du Mantois. Né en 1882, Alfred Veillet a éprouvé l'inspiration créatrice au contact de l'oeuvre de Corot. Dès 1902, il signe ses premières œuvres et, en 1910, il participe à une exposition qui a lieu à la galerie Brunner. Il est remarqué par Guillaume Apollinaire qui écrit à son propos « tableaux peints sous l'emprise d'une grande émotion ». La même année, il propose 35 toiles dans une exposition à la Galerie Carmentron parmi lesquelles Freneuse, Méricourt, Bennecourt, une série de paysages peints sur le vif. Après la guerre de 1914-1918, Veillet se retire à Rolleboise et désormais le Mantois tiendra une place privilégiée dans son œuvre avec les paysages de Vétheuil, des Andelys, de Jeufosse et de Rolleboise que les visiteurs ont plus particulièrement admirés et dans lesquels tout s'ordonne avec une mesure impérieuse et tendre propre à Veillet.

Reims (Marne).

Exposition : Histoire de l'Enseignement en France. - A l'occasion du 95e Congrès national des sociétés savantes qui s'est tenu à Reims du 23 au 27 mars 1970, la Bibliothèque municipale a présenté au Musée municipal une exposition consacrée à l'histoire de l'enseignement en France. Les documents réunis étaient de provenance très diverses : Bibliothèque nationale, bibliothèques municipales, archives départementales, musées, archives des Jésuites, archives des Frères des Écoles chrétiennes, Institut pédagogique national, établissements locaux. Dans une première partie avaient été réunis des documents généralement fort rares datant du Moyen âge. Les ressources des collections champenoises avaient été largement utilisées ainsi que celles de la Bibliothèque municipale de Laon sur les célèbres écoles de cette ville. Une première section groupait des textes ordonnés selon le programme universitaire médiéval, trivium, quadrivium, droit, médecine, théologie, textes constitués principalement de manuscrits ayant servi aux professeurs et à leurs étudiants. Une seconde section réunissait des manuscrits à miniatures représentant des scènes d'enseignement. Une troisième section présentait enfin des documents d'archives, reflets de l'activité universitaire du Moyen âge : bulles, statuts, cartulaires, certificats de scolarité, catalogues et reçus de bibliothèque.

L'Enseignement en France du XVIe au XIXe siècle faisait l'objet de la seconde partie de l'exposition. Les universités de la Renaissance, en particulier celle de Reims fondée en 1545, étaient représentées par des bulles de fondation, des listes de recteurs, des diplômes de bachelier, de licencié ou de docteur, des thèses placards, des sceaux et des portraits anciens. Des vitrines abritaient des souvenirs des collèges de Paris ou de province, des petites écoles, des écoles de dessin ou de calcul, des écoles centrales et des lycées, de l'enseignement mutuel et de l'enseignement primaire. Les dernières vitrines évoquaient la vie de l'étudiant : pétitions, sanctions, interdictions, livres de raison, cahiers, l'enseignement féminin, l'éducation des princes, les livres de prix.

Roubaix (Nord).

Exposition du 20e anniversaire de la libération des camps de concentration. -Du 19 au 25 mai 1970, une exposition commémorant le 25e anniversaire de la libération des camps de concentration a été organisée à la Bibliothèque municipale de Roubaix par l'Association des résistants internés déportés. Dans la salle de conférence de la bibliothèque, avaient été disposés des panneaux garnis d'affiches et de photographies rappelant les traitements infligés aux déportés et des reproductions de documents officiels allemands. Divers objets ayant appartenu à des victimes, tels que chaussures d'enfants, treillis de déportés avaient également pu être réunis.

Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

Exposition : Le Danois. - La Bibliothèque municipale de Saint-Germain-en-Laye a présenté au public, du 6 juin au 6 juillet 1970, l'exposition Edouard Le Danois pour rendre hommage, non seulement au savant, compagnon de Charcot, explorateur de l'Atlantique nord, de l'Arctique et du Pacifique, mais aussi à l'humaniste, à l'ethnologue et au spécialiste de l'océanographie qui vécut à Saint-Germain-en-Laye pendant près de 50 ans. L'exposition rassemblait de nombreux objets ayant appartenu à Edouard le Danois : couteau de baleine des Iles Feroë, incrusté d'ivoire de baleine et d'argent, manuscrits, cartes océanographiques et ethnographiques, dessins, specimens zoologiques (oreilles de baleine, poissons, buisson de corail), ainsi que des travaux scientifiques concernant la théorie des transgressions atlantiques, Edouard le Danois ayant en particulier étudié les migrations des poissons en fonction de la température et du degré de salinité des eaux.

Valognes (Manche).

Anniversaire de la Fondation de la Bibliothèque et inauguration des nouveaux locaux. - Le 25 mai dernier, la bibliothèque municipale de Valognes fêtait le 250e anniversaire de sa fondation et l'inauguration de nouveaux locaux. Elle fut fondée, en effet, le 10 novembre 1719 par « Messire Julien de Lailler, prêtre, docteur en Sorbonne, Archidiacre du Costentin, official et curé de Valognes et Supérieur du Séminaire ». L'acte authentique de fondation conservé aux Archives départementales de la Manche révèle que celui-ci :

« considérant que la lecture des bons livres est non seulement utile, mais encore nécessaire aux personnes qui veulent se perfectionner dans les sciences et désirant la faciliter dans la ville de Valognes a déclaré donner et par ces présentes donne volontairement tous ses livres qui se consistent (sic) maintenant en deux mille volumes... et ceux dont il pourra faire l'achat dans la suite... pour en composer une bibliothèque où le public ait la liberté de venir, entrer et lire tous les jours et temps ci-après désignés... »

Le legs de l'abbé de Laillier s'est accru des confiscations de la Révolution (bibliothèques des Cordeliers, des Capucins, du séminaire de Valognes, des Augustins de Barfleur), d'acquisitions de la municipalité et de dons de l'État et de particuliers au cours du XIXe siècle et du début du xxe. L'ensemble comporte actuellement 23 ooo volumes et constitue le fonds ancien. Il comprend entre autres 220 manuscrits, 220 incunables, de très nombreuses éditions du XVIe siècle et une collection remarquable d'ouvrages concernant les grandes controverses religieuses des XVIe et XVIIe siècles. Le bâtiment qui abritait ce fonds fut endommagé lors de la Libération et les livres en souffrirent. Après la restauration du local, les ouvrages furent nettoyés et reclassés par un groupe d'étudiants suédois et danois, ceci sous l'égide de l'Unesco, pendant les vacances de l'été 1950.

Mais si tout le soin nécessaire avait été apporté à la restauration de ce fonds ancien, un minuscule local de 7 m sur 4, servant à la fois de bureau pour la bibliothécaire et de salle de prêts, échut au service de la lecture publique. Si cela put suffire dans les années qui suivirent immédiatement la guerre, l'accroissement des collections et des usagers rendit ce local très vite exigu. Aussi, la Municipalité décida-t-elle d'attribuer à la bibliothèque, un local perpendiculaire à la réserve du fonds ancien, appartenant à la ville et n'ayant alors, à cause de sa vétusté intérieure, aucun emploi. Les travaux commencèrent en mars 1969, selon les plans de MM. Lebreton et Pinguet, architectes cherbourgeois. Deux portes furent percées au rez-de-chaussée et à l'étage pour permettre la communication entre les locaux de la bibliothèque et ce bâtiment qui fut totalement transformé. La nouvelle installation comprend :
- au sous-sol, deux caves voûtées, dont l'une a été aménagée en chaufferie (chauffage central au mazout).
- au rez-de-chaussée : une salle pour les enfants (5 à 14 ans) avec tables rondes, tabourets, bacs à albums, tapis de lecture; un vestiaire et des toilettes.
- au premier étage : une vaste salle de prêts et de lecture pour adultes avec rayonnages muraux et en épis (7700 volumes), dont l'un délimite l'emplacement réservé à la lecture sur place (16 places). Une vitrine permet l'exposition d'ouvrages du fonds ancien. Le mobilier est en bois de couleur chêne clair et en métal. La banque de prêts surmontée de glaces en partie fixes et en partie coulissantes sépare le bureau de la bibliothécaire de la partie réservée au public. De ce bureau part un escalier qui mène :
- au 2e étage où a été aménagé un magasin d'une capacité de 8 ooo volumes. Un monte-charge permet des liaisons faciles entre les trois niveaux. Un très bel escalier monumental, en pierre du pays, du style de ceux que l'on peut voir dans les vieux hôtels particuliers de Valognes (le « Petit Versailles normand ») permet l'accès, à la fois, aux nouvelles salles et au fonds ancien. Le portrait du Fondateur, peint quelques mois avant sa mort (1728), y a tout naturellement trouvé une place d'honneur.

La situation de la Bibliothèque dans une des rues les plus commerçantes de la ville et sur une place à proximité du Lycée, jointe à l'aspect confortable et accueillant des nouvelles salles, ne peut que concourir à son succès comme le laisse prévoir, depuis la réouverture, un accroissement des inscriptions, surtout de jeunes lecteurs.

C'est cet intéressant ensemble, pour la réalisation duquel la Municipalité s'est montrée la digne émule de l'abbé de Laillier, aidée en cela par la Direction chargée des bibliothèques et de la lecture publique, qui fut inauguré le 25 mai 1970 par M. Jacques Bruneau préfet de la Manche, entouré de M. Philippe Denis sous-préfet de Cherbourg, des parlementaires de la région, de M. le Maire de Valognes et du conseil municipal. Mlle Garrigoux, conservateur en chef au service de la lecture publique représentait M. Dennery, directeur chargé des bibliothèques et de la lecture publique et M. l'inspecteur général honoraire Masson dont l'absence fut particulièrement regrettée étant donné la part importante qu'il prit à la réalisation de ce projet.

Verdun (Meuse).

Exposition : Les Livres et la nature. - La Bibliothèque municipale de Verdun a organisé du 13 juin au 5 juillet 1970 une exposition sur le thème « Les Livres et la nature ». Dans une salle voisine de la section de lecture publique, avaient été réunis des livres anciens du XVIe au XIXe siècle appartenant à la Bibliothèque municipale (traités de zoologie et de botanique avec gravures sur bois; gravures sur cuivre et lithographies en couleurs comprenant de précieuses représentations d'oiseaux et de papillons) et des ouvrages récents, abondamment illustrés, sur l'histoire naturelle. Certains de ces documents avaient été prétés par des libraires de la ville. De nombreux lecteurs de la bibliothèque et des groupes d'élèves accompagnés de leurs professeurs ont visité avec intérêt cette présentation qui avait été agrémentée d'animaux naturalisés.

Bibliothèques centrales de prêt.

Aveyron.

Réalisation d'affiches. - Pour signaler dans chaque dépôt les jours de passage du bibliobus, la Bibliothèque centrale de prêt de l'Aveyron a fait imprimer de petites affiches sur lesquelles ont été notées, avec la représentation imagée d'un bibliobus se détachant sur un fond de couleur variable selon le trimestre, les diverses orientations de lectures offertes au public : histoire, pêche, chasse, etc., sous le titre « Gratuitement des livres pour vous et vos enfants ».

Sarthe.

Participation aux activités des associations de jeunesse et d'éducation populaire de la Sarthe. - En 1969 et 1970, la Bibliothèque centrale de prêt de la Sarthe a collaboré aux activités des associations de jeunesse et d'éducation populaire de son département grâce aux documents qu'elle a spécialement acquis pour aider ces organismes (ouvrages sur l'éducation, sur les techniques de l'animation, disques, diapositives, reproductions photographiques). Elle a participé à la création d'un comité technique d'animation destiné à regrouper ces associations pour établir une coordination entre leurs diverses activitées et mieux faire connaître leurs ressources. Une journée d'information et de formation des responsables a été organisée, au cours de laquelle la directrice de la bibliothèque centrale de prêt a présenté les problèmes posés par la lecture et les ressources offertes par le bibliobus; cette intervention a suscité la création de plusieurs dépôts.

Lors de différents concerts consacrés à la musique grégorienne à l'abbaye de Solesmes, à Bach, Beethoven (2 soirées de sonates), à la guitare (M. Dintrich) et à la 9e Symphonie de Beethoven, la Bibliothèque centrale de prêt de la Sarthe a apporté son concours à l'animateur Serge Vincon en mettant à sa disposition et à celle des lecteurs du bibliobus livres, disques, bibliographies, discographies commentées. Elle a également participé à une exposition sur la déportation en prêtant des ouvrages analysés par ses soins, expérience qui sera renouvelée à chaque création d'un dépôt dans une Maison de jeunes et de la culture. Pendant les vacances, la bibliothèque a assuré le prêt de livres aux enfants des centres aérés et des colonies de vacances. Enfin durant ses tournées, le bibliobus fait connaître aux moyens d'affiches les diverses activités proposées par le Comité technique d'animation.

Cette collaboration avec les associations de jeunesse et d'éducation populaire permet de s'adresser à un public déjà connu par l'intermédiaire d'un responsable chargé de le guider et de le conseiller au mieux de ses besoins. Les chiffres obtenues pour 12 dépôts révèlent que 600 personnes se sont fait inscrire et que 4 200 ouvrages ont été prêtés en 6 mois.

Quinzaine de la littérature enfantine dans le Calvados.

Du 24 novembre au 6 décembre 1969, s'est déroulée dans la ville neuve d'Hérouville-Saint-Clair une quinzaine de la littérature enfantine sous l'égide de la Fédération des oeuvres laïques du Calvados. 200 livres pour les jeunes de 4 à 15 ans choisis par une équipe de travail du service de lecture de la Fédération des oeuvres laïques du Calvados, en collaboration avec la Bibliothèque municipale de Caen furent présentés, accompagnés de panneaux explicatifs, dans cinq groupes scolaires, un foyer de jeunes travailleurs, une Maison de jeunes et de la culture et un centre social des allocations familiales. Parallèlement à cette présentation se sont déroulées, dans chaque centre d'accueil, un certain nombre de manifestations (entretien d'enfants avec des auteurs; lecture et discussion de poèmes par les comédiens de Caen devant les élèves d'un C.E.G., etc.) qui ont permis d'établir des rapports de lecture.

En outre, la Fédération des œuvres laïques du Calvados a effectué au début de l'année 1970, auprès de 1 500 personnes du département du Calvados, une enquête sur la lecture dont les résultats seront publiés en 197I.

  1. (retour)↑  [Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1970]. - Les Clouet et la cour des rois de France. [Préf. par Étienne Dennery,... Intr. par Jean Adhémar,...] - Paris, Bibliothèque nationale, 1970. - 24 cm, 95 p., h.t., couv. ill. en coul.
  2. (retour)↑  [Exposition. Strasbourg. 1970]. - Phantastischer Realismus. - Le Réalisme fantastique. - Wien, Hrsgb. vom Press und Informationsdienst der Stadt Wien, 1970. - 25 cm, 3I p., ill.
  3. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE. Sestion médecine-pharmacie. Clermont-Ferrand. -Catalogue des thèses de pharmacie soutenues devant les universités de province. 1960-1967, établi par Jacques Archimbaud,... - Clermond-Ferrand, Bibliothèque universitaire, [1969]. - 27 cm, 54 p.
  4. (retour)↑  FOUCHER (Jean). - Brest d'hier et d'aujourd'hui. - Brest, Service mécanographique de la ville, 1970. - 2I cm, 26 p., ill.
  5. (retour)↑  [Exposition. Carpentras. 1970]. - Joseph Eysséric de Carpentras. Peintre et explorateur (1860-1932). Musée comtadin, 21 juin-30 septembre 1970. [Intr. par H. Dubled,...] - Carpentras, Association carpentrassienne de diffusion culturelle, 1970. - 27 cm, 19 ff., fig., multigr.