Colloque sur l'évolution et la modernisation d'une documentation scientifique et spécialisée

L'Institut français de recherches fruitières Outre-Mer (I.F.A.C.) a organisé le 22 et le 23 octobre 1964 un colloque sur l'évolution et la modernisation d'une documentation scientifique et spécialisée, auquel le Centre national de la recherche scientifique a donné l'hospitalité.

Les problèmes proposés étaient ceux qu'une expérience de plus de vingt ans avait dégagés et qui se sont trouvés communs à plusieurs centres spécialisés, en particulier aux centres spécialisés dans les sciences biologiques.

Ce colloque réunissait des éditeurs ou directeurs de bibliographies agronomiques et biologiques (Biological asbtracts, Horticultural abstracts, Tropical abstracts, Pudoc des Pays-Bas, le Bulletin signalétique du C.N.R.S....), des représentants des centres spécialisés dans ces domaines ou dans des domaines voisins, des usagers de ce type de documentation, des experts de l'information, de la sélection, de la reprographie, dont les travaux et les réalisations s'inspiraient des principes et des méthodes adoptés à l'I.F.A.C.

Trois séances ont été consacrées aux trois aspects essentiels d'une documentation très spécialisée :

I° le choix du document et la rédaction des résumés. La séance était présidée par Mr Drouineau, inspecteur général de l'Institut national de la recherche agronomique (I.N.R.A.). Trois aspects essentiels ont été dégagés : a) l'utilité des « résumés d'auteurs » (ou d'éditeurs) publiés dans les périodiques, l'intérêt qu'il y aurait à ce que leurs publications, déjà fréquentes, deviennent absolument générales; b) la nécessité, pour une documentation spécialisée, de déborder les limites de sa spécialisation stricte et de s'étendre à des secteurs des sciences fondamentales; c) des difficultés que cette préoccupation nouvelle apporte à la collecte du document, et qui pourraient être en partie résolues par l'existence d'un signalement sommaire et immédiat d'un certain nombre de périodiques, sous une forme qui reste à déterminer.

2° La sélection du document en fonction de la recherche rétrospective par la publication d'index. Cette séance était présidée par Mr Poindron, conservateur en chef, chef du service technique de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique.

Plusieurs expériences ont été présentées dont deux françaises : l'une, actuellement en cours à l'I.F.A.C., de semi-automatisation de la fabrication de ses index-matières (une description de cette méthode paraîtra dans le Bulletin des Bibliothèques de France, mettant ainsi à jour la description des index de l'I.F.A.C., déjà parue dans le n° de juillet 1960, pp. 233-246) ; l'autre est le Physindex du C.E.A. 1, actuellement dans sa troisième année.

L'index de l'I.F.A.C. demande à l'automatisation de conserver ses structures complexes. Le Physindex au contraire est un index KWIC. Le BASIC (index KWIC amélioré) a été présenté par la directrice du Biological abstracts.

Il est apparu que les index KWIC permettent une très grande rapidité. Des index plus structurés sont au contraire souhaitables quand la rédaction préalable de résumés développés le permet.

3° Stockage sous forme de microcopies des documents résumés et indexés et reproduction de ces microcopies. Il est apparu :
a) que l'usage systématique de la microcopie est envisagé encore avec une certaine réticence par les centres spécialisés, fidèles à la consultation directe et à la reproduction dans le rapport I, malgré les difficultés d'encombrement et de stockage;
b) qu'au contraire les grands organismes comme le C.E.A. étendent l'usage de la microcopie, au point que certains publient une partie de leur littérature seulement sous cette forme;
c) que des recherches importantes sont en cours, susceptibles de vulgariser la microcopie;
d) que l'usage habituel de la microcopie exige une très grande facilité et, par conséquent, une automatisation très poussée de la restitution.

Les communications, les rapports et la sténographie des débats seront publiés par l'I.F.A.C.