Chronique des bibliothèques françaises

Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Accroissement des collections. - Par donation de Mme Edith Wickersheimer, la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg a acquis les notes manuscrites du Dr Ernest Wickersheimer, Administrateur honoraire de la Bibliothèque, décédé en 1965.

Ces papiers se rapportent dans leur quasi-totalité à des sujets d'histoire de la médecine et comprennent notamment :
- deux fichiers alphabétiques l'un général en 6 boîtes (auteurs anonymes, sujets et incipit) coté « Ms 5487-5492 », l'autre consacré à l'Alsace en 2 boîtes coté « Ms 5493-5494 »;
- des relevés et copies de manuscrits médicaux, des notes sur l'histoire de la santé et les textes manuscrits de certains articles du Dr Wickersheimer parus en impression (Ms 5621 à 5636). Les manuscrits cotés « Ms 5625-5628 » sont consacrés plus particulièrement à l'histoire de la médecine, de l'hygiène et de la santé en Alsace, principalement au XVIe siècle;
- Le manuscrit du livre « Les manuscrits latins de médecine du Haut Moyen âge dans les bibliothèques de France » paru en 1966 (Ms 5637).

Toutes ces notes peuvent être consultées à la Salle de lecture de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, 6 place de la République, Strasbourg (Bas-Rhin) à l'exclusion de tout prêt à l'extérieur. Le Service de la Réserve de la Bibliothèque répondra également par écrit à toute demande de renseignement qui lui sera adressée au sujet de ce dépôt.

Bibliothèques universitaires.

Clermont-Ferrand

Exposition Hector Berlioz. - A l'occasion des manifestations organisées pour le centenaire de la mort d'Hector Berlioz et prenant prétexte de ce que celui-ci fut aussi un « carabin récalcitrant » selon le Pr Pasteur Vallery-Radot, la Section médecine et pharmacie de la Bibliothèque universitaire de Clermont-Ferrand a organisé dans ses vitrines, à la Faculté de médecine et pharmacie, une exposition consacrée à un thème assez éloigné de ses préoccupations habituelles.

Autour de quelques textes consacrés à Berlioz dans la littérature médicale et de documents photographiques rappelant son passage à la Faculté de médecine de Paris (en particulier les inscriptions qu'il a pu y prendre et qui en sont le seul témoignage conservé), on avait rassemblé des ouvrages de musicologie et les enregistrements les plus marquants de ces dernières années des œuvres du musicien. Des extraits de presse étaient également exposés, ainsi que la liste des manifestations prévues en France en 1969 (l'affiche, le catalogue et la notice de présentation de l'exposition organisée au printemps par la Bibliothèque nationale étaient en bonne place).

A cette occasion une liste bibliographique, discographique et critique était remise à tout étudiant et à tout lecteur intéressé. L'attention était ainsi attirée sur l'existence d'un modeste fonds d'ouvrages de culture générale à la bibliothèque de médecine, où pour la première fois étaient inclus des enregistrements musicaux sous forme de bandes magnétiques, pouvant être empruntés comme des livres.

Cette exposition, moins sévère que celles habituellement présentées dans cette bibliothèque s'est tenue en avril et mai 1969.

Paris

Bibliothèque nordique (Fonds fenno-scandinave de la Bibliothèque Sainte-Geneviève).

Le Comité de patronage de la Bibliothèque nordique a tenu sa séance annuelle le 7 mai 1969. Dans son allocution de bienvenue, Mlle Boy, conservateur en chef de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, tient à remercier de leur présence M. Piquard, conservateur en chef chargé de l'Administration des bibliothèques de l'Université de Paris, Mme Bjerregaard, chef des services administratifs de la Bibliothèque de Copenhague, M. Nivanka, conservateur en chef à la Bibliothèque de l'Université d'Helsinki, représentant la Finlande, M. Bernhardt, conservateur à la Bibliothèque de l'Université d'Oslo, M. Ryberg, conservateur à la Bibliothèque royale de Stockholm.

M. Gravier, professeur de langues et de littératures scandinaves à la Sorbonne, fait un exposé sur l'état de la collection Bibliothèque nordique dont il assure la direction.

M. Firino, bibliothécaire de la Bibliothèque nordique, secrétaire du Comité, présente le rapport statistique de l'année 1968, soulignant l'accroissement des fonds et le niveau élevé des prêts interbibliothèques, malgré une diminution du nombre des lecteurs due à des circonstances extérieures aux études fennoscandinaves.

Mlle Puranen, conservateur de la Bibliothèque de la Société de littérature finnoise, vient d'être nommée bibliothécaire déléguée, en remplacement de M. Egebak nommé maître assistant à l'Université d'Aarhus.

Bibliothèques municipales.

Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Exposition « Paysages du Midi de Cézanne à Derain ». - Le Pavillon de Vendôme d'Aix-en-Provence exposait cet été des « paysages du Midi de Cézanne à Derain » ; le Musée Granet des toiles de « François Marius Granet, précuseur du paysage moderne ». Il nous a donc semblé intéressant de choisir comme thème de l'exposition de la bibliothèque Méjanes : « Le paysage dans l'illustration du livre du XVe au XVIIIe siècle.

Les visiteurs ont pu suivre l'évolution de cet élément de décoration. Le paysage est d'abord très simple : un arbre, une colline. Puis il devient un véritable tableau. On peut alors le considérer comme une œuvre imaginative ou documentaire.

Les œuvres exposées appartiennent toutes au fonds ancien de la bibliothèque. Ouverte le 10 juillet, l'exposition fermera au début d'octobre.

Bordeaux (Gironde)

Exposition de livres de poche allemands. - Le 23 juin a été inaugurée à la Bibliothèque municipale par Maître Deymes, représentant M. Jacques Chaban-Delmas, Maire de Bordeaux, Premier Ministre, une exposition de livres de poche en langue allemande. Organisée par M. Christian Sell, Consul d'Allemagne, sous l'égide du Cercle franco-allemand, cette manifestation groupe neuf cents livres de poche édités par trente neuf maisons d'édition de la République fédérale. L'exposition restera ouverte jusqu'au 3 juillet.

62e salon de la Maison des Intellectuels. - Organisé par la revue Masques et Visages que dirige M. Irénée Mauget, le 62e Salon de la Maison des Intellectuels se tient dans la salle d'exposition de la Bibliothèque municipale du 8 au 25 juillet.

Cette manifestation a été organisée le 8 juillet par M. Gabriel Delaunay, Préfet d'Aquitaine, et M. Robert Dufourg, Conseiller municipal, en présence de nombreux représentants des milieux artistiques et des artistes qui exposent leurs œuvres.

Brest (Finistère)

Exposition Napoléon Ier. - Comme toutes les villes de France, Brest a organisé, cette année, une exposition destinée à célébrer le bicentenaire de la naissance de Napoléon. Elle a été inaugurée le 10 juin 1969, à la Bibliothèque municipale en présence de toutes les notabilités locales.

Préparée par le personnel de la bibliothèque, secondée par des membres de la Société d'Études de Brest et du Léon, constituée entièrement à l'aide de prêts consentis par des collectionneurs ou par des administrations locales, elle présente un raccourci de la vie et de l'œuvre de l'Empereur.

Toutefois, l'accent a été mis particulièrement sur les « aspects bretons » de l'Empire : Napoléon et la Marine, Brest sous l'Empire, la chouannerie, Cadoudal et la lutte contre Napoléon, le rôle de Jérôme Bonaparte, capitaine de vaisseau à 26 ans, sans oublier évidemment l'énigme que constitue la prétendue naissance de Napoléon en Bretagne (près de Morlaix, à Sainte-Sève exactement) et qui compte encore beaucoup de partisans dans cette région.

Parmi des pièces vraiment remarquables, il faut signaler tout particulièrement, la belle série de vingt-cinq affiches, sorte de véritable journal mural de l'époque, qui apportait aux Brestois de ce temps les nouvelles du jour : prime pour la capture de bagnards évadés, fête pour « la translation du portrait de l'empereur et roi », exécution de chouan, taxation du prix du pain, police des spectacles, avis d'embarquement, sans oublier l'annonce des Te Deum et des victoires. Mention particulière doit aussi être faite de la grande affiche, proclamant en français et en breton, le rétablissement du culte après le Concordat.

Caen (Calvados)

25e anniversaire du débarquement. - La Bibliothèque municipale de Caen a commémoré d'une manière tout à fait modeste le 25e anniversaire du Débarquement sur les plages normandes en placardant sur ses murs les photocopies, des avis, notes et affiches qui se trouvaient sur les murs de la ville de Caen pendant l'été 1944.

Pendant quelques jours tous les lecteurs de la bibliothèque ont pu lire ces documents extrêmement rares; les lecteurs adultes se réunissaient autour des affiches pour évoquer leurs souvenirs, les plus jeunes découvraient avec étonnement le vrai langage de la guerre avec ses privations de toutes sortes allant jusqu'au rationnement de l'eau, et les cris de liberté saisis sur le vif dans les premiers journaux et affiches de la Libération signés des plus grands noms de cette période.

Destinée à évoquer quelques aspects des heures tragiques de Caen, cette petite exposition pouvait également inciter les personnes qui possèdent encore quelques documents de 1944, et ils sont hélas peu nombreux, à traiter ceux-ci avec soin et elle a même suscité quelques dons de prospectus largués dans la nuit du 6 juin par les avions alliés.

Honfleur (Calvados)

Accroissement des collections. - La Bibliothèque municipale de Honfleur (Calvados) possède actuellement 16 820 volumes. Ses collections viennent de s'enrichir récemment d'un legs de M. Henri BOSSIERE, ancien Maire du Theil-en-Auge, dont la famille est originaire de Honfleur. Ce don s'élève à 266 volumes. Il s'agit principalement de Livres de Prix du siècle dernier. Les livres de voyages et les ouvrages classiques sont admirablement illustrés. Mentionnons également : six années reliées (1877-1882) du Monde illustré, et une trentaine de livres anciens aux très belles reliures.

Nous avons reçu ces derniers temps un volume offert par l'Ambassade du Canada : « Chefs-d'œuvre des Arts Indiens et Esquimaux du Canada », édité par la Société des Amis du Musée de l'Homme. Ce livre intéressera certainement les lecteurs de notre Bibliothèque, étant donné les liens d'amitié qui unissent depuis longtemps Honfleur au Canada.

Lille (Nord)

Exposition « Livres et Paysages de Toscane ». - La Bibliothèque municipale de Lille a accueilli du 4 au 15 juillet 1969 l'exposition « Livres et Paysages de Toscane » organisée, sur l'initiative de M. le Consul d'Italie à Lille, par l'Office du tourisme italien.

Cette exposition a été inaugurée le 4 juillet par M. le Bâtonnier Jean Lévy, Adjoint au Maire de Lille, représentant M. le Maire, et M. Marcello d'Alessandro, Consul d'Italie à Lille en présence de nombreuses personnalités de la ville. Elle groupait 80 photographies de paysages de Toscane, et environ 250 volumes pour la plupart consacrés aux villes de Toscane, à leurs musées, et aux artistes de la région.

Menton (Alpes-Maritimes)

Le 28 juin 1969, la Bibliothèque municipale a eu le privilège de recevoir M. Joseph Kessel, de l'Académie française, en villégiature à Menton dont il est un fidèle habitué.

Au cours de cette visite, l'illustre écrivain se vit présenter les différentes sections de l'établissement, aux orientations diverses :

Tout d'abord, l'important fonds ancien avec les pièces les plus rares, maintes fois décrites dans ces colonnes. Son intérêt fut particulièrement attiré par les œuvres traitant de l'histoire régionale du Comté de Nice, de la Principauté de Monaco et du Mentonnais.

Furent successivement évoqués les noms d'écrivains qui - ayant tant aimé Menton - l'ont honoré et en ont décrit les charmes (Ferdinand Bac, les philosophes Fouillée et Guyau, le philologue Loredan-Larchey, les romanciers Blasco-Ibanez, Cocteau et la poétesse néo-zélandaise Katherine Mansfield). Des collections de leurs œuvres, très souvent dédicacées, furent présentées à notre visiteur qui prisa fort, ensuite, la richesse de l'important « Fonds Jean Pommier » que nous devons aux libéralités de l'éminent membre de l'Institut, Mentonnais d'adoption.

La seconde partie de la visite devait être consacrée à la section « Lecture Publique ». Le Conservateur eut la joie de présenter au Maître celles de ses œuvres figurant dans la série « Livres de Prêt » (un grand nombre d'entre elles étaient - comme toujours - entre les mains de lecteurs, ce qui réjouit manifestement et légitimement l'auteur!). Et l'éminent académicien voulut bien confier tout l'intérêt qu'il attachait à la lecture publique, cette forme de culture permanente qui - loin d'écarter les modernes auxiliaires audio-visuels et les autres formes de sollicitation intellectuelle - constitue la base des connaissances et une ouverture d'esprit vers la vie.

A l'issue de cette visite, Joseph Kessel accepta de dédicacer - à l'intention de la Bibliothèque et de ses lecteurs - les deux séries de ses œuvres récemment acquises : I) Le Tour du malheur (4 tomes)

2) Témoin parmi les hommes (6 tomes).

Cette visite, à laquelle M. Joseph Kessel a avoué avoir trouvé un plaisir extrême, doit inciter les touristes de la saison estivale à venir nombreux s'inscrire, les joies de la plage et du grand air n'étant pas incompatibles avec la délectation de l'esprit qui - elle aussi - fait partie d'une saine et parfaite détente.

Mulhouse (Haut-Rhin)

Ouverture d'une bibliothèque publique. - Le 21 juin 1969, la sixième bibliothèque publique de Mulhouse a été inaugurée en présence de M. l'Inspecteur général Masson et de M. Émile Muller, Maire de la Ville. Située près du centre, en face du Lycée de jeunes filles, en bordure d'un parc sur lequel elle ouvre par six grandes baies vitrées, cette bibliothèque bénéficie d'une situation exceptionnelle. L'aménagement intérieur, élégant et confortable, a été confié, pour ce qui est du mobilier, aux établissements Reska. Couvrant 250 m2 environ, le service public est divisé en quatre zones : I) zone de libre accès pour adultes avec 245 m de tablettes et 8 ooo volumes; 2) zone de travail, avec 4 grandes tables 24 places assises et une collection d'usuels; 3) zone de lecture avec 4 grands fauteuils autour d'une table ronde à proximité des présentoirs de périodiques; 4) coin de lecture enfantine, séparé du reste par un tambour, avec 42 mètres de tablette, des bacs pour albums et 2 500 volumes en accès libre. Au centre, deux grandes banques, avec le service d'inscription et celui du prêt, permettent une surveillance facile de l'ensemble. A l'arrière de cette grande salle publique, un bureau et deux petites salles abritent les services intérieurs (réserves, manutention) et peuvent être utilisés par les groupes.

La situation de cette bibliothèque lui confère un rôle particulier dans l'ensemble des annexes de la Bibliothèque municipale. Elle doit doubler la bibliothèque centrale et détourner d'elle une partie du public qu'elle ne peut plus accueillir et servir convenablement. C'est pourquoi elle a été conçue davantage comme une bibliothèque de travail et de culture que comme une bibliothèque de distraction. Alors que les romans forment les 2/3 des collections dans les autres services de prêt, ici les fonds classés prédominent (3 200 romans pour 4 800 documentaires, c'est-à-dire 2/5) et le niveau général des ouvrages est nettement plus élevé que dans les quartiers périphériques. La proximité du lycée a conduit tout naturellement à pratiquer la journée continue pendant l'année scolaire : la bibliothèque sera ouverte tous les jours (sauf le lundi) de 10 à 19 heures avec une brève coupure de 12 h à 13 h.

La beauté du cadre invitait aussi à faire de cette bibliothèque une bibliothèque d'agrément. Les ouvrages d'art y sont très nombreux : ils occupent un mur entier avec 18 mètres de tablettes, et l'équipe qui anime la bibliothèque a décidé de faire des ouvertures nocturnes les jours où les concerts d'été sont donnés dans le parc.

La Ville de Mulhouse était déjà propriétaire du local, initialement prévu pour un restaurant et qui n'avait pas trouvé preneur. L'aménagement a coûté 200 000 francs, il a été subventionné à 50 % par la Direction des bibliothèques de France qui a également accordé un crédit de 12 500 francs pour l'équipement bibliographique. La ville a créé 3 emplois pour assurer le service (I bibliothécaire, 1 sous-bibliothécaire, 1 magasinier).

Opération « Portes ouvertes » à la Bibliothèque municipale de Dornach. - Les deux tours de l'élection présidentielle ont permis à la Bibliothèque de Dornach d'organiser deux journées publicitaires. Le bureau de vote installé dans le bâtiment du centre culturel obligeait en effet plus d'un millier d'habitants du quartier à passer devant la porte de la bibliothèque. 3 ooo tracts ont été imprimés à cette occasion. Ils ont été distribués par un membre de la M.J.C. qui orientait les votants vers la bibliothèque et leur en montrait les différentes sections ainsi que les deux expositions qui y étaient présentées ( philatélie, dessins). Une hôtesse prenait les inscriptions et distribuait les formulaires destinés aux enfants.

Continuées pendant les deux semaines suivantes par une distribution de tracts dans les boîtes aux lettres, l'opération a été reprise le 15 juin. Au cours des deux dimanches, l'hôtesse a répondu à de très nombreuses questions et enregistré 7 inscriptions (payantes) d'adultes et 30 (gratuites) d'enfants. Elle a également assuré le prêt.

Nantes (Loire-Atlantique).

Exposition « Napoléon au pays de Cambronne et de Fouché ». - A l'occasion du bi-centenaire de la naissance de Napoléon, la bibliothèque municipale de Nantes a organisé une exposition sous le titre « Napoléon au pays de Cambronne et de Fouché. » 1

Réalisée avec le concours des services d'archives et des musées de la ville et du département, ainsi que des archives départementales du Morbihan, du Musée de Quimper, de l'École de Coëtquidan et du Service historique de l'Armée, cette exposition a surtout mis l'accent sur l'histoire régionale assez riche d'ailleurs pour mériter d'être évoquée.

En effet Nantes et le pays nantais ont donné à Napoléon un ministre de la police, Fouché, un ministre d'état, Defermon, un banquier, Ouvrard, deux généraux, Cambronne et Tharreau, un amiral, Emmanuel Halgan, ami intime de Jérome Bonaparte qui fit d'ailleurs un séjour à Nantes comme jeune officier de marine, un diplomate, Cacault, un agent secret de Colonel Boutin.

Tous ces comparses, plus ou moins célèbres, sont ressuscités, souvent grâce à leurs descendants (Cent familles nantaises, participent à titre de prêteurs, à l'exposition), par des meubles, des autographes, des uniformes, des objets, des estampes, etc... Une large place a été laissée bien sûr à Napoléon lui-même et à sa visite à Nantes en août 1808.

L'Exposition se termine sur une note régionale : le centenaire de la mort de la Princesse Bacciochi, nièce de l'empereur la fameuse Comtesse Camerata de l'Aiglon, venue s'installer en Morbihan, à Colpo, où elle mourut, et où elle est considérée à juste titre comme la bienfaitrice du pays.

Rouen (Seine-Maritime)

Exposition « Louis Bouilhet ». - La Bibliothèque municipale de Rouen a célébré le centenaire de la mort de Louis Bouilhet, poète normand, né à Cany (Seine-Maritime) en 182I, mort en 1869 à Rouen, où il était conservateur de la bibliothèque.

Louis Bouilhet connut de son vivant, comme poète et surtout comme auteur dramatique, une gloire certaine, bien estompée aujourd'hui. Pourtant, il a joué un rôle non négligeable dans la formation du Parnasse, et son grand poème Les Fossiles, représente une des rares tentatives de poésie scientifique de la littérature française.

De nombreux manuscrits, lettres, carnets de travail, portraits, articles de journaux, retracent la carrière de celui que Flaubert considérait comme sa « conscience littéraire ».

Tout au long de cette exposition, l'amitié des deux écrivains est illustrée par de nombreux documents qui montrent en particulier Flaubert, après la mort de Bouilhet, luttant pour éditer et diffuser les œuvres de son ami et faire ériger, non sans difficultés, par la municipalité de Rouen, un monument en l'honneur de Bouilhet.

Vannes (Morbihan)

La Société pour l'étude et la protection de la Nature avait organisé une quinzaine de propagande à Vannes durant les vacances de Pâques. La Bibliothèque Municipale a participé à cette manifestation selon ses moyens. La salle de lecture était alors moins fréquentée, faute de salle d'exposition, on avait pu y réserver une table sur laquelle étaient disposés de nombreux livres de la Bibliothèque traitant de la protection de la nature animaux, plantes, insecticides... Les lecteurs étaient invités à les feuilleter librement et à en noter les titres pour les emprunter la manifestation terminée.

Vichy (Allier)

Exposition une amitié « Gide-Larbaud ». - La Bibliothèque municipale a organisé du 18 mai au 21 juin une exposition intitulée une amitié « Gide-Larbaud ».

Les étapes de cette amitié furent retracées depuis 1905 date à laquelle Larbaud envoie un poème qu'il venait de composer à Gide, écrivain déjà consacré, un échange de correspondance s'ensuivit et, d'estime réciproque ce sentiment se transforma en amitié dans le souvenir de Philippe. Cette amitié demeura fidèle malgré la coupure de la guerre et la maladie puisque Gide se chargea de l'édition de la dernière Enfantine, Gwenny-toute-seule.

De nombreuses lettres des deux auteurs, des manuscrits de Philippe (Gide ayant assuré la réédition de la Mère et l'enfant) ainsi que des éditions originales des deux amis (Cahiers d'André Walter, Caves du Vatican, etc...), la plupart avec des dédicaces familières et amusantes, des photographies inédites, le portrait de Gide par T. Van Rysselberghe ont été exposés.

Une vitrine était consacrée aux éditions illustrées dont la Tentative amoureuse par Marie Laurencin avec dédicace de l'illustrateur et de l'auteur.

Exposition Pourrat. - La Bibliothèque municipale a organisé du 25 avril 1969 au 8 mai 1969 une exposition Pourrat au Centre culturel Valéry Larbaud.

Du 21 juin au 6 juillet 1969, une exposition des « Peintres-Graveurs contemporains » prêtée par le comité national du livre illustré français, et inaugurée par M. J. Guignard conservateur en chef de l'Arsenal.

Quatre-vingts défets étaient ainsi exposés, extraits des plus beaux livres parus depuis une quinzaine d'années, qui permettent d'établir comme un panorama de l'art contemporain analogue à celui qu'offrirait une exposition de peintres contemporains.

Bibliothèque centrale de prêt.

Loiret

Journée « Information-Lecture ». - Le 18 mai dernier, dans les nouveaux locaux de la B.C.P. du Loiret, la Fédération des Œuvres laïques, (section départementale,) recevait, en présence de M. Patoureau, délégué national, ses adhérents (la plupart dépositaires du Bibliobus) pour sa journée annuelle « Information-Lecture ». Y participaient, « enfouis dans une sorte de chaleur fleurant bon le fournil -n'est-ce pas, M. Clavel? » instituteurs et normaliens mêlés aux divers retraités invités par l'assistante de la Mutualité agricole qui les avait intéressés, à travers « Les Fruits de l'hiver » (prêté par le Bibliobus) à l'écrivain si proche d'eux.

Le Prix Goncourt 1968 était de effet l'invité de marque et le réel animateur d'une rencontre centrée sur sa présence. Les deux œuvres présentées comme exemples de montage-lecture étaient de lui : le matin, « Victoire au Mans » accompagnée de diapositives et de bruitages, était donnée par la Maison des Jeunes de Saint-Jean-de-la-Ruelle, l'après-midi, la B.C.P. lisait « Malataverne ». (Ce livre à « suspense », qui pose le problème des relations entre les jeunes et les adultes peut intéresser tous les publics; le montage, mis au point en séances d'animation durant l'hiver 1969, est à la disposition de tous ceux qu'il intéresserait). Avant de passer aux exercices pratiques et après un brillant exposé d'expériences relatives à « La Grande patience », par Mlle Frot, assistante sociale spécialisée dans l'animation des loisirs des personnes du « 3e âge », une vaste discussion s'engagea :

« Intéressé par les différents travaux réalisés dans le but de faire lire, tels que veillées-lectures ou liaisons cinéma-lecture, Bernard Clavel insista sur le charme et l'ambiance de ces veillées modernes qui rappellent celles de jadis où les maisonnées, sans électricité, jouissaient du crépuscule et du soir. Si la lecture est un « art d'intimité », il souligna cependant l'intérêt d'une discussion et d'une critique permettant pour certains un épanouissement, pour d'autres une ouverture et donna même, en habitué de radio, quelques conseils techniques.

Au long du débat, Bernard Clavel apparut comme soucieux du problème de la communication. Il déplora l'échec de deux adaptations de ses livres au cinéma, se montra par contre satisfait de ses expériences avec la télévision, et parlant en particulier des quatre tomes de la « Grande patience », romans très autobiographiques, il les définit comme « Chroniques des événements historiques au niveau des hommes ». (In « Les Œuvres laïques du Loiret ». n° 59).

Très humain et très proche, réellement simple et direct, Bernard Clavel assura la réussite de cette réunion, qu'illustraient diverses expositions (valises-veillées du centre laïque de lecture publique et réalisations locales dont présentation des œuvres du romancier et des autodidactes contemporains, par la B.C.P.).

Concours : « Illustrer son livre préféré ». - Les Bibliothèques centrales de prêt ont l'habitude de participer aux foires et comices agricoles de leur région dès qu'elles le peuvent, du mieux qu'elles peuvent (illustrations qui « accrochent », textes passés au micro, tracts distribués, etc...)

Signalons un moyen « d'animer » davantage ces présentations et de les rendre peut-être plus efficaces. Il s'agit seulement de leur juxtaposer un concours destiné aux enfants sur un thème ayant trait à la Lecture : « Illustrer son livre préféré » par exemple. Les jeunes sont très intéressés et, se livrant à leur inspiration, ils passent un bon moment. Les parents, « débarrassés », ont le loisir de regarder les ouvrages présentés - (sous certaines conditions, ils peuvent les emprunter en prêt direct) - Ils s'intéressent ensuite aux travaux de leur progéniture. Ceux-ci sont jugée impartialement (sur numéros) par un jury composé de professeurs et de célébrités locales, heureux d'avoir été consultés. Les œuvres sont ensuite exposées, le public vient voir ce qu'a fait le petit « untel » et enfin le Conseiller général et le maire, conviés à présider, distribuent, après discours, les récompenses : des livres.

Tout reste « bon enfant » et couleur locale mais parents, public et autorités ont été sensibilisés; le haut-parleur l'a annoncé sur le champ de foire; la presse s'en est mêlée; la télévision locale aussi et chacun emporte dans son prix : « Ce livre vous est offert par la B.C.P. du... La B.C.P. est une bibliothèque au service des habitants du..., en particulier ceux des communes rurales. Son but est de proposer à chacun de lire gratuitement pour se distraire, se documenter, se cultiver et même poursuivre des études. Un bibliobus lui permet de présenter ses livres dans tout le département et ses lecteurs peuvent aussi bénéficier du prêt interbibliothèque. Le tout est accompagné d'un tract qui indique où se trouve le dépôt du Bibliobus le plus proche de chez lui.

« Le jeu en vaut la peine » (peine réelle puisque dimanches et fêtes y sont consacrés et qu'il faut être assez nombreux et pouvoir compter sur une aide ocale : de la part des assistances sociales notamment). Mais les résultats sont encourageants : « Initiative fort intéressante » a dit un député jusqu'alors réticent mais que l'intérêt manifesté par les participants a convaincu de l'utilité du bibliobus.

Exposition Notre-Dame de Paris. - En liaison avec la Fédération des Œuvres laïques, une exposition itinérante a été réalisée par la Bibliothèque centrale de prêt pour accompagner le film « Notre-Dame de Paris » présenté dans toutes les communes du Loiret abonnées à la cinémathèque circulante de l'UFOLEIS. Elle comprenait 3 panneaux maniables sur lesquels des livres et documents étaient posés :
- l'un sur le gothique et Notre-Dame elle-même,
- l'autre sur Victor Hugo, sa vie, ses œuvres,
- le 3e sur la vie au XIXe : le début de l'industrialisation et les changements économiques (auxquels la littérature ne s'intéressera vraiment qu'à partir de 1860, avec Zola).

Les œuvres de la même veine que celle de Notre-Dame étaient signalées. Un texte enregistré qui finissait par la phrase de Marcenac «... et le cinéma, croyez-moi, ça ne vaut pas le livre » accompagnait cette réalisation ainsi qu'une liste des œuvres présentées mises à la disposition du public.

Les liaisons qui peuvent et doivent exister entre le livre et les moyens d'expression audio-visuels, étaient ainsi illustrées : le public voyait en même temps le film inspiré par l'œuvre, l'œuvre elle-même et son « environnement ». Le livre -référence, s'intégrait à la vie, se trouvait sur le chemin du cinéma... en attendant d'être sur celui du stade ou de la piscine...

Signalons enfin que cette petite exposition aurait très bien pu être montée par des jeunes (cours de fin d'études - élèves de C.E.G.) qu'elle aurait ainsi directement intéressés à Victor Hugo, ses écrits, son temps... aux livres eux-mêmes en quelque sorte.