Chronique des bibliothèques

Bibliothèques universitaires.

Bibliothèque de la Faculté de pharmacie de Paris

Le II octobre 1961, M. Minderovié, directeur de la Bibliothèque nationale de Belgrade, accompagné de M. S. Yovanovié et de M. I. Kurtovié, architecte, ont visité les installations et les services de la Bibliothèque de la Faculté de pharmacie et se sont intéressés plus particulièrement à l'équipement en rayonnages « compactus » électromobiles et semi-automatiques et à leur fonctionnement aux trois niveaux des magasins de livres et de périodiques.

Bibliothèques municipales.

Bayeux (Calvados).

La réunion annuelle des bibliothécaires de la Manche s'est tenue à la Bibliothèque municipale de Bayeux le 8 octobre 196I, sous la présidence de M. Brun, inspecteur général des Bibliothèques. Des communications ont été faites par Mlle Gaudillot, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Cherbourg et M. Nedelec, directeur des Services d'archives de la Manche, sur les moyens d'attirer les lecteurs à la bibliothèque et le rôle d'information du bibliothécaire.

Après la séance de travail, les participants ont visité sous la conduite de Mlle Bertrand la bibliothèque du chapitre et les principaux monuments de la ville.

Lorient (Morbihan).

Le 25 juillet 1961, à l'Hôtel de ville de Lorient, M. Pierre Descaves, président du Conseil supérieur de la radio, a inauguré l'exposition littéraire consacrée à Fernand Gregh 1, en présence des personnalités locales, de Mme Geneviève Druon-Gregh et de M. Didier Gregh, fille et fils du poète, qui avaient bien voulu prêter de nombreux et précieux souvenirs de leur père. Cette exposition était organisée par M. Garrigues, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale, avec le concours de Mme Druon-Gregh et de M. André Figueras.

Avec Fernand Gregh, c'est toute une époque qui était évoquée : en effet, outre des objets personnels et des souvenirs familiaux, on pouvait voir une collection impressionnante d'autographes et de portraits, de George Sand à Jules Romains, en passant par Charles Maurras et Anna de Noailles. Fernand Gregh étant l'auteur d'un important ouvrage sur Victor Hugo 2, on avait présenté également quelques gravures et lithographies de ce dernier, aimablement prêtées par la Maison de Victor Hugo, place des Vosges. L'exposition était ouverte au public du 25 juillet au 31 août et du Ier au 15 octobre.

Mamers (Sarthe).

La Bibliothèque municipale de Mamers, installée au rez-de-chaussée d'un immeuble situé en plein centre de la ville, a été inaugurée le 19 octobre 196I, en présence de M. Masson, inspecteur général des Bibliothèques.

La bibliothèque se compose d'une grande salle de prêt avec une table pour la lecture sur place et d'un magasin à livres. Les heures d'ouverture étant très réduites, les locaux sont chauffés à l'infra-rouge.

Rennes (Ille-et-Vilaine).

La Bibliothèque municipale de Rennes, petitement installée dans les locaux de la Mairie jusqu'en 1907, fut à cette date aménagée dans une partie de l'ancien grand séminaire en même temps que la Bibliothèque universitaire, le reste des bâtiments étant affecté à la Faculté des lettres.

La Bibliothèque universitaire n'avait eu jusqu'alors qu'un développement restreint et le jumelage avec la municipale fut instamment demandé par certains professeurs. On se rend aisément compte de ce que Rennes a perdu à cette union, en comparant la situation des bibliothèques à Rennes et à Nancy, où les problèmes en 1907 étaient les mêmes.

Cette dernière ville a maintenu à part sa bibliothèque qui a eu un grand développement, en même temps que celle de l'Université, si bien que leurs lecteurs bénéficient depuis longtemps, dans deux immeubles, l'un et l'autre au centre de la ville, de vastes locaux et d'abondantes collections de livres dont le classement par un personnel relativement nombreux est pratiquement à jour. Tandis qu'à Rennes une seule salle de lecture commune aux deux bibliothèques ne nécessitait qu'un jeu d'usuels, le voisinage des fonds freinait les doubles acquisitions; enfin il était presque impossible d'organiser la « lecture publique » ouverte à une large clientèle dans des salles accessibles seulement à travers la Faculté des lettres.

On notera enfin que la Bibliothèque municipale a eu jusqu'en 1956 la lourde charge de la bibliothèque de l'École de médecine et de pharmacie.

Le problème en 1950 était donc de maintenir le contact entre les bibliothèques municipale et universitaire dont les fonds se complétaient l'un l'autre, tout en permettant la création de salles destinées à la lecture publique.

L'article de M. Sansen, paru en décembre 1960 dans ce Bulletin, a donné les détails du plan et de sa réalisation 3; il n'y a donc pas à y revenir, car élévation extérieure, aménagement des magasins, mobilier, revêtement de sol, etc... sont identiques dans les deux établissements. On notera cependant que les plans ont été faits alors que les deux bibliothèques avaient une seule direction et qu'on avait pensé n'avoir pour elles deux qu'une seule salle de catalogues et de communication des livres. Les plans permirent toutefois une séparation plus poussée et seule une galerie assure le passage entre le domaine universitaire et le domaine municipal dont les salles de lecture, de catalogues et de communication, ainsi que les magasins restent distincts, desservis par une entrée particulière, indépendante de l'Université, permettant aussi l'accès aux salles de lecture publique.

Quelques précisions feront apprécier les considérables améliorations apportées par les nouveaux bâtiments :

a) Les magasins vétustes, sous charpente de bois, ne comportaient pas tout à fait 6 kilomètres de rayonnages, à tablettes et montants de bois, étayés pour la plupart pour en éviter l'effondrement; ils étaient combles et ne permettaient plus le rangement des acquisitions courantes; ils sont remplacés par 14 kilomètres de rayonnages métalliques modernes qui ajournent à un demi-siècle au moins le problème de l'encombrement.

b) La salle de lecture offre 74 places et reçoit par jour une centaine de lecteurs pour une bonne part étudiants, mais les autres chercheurs trouvent toutes les places nécessaires. Les usuels ont été complétés ou mis à jour, principalement encyclopédies, dictionnaires linguistiques et ouvrages juridiques; on y consulte aussi librement les dernières livraisons des périodiques. (Le plan initial prévoyait pour les périodiques un magasin à part et une salle de consultation; mais les vieilles collections étant étroitement imbriquées avec les autres catégories d'ouvrages, cette spécialisation souhaitable n'a pu être encore réalisée.)

Une salle attenante abrite les vieux meubles des fichiers alphabétiques par auteurs et systématique qui vont être remplacés dès cette année par des meubles neufs pour fiches de format international.

c) Les « services intérieurs » ne disposaient que d'une salle destinée au bibliothécaire, séparée par l'ensemble des magasins de la salle de lecture où ne menaient que des couloirs obscurs, seuls abris pour le travail de secrétariat, « rondage », etc...; ces services disposent maintenant de 125 m2, répartis en cinq pièces entre le rez-de-chaussée et l'étage 4; une partie des comblés pourrait être aménagée en ateliers.

d) Nous avons déjà signalé la quasi-impossibilité d'organiser la lecture publique dans l'ancien bâtiment. Le lecteur qui avait franchi les cours et les bâtiments de la Faculté des lettres stationnait sans possibilité de s'asseoir dans une salle comble, devant un guichet où on lui remettait les livres qu'il avait demandés d'après les seuls fichiers. On avait aménagé, il est vrai, un bureau de prêt dans une pièce de la salle des fêtes de l'Université, mais qui très exiguë, et prêtée pour peu de temps, ne permettait aucun développement.

Actuellement la lecture publique dispose de 258 m2, répartis en trois salles de plain-pied, toutes trois au rez-de-chaussée et communiquant entre elles par deux grandes portes à panneaux coulissants. Dans la pièce desservie par l'entrée principale a été aménagée la section de prêt aux adultes, où dans des armoires de chêne clair sont présentés au public environ 12.000 volumes (moitié romans, moitié documentaires) venant de prélèvements dans le fonds général, et d'un important envoi de la Direction des bibliothèques. Cette section est fréquentée par un millier de lecteurs, s'abonnant pour 3 NF par an.

Une entrée particulière par la cour dessert la « bibliothèque de la jeunesse » qui possède aussi un bureau et un vestiaire particuliers; créé entièrement depuis 1958, le fonds de livres atteint aujourd'hui 3.500 volumes et sert à 500 jeunes lecteurs; le prêt est gratuit.

e) Nous avons énuméré jusqu'ici les services les plus indispensables d'une grande bibliothèque municipale. Il en est d'autres venant notamment de la nécessité des expositions, pour faire connaître les richesses d'un fonds ancien et faire participer l'établissement à la vie courante du livre, de son illustration, de sa reliure. Les nouveaux bâtiments sont remarquablement dotés à ce point de vue puisqu'ils ont deux salles d'exposition, l'une de 92 m2, pouvant être très agrandie par un vaste couloir, l'autre de 155 m2, dotée d'une pièce annexe de 32 m2, toutes deux desservies par des escaliers monumentaux 5.

Le principe d'une discothèque a été admis par le Conseil municipal et la création d'un fonds musical augmentera encore les possibilités d'utilisation de ces salles.

Le nouveau local de la Bibliothèque municipale permet donc à cet organisme de remplir sa double fonction de bibliothèque de travail en liaison avec la Bibliothèque universitaire, et de bibliothèque de culture générale et de lecture publique.

Cette deuxième fonction est favorisée par la situation centrale des bâtiments, mais la création d'immenses quartiers de résidence aux portes de la ville nécessitera rapidement de nouveaux organismes dont la Ville de Rennes envisage la prochaine réalisation.

Bibliothèques centrales de prêt.

Corse.

Par arrêté du 12 octobre 1961, une bibliothèque centrale de prêt est créée dans le département de la Corse; elle aura son siège à Corte. (J. O. n° 253, 27 oct. 1961.)

Loir-et-Cher.

En complément d'un article consacré à la littérature américaine paru dans Le Bibliobus et ses amis, bulletin de la Bibliothèque centrale de prêt de Loir-et-Cher, celle-ci vient de publier son Catalogue États-Unis. Les livres y sont présentés suivant un classement systématique dont les principales rubriques sont les suivantes : I. Connaître le pays; 2. Événements, institutions et personnages de l'histoire américaine; 3. Quelques aspects de la civilisation américaine : philosophie, psychologie, religion; vie sociale; vie économique; vie artistique; 4. Littérature américaine : études générales; littérature contemporaine; sur quelques auteurs américains; la poésie; le théâtre; 5. Romans américains (sélection).

Lot-et-Garonne.

La Bibliothèque centrale de prêt du Lot-et-Garonne vient de faire paraître le catalogue des ouvrages documentaires acquis par elle pendant l'année 1960. Les titres y sont classés selon le système décimal Dewey. Les biographies individuelles et les pièces de théâtre sont classées à part, sous les cotes B et T.

  1. (retour)↑  Bibliothèque municipale. Lorient. - Fernand Gregh et son temps. Exposition littéraire, été 196I. [Préf. d'André Figueras.] - Lorient, [Impr. La Liberté,] 196I. - 2I cm, 18 p., portrait sur la couv.
  2. (retour)↑  Gregh (Femand). - Victor Hugo, sa vie, son œuvre. - Paris, Flammarion, 1954. - 2I cm, 448 p.
  3. (retour)↑  Voir le plan des bibliothèques dans : B. Bibl. France, 5e année, n° 12, décembre 1960, p. 459.
  4. (retour)↑  On aura pu noter, d'après le plan, que seuls se trouvent à l'étage de la façade principale deux bureaux et une salle de réunion; l'appartement du conservateur et une partie de celui du concierge occupent le reste.
  5. (retour)↑  On notera que l'escalier de la plus grande salle débouche aussi sur l'entrée principale de la Bibliothèque universitaire, qui peut ainsi, le cas échéant, se servir de la salle pour ses propres expositions.