Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale.

Exposition Marcel Proust

L'exposition Marcel Proust organisée à la Bibliothèque nationale et inaugurée le 3 juin par M. Christian Fouchet, Ministre de l'Éducation nationale, constitue le plus important rassemblement de documents et de souvenirs proustiens qui ait jamais été réuni à ce jour. Elle est d'autant plus opportune qu'en 1962 la quasi totalité des manuscrits, notes et brouillons de l'écrivain a été acquise par l'État et se trouve maintenant conservée au Département des manuscrits.

Des tableaux et des documents de toutes sortes recréent l'atmosphère dans laquelle vécut Proust et éclairent les éléments essentiels de sa personnalité.

L'exposition s'attache en effet à montrer les divers aspects de la vie de Marcel Proust, si importants pour mieux comprendre son œuvre. D'abord son enfance en Beauce dans la petite ville d'Illiers qui va devenir Combray. Un reportage spécialement réalisé, des vues anciennes, montrent la maison de tante Léonie, le Montjouvain de Mlle Vinteuil, Tansonville. Puis sa jeunesse, le lycée Condorcet, le Bois de Boulogne, les Champs-Élysées, avec Mme Swann et Gilberte (photographie de Mlle de Benardaky, tableau de Jean Béraud, peinture montrant Mme de Gramont au Bois avec le jeune duc de Guiche).

Ce que Proust a lui-même appelé « le temps perdu » est évoqué par de nombreux documents iconographiques, par des lettres, par des souvenirs de toutes sortes. Nous pouvons ainsi suivre pas à pas l'écrivain à l'époque où, avec une sorte de griserie, il se lance dans le tourbillon de la vie mondaine dont les pôles sont constitués pour lui par les salons de Mme Lemaire, de la comtesse Greffulhe, de Mme de Caillavet, de la princesse Mathilde.

La Normandie de Proust (Cabourg, Trouville), le Paris de Proust sont représentés par des documents, de médiocre valeur esthétique parfois, mais toujours évocateurs.

On a par ailleurs essayé de montrer, grâce à des œuvres originales ou des reproductions de Vermeer, Chardin, Boudin, Monet et Sisley, quels étaient les goûts artistiques de Proust, quels artistes aussi, comme Helleu ou Whistler, lui ont inspiré son personnage d'Elstiz.

Très tôt, Proust sent s'éveiller en lui une vocation d'écrivain, mais ses premiers articles, sa traduction de Ruskin, et même son premier roman (Jean Santeuil), resté inédit de son vivant, sont bien loin de donner une idée précise de ce que sera son œuvre maîtresse.

Vers 1907 commence la seconde étape de sa vie, où s'élabore le livre immense dont il a déjà recueilli presque tous les éléments, mais dont le dessin se modifiera sans cesse, en se compliquant et en s'enrichissant toujours davantage.

On s'arrêtera au passage devant quatre petits agendas qui sont d'émouvantes reliques de la pensée proustienne à l'état naissant. Plus loin, on verra se succéder les cahiers où, sans cesse remanié, prendra forme, à travers un extraordinaire amoncellement de ratures et de surcharges, A la recherche du temps perdu. De nombreuses lettres autographes, des éditions précieuses enrichies de dédicaces jalonnent la longue période au cours de laquelle Proust fera enfin connaître son œuvre, non sans bien des traverses et dans l'inquiétude fébrile de ne pouvoir la terminer de son vivant. Le Prix Goncourt viendra cependant lui apporter en 1919 la consécration littéraire qu'il osait à peine espérer.

Une reconstitution du cadre où s'éteignit Proust le 18 novembre 1922 a pu ajouter à cette exposition une note particulièrement émouvante dans son authenticité, et la table même où s'entassaient les cahiers d'ébauches (cette table que Proust appelait sa « chaloupe ») aura ainsi, pour un moment, repris sa place à côté du lit de cuivre de la rue Hamelin 1.

Bibliothèques universitaires de Paris.

Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Exposition 1939-1945. Peintures, dessins, documents (au Musée de la Guerre, Château de Vincennes, Pavillon de la Reine). - Après l'exposition générale consacrée l'an dernier à 1914-1918, le Musée de la Guerre organise cette année une exposition de même caractère qui présente pour la première fois au grand public un important ensemble d'œuvres inspirées par la deuxième guerre mondiale 2.

Pour cette première présentation, un choix a été fait dans les collections du Musée avec le souci de grouper, en dehors de toute préoccupation de récit chronologique, des témoignages sur la plupart des aspects de cette guerre : campagnes de France et d'Afrique, occupation et résistance, représailles et déportation, captivité, combats de libération enfin, sont rapidement évoqués.

La confrontation des œuvres inspirées par les deux conflits est riche d'enseignements; ce sont deux mondes différents qu'évoquent d'une part les salles de l'exposition, d'autre part les salles du Pavillon nord dans lesquelles ont été groupées quelques œuvres marquantes de 1914-1918 : deux mondes différents, avec pour essentiel élément commun la souffrance humaine.

Muséum national d'histoire naturelle.

Voir : Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, dans la partie Informations.

Bibliothèques universitaires.

Grenoble (ISÈRE).

Exposition de travaux des élèves du Lycée technique de Voiron. - Le vendredi 2I mai à 18 heures a eu lieu dans le hall d'entrée de la Bibliothèque universitaire l'inauguration de l'exposition sur l'Éducation artistique dans l'enseignement technique.

Cette exposition placée sous l'égide du Centre de documentation pédagogique était essentiellement l'exposition des travaux des élèves du Lycée technique d'État de Voiron. C'est leur professeur, lui-même peintre, M. Roger Lorin, qui a fait exécuter ces travaux par équipes de trois ou quatre élèves.

Il y avait des dessins, des peintures, des travaux sur verre, bois et métal. Des mobiles, des objets imaginaires créés à partir de matériaux désaffectés esthétiquement valables, des études sur des formes végétales, minérales, métalliques faisaient l'essentiel de l'exposition. Quelques mosaïques indiquaient l'étendue des connaissances artistiques acquises à Voiron.

On admirait particulièrement une forme construite à partir de fer oxydé, des matérialisations métalliques de lignes et quelques mobiles.

M. le Recteur Trehin vint inaugurer l'exposition entouré de nombreux membres de l'enseignement, de l'enseignement technique et des Beaux-Arts.

Montpellier (Hérault).

Faculté de médecine. - L'histoire de la Faculté de médecine de Montpellier, la plus ancienne du monde contemporain, est retracée dans un article de Mme Renée Masson, conservateur de la Bibliothèque de la Faculté de médecine. Cet article a été publié dans une brochure consacrée à l'infrastructure sanitaire et médicale du département de l'Hérault 3. Mme Masson évoque les débuts puis l'épanouissement de l'enseignement de la médecine à Montpellier et, rappelant les divers locaux qui ont abrité l'École de médecine au cours des siècles, elle décrit en particulier l'ancien Collège Saint-Benoît où est encore installée aujourd'hui la Faculté et dont la bibliothèque occupe une partie du Ier étage.

Rappelons que pour les Bouches-du-Rhône une brochure analogue 4 avait été publiée par le Bureau de statistiques publicitaires internationales, dont le siège est à Monte-Carlo, et qui se propose de poursuivre l'étude, tant au point de vue médicale et sanitaire, qu'au point de vue culturel et industriel, des principaux centres de rayonnement français.

Bibliothèques municipales.

Bordeaux (Gironde).

Exposition Montaigne et Montesquieu. - A l'occasion des Journées internationales de la Société d'histoire du droit qui se tiennent à la Faculté de droit et sciences économiques de Bordeaux du 3I mai au 2 juin 1965, les participants de ce colloque ont assisté le 31 mai, à la Bibliothèque municipale, à la présentation d'œuvres de Montaigne, de Montesquieu et d'éditions des XVI et XVIIe siècles des coutumes de Bordeaux.

Les congressistes ont été particulièrement intéressés par le Livre de raison et par l'édition annotée des Essais de Montaigne, ainsi que par les manuscrits de Montesquieu et les éditions originales des Lettres persanes, des Considérations et de l'Esprit des Lois.

Exposition asturienne. - Parallèlement aux Journées asturiennes de la foire internationale de Bordeaux, l'Œuvre sociale et culturelle de la Caisse d'épargne des Asturies a organisé, dans la salle d'exposition de la Bibliothèque municipale, une exposition de 300 photographies des Asturies (art, paysage, villes, industrie, agriculture, élevage et pêche, fêtes) et de 26 tableaux des peintres asturiens contemporains les plus représentatifs.

Cette manifestation a été inaugurée le 18 juin 1965 par Monsieur Henri Lemaire, représentant M. Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, maire de Bordeaux, en présence de M. le Maire de Gijon, de M. le Consul général d'Espagne à Bordeaux et de nombreuses personnalités espagnoles et françaises. Cette exposition a fermé ses portes le 27 juin.

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Exposition : Les Françaises à Ravensbrück. - Le 27 mai 1965 a été inaugurée en présence du Préfet de la région d'Auvergne et du Puy-de-Dôme, des Sous-préfets de Thiers et de Vichy, du Sénateur Maire et de nombreuses personnalités une exposition consacrée aux « Françaises à Ravensbrück ».

Organisée, dans la salle d'exposition de la Bibliothèque municipale et universitaire, par des déportées, avec le concours de l'Amicale nationale de Ravensbrück, elle comprenait d'une part les panneaux d'une exposition itinérante réalisée par cette Amicale et d'autre part des vitrines consacrées aux souvenirs locaux.

Des dessins, tableaux, reproductions d'œuvres de Violette Lecoq, France Audoul, Anna Mayade-Garcin, Édith Kiss, voisinaient avec des poèmes, des photographies du camp, des déportées et des responsables des atrocités commises. Trois vitrines montraient aussi l'ingéniosité des Françaises pour confectionner de petits objets : croix, chapelets, broches, ceintures, destinés à témoigner leur amitié à leurs compagnes à l'occasion des anniversaires.

M. Le Recteur de l'Académie, venu visiter l'exposition le Ier juin, devait d'ailleurs souligner que « La solidarité effective des déportés a été la revanche de la dignité humaine ». Près de 5 000 visiteurs, dont environ un millier d'enfants des écoles, ont ainsi pu participer, vingt ans après, à la tragédie de la déportation.

Exposition René Guy Cadou. - Placée sous l'égide de la Faculté des lettres et sciences humaines, une exposition consacrée à René Guy Cadou a été organisée du 3 au 17 mai à la salle d'exposition de la Bibliothèque municipale de Clermont-Ferrand, avec le concours de M. Paul Viallaneix, professeur à la Faculté des lettres, et de M. Christian Moncelet, auteur d'un diplôme sur Cadou.

L'hommage rendu à René Guy Cadou se devait d'être simple, comme le fut le poète lui-même; aucune surabondance de manuscrits ou de photocopies. Une atmosphère cordiale se dégageait de l'ensemble de la présentation « audio-visuelle », au cours de laquelle étaient offerts aux visiteurs les textes des poèmes accompagnés par une lecture sur le « ton monocorde », liturgique que préconisait Cadou.

D'admirables photographies du pays de Brière, de Louisfert, en un mot de la Loire-Atlantique, situaient les lieux géographiques où le poète a vécu. Cependant la poésie de Cadou n'est pas régionale et il fallait donner une illustration de son universalité, c'est pourquoi certains de ses vers étaient illustrés par des tableaux, des dessins, des sculptures et des photographies signés par des artistes d'Auvergne. En effet, Cadou connaissait l'Auvergne depuis son enfance et y avait passé, deux ans de suite, des vacances avec son épouse.

Mme Hélène Cadou, qui donna son prénom au chef-d'œuvre de Cadou : Hélène ou le règne végétal, et Mme Duché, dont le mari avait été compagnon d'armes du père du poète, étaient présentes à l'ouverture de l'exposition.

Douai (Nord).

Exposition : Chefs-d'œuvre de l'art chrétien du Roman au Baroque. - Le Musée de Douai a présenté, du 4 juin au 12 juillet, les orfèvreries religieuses du département du Nord ayant pris part à l'exposition « Trésors des cathédrales et églises de France » au Pavillon de Marsan.

Par le prêt et la mise en place de 27 manuscrits, parmi les plus beaux de ses collections, la Bibliothèque municipale de Douai a participé à cette manifestation. L'enluminure régionale du VIIIe au XVIe siècle est ainsi mise en valeur sous les voûtes d'ogives de la Salle capitulaire de l'ancienne Chartreuse.

Laon (Aisne).

Exposition de musique ancienne. - Dans le cadre des « Heures médiévales de Laon », la Bibliothèque offre cette année aux visiteurs une rétrospective de l'histoire de la musique. L'école de Laon créa un véritable centre de recherches musicales, dès le IXe siècle, avec Jean Scot qui étudia les théories pythagoriciennes de la Musique. Sont exposés, à cette occasion, les manuscrits de la Bibliothèque à notation dasiane, paléofranque, et messine de l'époque. Ensuite sont donnés quelques exemples de notation parisienne et de portées guidoniennes, puis de notation carré-lié capétienne. Les manuscrits à miniatures nous montrent enfin les instruments médiévaux : violes, cornets, tympanons, harpes, tintinnabulum.

L'exposition se termine sur Jean-Jacques Rousseau musicien, les chansons de J. Benjamin de la Borde et quelques autographes et partitions de musiciens du début du XIXe siècle.

Limoges (Haute-Vienne).

Psyché dans l'art et la littérature. - En relation avec les représentations de Psyché données par le Centre théâtral du Limousin, la Bibliothèque municipale de Limoges a présenté, du 15 mars au 20 avril 1965, une exposition sur le thème de Psyché dans l'art et la littérature.

La première partie de cette exposition, assez abstraite, montrait comment s'était constitué peu à peu dans l'Antiquité le mythe de Psyché, personnalisation de l'âme. Ce thème, après avoir subi une éclipse pendant le Moyen âge reprend vie à la Renaissance, et on pouvait voir comment il s'est perpétué dans les arts plastiques, dans les œuvres musicales, littéraires et théâtrales jusqu'à nos jours.

Des graveurs flamands, dont Michel de Coxcie, s'inspirèrent probablement des célèbres fresques de Raphaël et de son école exécutées pour la Farnésine. Michel de Coxcie influença très certainement le Maître au Dé dont les gravures furent reprises par Androuet Du Cerceau que les émailleurs limousins du XVIe siècle utilisèrent comme modèle.

Pour illustrer cette évolution du thème de Psyché, furent présentées les gravures de Du Cerceau appartenant à la collection que M. Lachenaud vient de léguer à la Société archéologique du Limousin, collection déposée au Musée municipal. Ce Musée avait également prêté des photographies d'émaux peints auxquelles s'ajoutaient des reproductions des dessins de Rubens et de Fragonard, des peintures de Prud'hon et de Gérard, un marbre de Canova.

L'ouvrage de Goebel sur la tapisserie prouvait en outre que la légende de Psyché avait été également exploitée dans les tapisseries françaises et étrangères du XVIIe et du XVIIIe siècles.

Les musiciens s'inspirèrent souvent aussi du mythe de Psyché : Alexandre Striggio, Lulli, Locke, Benedetto, Marcello, J. C. Vogel, Ambroise Thomas, Johann Goepfart, Louis Vierne et surtout César Franck dans son poème symphonique en six parties pour orchestre et chœur dédié à Vincent d'Indy. Des portraits de quelques-uns de ces musiciens purent être présentés.

Quant aux œuvres littéraires qui exploitèrent ce thème, elles sont plus récentes que les œuvres plastiques puisque c'est chez Apulée que se trouve pour la première fois la seule représentation complète du mythe qui nous soit parvenue, mais il semble que le noyau même du récit soit ancien. Des éditions illustrées des XVIIe et XVIIIe siècles des œuvres ou des traductions des œuvres d'Apulée appartenant à la Bibliothèque même et des ouvrages d'auteurs étrangers prêtés par les bibliothèques de Grenoble, Aix-en Provence et Lyon furent exposés.

La tradition théâtrale n'est pas moins riche et la dernière vitrine de l'exposition, consacrée au XVIIe siècle français, mettait en vedette la comédie-ballet de Molière et Corneille mise en musique par Lulli. Une reproduction d'une tapisserie des Gobelins d'après un carton de Charles Le Brun évoquait la représentation de Psyché sur la scène des Tuileries. Une photographie représentait Louis XIV en costume de danseur de ballet. Les plans et les reproductions des différents théâtres parisiens au XVIIe siècle complétaient l'ensemble.

Lyon (Rhône).

Catalogue des manuscrits à peintures de la Bibliothèque. - Lors de l'exposition « Civilisation du manuscrit », qui s'est tenue d'octobre à décembre 1963 à la Bibliothèque municipale de Lyon, il a paru intéressant de dresser, à l'issue de l'exposition, un inventaire des manuscrits à peintures conservés à la Bibliothèque, dont certains n'ont fait l'objet d'aucune notice et ne figurent dans aucun catalogue. Cette tâche fut confiée à Mlle Françoise Cotton, bibliothécaire. Les résultats de son travail, présentés au 89e Congrès des sociétés savantes, viennent d'être publiés dans La Gazette des Beaux-arts 5.

Mulhouse (Haut-Rhin).

Exposition du « Trait ». - La Bibliothèque municipale a accueilli du 29 mai au 19 juin les membres de la société de gravure « Le Trait ». Un ensemble de 75 planches tout à fait représentatif des différentes tendances de la gravure française d'aujourd'hui a été présenté au public. Un catalogue illustré d'une des planches exposées de Henry Waroquier a été édité à cette occasion 6.

Pau (Basses-Pyrénées).

Exposition : Visages de la Yougoslavie. - Du 15 mai au 3I mai 1965 une exposition « Visages de la Yougoslavie » organisée par le Centre pédagogique des Basses-Pyrénées et l'Unesco s'est tenue dans les locaux de la Bibliothèque municipale de Pau.

Des photos de paysages et de monuments yougoslaves étaient exposées ainsi que des costumes régionaux qui donnaient une note colorée à cette exposition.

Des cartes étaient vendues dans le but d'aider à la reconstruction de Skopje.

Saint-Dié (Vosges).

Exposition : Livres rares et précieux d'Alsace et de Lorraine. - A l'occasion du Congrès de l'Académie d'Alsace, une exposition de livres rares et précieux d'Alsace et de Lorraine fut organisée par la Bibliothèque municipale de Saint-Dié, dans le Grand Salon de l'Hôtel de ville.

Parmi les richesses de cette exposition figuraient des ouvrages alsaciens du XVe au xxe siècle, depuis les impressions incunables de Strasbourg, antérieures à 1480, jusqu'aux plus récentes productions.

Un aperçu de l'importance économique de la région, due à l'exploitation des mines de plomb argentifère de La Croix, à 12 km de Saint-Dié, était donné par le grand graduel enluminé du début du XVIe siècle, ouvert à la page des mines, accompagné du De re metallica de G. Agricola et de l'édition à tirage limité des dessins exécutés vers 1530, à La Croix-aux-Mines, par le peintre Heinrich Gross, dont on croit avoir récemment trouvé la trace à Saint-Dié vers 1525-1530.

Ensuite les ouvrages lorrains étaient représentés, entre autres, par la Cosmographiae introductio, puis par le Liber Nancéidos du chanoine Pierre de Blaru et le De Rusticiados de son confrère Laurent Pillart le jeune, rédigés à l'ombre de la collégiale déodatienne dans la première moitié du XVIe siècle.

Quelques historiens anciens de la ville, dont Jean Ruyr, chanoine et chantre, auteur de la Recherche des Sainctes antiquités de la Voge, présent avec ses deux éditions de Saint-Dié (1626) et d'Épinal (1634), rappelaient l'activité intellectuelle de la cité jusqu'à la Révolution.

Signalons tout particulièrement la présentation de grands ouvrages gravés : Pompe funèbre de Charles III (1608), Abrégé de la vie de Charles V (170I), Journal du Roy à Metz (1744), Recueil des fondations du Roy de Pologne (1762).

Pour finir, une vitrine était réservée aux conteurs et aux illustrateurs de la montagne vosgienne et cinq autres étaient garnies de reliures armoriées et d'autographes.

Cette exposition est restée ouverte jusqu'au 31 mai et quelques groupes d'adultes et d'enfants ont pu bénéficier d'une visite commentée par le bibliothécaire.

Troyes (Aube).

Exposition « Autour de la Passion de Troyes ». - Il y a 500 ans environ que se jouait à Troyes pour la première fois le Mystère de la Passion, œuvre de prêtres et d'érudits champenois, fort proche de la Passion d'Arnoul Gréban.

Le Festival populaire de Troyes et de Champagne devait faire entendre, sous forme d'Oratorio mis en musique par Charles Martin, les passages les plus originaux de cette Passion, transcrits par Françoise Bibolet, adaptés par Jean-Jacques Kihm.

Aussi la Bibliothèque de Troyes a-t-elle organisé une exposition pour mettre en valeur ce texte, en trois volumes, sur papier, ayant conservé leur reliure estampée à froid. A côté, la Passion d'Arnoul Gréban, précieux manuscrit que la Bibliothèque de l'Arsenal a bien voulu prêter, enluminé à chaque page; ce manuscrit appartint à un marchand drapier troyen, Jean Molé, à la fin du xve siècle.

La Passion, qui durait de 3 à 5 jours, fut représentée pendant cent ans sur le Préau de la Collégiale Saint-Étienne, comme le montrent les documents des Archives de l'Aube, des Archives de Troyes, et les dessins et gravures du Musée de Troyes.

Les manuscrits et les incunables troyens de la fin du xve siècle ont permis, par leurs illustrations, d'imaginer comment se présentaient les principales scènes. Les Postilles et expositions des... Évangilles... par Nicolas de Lyre, traduction de Pierre Desrey, Troyen, imprimées à Troyes en 1493 par Guillaume Le Rouge, ont à cet égard grand intérêt.

Une maquette de la représentation d'un Mystère au XVIe siècle, réalisée par les élèves de l'École municipale des Beaux-Arts, situait les différentes scènes.

L'exposition, présentée par les Amis de la Bibliothèque de Troyes et l'Association du Festival populaire de Troyes et de Champagne, a été inaugurée le 3 juin par M. le Préfet de l'Aube et M. le Maire de Troyes. Elle est restée ouverte jusqu'au 15 juillet.

  1. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. Paris. - Marcel Proust. [Catalogue par Mme Callu et M. Lethève sous la direction de MM. Adhémar et Thomas. Préface par E. Dennery.] - Paris, Bibliothèque nationale, 1965. - 20,5 cm, XVI-128 p., 14 pl., couv. ill.
  2. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE DE DOCUMENTATION INTERNATIONALE CONTEMPORAINE. MUSÉE DE LA GUERRE. - 1938-1945. Peintures. Dessins. Documents. Catalogue de l'exposition, juin-juillet 1965. - Paris, B.D.I.C., 1965. - 27 cm, 25 p.
  3. (retour)↑  MASSON (Renée). - La Faculté de médecine de Montpellier. (In : Hérault. Infrastructure sanitaire et médicale. - S. 1., B.R.E.S., 1964; pp. 20-23.)
  4. (retour)↑  Voir : B. Bibl. France, 10e année, n° 1, janvier 1965, p. 34.
  5. (retour)↑  COTTON (Françoise). - Les Manuscrits à peintures de la Bibliothèque de Lyon. Essai de catalogue. (In : La Gazette des Beaux-arts, mai-juin 1965, pp. 265-320, ill.)
  6. (retour)↑  [Exposition. Mulhouse. 1965.] - Le Trait. Société de peintres-graveurs et lithographes indépendants. 29 mai-19 juin 1965. Bibliothèque municipale de Mulhouse. [- Mulhouse, Bibliothèque municipale, 1965.] - 21,5 cm [8 p.], couv. ill.