Conférence internationale sur les principes de catalogage

Analyses des documents de travail et réponses de la Commission française de catalogage

Paule Salvan

A. Puget

Suzanne Honoré

Yvonne Ruyssen

Henry-Frédéric Raux

Roger Pierrot

Marie-Thérèse Dougnac

Analyses des documents de travail et réponses de la Commission française de catalogage. Documents de travail :
Andrew OSBORN. - Relation entre les principes de catalogage et les principes applicables aux autres formes de travail bibliographique.
Seymour LUBETZKY, Eva VERONA, Leonard JOLLEY (3 rapports distincts). - Rôle de la fiche principale dans le catalogue alphabétique.
V. A. VASILEVSKAJA. - Collectivités-auteurs. (Limites d'application des « collectivités-auteurs », catalogage de documents législatifs.)
Suzanne HONORÉ. - Collectivités-auteurs. (Sous quelle forme prendre les collectivités-auteurs ? Quand une collectivité subordonnée doit-elle être prise directement à son nom et quand sous le nom de la collectivité dont elle dépend?)
Roger PIERROT. - Ouvrages et anonymes ayant pour vedettes des titres de regroupement ou des vedettes de forme.
Paul S. DUNKIN. - Catalogage des publications formant série.
Ruth C. EISENHART. - Catalogage des textes liturgiques et des autres textes religieux dans le catalogage alphabétique.
Hellmut BRAUN. - Catalogage des ouvrages à auteurs multiples.
Pavle KALAN. - Le Choix de la vedette pour les auteurs dont les noms varient. Noms avec préfixes.
Une analyse de chaque document de travail est suivie de la réponse de la Commission française du catalogage telle qu'elle a été adressée au secrétariat de la Conférence

Document de travai N° I

OSBORN (Andrew D.) 1. - Relation entre les principes de catalogage et les principes applicables aux autres formes de travail bibliographique.

Ce premier document de travail pose un problème de méthodologie générale d'une importance particulière. L'auteur se proposant d'étudier les rapports existant (ou à établir) entre le catalogage et les bibliographies nationales et commerciales, rend hommage à Lubetzky (Code of cataloguing rules) qui a eu le mérite de tenter de dégager les règles catalographiques des « technicalités » qui les rendent peu accessibles aux utilisateurs. Il est aisé d'apprécier l'intérêt qu'il y a à unifier dans toute la mesure du possible les usages suivis pour les bibliographies nationales et celles qui sont observées dans les catalogues : certaines bibliographies comme la British national bibliography présentent des notices directement utilisables pour les catalogues. L'expérience du « catalogage à la source » entreprise par la Bibliothèque du Congrès est un bon exemple des tentatives faites pour éviter le gaspillage et permettre une identification satisfaisante des ouvrages qui paraissent. L'auteur note toutefois que le commerce du livre d'occasion n'accorde que peu d'attention aux pratiques des bibliothèques, sauf en ce qui concerne le catalogage du livre rare - mais il s'agit là en fait de notices descriptives. Il sera difficile, observe M. Osborn, d'imposer une classification aux bibliographies commerciales tant que les règles de catalogage demeureront inacceptables pour les éditeurs. Ce sont donc « les technicalités » qu'il convient d'examiner et c'est l'occasion pour l'auteur de traiter longuement le problème du « par » introduisant un nom propre.

Établi pour « apporter un soutien enthousiaste aux bases de Lubetzky pour les codes de catalogage », ce rapport n'établit pas'de distinction entre des bibliographies dont les buts et les méthodes sont fort divers. D'autre part, à propos du « par » introduisant un nom propre, l'auteur illustre son exposé de notices établies pour les catalogues de diverses bibliothèques dont le moins qu'on puisse dire est que la rédaction est des plus discutables. Ce faisant, il aborde la question de la vedette-auteur personne physique et auteur-collectivité qui, en fait, font l'objet d'autres rapports. Enfin, c'est par cet escalier dérobé du « par » que s'introduit le problème particulièrement complexe du respect de la page de titre. Aussi la Commission française a-t-elle jugé opportun d'accompagner ses réponses au questionnaire « d'observations générales » destinées à préciser ses positions.

Réponse de la Commission française

Observations générales

Il ne paraît pas possible de traiter clairement la question si l'on parle indifféremment de « bibliographies », de « catalogues de libraires », de « catalogues de bibliothèques », en introduisant en outre la notion de catalogue collectif qui pose encore d'autres problèmes.

Il convient de distinguer entre bibliographies rétrospectives et bibliographies courantes.

Les premières sont, en fait, assimilables aux catalogues : elles fournissent une information différée, de seconde main, répondant à la recherche rétrospective. Elles doivent élaborer, remanier cette information et la présenter suivant certaines règles techniques, faute de quoi elles seraient inconsultables, de même que les catalogues, s'ils se dispensaient d'obéir à ces règles.

Il en va autrement des secondes qui présentent une documentation d'actualité sans disposer d'un recul suffisant et doivent, en fait, aligner les notices sur la présentation de la page de titre.

Elles peuvent, en revanche, se rapprocher des catalogues commerciaux courants.

Toutefois, il n'y a pas antinomie absolue, tant s'en faut, entre les bibliographies nationales courantes et les catalogues de bibliothèques. La preuve en est que la Bibliographie de la France réussit à s'aligner, dans une large mesure, sur les normes de l'AFNOR. Certaines différences importantes subsistent. Mais on peut admettre que la bibliographie nationale courante, à la faveur d'indications en note ou entre crochets, prépare dans une certaine mesure le travail ultérieur des catalographes. En fait, de nombreuses bibliographies utilisent les fiches fournies par les services bibliographiques, sous réserve de prévoir quelques modifications à la rédaction de certaines notices.

Question I. Les méthodes généralement appliquées pour la bibliographie et les catalogues de librairie doivent-elles influencer les principes de catalogage bibliothéconomique?

- Ce serait plutôt l'inverse. Ce sont les pratiques des bibliothèques qui doivent introduire une certaine normalisation et plus de rigueur dans les usages suivis pour les bibliographies et les catalogues de libraires. Toutefois une uniformité totale n'est ni souhaitable ni possible. De toutes manières, il y aurait lieu de distinguer les bibliographies rétrospectives et les bibliographies courantes (voir ci-dessus : observations générales).

Question 2. Une telle influence, si elle était acceptée, tendrait-elle à donner au lecteur un moyen d'approche plus direct et plus rapide des livres qu'il recherche?

- Il est difficile de répondre à une telle question. Les démarches des lecteurs sont extrêmement diverses suivant l'objet et le niveau de la recherche. En tout cas, de nombreux lecteurs cherchent le livre sous une forme très différente de celle que l'éditeur lui a donnée.

Questions 3 et 4. Dans quelle mesure la vedette principale devra-t-elle être déterminée par l'usage plutôt que par la conformité à des principes théoriques ?

Comment établir la forme de la vedette « traditionnelle » ou « généralement acceptée » ?

- La Commission française estime :
I. Que, si l'on devait suivre l' « usage », une Conférence internationale serait sans objet;
2. Que les questions soulevées ici intéressent en réalité d'autres rapports puisqu'il s'agit surtout du choix des vedettes.

Question 5. Lorsque la page de titre porte un nom précédé du mot « par » ou un de ses équivalents, doit-on choisir comme vedette auteur ce nom, de préférence à une rubrique basée sur l'analyse du contenu de l'ouvrage ?

- On ne saurait bien entendu s'en tenir à une indication formelle de la page de titre comme la présence de « par » ou un de ses équivalents. Il n'y a pas de catalogue sérieux sans examen de l'ouvrage. En ce qui concerne la question posée, cet examen dans de nombreux cas confirmera la responsabilité en tant qu'auteur du nom introduit par « par », mais il en va parfois autrement (Ex. : vedette de collectivité-auteur préférée à l'auteur personne physique rédigeant ès qualités un texte dont la collectivité assume la responsabilité).

En fait, la question 5 comme les deux précédentes s'applique à d'autres rapports (choix de la vedette).

Recommandations.

Le document de travail n° 1 recommande que :

I. La Conférence de catalogage de la FIAB ne perde jamais de vue dans ses discussions et ses conclusions les intérêts bibliographiques et ceux du commerce du livre.

- La Commission française est d'accord sur ce point.

2. Un effort très déterminé soit accompli pour s'assurer que l'accord s'établisse sur des pratiques franches de préférence à d'autres qui seraient techniquement correctes mais qui pourraient donner naissance à une multiplicité de notices prêtant à confusion dans les répertoires de diverses sortes.

- Toute règle comporte une part d'interprétation personnelle, mais il faut évidemment éviter les ambiguïtés.

3. Le mot « par » (« by ») et ses équivalents soient pris en considération autant qu'il est possible.

- Voir réponse à la question 5.

4. Les formes de noms usuelles et manières usuelles de citer les ouvrages classiques soient suivies très généralement, c'est-à-dire plus et mieux encore que le nombre substantiel de cas où l'admet actuellement le projet de Lubetzky.

- Voir réponses au document de travail n° 7.

5. La Conférence accorde une très sérieuse attention à la notice des publications officielles sous le nom des ministères, départements, bureaux, etc., et non sous le nom de l'unité géographique suivi du nom de l'organisme - exactement comme Lubetzky avait proposé que les noms des collectivités non gouvernementales soient traités. Dans ce cas, des ouvrages qui maintenant tendent à s'accumuler sous le nom d'un pays faute d'une meilleure vedette, c'est-à-dire les ouvrages qui se placent sous ce nom sans subdivision d'aucune sorte, iront désormais sous leur titre, ce qui est réellement une meilleure manière de procéder comme le montrent par exemple les différents journaux officiels, aucune justification théorique ou pratique n'existant pour les mettre sous « France », « Grande-Bretagne », « États-Unis », etc.

- Voir réponses aux documents de travail n° 5-6 sur les collectivités-auteurs.

6. Dans les codes de catalogage soit reconnue l'existence d'une catégorie d'ouvrages qui de plus en plus sont publiés sans titre.

- Cette recommandation ne semble pas avoir sa place ici.

Documents de travail n° 2-3-4 2

N° 2

LUBETZKY (Seymour) 3. - Rôle de la fiche principale dans le catalogue alphabétique.

M. Lubetzky attire l'attention des catalographes sur deux remarques préliminaires :

a) les livres, manuscrits, disques, etc... sont des représentations des oeuvres des auteurs et non les œuvres elles-mêmes; b) une œuvre donnée peut être représentée sous différentes formes ou éditions, nom d'auteur et titres variant souvent d'une publication à une autre pour la même œuvre.

Ces constatations amènent M. Lubetzky à préciser que le catalogue d'une bibliothèque doit être conçu de telle manière qu'il permette : I° d'indiquer si la bibliothèque possède, ou non, un ouvrage publié sous un certain nom ou sous un certain titre. 2° d'identifier l'auteur et l'œuvre représentée par une publication, et de rapprocher les diverses œuvres de l'auteur et les diverses éditions et traductions de l'œuvre. Ce deuxième objectif est le plus important, puisque, s'il est atteint, il permet au bibliothécaire, ou au lecteur, de choisir l'édition la mieux adaptée à ses desiderata. Les difficultés apparaissent donc lorsque l'auteur a écrit sous des noms différents ou lorsque les titres varient pour une même œuvre. En effet, si l'on rédige la notice catalographique d'après la page de titre de la publication à cataloguer, le premier objectif du catalogue est atteint, mais non le second.

Comment a-t-on résolu ce problème en pratique ? Le Deutscher Gesamtkatalog et le Catalogue général de la Bibliothèque nationale ont opté nettement pour la solution suivante : une publication particulière est considérée comme une édition d'une certaine œuvre, d'un certain auteur; la vedette d'auteur - même si le nom de l'auteur varie sur les différentes pages de titre - est établie sous un nom choisi comme vedette auquel il est fait un renvoi des autres noms connus de l'auteur; un titre est adopté, auquel il est fait des renvois des autres titres connus pour la même œuvre. Le catalogue acquiert ainsi une cohérence indispensable. Dans le catalogue du « British Museum », l'identité d'une œuvre est reconnue de façon semblable, mais lorsque l'auteur a écrit sous des noms différents, des fiches principales peuvent être rédigées sous les différents noms (avec les renvois indispensables). Aux États-Unis, l'identité de l'auteur est respectée, mais si les « classiques anonymes » sont catalogués sous leur titre traditionnel, les éditions et traductions des œuvres anonymes modernes sont cataloguées sous leurs titres respectifs, ou sous des vedettes telles que « Lois et statuts », etc...

Ces divergences incitent à penser qu'il faut préciser le rôle de la fiche principale et choisir entre deux méthodes :
I° la fiche principale représente la publication en tant que telle; la notice sera rédigée d'après le nom ou le titre de la page de titre, avec fiches secondaires pour relier les différents noms de l'auteur et les différents titres d'une œuvre.
2° la fiche principale représente la publication en tant qu'édition d'une certaine œuvre par un certain auteur; la notice sera rédigée d'après le nom choisi pour identifier l'auteur, ou le titre choisi pour identifier l'œuvre, avec des renvois ou des fiches secondaires pour relier entre eux les différents noms, les différents titres, et pour faciliter la localisation d'une publication particulière.

Quelle solution est-il souhaitable d'adopter de nos jours ?

Historiquement, le traitement d'une publication considérée comme l'édition d'une certaine œuvre d'un certain auteur à été préférée par la plupart des auteurs et des rédacteurs de nos codes de catalogage depuis Frédéric Rostgaard(1698). Panizzi soutenait cette opinion (sauf en ce qui concerne les anonymes et les ouvrages publiés sous un pseudonyme), et il fut critiqué pour n'avoir pas tenu compte des titres de noblesse des auteurs anglais, tels qu'ils apparaissaient sur les pages de titre des livres du « British Museum » et leur avoir préféré les noms patronymiques afin d'éviter la dispersion des œuvres d'un même auteur sous différents noms. Dziatzko et Léopold Delisle (si l'on en juge par l'Introduction au Catalogue imprimé des livres de la Bibliothèque nationale) ont pris très nettement position dans le même sens. Lors de la rédaction, en 1908, des règles anglo-américaines, les Britanniques et les Américains, d'accord pour adopter une vedette d'auteur uniforme, ont eu des divergences au sujet des titres. Les Américains ayant principalement en vue les catalogues des bibliothèques de lecture publique ont tenu à cataloguer les éditions diverses sous leurs titres respectifs; cette concession à la commodité les a conduits à établir ces « titres de classement officieux », écrits au crayon, pour permettre un meilleur arrangement de leurs catalogues, d'où une grande confusion.

Logiquement, il est certain que c'est l'œuvre qui intéressera essentiellement l'usager, à qui toutes possibilités sont offertes, d'ailleurs, pour trouver la publication particulière qu'il cherche.

En pratique, si l'on rédige la notice des différentes éditions et traductions sous leur propre titre, avec des fiches secondaires pour rapprocher les diverses notices, le catalogue sera encombré de fiches inutiles, son caractère méthodique en sera grandement affaibli. L'auteur cite l'exemple bien connu du catalogage des diverses éditions de la Bible. Le lecteur qui cherche à : Écriture Sainte, Ancien Testament, sera orienté vers les fiches portant en vedette le titre : « Bible », qui groupera toutes les éditions de l'Ancien et du Nouveau Testament. Cette règle a été étendue aux « classiques anonymes », et il est à souhaiter qu'elle s'applique d'une manière plus générale. L'auteur cite aussi les oeuvres de Shakespeare (Hamlet, Amleto, The Tragicall Historie of Hamlet, etc...), et l'exemple des règles prussiennes de catalogage : Instruktionen für die alphabetischen Kataloge der preussischen Bibliotheken, récemment éditées sous le titre : Regeln für die Katalogisierung der deutschen wissenschaftlichen Bibliotheken. Une traduction anglaise par le Dr Osborn a été publiée sous le titre : Prussian instructions, etc... Ce sont les « Règles » elles-mêmes, et non une édition particulière, qui ont fait l'objet des commentaires de Fuchs et de Sass.

Les règles de l'ALA prescrivent de rédiger les fiches principales des diverses éditions, traductions, commentaires, d'après le titre de chaque publication, comme s'il s'agissait d'œuvres distinctes (ce qui n'est pas le cas); ces fiches principales sont reliées entre elles par des fiches secondaires sous le titre original, mais séparées, dans le catalogue, par l'intercalation de notices d'œuvres différentes, surtout si l'on emploie la méthode de la fiche de base. L'identité de l'œuvre que le catalographe doit sauvegarder n'est plus évidente, le catalogue perd de sa cohérence.

Il faut reconnaître que la bibliothèque qui achète surtout des traductions d'ouvrages rédigés dans une certaine langue a peu de chance de posséder l'édition originale; elle optera plus volontiers pour la rédaction de la fiche principale d'après la page de titre. Mais, dans une bibliothèque encyclopédique : I° il est vraisemblable que l'édition originale arrivera la première; 2° la plupart des ouvrages ne sont pas traduits et n'ont pas de titre traduit; 3° les titres traduits peuvent varier, et quel est celui que l'on adoptera ?

Enfin, le développement de la coopération internationale et des catalogues collectifs impose au catalographe de faire l'effort de rechercher le titre original.

N° 3

VERONA (Eva) 4. - Rôle de la fiche principale dans le catalogue alphabétique.

I. Introduction : « Le terme de notice principale est, en règle générale, appliqué aux notices du catalogue qui donnent le maximum de renseignements sur le document catalogué », les fiches secondaires étant des fiches abrégées; d'où l'importance du choix de la vedette pour la fiche principale.

Cette notion de fiche principale ne s'impose pas aux lecteurs dans les catalogues modernes, où la fiche de base est intégralement reproduite pour établir, à l'aide d'une vedette nouvelle, les fiches secondaires. D'ailleurs, même si l'on utilise des procédés modernes de reproduction, on rédige souvent des fiches secondaires abrégées ou des fiches de renvoi. Mais, dans le cas d'un accord de portée internationale, il faut poser en principe que la notion de fiche principale doit être maintenue pour la bonne ordonnance logique du catalogue, et la commodité de l'usager.

Le catalogue doit permettre de répondre aux trois questions suivantes : I° la bibliothèque possède-t-elle une publication particulière ? 2° possède-t-elle des éditions ou traductions d'une œuvre donnée, et lesquelles ? 3 quels sont les ouvrages d'un auteur donné que possède la bibliothèque ?

A l'inverse de certains de ses collègues, Mme Verona pense que les objectifs 2 et 3, ne peuvent être confondus et doivent être étudiés séparément (voir plus loin : § III).

Puisqu'un même type de notice ne permet pas d'atteindre les deux premiers objectifs, il faut opter pour l'une où l'autre des méthodes suivantes :

Méthode A : Les fiches principales sont établies et classées d'après les pages de titre des publications particulières. Les fiches secondaires - ou les notes des fiches principales - permettront de réunir les oeuvres qui sont publiées avec des pages de titre différentes.

Méthode B : Les fiches principales sont établies et classées d'après les titres originaux ou traditionnels des œuvres cataloguées et, ainsi, toutes les éditions d'une même œuvre sont rassemblées dans un même endroit du catalogue. Les fiches secondaires permettront de trouver les titres des publications particulières.

II. Rôle de la fiche principale en ce qui concerne les unités bibliographiques et littéraires. Il est exact que les publications sont des représentations des œuvres. Mais, quelle est, en fait, l'attitude du lecteur ? S'intéresse-t-il à l'œuvre? Et c'est alors la méthode « B » qui doit être adoptée. S'intéresse-t-il à la publication qu'il a lue, dont il possède la référence ? Et c'est alors la méthode « A » qui doit être choisie.

L'auteur étudie dans le détail la réponse donnée aux deux premières questions par les différents codes de catalogage; les uns, avec M. Ranganathan et Mme Verona, sont en faveur de la méthode « A ». Les autres, avec M. Lubetzky, sont en faveur de la méthode « B »; à moins qu'ils ne distinguent entre certains ouvrages anciens, tels que : les « classiques anonymes », traités selon la méthode « B », et les ouvrages modernes traités selon la méthode « A ».

La variété des solutions offertes impose une recherche plus poussée. Si la méthode « B » possède de grands avantages pour le catalogage des « classiques anonymes » (Nibelungenlied) et les œuvres très connues des auteurs classiques (Dante), la méthode « A » est bien préférable pour les œuvres moins anciennes et les ouvrages modernes connus sous le titre de la publication ou de la traduction récente.

Le titre original de certains ouvrages ne sera connu du bibliothécaire que tardivement, grâce à des ouvrages de références. Il est vraisemblable que la traduction allemande : Statistische Qualitütskontrolle und Regulierung der Produktionsprozesse (Berlin, 1957) ne sera jamais cherchée en Allemagne sous son titre tchèque original : Smernice pro statistickou kontrolu jakosti a regulaci vyrobnich pochodu. Même remarque pour les œuvres d'un auteur, plus connu sous une forme de son nom, dans un pays donné. D'autre part, si l'on opte pour le titre original, on s'expose à de graves erreurs: en effet le titre original n'est pas toujours indiqué sur la page de titre d'une traduction, mais il se peut qu'il soit indiqué sur une autre traduction; si l'on se conforme (comme il est recommandé par ailleurs) au libellé de la page de titre, certaines traductions d'une même œuvre seront traitées comme des parties de cette œuvre, d'autres, comme des unités bibliographiques distinctes.

Puisque ces deux méthodes présentent des avantages et des inconvénients, sans doute faut-il rechercher celle qui est la plus satisfaisante pour les bibliothécaires et les lecteurs : I° du point de vue pratique; 2° du point de vue théorique.

I° La grande majorité des lecteurs demande des ouvrages récents et cette tendance s'affirme avec le développement de la science et de la technique modernes. Les travaux et les traductions en langues peu connues sont de plus en plus nombreuses, d'où la difficulté, pour établir la fiche principale, de retrouver le titre original 5; il sera facile, lorsqu'on l'aura établi avec certitude, de rédiger une fiche secondaire ou une fiche de renvoi. Les lecteurs pressés aiment trouver rapidement l'ouvrage auquel ils pensent.

Une conclusion s'impose : la méthode « A » semble le mieux adaptée aux bibliothèques modernes de toutes catégories.

2° Du point de vue théorique, n'est-il pas surprenant que la méthode « B » préconise le choix d'une vedette d'auteur uniforme pour toutes les publications d'un même auteur, ou d'un titre uniforme pour toutes les éditions d'une même œuvre, alors que la notice catalographique est établie, essentiellement, d'après la page de titre ? En bonne logique, la méthode « A » semble devoir s'imposer.

III. Rôle de la fiche principale en ce qui concerne les publications qui sont l'œuvre d'un même auteur. Ici encore, un choix doit être fait entre deux méthodes :

a) les vedettes des fiches principales sont conformes à la forme du nom de l'auteur, tel qu'il apparaît sur la page de titre des publications particulières. Les fiches secondaires - ou les fiches de renvoi - permettront de signaler les diverses formes du nom de l'auteur;

b) une vedette uniforme est adoptée pour toutes les publications d'un même auteur. Les fiches secondaires - ou les fiches de renvoi - permettront de signaler les diverses formes du nom de l'auteur.

La solution adoptée varie selon les codes étudiés successivement par l'auteur, M. Ranganathan étant chef de file parmi les bibliothécaires qui préconisent laméthode « a » (Canon des certitudes). Les partisans de la méthode « b » sont de beaucoup les plus nombreux, et font souvent une exception pour les pseudonymes, qu'ils maintiennent en vedette de la fiche principale.

A quelle méthode convient-il de se conformer ? L'usager qui cherche tous les livres d'un auteur que possède la bibliothèque trouvera, au nom de cet auteur, les fiches principales des publications qui indiquent ce nom sur leur page de titre. Après ces fiches principales, il trouvera des renvois indiquant les formes diverses du nom de l'auteur.

Il lui faudra donc chercher des notices dispersées dans tout le catalogue. On pourrait remplacer les renvois par des fiches secondaires, mais cela encombrerait le catalogue. La plupart des codes préconisent des renvois.

Mais, si l'usager cherche une publication particulière d'un auteur donné, (Ier objectif du catalogue), ne préférera-t-il pas la trouver sous le nom de l'auteur, tel qu'il figure sur la page de titre - ce qui nous inciterait à adopter la méthode « a », parallèle à la méthode « A », précédemment étudiée ?

La réponse ne s'impose pas. Mme Verona analyse l'attitude du lecteur à l'égard de la notion d'œuvre et de publication particulière, et de la notion d'auteur. Elle remarque qu'à la différence des titres, les noms d'auteurs sont liés à toute une catégorie d'ouvrages écrits par le même auteur, et c'est ce nom qui éveille l'intérêt du lecteur. De nombreux facteurs bien connus des catalographes influeront sur ce nom pour le modifier au cours d'une vie d'écrivain. Le lecteur retiendra probablement la forme du nom sous laquelle, à l'occasion d'une lecture, il a fait connaissance de ce nom. Il ne faut donc pas attacher à la page de titre autant d'importance pour établir la vedette d'auteur que pour transcrire le titre de l'ouvrage. Mais, d'autre part, il faut remarquer que le problème se pose différemment pour les anonymes dévoilés, plus connus sous le nom des auteurs, et pour les ouvrages publiés récemment sous un pseudonyme. Ces remarques montrent la difficulté d'adopter une solution unique; mais il n'en est pas moins vrai qu'il est préférable de rassembler les fiches principales des œuvres d'un même auteur sous une vedette uniforme.

Conclusion : la fonction des fiches principales dans le catalogue alphabétique devrait être : I° de représenter les publications particulières; 2° de réunir dans le catalogue toutes les publications d'un même auteur.

Tandis que la première fonction concerne exclusivement les titres au sens propre, « Sachtitel », la seconde concerne les noms d'auteurs. Il n'y a donc pas contradiction.

Annexes : ce document de travail est complété par de nombreuses références bibliographiques annotées et par une liste des trente-huit codes examinés.

N° 4

JOLLEY (Léonard) 6. - Rôle de la fiche principale dans le catalogue alphabétique.

L'auteur s'efforce de concilier les divergences de conception qui apparaissent dans les deux documents de travail précédents, et il remarque que leur titre est trompeur : la discussion porte en effet sur les moyens d'atteindre les trois buts du catalogue. Étudier le rôle que joue la fiche principale dans les catalogues alphabétiques, c'est en réalité chercher comment elle permet d'atteindre le plus efficacement ces trois buts et de préciser quel est le plus important en cas de conflit.

Évidemment, on peut toujours trouver le renseignement cherché à l'aide de renvois et de fiches secondaires, mais avec l'extension des catalogues modernes et les catalogues collectifs, il devient urgent de réduire le labyrinthe des renvois.

Mme Verona considère que le catalogue doit satisfaire le souhait de la grande majorité des lecteurs : trouver une publication particulière, le plus souvent une publication récente, et elle fait intervenir constamment les exigences de la commodité.

Pour M. Lubetzky, qui raisonne presque exclusivement sur les principes, le but essentiel du catalogue est d'indiquer à l'usager si la bibliothèque possède une certaine œuvre d'un certain auteur et de lui permettre de choisir l'exemplaire de cette œuvre qui répond le mieux à ses desiderata.

Il ne faut pas oublier que le catalogue est un instrument de travail et de communication. Il est donc souhaitable de trouver le moyen d'assouplir les principes trop rigides, et d'autre part, de limiter les exceptions (solution de facilité qui mène au chaos), pour que le catalogue, à la fois logique et pratique, réponde aux trois questions traditionnelles.

Mme Verona et M. Lubetzky, d'accord sur les trois buts du catalogue - bien qu'ils ne leur attribuent pas la même importance relative - acceptent l'un et l'autre la distinction entre « oeuvre » et « publication particulière » trop souvent négligée par la plupart des codes. Encore le catalographe ne doit-il pas exagérer l'importance de l'œuvre; il ne doit s'en occuper que dans la mesure où elle prend corps dans la publication qu'il reçoit, et il doit éviter de faire de la « mauvaise histoire littéraire ». Il doit « relier entre elles les œuvres qui ont un même contenu sous des titres différents, ou des oeuvres qui ont des contenus variés mais le même titre, ou qui, variant à la fois dans leur contenu et dans leur titre, portent en elles-mêmes les indications de leurs rapports », dans la mesure où cela est possible.

Noms d'auteurs. - Mme Verona et M. Lubetzky sont d'accord pour estimer qu'il est nécessaire de réunir toutes les oeuvres d'un même auteur sous une même vedette, même si cela crée momentanément quelque difficulté au lecteur. On suppose d'ailleurs, qu'ayant été intéressé par un ouvrage de l'auteur, il sera attiré, par ses autres productions. Mais un mathématicien peut écrire aussi des livres d'histoire locale, et intéresser de ce fait deux catégories distinctes de lecteurs. Peut-être n'est-il connu pour ses travaux d'histoire locale que par des communications à la radio. Ceci montre que l'importance du nom de l'auteur est plus bibliographique que biographique. Si un auteur a volontairement publié des œuvres de nature diverse sous des noms différents, pourquoi ne respecterait-on pas un désir fort légitime ? Les mêmes objections s'appliquent aux collectivités-auteurs.

Titre. - Il est évidemment beaucoup plus simple pour le catalographe de transcrire le titre de la page de titre, mais cette méthode ne peut être suivie constamment car il vaut mieux, comme l'a prouvé M. Lubetzky, choisir le titre original ou le titre conventionnel, si l'on ne veut pas s'exposer au risque de disperser des traductions, de séparer les éditions différentes d'un même ouvrage.

Mais, même dans les grandes bibliothèques, il n'est pas toujours possible de connaître le titre original et Mme Verona a raison quand elle insiste sur l'abondance croissante des ouvrages scientifiques et techniques rédigés en langues peu connues. Faut-il retarder le catalogage d'une publication pour chercher le titre original? Contrairement à ce que pense M. Lubetzky, ce n'est pas l'édition originale qui parviendra la première. Et quels avantages le lecteur tirera-t-il d'un renvoi à un titre transcrit en une langue de lui inconnue ?

Principes et commodités immédiates s'affrontent. Il semble qu'il faille opter pour la méthode préconisée par M. Lubetzky, avec certaines réserves cependant.

Pour remédier aux difficultés créées par la recherche du titre original ne pourrait-on accepter, à partir d'une certaine date, et pour certains pays, l'adoption du titre du premier exemplaire reçu ou le titre rédigé dans la langue de la bibliothèque? M. Lubetzky accepterait à la rigueur ce procédé pour les bibliothèques de lecture publique. Mais les grandes bibliothèques reçoivent actuellement des ouvrages en toutes langues et il leur faudra sans doute se scinder en départements linguistiques.

Il n'est pas vrai que la notice sous le titre original soit essentielle pour les catalogues collectifs. Il est impossible d'atteindre à une uniformité universelle.

L'auteur ne pense pas affaiblir la logique de la position de M. Lubetzky en demandant des aménagements rendus nécessaires par les conditions nouvelles de travail dans les grandes bibliothèques modernes.

Réponse de la Commission française

Remarques préliminaires.

Les opinions divergentes émises dans ces rapports prouvent qu'il est nécessaire, afin de faciliter la discussion, de préciser que notre recherche porte :
- sur les catalogues élaborés des bibliothèques d'étude ;
- sur les catalogues alphabétiques d'auteurs et d'anonymes 7 considérés isolément ou réunis en un seul alphabet, mais distincts du catalogue dictionnaire dont l'usage n'est pas conseillé en France. Les fiches de titre des ouvrages dont l'auteur est connu font l'objet, dans les bibliothèques de lecture publique, d'un catalogue particulier et sont réservées aux œuvres d'imagination 8.

Questions de principe.

a) La réunion préliminaire de Londres (juillet 1959) a résumé en deux propositions les buts du catalogue qui ont été étudiés par les auteurs des documents de travail nos 2, 3 et 4, en précisant le rôle de la fiche principale.

I. Localiser une publication particulière par le nom de son auteur ou par son titre tel qu'il est donné dans la publication.

II. Rassembler les notices de toutes les éditions et traductions d'une même œuvre et de toutes les œuvres d'un même auteur.

b) Il est bien entendu que le catalogue se compose d'une fiche principale pour chaque document, de fiches secondaires et de fiches de renvoi, si nécessaire. Mais les règles françaises prescrivent de rédiger plusieurs fiches principales pour un même document lorsqu'il est l'œuvre de co-auteurs, puisque, dans ce cas, les co-auteurs ont en principe pris une part égale à la création de l'œuvre (« joint authorship »). Si l'on rédige des fiches secondaires, on dénature l'esprit dans lequel l'œuvre a été conçue et l'on constitue des séries incomplètes de fiches principales sous certaines vedettes d'auteurs.

Lorsqu'il y a plus de trois auteurs, l'usage en France est de cataloguer au titre.

A. Problème général.

Question I. Quand les deux buts du catalogue ne peuvent être atteints directement par une seule notice, quel but doit chercher à atteindre la fiche principale ?

- En cas de conflit entre les buts 1 et II du catalogue, priorité sera donnée au but II, c'est-à-dire à l'œuvre, sur la publication particulière. (Cette dernière retient plus spécialement l'attention des rédacteurs de bibliographies courantes et de catalogues des libraires. Voir réponse au questionnaire du document de travail n° I, Osborn).

Les fiches principales d'auteurs rassembleront toutes les œuvres d'un même auteur, et les fiches d'anonymes rassembleront toutes les éditions et traductions d'une même œuvre.

Les fiches secondaires et les fiches de renvoi permettront de relier entre eux les différents noms d'auteurs et les différents titres pour faciliter la localisation d'une publication particulière.

B. Questions subsidiaires.

Question 2. Le choix de la fiche principale doit-il être influencé par les besoins des catalogues et des listes ne contenant qu'une seule notice pour chaque livre ?

- La réponse à la question 2 est commandée par la réponse à la question I. Mais en cas de difficulté dans le choix de la vedette d'auteur ou d'anonyme, il est recommandé d'envisager l'hypothèse de la notice unique d'un' catalogue collectif. Encore faut-il remarquer que de nombreux catalogues collectifs imprimés sont accompagnés d'index qui permettent une recherche sous plusieurs vedettes.

Questions 3 et 4. Fournir à la majorité des lecteurs l'accès le plus direct au livre qu'ils cherchent doit-il faire partie de la fonction de la fiche principale ?

L'objet de la recherche du lecteur est-il plus vraisemblablement une œuvre 9 plutôt qu'une publication particulière (c'est-à-dire une édition) d'une œuvre?

- La réponse à ces questions est commandée par la réponse à la question I. Il est impossible de connaître l'orientation exacte de la recherche du lecteur, qui sera aidé par les fiches secondaires et les fiches de renvoi, et par le catalogue matières.

Question 5. La recherche est-elle rendue plus facile en groupant toutes les éditions d'un ouvrage sous une vedette uniforme ?

- Les lecteurs et les bibliothécaires ont intérêt à ce que toutes les éditions d'un ouvrage soient groupées sous une vedette uniforme, lorsqu'il s'agit d'un anonyme.

Lorsqu'il y a un auteur, le groupement des différentes éditions et traductions est un problème de classement qui n'affecte pas la vedette.

Question 6. Lorsque la vedette uniforme est le nom de l'auteur, ce nom doit-il être le même pour toutes les œuvres, ou peut-on utiliser différents noms si ceux-ci sont régulièrement associés à différents groupes d'œuvres?

- L'étude de cette question fait l'objet de la réponse au questionnaire sur le document de travail n° II (Kalan).

Question 7. Lorsqu'une vedette uniforme est requise pour des ouvrages entrés au titre, celle-ci doit-elle en principe être le titre original ? Ou peut-elle être un autre titre qui est d'usage courant à l'époque et à l'endroit où l'ouvrage est catalogué?

- L'étude de cette question fait essentiellement l'objet de la réponse au questionnaire du document de travail n° 7 (Pierrot).

N. B. En ce qui concerne le titre original, il faut distinguer :
I° les classiques anonymes. Voir document de travail n° 7 (Pierrot);
2° les titres d'œuvres modernes anonymes;
3° les titres des traductions des ouvrages dont l'auteur est connu;
4° les titres des éditions en plusieurs langues des organismes internationaux. Il n'y a pas là à proprement parler traductions mais éditions simultanées d'un texte unique en langues différentes. La question est tranchée sur le plan national par l'adoption de l'une des langues officielles. Elle reste à étudier sur le plan international.

Dans les cas 2 et 3, la difficulté d'indiquer le titre original ne doit pas être sous-estimée. Le bibliothécaire s'efforcera de retrouver le titre original, l'opportunité de la poursuite d'une recherche trop longue étant laissée à son jugement. Les éditeurs pourraient être invités à donner toujours le titre de l'œuvre traduite comme le font souvent les éditeurs de langue anglaise.

Document de travail n° 5

VASILEVSKAJA (V. A.) 10. - (Collectivités-auteurs. Limites d'application des « collectivités-auteurs », catalogage de documents législatifs).

Après des considérations générales sur l'utilité de la coordination des règles de catalogage sur le plan international, le rapport de Mme Vasilevskaja analyse dans une première partie les codes nationaux de catalogage sous l'angle des publications de collectivités. Elle constate que le groupement sous une même vedette des œuvres dues à une même collectivité s'est imposé dans la grande majorité des codes, soit pour les fiches de base (code ALA, Vaticane, France, URSS, Japon, etc.), soit par des fiches secondaires (Roumanie, Tchécoslovaquie, Belgique, etc.). Il ne reste guère que les deux Allemagnes et l'Autriche pour rester fidèles aux Instructions prussiennes, qui continuent de traiter les publications des collectivités au titre, en classant au substantivum regens.

Cependant, tout en reconnaissant la qualité d'auteur aux collectivités, certains codes définissent très strictement, soit les types de publications qui seront traités sous une telle vedette, soit les types de collectivités qui seront admis à la qualité d'auteur. Les codes de l'URSS et de l'ALA font l'objet d'une comparaison. Les règles soviétiques prévoient que la fiche de base sera faite à la collectivité seulement pour les publications ayant le caractère de document à usage intérieur : déclarations, directives, comptes rendus, instructions, rapports, etc. Les documents « de caractère méthodologique, statistique, d'information », destinés à l'usage extérieur, ou les directives et normes interministérielles, sont catalogués à leur titre. Il est noté d'ailleurs qu'en dehors du contenu et de la destination des publications, bien souvent c'est le titre qui décide : s'il ne peut se dissocier du nom de la collectivité, la fiche est établie à la vedette de collectivité; s'il se suffit à soi-même, la fiche sera faite au titre. Cependant, une fiche secondaire figure le plus souvent au nom de la collectivité. Les règles de l'ALA ne prévoient pas de distinction de cet ordre; elles sont plus larges et reconnaissent la qualité d'auteur à la collectivité dès que cette dernière est responsable du texte.

Une analyse particulière est consacrée par Mme Vasilevskaja au traitement des documents législatifs. Si l'usage le plus répandu est de les cataloguer au nom du pays, d'assez nombreux codes admettent à la suite de la vedette l'addition d'une vedette de forme. L'URSS emploie une vedette de forme; mais comme celle-ci est constituée par le nom du pays, suivi d'un titre de regroupement tel que « constitution », « lois et décrets », la différence dans la pratique n'est guère sensible. Nous craignons qu'il n'y ait là d'ailleurs une confusion. La difficulté vient de ce que le code soviétique n'admet pas que le nom seul du pays puisse servir de vedette; de sorte qu'il baptise « vedette de forme » ce qui pour nous est une vedette auteur.

Dans sa seconde partie, Mme Vasilevskaja en vient aux propositions soumises à la conférence. Elles sont condensées en quatre points.

I. La collectivité en tant que catégorie spéciale d'auteurs. Le rapport recommande la reconnaissance de la qualité d'auteur aux collectivités comme principe international ; seul ce principe permet le regroupement des œuvres d'une même institution dans un catalogue alphabétique de publications.

2. Définition de la collectivité-auteur et caractéristiques des différents groupes de collectivités. La définition donnée est très large et suivie d'une énumération qui comprend également les collectivités temporaires telles que congrès, expositions, etc.

3. Types de publications traitées à la collectivité-auteur. Le rapport propose, dans ses grandes lignes, d'aligner la position internationale sur les règles soviétiques. Il dit en effet : « Les publications émanant des collectivités sont cataloguées à la collectivité ou au titre. Les critères du choix de la vedette sont : le contenu du document, son caractère et sa destination. » Ces critères n'apparaissent pas plus distinctement, bien au contraire, par l'énumération qui suit. En effet, l'on catalogue à la collectivité les programmes, manifestes de partis, les directives, décisions, résolutions, circulaires, etc. (sauf les gouvernementales), les statuts, règlements et plans d'action, les normes et instructions destinées à l'usage intérieur d'une collectivité, les catalogues, guides, prospectus, etc.; et cela même si le document comporte un signataire ès qualités. En outre, on catalogue à la collectivité toutes les publications dont le titre comporte l'énoncé de son nom ou ne peut s'en séparer. Par contre, les normes gouvernementales, les plans nationaux, les rapports, les statistiques, sont à leur titre.

Ces critères nous paraissent trop ambigus pour être érigés en principe, et trop subjectifs pour ne pas constituer, dans la pratique, une source de confusion. La « destination » d'un document est souvent difficile à déterminer dans une optique nationale; que sera-ce pour les documents venus de l'étranger? Cependant, l'établissement d'une fiche secondaire à la collectivité étant recommandée si le catalogage est fait au titre, il y a là matière à un accord sur le plan pratique.

4. Catalogage des documents législatifs au nom du pays. Le système proposé est le classement sous une vedette de forme constituée par le nom du pays suivi des termes « constitution », « lois et décrets », « accords », selon les cas.

Réponse de la Commission française

A. Reconnaissance du principe de la collectivité-auteur.

Question I. En établissant la fiche principale pour les ouvrages édités par une collectivité, trouve-t-on (au moins dans certains cas) que la vedette la plus utile est le nom de la collectivité ?

Question 2. Dans les cas indiqués, doit-on considérer la collectivité comme un auteur?

- Le nom de la collectivité est pris en vedette lorsque la collectivité est réellement l'auteur du texte. Si la collectivité n'est que l'éditeur, il y aura lieu d'établir une fiche secondaire d'éditeur au nom de la collectivité.

B. Définition de la collectivité-auteur.

Question 3. Doit-on définir la collectivité-auteur de façon à comprendre toutes les formes d'association, permanente ou temporaire, depuis les états souverains jusqu'aux groupements volontaires les plus modestes ?

- Oui, à condition que pour les groupements temporaires la collectivité soit identifiée par un nom précis.

C. Catégories d'ouvrages comportant une vedette de collectivité-auteur.

Question 4. Doit-on limiter à certaines catégories d'ouvrages l'emploi des vedettes de collectivité-auteur ?

- Non.

Question 5. Si oui, quels doivent être les critères employés ?

- La réponse donnée ci-dessus nous dispense de répondre à cette question.

D. Catalogage des documents législatifs.

Question 6. La vedette principale pour les constitutions, les lois et les accords internationaux doit-elle être le nom du pays (a) dont le gouvernement les a promulgués, ou (b) auquel ils s'appliquent?

- Bien entendu la vedette sera le nom du pays dont le gouvernement a promulgué les constitutions, lois, accords internationaux, etc.

Question 7. Doit-on considérer comme fiches d'auteur les fiches rédigées de la façon indiquée?

- Oui.

Question 8. Ces fiches doivent-elles comporter des sous-vedettes de forme?

- La vedette ne doit comporter aucune sous-vedette pour les constitutions, lois, accords internationaux. Toutefois, pour les commodités de classement, il peut être recommandé d'adopter des titres de regroupement :

[Lois], [Constitutions], [Traités].

Document de travail n° 6

HONORÉ (Suzanne) 11. - Collectivités-auteurs. (Sous quelle forme prendre les collectivités-auteurs ? Quand une collectivité subordonnée doit-elle être prise directement à son nom, et quand sous le nom de la collectivité dont elle dépend ?)

Il s'agit ici d'une catégorie d'auteurs à laquelle devront s'appliquer les principes adoptés pour tous : personnes physiques et personnes morales. Ceci évite la confusion que nous avons maintes fois constatée dans certains codes où l'on tend à traiter comme des problèmes relatifs aux collectivités-auteurs des questions d'ordre général qui devraient déjà être considérées comme résolues.

Il est donc particulièrement important que Mme Honoré ait rappelé, à la fin de son introduction, deux principes de base du catalogue alphabétique d'auteurs : I° Regroupement sous un même titre des différentes éditions, traductions, etc., d'une même œuvre. 2° Regroupement sous une même vedette des œuvres d'un même auteur.

Les principes du rapport de Mme Honoré sont, dans l'ensemble, conformes à la norme française NF Z 44-060 (1955).

Sous quelle forme prendre les collectivités-auteurs?

Le principe général à défendre devrait être celui-là même qui semble retenu pour les noms de personnes (individus), pris selon la nationalité de l'auteur, sous la forme adoptée dans son pays d'origine : chaque collectivité prise sous le nom qu'elle porte, dans la langue du pays d'origine. Toutefois, la comparaison des différents codes fait apparaître combien, en fait, la conception de collectivité-auteur est encore mal dégagée et incomplètement appliquée.

Si la « Norme française » a résolu de façon rationnelle la distinction entre collectivité-auteur et « vedette de renvoi géographique », dans un certain nombre de codes, les noms géographiques, pris comme vedettes, constituent une source inévitable de confusion qui appelle parfois des solutions arbitraires. C'est un des mérites de S. Lubetzky, entre autres, d'avoir souligné les dangers de cette confusion sur le plan même des principes.

En second lieu, la question des « vedettes de forme » doit également être soulevée, étant donné les divergences existantes et l'emploi souvent abusif de ce genre de vedettes dans un catalogue par noms d'auteurs. Les vedettes de forme devraient être bannies. Ce qui n'empêche pas de procéder à des regroupements, à l'aide de titres conventionnels, sous une vedette de collectivité : par exemple les codes, les lois sous une vedette d'état.

Certes, on ne peut nier que les noms appartenant à cette catégorie d'auteurs que forment les collectivités ont certaines particularités qui rendent plus malaisés leur détermination exacte et aussi le choix à faire (comme on le fait d'ailleurs pour les noms d'individus) entre la forme officielle et la forme courante, celle-ci pouvant être une forme abrégée ou composée d'initiales. En tout état de cause, la forme trouvée sur la page de titre ne devrait jamais être prise sans vérification ou, du moins, sans essai de vérification et d'identification.

A propos des collectivités de caractère territorial, il restera à discuter, une fois réglé le faux problème des « vedettes géographiques », de la forme courante à adopter sur le plan international et, plus particulièrement, quelle langue choisir pour les noms des états : soit la forme désignée par chaque état, soit peut-être la forme adoptée par une organisation internationale.

Devront également être discutés les points suivants : l'adjonction au nom de la collectivité du nom du siège social; l'omission ou le maintien de certains mots en tête des noms de collectivités (adjectifs initiaux honorifiques, articles, prénoms, etc.); le cas des collectivités ayant plusieurs langues officielles; celui des organismes internationaux ; enfin, les changements de noms accompagnés de changements de structure, ceux-ci étant propres aux seules collectivités.

Collectivités subordonnées.

La deuxième partie du rapport répond à la question : « Quand une collectivité subordonnée doit-elle être prise directement à son nom et quand sous le nom de la collectivité dont elle dépend ? »

L'auteur du rapport estime qu'on ne pourra s'en tenir, à la Conférence, qu'à un principe très général, étant donné la complexité des cas, notamment en ce qui concerne les administrations publiques.

Il convient de mettre à part le cas des établissements publics pour lesquels on ne peut pas parler d'une véritable subordination. Le lien de rattachement, comme celui d'affiliation pour certaines sociétés, certains partis ou syndicats, fait tout au plus l'objet d'une fiche de renvoi. Encore faut-il être informé du caractère autonome de ces établissements : il y aurait donc intérêt à ce que chaque pays dressât une liste de ses établissements publics nationaux.

Quand il y a vraiment subordination d'organismes à une collectivité, le principe voudrait que les noms des organismes subordonnés figurassent « en sous-vedettes » du nom de la collectivité principale. Il y a deux obstacles à l'application de ce principe : la difficulté de connaître le statut légal de tous les organismes étrangers; la lourdeur de vedettes exagérément longues...

Admettra-t-on au contraire, comme on tend à le faire de plus en plus, un peu partout, de prendre directement en vedette la collectivité subordonnée ? Le problème essentiel sera précisément de distinguer les cas où le nom de la collectivité subordonnée pourra être pris comme vedette. Quel en sera le critère ? Le nom ou la fonction de cette collectivité ?

Mme Honoré propose que l'on prenne comme base de discussion la distinction faite par Ranganathan entre l'organe (subdivision administrative ou collectivité temporairement créée par une autre collectivité pour assurer ses propres fonctions) qui demeurera en sous-vedette; et l'institution (organisme créé par une collectivité pour remplir des fonctions différentes des siennes propres) dont le nom sera pris en vedette, si toutefois il se suffit à lui-même.

C'est ainsi que l'on en vient, dans un certain nombre de codes nationaux, à donner des listes-types d'institutions à prendre en vedette. Cependant, telles qu'elles existent, ces listes sont rarement satisfaisantes et laissent subsister beaucoup d'ambiguïtés. Mme Honoré suggère qu'une commission spéciale soit chargée par la Conférence d'élaborer une liste détaillée complète de ces types d'organismes.

Dans le cas d'une subordination à plusieurs échelons, doit-on rendre compte, à l'aide de sous-vedettes, de la « pyramide » des institutions ? Pour des raisons de simplification, de clarté et souvent aussi de stabilité, l'usage français, qui consiste à faire suivre directement le nom de la collectivité principale du nom de l'organe pris à l'échelon le plus bas, pourrait sans doute être recommandé toutes les fois où l'indication d'un échelon intermédiaire ne serait pas absolument indispensable.

Là encore apparaît l'utilité de listes nationales : chaque pays publiant sa liste de vedettes et sous-vedettes, notamment pour les publications émanant des autorités publiques.

Reste à déterminer la forme de la sous-vedette choisie. Le rejet pratiqué en France du terme administratif après le terme fonctionnel va se heurter à des difficultés insurmontables pour les langues à déclinaisons. Si cette solution n'est pas adoptée, on sera amené à opérer le regroupement des publications d'un même organisme sous un nom unique, plus ou moins conventionnel.

Réponse de la Commission française

A. Principes généraux.

Question I. La vedette pour un ouvrage de collectivité-auteur doit être le nom de la collectivité-auteur dans sa langue originelle. Ceci est acceptable comme principe général.

- La Commission française estime que le principe général à défendre est celui-là même qui lui paraît devoir être retenu pour les noms de personnes (individus) qui doivent être pris sous la forme adoptée dans le pays d'origine : chaque collectivité sera prise sous le nom qu'elle porte dans la langue du pays d'origine.

Question 2. Quelles collectivités (à l'exception des gouvernements) doivent apparaître sous vedettes géographiques ?

Question 3. Dans des cas semblables, la vedette géographique doit-elle dériver (a) du nom de la collectivité, (b) de son siège ou quartier général, (c) du territoire sur lequel elle fonctionne ?

- La Commission française demande que soient rejetés la notion et même le terme de « vedette géographique », source inévitable de confusion et prétexte aux solutions arbitraires. La vedette collectivité-auteur doit être soigneusement distinguée de la vedette de renvoi géographique. La Commission souscrit pleinement sur ce point au principe défendu dans le rapport (p. 5, n° 4).

Question 4. Doit-on adopter (a) vedettes de forme, ou (b) noms conventionnels pour certains types de collectivités ?

- En ce qui concerne la collectivité-auteur, la Commission française rejette le principe de toute vedette de forme. Des noms conventionnels peuvent être adoptés exceptionnellement pour certains titres de collectivités, comme l'indique le rapport (p. 5, 3 C).

B. Forme du nom.

Question 5. Dans quelles circonstances doit-on préférer une forme de nom raccourcie et couramment employée au nom officiel intégral ?

- Sauf dans des cas tout à fait exceptionnels, la Commission préconise le nom officiel intégral de la collectivité.

Question 6. Doit-on entrer des gouvernements ainsi que leurs organismes sous le nom par lequel on connaît généralement l'unité politique ou territoriale soumise à eux?

- En ce qui concerne les gouvernements, la Commission estime avec l'auteur du rapport qu'il y a lieu de choisir la forme courante. Les gouvernements représentent des collectivités territoriales de droit public que la Commission française estime devoir prendre sous la forme usuelle de leur nom (United States, France, etc...).

Question 7. Comment doit-on faire un choix entre les formes de nom en langues différentes ?

- La Commission française se rallie au paragraphe 7 du rapport : choisir une des formes officielles avec renvoi des autres formes.

Question 8. Lorsque le nom d'une collectivité-auteur a changé, mais non pas sa constitution ni son fonctionnement, quel nom doit-on adopter comme vedette ?

- Ce point fait l'objet d'un autre rapport (document de travail n° II, 12e question). Pour une même collectivité, la Commission française préfère choisir le dernier nom en établissant les renvois nécessaires.

C. Corps subordonnés.

Question 9. Le nom d'un corps subordonné doit-il apparaître uniquement comme sous-vedette sous le nom de la collectivité supérieure ?

- Non.

Question 10. Sinon, en quels cas doit-on employer une vedette indépendante? Lequel doit être décisif, du nom ou de la fonction du corps subordonné ?

- La distinction établie par M. Ranganathan nous paraît ici valable malgré les difficultés d'application : c'est la fonction de l'organisme subordonné qui doit être considérée en premier lieu; ses subdivisions administratives ou organiques, une commission, un comité, créés par une collectivité pour assurer ses propres fonctions, seront toujours prises en sous-vedettes. Une institution créée par une collectivité, mais ayant des fonctions définies, sera prise en vedette si son nom se suffit à lui-même.

Question II. Est-ce le même principe qui doit décider de la suppression d'une sous-vedette qui représente un corps intermédiaire ?

- Dans le cas de la suppression d'un corps intermédiaire, c'est essentiellement le nom qui est déterminant : si le nom de l'organisme inférieur se suffit à lui-même, il est pris directement en sous-vedette.

Question 12. Est-il désirable que l'ordre de mots du nom d'une collectivité soit inversé afin de mettre au début de la vedette ou sous-vedette les mots qui définissent sa fonction ?

- La Commission française estime cette solution souhaitable mais ne méconnaît pas les difficultés linguistiques que peut rencontrer son application sur le plan international.

Document de travail n° 7

PIERROT (Roger) 12. - Ouvrages et anonymes ayant pour vedettes des titres de regroupement ou des vedettes de forme.

Le document de travail établi par M. Pierrot 13 se propose de suggérer un accord international sur quelques principes simples.

Il observe que la plupart des codes admettent le regroupement sous une seule vedette des anonymes parus sous des titres variés mais étendent plus ou moins l'application de cette règle. Il fait état d'autre part des réserves faites sur l'emploi des vedettes de forme 14.

La première partie du rapport étudie les ouvrages anonymes ayant pour vedettes des titres de regroupement permettant de réunir toutes les éditions, toutes les versions ou traductions d'un même ouvrage anonyme. Cette pratique implique le choix et la mise en vedette d'un titre réel ou conventionnel qui ne sera pas forcément celui qui figure sur l'ouvrage catalogué; elle implique également, par exception, l'abandon de la règle générale du classement au premier mot du titre de l'ouvrage catalogué. Relèvent de cette règle : a) les « classiques anonymes », ouvrages anciens de caractère religieux ou littéraire; b) les ouvrages anonymes qui ont fait l'objet de plusieurs éditions sous des titres différents et des traductions; c) les ouvrages anonymes ou collections d'ouvrages anonymes publiés sous des titres conventionnels (du type des manuscrits de la Mer Morte).

L'emploi du titre réel dans la langue originale est préconisé et certaines règles sont données pour les exceptions (ouvrages d'origine diffuse ou d'origine orientale, par exemple). Pour les ouvrages sans titre, l'auteur recommande l'utilisation de titres conventionnels transcrits dans la langue des bibliothèques considérées et souligne l'intérêt d'un accord international qui pourrait se réaliser sur des listes très restreintes.

Le principe du regroupement des livres de la Bible s'applique à l'Ancien et au Nouveau Testament.

L'auteur prescrit également pour les classiques anonymes l'utilisation de sous-vedettes indiquant la langue d'édition.

Dans la deuxième partie de son étude, l'auteur envisage le cas des vedettes de forme qui peuvent être admises pour des raisons pratiques à la condition d'en limiter l'application à certains cas expressément énumérés (mélanges, traités, collections, ventes, coutumes).

Réponse de la Commission française

La Commission française est, dans l'ensemble, d'accord avec le rapporteur. Elle fait remarquer qu'en dehors des « classiques anonymes » et des ouvrages sans titre pour lesquels le regroupement sous un titre réel ou conventionnel est indispensable, un problème plus délicat se pose pour les traductions en différentes langues de nombreux ouvrages modernes en général collectifs. Dans le cas où le titre original de l'œuvre n'est pas clairement indiqué sur le volume et ne peut être trouvé sans de longues recherches, une exception pourra être faite au principe du regroupement, et la fiche principale rédigée au titre de l'ouvrage considéré et non au titre original.

A. Ouvrages anonymes parus sous des titres variés.

Question I. Admettant que les fiches pour toutes les versions et éditions d'un ouvrage doivent apparaître sous une seule vedette, quelle doit être cette vedette 15.

a) Pour des ouvrages parus dans des éditions successives sous des titres différents ?

b) Pour les traductions portant des titres nouveaux ou traduits ?

c) Pour des ouvrages dont l'origine est obscure, existant en nombreuses versions et éditions et en langues différentes (« classiques anonymes »)?

- a) La fiche principale doit être rédigée avec, en vedette, le titre le plus constant qui n'est pas forcément le dernier.

b) Dans la mesure du possible, vedette sous le titre original avec les réserves indiquées ci-dessus.

c) La commission française propose de se rallier aux solutions proposées par le rapporteur.

Question 2. Le besoin existe-t-il de listes standardisées de vedettes pour les classiques anonymes ?

- Des listes de vedettes standardisées pour les classiques anonymes sont indispensables.

B. Vedettes de forme.

Question 3. Les vedettes de forme doivent-elles être admises dans le catalogue alphabétique d'auteurs et de titres pour certaines catégories de publications dont les titres sont, en général, peu significatifs.

- La Commission française juge indispensable d'admettre dans le catalogue alphabétique d'auteurs et d'anonymes l'usage des vedettes de forme pour une série restreinte de publications.

Question 4. Si oui, à quelles catégories doit-on appliquer ce principe ?

- Les vedettes de forme paraissent nécessaires pour les catégories suivantes : mélanges, traités et conventions internationales, catalogues anonymes de collections particulières, catalogues de ventes aux enchères publiques, coutumes et, éventuellement, pour quelques autres catégories de publications clairement définissables.

Question 5. Si non, existe-t-il une autre suggestion proposée pour le traitement de cette sorte de matériel ?

- La Commission estime qu'il n'y a pas d'autre solution que les vedettes de forme.

Document de travail n° 8

DUNKIN (Paul S.) 16. - Le Catalogage des publications formant série.

L'objet de ce document de travail est très strictement limité aux point suivants :

Dans un catalogue général comportant en une seule série des fiches d'auteur et de titre, ouvrages, suites et périodiques mêlés.

I. Lorsque le catalogage est fait au titre, la fiche principale doit-elle être établie au Ier titre, à chacun des titres successifs, ou au dernier ?

2. Le catalogage des publications en série doit-il être fait au titre dans tous les cas, ou dans certains cas à la collectivité-auteur ?

A. Choix de la vedette.

Dunkin ne tient compte que de ce qui se fait aux États-Unis et en Allemagne.

Critique des règles ALA 49 (fiche principale au dernier titre, obligeant à un recatalogage continuel) et du projet Lubetzky de 1960 (solutions différentes selon que la publication est vivante ou morte - mais le lecteur ne le sait pas toujours).

Après analyse des avantages et inconvénients des trois solutions pour le lecteur et pour le bibliothécaire chargé des acquisitions, et étude des transitions possibles : rejette la vedette au dernier titre, laisse le choix entre premier titre et titres successifs avec, semble-t-il, une préférence pour cette dernière solution, dont le seul inconvénient sérieux est l'accumulation de fiches-matières qu'elle peut provoquer.

B. Titre, ou collectivité-auteur?

La notion de collectivité-auteur a été formulée pour la première fois dans les règles du Cutter en 1904.

Cutter, comme plus tard Lubetzky, semble d'après les exemples donnés admettre la possibilité d'entrer des publications en série à la collectivité auteur (sans toutefois le préciser formellement).

Mêmes problèmes pour la collectivité que pour le titre (noms successifs).

Dunkin propose de restreindre l'emploi de la collectivité-auteur aux comptes rendus d'affaires traitées par la collectivité (rapports annuels, par exemple).

Réponse de la Commission française

A. Choix de la vedette pour les publications périodiques dont le titre change.

Question I. La fiche principale doit-elle être placée:
a) sous le titre original;
b) sous le titre le plus récent;
c) sous chacun des titres successifs.

- L'établissement de la fiche principale à chacun des titres successifs correspond à l'usage français le plus général et donne satisfaction. Chacune de ces notices doit obligatoirement comporter une note indiquant le titre immédiatement précédent (filiation).

Il est recommandé d'établir des fiches de regroupement au titre le plus ancien existant à la bibliothèque. Ces fiches de regroupement énumèrent simplement, avec leurs dates d'emploi, les titres successifs, sous lesquels on trouvera les notices principales.

L'établissement de la fiche principale sous le titre récent est à proscrire formellement (oblige à refaire toute cette fiche à chaque nouveau changement de titre).

Question 2. Le choix de la solution 3 pour la question 1 serait-il incompatible avec l'adoption du principe que toutes les éditions d'un ouvrage doivent paraître sous une rubrique unique?

- En aucune façon. On ne peut considérer les éléments successifs d'une publication en série comme différentes éditions d'un même ouvrage, le contenu étant radicalement différent.

Question 3. L'économie en matière de catalogage doit-elle influencer la réponse à la question I.

- Oui, dans une certaine mesure. C'est cette considération qui incite à rejeter le catalogage au dernier titre. Mais il n'y a plus économie réelle si le gain de temps réalisé par le catalographe entraîne des recherches plus longues de la part de l'utilisateur, ce qui semble devoir être le cas si dans un catalogage aux titres successifs, on renonce aux fiches de regroupement.

B. Emploi des vedettes de « collectivité-auteur » pour les publications en série.

Question 4. Les publications en série doivent-elles être cataloguées selon des principes spéciaux, ou le principe de la collectivité-auteur - si appliqué aux autres ouvrages - doit-il être appliqué aussi aux publications en série ?

- Le principe de la collectivité-auteur étant adopté de façon générale, et étant donné qu'il s'agit d'un catalogue par noms d'auteurs, dans lequel les publications en série sont mêlées à d'autres catégories de publications, la logique doit amener à établir la fiche principale à la collectivité-auteur, étant bien entendu qu'il s'agit uniquement de la collectivité pouvant être considérée comme l'auteur de la publication, et non de la collectivité éditrice. Une confusion qu'il faut signaler semble s'être établie à ce sujet dans plusieurs rapports, et en particulier dans le rapport Dunkin.

Dans tous les autres cas, la fiche principale doit être établie au titre. Même dans les conditions définies ci-dessus, une fiche secondaire devra toujours être établie au titre. Dans certains pays en effet, notamment en France (Loi du 29 juillet 1881, article 7) seul le titre du périodique a une valeur légale : c'est lui qui définit et caractérise l'œuvre collective et lui donne son identité, qui sert de référence en matière de droit de propriété, de responsabilité civile et pénale, etc... Il ne serait donc pas concevable qu'un catalogue français néglige cet élément. Par ailleurs, le périodique est traditionnellement compris en France comme un « anonyme par excès d'auteurs », donc catalogué au titre.

Il y a lieu de faire remarquer à ce sujet que dans l'usage français, dans de nombreux cas, le nom de la collectivité est considéré comme faisant partie intégrante du titre (Association des bibliothécaires français. Bulletin) alors que P. S. Dunkin semble analyser des notices analogues comme comportant une vedette de collectivité.

Question 5. L'application du principe de la collectivité-auteur doit-elle être limitée à certaines catégories de publications en série ?

- Compte tenu des réserves formulées en (4) (catalogue par auteurs, collectivité-auteur au sens strict du terme, tel que défini dans le rapport français), il ne semble pas logique de limiter l'application du principe, une fois adopté, à certaines catégories de publications en série.

Question 6. Si oui, ces catégories doivent-elles être déterminées :
a) par le titre de la publication;
b) par le contenu de la publication (par exemple si elle rapporte les actes de la collectivité) ?

- Question sans objet étant donnée la réponse précédente.

Question 7. Les changements répétés dans le nom de la collectivité-auteur responsable d'une publication périodique amènent-ils à l'emploi d'une vedette de titre ?

- Des éléments accidentels, comme les changements du nom de la collectivité, ne peuvent porter atteinte au principe une fois défini.

Le cas du changement de nom de la collectivité est étudié dans les rapports consacrés à l'ensemble du problème « collectivité-auteur ».

La solution adoptée sur le plan général reste valable dans le cas particulier des publications en série.

Document de travail n° 9

EISENHART (Ruth C.) 17. - Catalogage des textes liturgiques et des autres textes religieux dans le catalogue alphabétique.

Le rapporteur insiste sur les grandes difficultés rencontrées par les bibliothécaires appelés à cataloguer de tels ouvrages et étudie les solutions proposées par l'ALA et les règles de la Bibliothèque vaticane.

Le titre même du rapport pose une question de méthode. L'auteur semble inclure dans les « autres textes religieux » la Bible et d'autres « grands textes » qui ne sont que des cas particuliers des « classiques anonymes » traités dans le rapport n° 7. La Bible ressort du catalogage avec une vedette titre de regroupement (suivie de compléments appropriés), elle n'a rien à voir avec les livres liturgiques.

Un rapport particulier pour les textes liturgiques stricto sensu était cependant indispensable car il est permis de se demander si ces ouvrages traditionnellement catalogués comme anonymes ne seraient pas mieux traités sous des vedettes de collectivités ? En effet, les livres liturgiques servant à la célébration des cérémonies des différents cultes ne diffèrent pas catalographiquement des publications administratives des différents cultes. Cependant, en ce qui concerne les livres de liturgie catholique tels que bréviaires, missels, rituels, etc... dont les éditions anciennes sont très nombreuses et présentent d'un diocèse à l'autre de grandes similitudes, la Commission nationale française pense que la fiche principale peut être rédigée en anonyme sous une vedette de regroupement constituée par le titre traditionnel suivi du nom du diocèse (ou de l'ordre) pour lequel est rédigé l'ouvrage et de la date de publication :
Breviarum romanum. 1950.
Rituale, Franciscains. 1931.
Missale, Paris. 148I.

Étant bien entendu qu'une fiche secondaire figurera toujours au nom de la collectivité :
Paris (Diocèse).
- [Missale. 1481.]
Franciscains.
- [Rituale. 193I.]

En ce qui concerne les textes liturgiques des églises orientales, anglicane et réformées, la Commission française estime que les textes doivent être traités sous la vedette de collectivité appropriée.

Réponse de la Commission française

A. Liturgies.

Question I. En tant que principe général, les liturgies doivent-elles être traitées comme œuvres d'une collectivité-auteur ou comme œuvres anonymes ?

- La réponse à cette question a été énoncée ci-dessus.

Question 2. Si les fiches sont rédigées sous une vedette de collectivité-auteur doivent-elles être placées parmi d'autres fiches d'après leur titre traditionnel ou doivent-elles être groupées sous une vedette de forme telle que « Liturgies et rituel » ?

- La vedette de forme « Liturgies et rituel » semble inutile, les différents livres liturgiques ont en général un titre officiel permettant les regroupements soit aux anonymes, soit en titre conventionnel après la vedette de collectivité (exemple ci-dessus).

Question 3. Des rubriques secondaires, par exemple, noms des ordres et des institutions, lieux, langues, doivent-elles être introduites après le titre?

- Les noms de diocèses, de provinces ou d'ordres, langue de publication du texte éventuellement et date de publication sont à introduire comme éléments complémentaires du titre de regroupement pour les publications ainsi traitées. Dans le cas de traitement sous une vedette de collectivité, ces éléments doivent être clairement distingués de cette vedette.

Question 4. Existe-t-il une raison pour traiter les liturgies traditionnelles des principaux corps religieux comme œuvres anonymes alors que l'on traiterait comme œuvres d'une collectivité-auteur les liturgies de corps religieux de moindre importance ?

- La réponse française à cette question a été énoncée ci-dessus.

Question 5. Doit-on établir à l'usage des rédacteurs de catalogue un guide des noms de corps religieux ?

- Une liste internationale des vedettes de collectivités religieuses et des titres de regroupement des grands textes liturgiques est indispensable.

B. Livres sacrés.

Question I. Les livres sacrés requièrent-ils un traitement différent de celui des classiques anonymes en général ?

- Comme on l'a indiqué plus haut, les livres sacrés ne sont qu'un cas particulier des classiques anonymes, ils n'ont pas à être rapprochés des livres liturgiques.

Question 2. Comment cataloguer les livres qui sont considérés par quelques-uns comme des parties de la Bible et par d'autres comme non canoniques ? Le problème peut-il être résolu par le classement des divers livres de la Bible selon leurs titres propres ?

- Bien que cette question ne soit pas à sa place ici, on répondra qu'il ne peut être question de classer les divers livres de la Bible à leurs titres propres, ce système serait en contradiction avec le principe essentiel de la réunion de toutes les éditions, versions ou traductions d'un même texte sous une seule vedette. Les mots « Apocryphes » ou « Deutérocanoniques » placés après le titre de regroupement permettent facilement de résoudre le problème posé par les livres litigieux.

Document de travail n° 10

BRAUN (Hellmut) 18. - Catalogage des ouvrages à auteurs multiples.

Le rapporteur définit d'abord la « paternité littéraire » d'un ouvrage et les activités annexes (éditeur, traducteur, compilateur, illustrateur), il insiste sur les divers types d'ouvrages écrits en collaboration, dégage clairement la notion d'auteur principal dans certaines oeuvres collectives rédigées par plusieurs collaborateurs. Il propose de classer au titre la notice principale des ouvrages rédigés par plus de trois co-auteurs.

Dans l'ensemble, ce rapport riche en exemples précis et bien choisis propose des solutions pour lesquelles la Commission française exprime son accord. Comme le rapporteur, elle souhaite que la Conférence distingue clairement les notions d'auteur principal (auteur unique ou co-auteurs) et d'auteur secondaire (collaborateur, rédacteur ès-qualités, éditeur intellectuel, continuateur, préfacier, traducteur, illustrateur) et donne de ces notions de claires définitions.

La Commission est en désaccord avec le rapporteur sur les deux points suivants :
a) Dans un catalogue d'auteurs et d'anonymes, « la personne à qui est dédié » un volume de Mélanges ne peut recevoir une fiche secondaire : cette fiche a sa place dans un catalogue des matières. De plus, la Commission, en accord avec le rapport n° 7, estime que les Mélanges doivent être traités sous une vedette de forme.
b) Il est impossible dans un catalogue d'auteurs et d'anonymes de faire une fiche secondaire au destinataire d'un recueil de lettres : c'est une fiche matières.

Réponse de la Commission française

Question I. Quand deux ou plusieurs personnes ont contribué à la création d'un ouvrage, doit-on faire une distinction entre :
a) l'activité de l'auteur et
b) les activités subsidiaires (celles de l'éditeur intellectuel, de l'illustrateur, etc.) ?

- Oui. La commission estime que cette distinction est fondamentale.

Question 2. Doit-on réserver aux personnes exerçant l'activité d'auteur (formulation des idées exprimées dans l'ouvrage) la vedette principale d'auteur? (Ce serait exclure le choix de l'éditeur d'une collection comme vedette principale).

- Oui. L'éditeur d'une suite ou d'une collection doit faire l'objet d'une vedette secondaire et non principale.

Question 3. Quand le travail d'auteur est partagé entre deux ou plusieurs personnes, faut-il distinguer, dans la pratique du catalogage, entre travail combiné (où les contributions individuelles ne peuvent être distinguées) et travail collectif (où la contribution de chaque auteur peut être distinguée) ?

- Cette distinction est très valable sur le plan intellectuel; pour l'établissement des vedettes auteurs - but de la Conférence - elle a peu d'importance.

Question 4. Est-il souhaitable d'adopter, pour les ouvrages écrits par peu d'auteurs, un principe donné (celui qui consiste à prendre comme vedette l'auteur premier nommé), tout en adoptant pour les ouvrages écrits par des auteurs nombreux un autre principe (celui qui consiste à cataloguer sous titres) ?

- Oui, pour des raisons pratiques.

Dans le cas de deux ou trois co-auteurs (travail combiné ou collectif), la plupart des codes donnent la vedette principale au premier cité sur la page de titre, ce système commode matériellement est intellectuellement indéfendable : la responsabilité des co-auteurs étant la même. La Commission souhaite que dans ce cas, même dans les catalogues, qui ne donnent que l'entrée principale, les deux ou trois co-auteurs fassent l'objet d'une entrée.

Question 5. Si oui, à partir de quel nombre d'auteurs doit-on utiliser le catalogage sous titres ?

- Le catalogage au titre est proposé par la Commission à partir de 4 co-auteurs.

Question 6. Le concept d'auteur principal est-il utile pour le catalogage ? Si oui, doit-on prendre comme vedette le nom de l'auteur principal sans tenir compte du nombre des collaborateurs ?

- Un ouvrage ayant un auteur principal doit être catalogué sous cette vedette.

Question 7. A quels critères peut-on reconnaître l'auteur principal?

a) Importance de la contribution 'apportée au texte (telle qu'elle apparaît dans l'ouvrage) ?

b) Le contenu et la disposition de la page de titre ?

c) Responsabilité quant aux idées exprimées dans le texte ?

d) Responsabilité de la formulation verbale du texte ?

- Les quatre critères énoncés peuvent permettre de dégager l'auteur principal.

Question 8. Quelle doit être la vedette principale

a) quand les parties successives d'un ouvrage sont dues à des auteurs différents ?

b) quand des auteurs différents sont responsables du texte des éditions successives d'un ouvrage ?

- Ces questions ne sont pas claires. Ces ouvrages seront classés, selon les cas, à l'auteur principal, aux deux ou trois co-auteurs ou au titre.

Question 9. Doit-on appliquer également les principes généraux adoptés pour les ouvrages écrits en collaboration et les ouvrages ayant un auteur principal à des ouvrages faits en collaboration et dont chaque auteur s'est chargé d'un aspect différent (par exemple, texte et musique, ou texte et illustrations).

- Réponse affirmative.

Question 10. Doit-on suivre pour les ouvrages dus à deux ou à plusieurs collectivités, les mêmes principes que pour les ouvrages dus à une collaboration entre personnes ?

- Réponse affirmative.

Document de travail n°11

KALAN (Pavle) 19. - Choix de la vedette pour les auteurs dont les noms varient.

En quelques lignes préliminaires, M. Kalan expose les difficultés que rencontre le rédacteur pour établir la vedette, soit que le nom d'un même auteur affecte des formes variées, soit que l'auteur, personne physique ou collectivité, se soit manifesté sous des noms différents, deux ou davantage.

Le rapporteur présente ensuite les solutions apportées à ces problèmes par tous les pays ayant codifié leurs principes.

L'enquête a été menée avec beaucoup de soin et de conscience. M. Kalan suit le plan suivant :
I° Auteurs personnes physiques. - I. Forme de la vedette. 2. Changements de noms. 3. Pseudonymes. 4. Noms qui varient par l'orthographe ou qui existent sous différentes formes linguistiques.
2° Collectivités-auteurs. - I. Changements de noms. 2. Noms populaires employés à la place des noms officiels.

Il est à remarquer que sur chaque cas étudié, il y a divergence entre les solutions apportées. Les différents codes préconisent soit la forme du nom originale, ou le nom officiel, soit la forme du nom la plus connue ou le nom le plus employé.

Toutefois, et c'est la conclusion de M. Kalan, cette divergence n'est qu'apparente, car, dans presque tous les cas, il est admis que, faute de se conformer au principe établi, le rédacteur pourra toujours adopter le nom sous lequel l'auteur est le plus connu.

Si nous sommes d'accord avec M. Kalan sur la plupart des principes qu'il adopte en définitive, en revanche nous aurions souhaité une présentation différente de l'ensemble du problème.

La distinction qu'il établit dans son préambule entre ces deux cas : « le nom d'un même auteur donné sous des formes différentes » et « auteurs qui prennent un nouveau nom » est essentielle.

Mais le rapporteur ne base pas son travail sur cette stricte distinction, et s'il énonce en fin de compte un certain nombre de principes dont les uns sont absolus, les autres extrêmement souples, il nous semble qu'il aurait pu parvenir à une conclusion plus nette par des chemins moins détournés.

Ne pourrait-on déclarer que dans le cas d'auteurs connus sous deux ou plusieurs noms (femmes mariées, porteurs de pseudonymes, religieux, nobles, papes - nom d'état civil, et nom religieux -), c'est l'usage, basé sur le bon sens, qui doit déterminer le choix du rédacteur - puisqu'en somme, c'est l'auteur lui-même qui a choisi...

Par contre, dans le cas d'auteurs dont le nom comporte plusieurs formes, il y a lieu d'établir des règles, et des règles qui puissent être adoptées à l'échelon international.

Les réponses données ci-dessous au questionnaire qui nous a été soumis tiennent compte et de la distinction que nous avons établie et de notre souci d'unification des catalogues scientifiaues.

Réponse de la Commission française

Remarques préliminaires.

Une toute première distinction doit être établie entre le catalogue courant, établi au jour le jour, où les auteurs sont signalés sous la forme portée sur l'ouvrage, et le catalogue scientifique, sur fiches ou imprimé, où une forme est définitivement adoptée pour le nom d'un auteur et tous les ouvrages de cet auteur regroupés sous cette vedette unique.

Tous les principes qui seront établis s'appliquent à un catalogue scientifique, de portée internationale.

M. Kalan a mené son enquête comparative auprès de tous les pays ayant codifié leurs principes.

D'un code de catalogage à l'autre, ces principes sont extrêmement variables. Toutefois M. Kalan fait remarquer que les divergences sont en partie conciliées par la possibilité qu'admettent certains codes de choisir entre plusieurs noms le plus connu.

Il nous semble que cette solution (choix du nom le plus connu), dictée par l'usage et le bon sens, peut être adoptée pour tous les auteurs connus sous deux ou plusieurs noms : c'est le cas des femmes mariées, des membres d'ordres religieux, des papes, des nobles, des porteurs de pseudonymes.

Mais, lorsqu'intervient le problème différent des formes susceptibles de variation d'un même nom - nous entendons ici les auteurs de l'antiquité grecque ou latine, les humanistes du moyen âge, les saints, les souverains, les auteurs dont le nom comporte plusieurs orthographes - des principes peuvent et doivent être établis lorsqu'il s'agit d'établir un catalogue scientifique.

Questions de principe.

Question I. Un auteur dont le nom varie est normalement entré sous le nom et la forme de nom par lesquels il est le mieux connu.

- Oui.

Question 2. Dans le choix de la vedette, les noms employés dans les œuvres de l'auteur doivent autant que possible être préférés aux autres noms.

- Oui, principe très général.

Question 3. Un auteur qui a changé son nom légal est entré sous le dernier nom par lequel il est représenté dans ses ouvrages, à moins qu'il ne soit mieux connu par quelque autre nom

- Oui.

Question 4. Dans le cas des femmes mariées, la vedette sera la forme conventionnelle du nom de femme mariée : si cependant une femme est couramment identifiée dans ses ouvrages par n'importe quelle autre forme de ce nom, elle doit être entrée sous cette forme.

- Oui, mais nous préférons : la femme mariée sera entrée sous le nom qu'elle aura préféré porter en littérature (ainsi Mme Louis Aragon est entrée sous le nom d'Elsa Triolet, nom qu'elle portait lors de son premier mariage).

Question 5. Les membres des ordres religieux qui ont écrit sous le nom de religion qu'ils ont pris, combiné avec leur nom de famille, sont entrés sous le nom de famille suivi du nom de religion; mais la vedette pour un auteur connu dans ses ouvrages seulement par son nom de religion est le nom de religion.

- Oui, choisir en somme le nom sous lequel l'auteur a écrit davantage.

Question 6. Les papes et les anti-papes sont entrés sous leurs noms pontificaux en latin.

- Oui, et nous préconisons ce principe, bien qu'il ne soit pas ordinairement observé en France.

Question 7. Le choix de la vedette pour une personne noble est fondé sur la dernière forme de son appellation (nom et titre, à moins qu'une autre forme ne soit mieux connue).

- Nous préférons : une personne noble sera entrée sous l'appellation, nom ou titre, sous laquelle elle est le mieux connue.

Question 8. Les auteurs qui ont publié leurs ouvrages sous une traduction ou une adaptation en latin ou en grec de leurs noms sont entrés sous les noms qu'ils ont adoptés à moins que le nom original ne soit mieux connu.

- Oui.

Question 9. Un auteur qui a constamment adopté un pseudonyme et est plus connu ainsi est entré sous le pseudonyme. Mais dans le cas où des personnes ont écrit sous différents pseudonymes, le nom véritable devra être préféré.

- Oui, pour le principe général. Non, pour les pseudonymes multiples. Nous souhaitons adopter le pseudonyme le plus connu (exemple : Voltaire).

Question 10. Dans le cas où deux ou plus de deux auteurs ont écrit ensemble sous un même pseudonyme, l'entrée est faite sous ce pseudonyme.

- Oui, mais il faut signaler qu'une seconde entrée sera nécessaire pour les ouvrages que l'auteur, porteur d'un pseudonyme collectif, aura écrits sous son seul nom (ainsi « Nicole » et Françoise Parturier; - Rosny (J. H.) pseud. collectif de Boex (J. H. H.) et Boex (Justin) dits respectivement J. H. Rosny aîné et J. H. Rosny jeune).

Question II. Si une personne est généralement connue par un surnom (ou un sobriquet) l'entrée doit être faite sous ce surnom.

- Oui, même cas que les pseudonymes.

Question 12. Si le nom d'une collectivité-auteur a changé, chaque ouvrage est entré sous le nom en usage à l'époque de sa publication; les différents noms devront être reliés par des renvois.

- Non - nous préférons le choix du dernier nom, chaque fiche portant la vedette correspondant au nom de la collectivité tel qu'il est porté sur l'ouvrage - mais toutes les fiches regroupées sous une vedette-guide portant le dernier nom de la collectivité.

Autant de renvois, bien entendu, que de noms successifs.

Question 13. Si le nom officiel d'une collectivité-auteur est peu connu et communément représenté par un nom plus populaire, c'est ce dernier qui doit être choisi pour l'entrée.

- Non, nous préférons le nom officiel avec renvoi du nom populaire au nom officiel.

Question 14. Si une forme d'orthographe employée pour un nom est devenue inusitée, la forme d'un usage général au moment du catalogage devra être choisie.

- Oui.

Question 15. Si la vedette pour un auteur ne peut pas être choisie sans difficultés, l'entrée doit être faite sous la forme trouvée dans les ouvrages de référence appropriés.

- Oui.

Question 16. Chaque fois qu'un nom choisi pour la fiche principale diffère du nom, ou de la forme du nom, donné dans le livre catalogué, un renvoi doit être fait, en règle générale, à partir de l'autre forme.

- Évidemment, oui.

Un certain nombre de cas pour lesquels M. Kalan n'a pas énoncé de principes nous paraissent susceptibles d'être résolus :

Les saints. - Pour les saints du haut moyen âge, adopter la forme latine. Pour les saints du moyen âge et des temps modernes, adopter la forme de la langue originelle (Francesco di Assisi).

Les auteurs de l'Antiquité grecque et latine. - Adopter la forme latine ou grecque. Ex. Livius (Titus).

Les souverains. - Nous demandons que la forme de la langue du pays sur lequel ils ont régné soit adoptée (Wilhelm II.).

Les humanistes du moyen âge. - Nous souhaiterions voir adopter la forme de la langue originelle, même si la forme traduite est plus populaire (Petrarca, Boccaccio).

Réponse aux recommandations.

La Commission française est pleinement d'accord sur la nécessité de publier des listes-types.

Document de travail n°12

Note préliminaire

Noms avec préfixes.

L'auteur du document de travail n° 12 envisage successivement les diverses solutions qui peuvent être apportées au problèmes des noms à préfixes. Il est précisé qu'il s'agit d'une note préliminaire : des informations sont actuellement recueillies sur les divers usages nationaux et permettront une étude plus approfondie d'un problème particulièrement embarrassant pour les bibliothécaires chargés du catalogage.

Les quatre solutions retenues sont les suivantes : 1° Adoption de l'usage général de la langue du préfixe. 2° Adoption de l'usage général du pays dont l'auteur est citoyen. 3° Adoption de l'usage général du pays dont est originaire l'auteur. 4° Adoption de l'usage général de la langue dans laquelle l'auteur écrit habituellement.

Les avantages et les inconvénients des diverses solutions adoptées sont brièvement indiqués.

Nous ne discernons pas l'intérêt du critère n° 1 : c'est en fait la langue d'origine du nom tout entier qu'il importerait de prendre éventuellement en considération (solution n° 3).

Il y a lieu de noter qu'au cours de la réunion organisée à Paris entre représentants des pays d'expression française le 17 avril 196I (voir procès-verbal ci-après) trois solutions seulement avaient été retenues : ce sont les solutions 2 à 4 exposées plus haut.

L'accord s'est fait sur l'adoption des usages nationaux (usages du pays dont l'auteur est citoyen), bien que la Commission soit pleinement consciente des difficultés d'application. C'est dans ce sens qu'ont été formulées les réponses au rapport n° 12 présenté ci-après.

Réponse de la Commission française

Observations provisoires.

En réponse au document de travail n° 12 (note préliminaire), la Commission française rejette en principe la première solution proposée (usage de la langue du préfixe). Elle a examiné les solutions 2, 3 et 4.

a) Usages nationaux (= usages du pays dont l'auteur est citoyen).

b) Origine du nom (= usages du pays dont l'auteur est originaire).

c) Langue dans laquelle l'auteur écrit habituellement.

Chaque système présente des avantages et des inconvénients. L'adoption du principe b) se heurte à certaines difficultés d'application (ex. : noms nationalisés et déformés). L'adoption du principe c) est également discutable (cas d'un auteur écrivant en plusieurs langues).

La Commission française estime que l'adoption du principe a), fondé sur la nationalité, tout en introduisant dans le traitement de noms analogues de fâcheuses contradictions, offre le moins d'inconvénients. Certains accords pourraient d'ailleurs intervenir sur le plan international (par exemple entre pays bilingues : Belgique flamande et Pays-Bas).

Une réunion entre représentants des pays d'expression française (17 avril 196I) a permis d'envisager la possibilité d'un accord sur l'adoption des usages nationaux (voir procès-verbal ci-après).

Commission du code de catalogage. Procès-verbal de la réunion du 17 avril 1961.

Plusieurs membres de la Commission du Code de catalogage se sont réunis le 17 avril à la Bibliothèque nationale pour examiner quelques problèmes avec M. de Vrieze, conservateur-adjoint à la Bibliothèque royale de Belgique.

A cette réunion, présidée par M. l'inspecteur général Robert Brun, assistaient :

M. Lethève, secrétaire général de l'Association des bibliothécaires français, M. Pierrot, conservateur à la Bibliothèque nationale, M. Poindron, conservateur en chef à la Direction des Bibliothèques de France, Mme Delsaux, conservateur à la Bibliothèque de l'Université de Paris, Mme Drevet-Dreyfus, conservateur à la Bibliothèque de la Sorbonne, Mme Honoré, conservateur à la Bibliothèque nationale, Mme Puget, Mlle Salvan, conservateur à la Direction des Bibliothèques de France, secrétaire générale de la Commission du Code de catalogage. L'échange de vues entre les représentants belges, français, luxembourgeois et suisses a porté principalement sur la forme de la vedette-auteur et nous croyons utile d'extraire du procès-verbal le passage suivant :

« Afin de réaliser un accord sur le plan international sur le problème particulièrement controversé du traitement à adopter pour le nom d'auteur (forme du nom), on a le choix entre trois principes : a) usages nationaux (critère adopté en fait, dans ses travaux par la Commission française); b) langue dans laquelle le document est écrit (tendance actuelle des rapports de M. Lubetzky); c) origine du nom (critère proposé dans le document de travail présenté par M. de Vrieze. )

Chaque système présente des avantages et des inconvénients et, en fait, c'est à la Commission intemationale qu'il appartiendra de trancher le problème. Mais il semble utile d'en discuter dès maintenant.

L'adoption des principes a et b aboutirait, dans la pratique, à des résultats sensiblement voisins. Toutefois, l'adoption du principe b se heurte à certaines difficultés d'application (par exemple le cas d'un auteur écrivant en plusieurs langues dans un pays déterminé; le cas d'un pays bilingue, etc...). L'adoption du principe c est également discutable. Qu'adviendrait-il des noms qui se sont à la longue nationalisés et qui, en se déformant, ont pris une forme nouvelle où l'origine est peu reconnaissable ? On risque d'autre part de heurter des habitudes tenaces, ou encore de susciter des réactions défavorables de la part des auteurs qui ont adopté, en se naturalisant, les habitudes de leur pays d'adoption.

La Commission française estime que ce sont les usages nationaux qui, tout en introduisant dans le traitement des noms analogues de fâcheuses contradictions, offrent le moins d'inconvénients.

En ce qui concerne la Suisse, il ne semble pas y avoir de problèmes particuliers. La Suisse traite les noms français à la française et les noms allemands à l'allemande.

Le problème de la Belgique est complexe, ainsi que l'a souligné le rapport de M. de Vrieze, en particulier parce que le traitement des noms flamands est différent dans la partie flamande du pays (usage néerlandais) et dans la partie wallonne (usage français).

Toutefois, il semble que, grâce notamment à une commission de contact établissant la liaison entre les deux associations belges, un accord serait assez facilement réalisé sur le traitement néerlandais des noms flamands (rejet des particules) et le traitement français des noms français (rejet de la particule nobiliaire; conservation des articles en face du nom).

Bref, la norme française serait aisément acceptée en ce qui concerne les noms français. La Commission française, de son côté, ayant déjà provisoirement adopté le principe du respect des usages nationaux, doit logiquement accepter le traitement néerlandais des noms flamands. Et le problème serait sérieusement simplifié s'il n'y avait plus, sur ce point, de divergences en Belgique même. M. Chaix, de son côté, estime que l'Association des bibliothécaires suisses est en mesure de faire appliquer ce principe. »

La séance de l'après-midi a été presque uniquement consacrée à un échange de vues relatif à la notion de collectivité-auteur.

  1. (retour)↑  Librarian, Fisher Library, University of Sydney (Australia).
  2. (retour)↑  Les documents de travail nos 2, 3 et 4 portent sur le même sujet, le n° 4 constituant une sorte de conclusion et de synthèse. Le questionnaire est valable pour l'ensemble des trois rapports.
  3. (retour)↑  Professor, School of Library Service, University of California. Los Angeles (U.S.A.).
  4. (retour)↑  Chef du département des Imprimés, Bibliothèque universitaire, Zagreb (Yougoslavie).
  5. (retour)↑  Cf. Verona (E.). - Literary unit versus bibliographical unit. (In : Libri, 9/1959, pp. 79-104).
  6. (retour)↑  Librarian, University of Western Australia, Nedlands (Australia).
  7. (retour)↑  Le terme « anonymes » désigne des ouvrages dont la fiche principale est établie au titre, qu'il s'agisse d'anonymes proprement dits ou d'ouvrages ayant plus de trois auteurs.
  8. (retour)↑  Nous n'ignorons pas que des fiches secondaires de titres sont établies pour les ouvrages en langue arabe, persane, hébraïque.
  9. (retour)↑  Traduit par erreur par « ouvrage » dans le questionnaire.
  10. (retour)↑  Président de la Commission interbibliothèque de catalogage, URSS. Cosudarstvennaja Biblioteka imeni V. I. Lenina, Moscou.
  11. (retour)↑  Conservateur, Service des publications officielles, Bibliothèque nationale, Paris.
  12. (retour)↑  Conservateur, département des Imprimés, Bibliothèque nationale, Paris.
  13. (retour)↑  En accord avec le projet de norme NF.Z 44-06I.
  14. (retour)↑  Cf. Pierrot (Roger). - Le Catalogage des anonymes et des ouvrages classés au titre (B. Bibl. France, sept.-oct. 1960, pp. 367-373).
  15. (retour)↑  Cette question est discutée dans les documents qui traitent de la « fonction de la fiche principale ».
  16. (retour)↑  Professor Graduate school of library service, Rutgers-The State University, New Brunswick, N. J. (U.S.A.).
  17. (retour)↑  Head Cataloguer, the Library, Union theological seminary, New York.
  18. (retour)↑  Bibliotheksrat, Staats- u. Universitätsbibliothek, Hamburg.
  19. (retour)↑  Bibliothèque nationale et universitaire, Ljubljana (Yougoslavie).