Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale.

Département des périodiques

Vers la fin de l'année 1949, un accord verbal intervenait entre la Bibliothèque de la Direction de la documentation à la Présidence du conseil et le Département des périodiques de la Bibliothèque nationale : ce dernier acceptait de recevoir, de traiter et de conserver les collections des quotidiens étrangers que la Direction de la documentation recevait régulièrement et dont, faute de place dans les magasins de sa bibliothèque, elle était obligée de se débarrasser après utilisation.

Le service des périodiques étrangers a vu ainsi ses collections de quotidiens des années 1946 et suivantes complétées et enrichies de titres qui, autrement, en seraient complètement absents : la presse des pays d'Asie, d'Afrique, des diverses républiques d'U. R. S. S. est la partie la plus précieuse de cet apport où se retrouve également un certain nombre de quotidiens européens que la Bibliothèque nationale ne recevait pas. L'ensemble en est envoyé, pour conservation, à l'annexe de Versailles.

Ces quotidiens parviennent au Département des périodiques en gros envois annuels, environ un an et demi après leur réception à la Direction de la documentation. Malgré ce délai, leur intérêt subsiste pour la Bibliothèque nationale.

L'Assemblée de l'Union française a fait don en juin 1958 à la Bibliothèque nationale de toutes ses collections de journaux de l'Union française et d'un certain nombre de journaux étrangers. Le traitement des collections, qui portent sur les années 1946-1958, est presque achevé à l'annexe de la Bibliothèque nationale, à Versailles.

Ce don, joint aux séries déjà très importantes que la Bibliothèque nationale reçoit par dépôt légal ou don des administrations locales et des éditeurs, permettra de constituer un ensemble unique en France, d'un très grand intérêt pour l'étude de la presse d'outre-mer et, à travers elle, de l'évolution historique récente des pays de la Communauté.

Département des estampes

Le Cabinet des estampes a acquis, à la dernière vente Lucien Graux, un petit carnet de dessins au crayon de Bertall exécutés entre 1870 et 1875, surtout sur la côte d'Azur. Ces études de têtes et de costumes caractérisent bien le tournant de la carrière de ce dessinateur amusant et illustrateur (né en 1820 - mort en 1882) qui abandonna après 1870 l'illustration des oeuvres de Mme de Ségur pour se consacrer aux sujets mondains et « parisiens »; ces dessins lui ont servi pour ses volumes intitulés La Comédie de notre temps, et probablement aussi pour ses Mémoires d'un gourmeux.

Le Cabinet aurait souhaité acheter, à la même vente, une série de petits albums de dessins du même genre, exécutés par Henry Somm, mais leur prix d'adjudication a été très élevé parce que sur la dernière page de l'un, son ami Lautrec avait inscrit son nom et son adresse, et que Somm avait dessiné d'après nature plusieurs modèles de Lautrec, dont la Goulue et Valentin.

Deux dessins de Marcel Proust ont également été achetés en décembre par le Cabinet, chez un marchand cette fois. Il s'agit de deux feuilles de croquis à la plume, très sommaires, d'expressions de visages. Ils portent en haut le mot : Carandaches, c'est-à-dire que Proust reconnaît ce qu'il doit au dessinateur des Lundis du Figaro et à son dessin simplifié. Ces dessins étaient joints à une lettre de Proust à Reynaldo Hahn du 4 ou 5 octobre 1908. Ils sont reproduits à la page 160 des Lettres à Reynaldo Hahn, présentées par Philippe Kolb, Gallimard, 1956.

Département de la musique

Acquisitions. -Parmi les récents enrichissements du Département de la musique, nous signalerons tout particulièrement :

- Lamentationi... a una, due, tre, quattro, otto e dodeci voci concertate, con il suo basso continuo... dal Milleville, ferraresa... Opera XV. - Venezia, A. Vincenti, 1624.

Exemplaire incomplet d'un ouvrage jusqu'alors semble-t-il inconnu, composé par un membre d'une dynastie de musiciens peu étudiée, d'origine française peut-être, mais en ce qui concerne l'auteur de ces Lamentations, se rattachant musicalement à l'école vénitienne.

- Inventaire général des effets existans dans la Bibliothèque-musique du Roy à Versailles, fin de Xbre 1765.

Ce manuscrit, relié en veau marbré aux armes de Louis XV avec l'inscription « Menus plesirs du Roi » est une copie faite pour le roi d'un document conservé aux Archives nationales, sous la cote : O 1* 3425 et édité par André Tessier, dans la Revue de musicologie, mai et août 1931. Les ouvrages décrits dans ce catalogue sont aujourd'hui répartis entre la Bibliothèque municipale de Versailles et la Bibliothèque du Conservatoire; un volume est à la Bibliothèque nationale au Cabinet des manuscrits (Vente Lucien Graux).

- Le manuscrit autographe d'un important article d'Erik Satie : « L'origine d'instruction », dans lequel l'auteur s'en prend avec sa verve habituelle à l'institution du Prix de Rome et reproche notamment à Debussy d'avoir « pactisé » avec le Conservatoire (ms. provenant d'Aug. Dorchain et Lucien Graux).

Mme Respighi a fait don au Département de deux manuscrits autographes d'Ottorino Respighi : Maria Egiziaca (1932), mystère en un acte sur un texte de Guastalla, et une transcription (1935) de Didone, cantate de Benedetto Marcello.

Pour la Bibliothèque de l'Opéra, ont été acquises trois oeuvres d'Alexandre Benois : deux aquarelles rehaussées de gouache, esquisses de décors pour L'Impératrice aux rochers (Honegger, Opéra, 1927) : 1° La cour d'amour. 2° L'impératrice abandonnée sur une île déserte, et une autre aquarelle, esquisse pour le costume du Mandarin dans Le Rossignol (Strawinsky, Opéra, 1914). La Bibliothèque s'est encore enrichie d'un dossier relatif à la création à Paris de l'opéra Salomé de Richard Strauss en 1907, ensemble comprenant 10 lettres et 13 télégrammes de R. Strauss ; 4 lettres de Trouhanova; 250 lettres et documents divers au sujet de cette création, ainsi que le dossier relatif au différend qui opposa Strauss, possesseur du contrat exclusif des héritiers d'Oscar Wilde, à Mariotte qui avait, lui aussi, écrit une Salomé.

Bibliothèque de l'Arsenal

Acquisitions de la collection théâtrale Rondel. - La fondatrice du Théâtre français de New-York, Miss Gertrude Robinson Smith, vient de faire don à la collection Rondel des archives (correspondance, extraits de presse, rapports administratifs, programmes, etc...) de ce théâtre qui fut animé par André Barsacq et Maurice Jacquemont en 1944.

Les documents spécialement photographiés et exposés dans la section « Théâtre et Arts du spectacle au pavillon français de l'Exposition internationale de Bruxelles ont fait l'objet d'un don du Commissariat français au profit de la Collection Rondel. M. Veinstein, bibliothécaire de la collection, était l'auteur du projet de présentation des documents de cette section. L'exécution avait été confiée à M. René Allio, peintre-décorateur.

La collection Rondel, après s'être attachée à établir des relations régulières avec les différents établissements de spectacle français, s'est préoccupée d'obtenir des grands centres dramatiques et lyriques étrangers, les documents divers édités par ces centres. C'est ainsi qu'elle reçoit régulièrement programmes, affiches, ouvrages, etc... du « Shakespeare memorial théâtre » de Stratford-upon-Avon (Grande-Bretagne), du « Burgtheater » et des salles du « Josefstadt Theater » de Vienne, du Théâtre royal du Parc à Bruxelles, du Festival de Bayreuth.

Bibliothèques universitaires.

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet

M. Francois Chapon, bibliothécaire à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, nous a communiqué la notice suivante sur les deux expositions qui se sont tenues en novembre et en décembre 1958 :

La Bibliothèque littéraire Jacques Doucet a présenté le 27 novembre dernier le don que venait de lui faire le professeur Mondor : treize manuscrits, une vingtaine d'éditions originales, des épreuves corrigées représentent désormais la pensée d'Alain sur ces rayons consacrés aux activités les plus hautes de la littérature contemporaine.

L'harmonie des autographes pouvait évoquer aux yeux des visiteurs l'ordonnance de ces calligraphies où certains de nos contemporains, tels Suarès, Reverdy, ont ajouté au texte la beauté de leur graphisme.

Au pur plaisir de lire se mêle une note sensible où l'écriture fait l'accord de l'oeuvre en devenir et de la forme qui l'accomplit.

Dans le manuscrit de travail, la rencontre de la pensée créatrice et de son support matériel est particulièrement émouvante. Elle offre, chez Alain, l'image d'une certitude d'expression sans repentirs ni ratures. A peine quelques surcharges sur les épreuves trahissent-elles une mise au point plutôt qu'une hésitation. Cette sérénité apparaît déjà dans les premiers manuscrits des Propos, des Idées et des Ages, des Onze Chapitres sur Platon, comme dans ceux plus récents de Stendhal ou de l'Histoire de mes pensées. Le collectionneur a fait habiller ces feuillets ou ces cahiers de maroquins verts ornés par Maylander de filets d'or. Le visage de l'amitié se dessine à travers cet ensemble. Les Lettres du Docteur Mondor sur les sujets du cceur et de l'esprit, le Déjeuner chez Lapérouse, des dédicaces rappellent quelles affinités ont procédé à cette étonnante réunion. Elle s'achève avec la dédicace sur les Lettres à Sergio Solmi sur la philosophie de Kant : « ...Et parce qu'il contient toute la conclusion de mes discours, il est bon que vous ayez ce livre dernier... J'aime l'amitié encore plus que les idées... »

Le 8 décembre, dans les mêmes lieux, a été inaugurée une exposition Jules Supervielle. Le professeur Nadal qui préside aux destinées de la Bibliothèque Doucet a choisi l'oeuvre de ce poète pour commencer une série d'expositions dédiées à des poètes vivants. La Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, en n'attendant pas les ratifications de la postérité, reste ainsi dans les voies de risque et d'avant-garde que son fondateur lui avait assignées. La générosité de Jules Supervielle à ouvrir ses dossiers, à laisser y fouiller sans imposer ni choix ni contrôle, permit de réunir une documentation que les gloires posthumes, soumises à la dispersion et aux interprétations, offrent difficilement.

Le visiteur trouvait réunis les documents des premières années comme si quelque providence, devinant le poète chez l'enfant, avait déjà conservé ses ébauches, telles ces fables tracées, préfacées par une main de neuf ans : « Je vais faire un petit ouvrage court et pas très bien fait. Mais aussi c'est fait par un petit enfant de l'âge de neuf ans; vous voyez; il n'est pas trop âgé, mais ça va être une chose qu'on peut appeler une bonne chose. »

Cette destinée de poète n'était-elle pas marquée par le lieu de sa naissance : Montevideo où naquirent Lautréamont et Laforgue.

La Collection Doucet pouvait se permettre de rappeler les rapports du trio poétique. Autour des textes que cette rencontre inspira à la jeunesse de Supervielle, étaient placées trois des cinq lettres connues de Lautréamont. Sous la même vitrine, on avait placé l'édition rarissime du Chant premier des Chants de Maldoror publié sans nom d'auteur chez Questroy et Balitout. Cet exemplaire fut relié pour Jacques Doucet sur les indications de Pierre Legrain et porte un emblème qui évoque le vers de La Fontaine : « Mon fils, dit la souris, ce doucet est un chat. » Enfin le manuscrit de Laforgue Des fleurs de bonne volonté complétait cette évocation de la ville aux « Maisons peintes de couleurs claires, rose tendre, bleu tendre, vert tendre. »

Les Cahiers d'adolescence de Supervielle offraient un intérêt capital jusque dans leurs faiblesses qui font ressortir, par contraste, la maîtrise acquise par le poète. Conscient déjà de la façon dont il se libère des premières influences, il prend une sorte de distance avec ses oeuvres de débutant dans les poèmes intitulés : En relisant mes vers des premières années, ou Mes vers d'antan, composé vers 1906 semble-t-il. Les thèmes de l'oeuvre peu à peu se dégagent de ces liasses de notes et d'essais. Le conteur, logicien du rêve, se manifeste dans des cahiers de la même époque : Contes joviaux et barbares, Les Créoles (Scènes et types hispano-américains). Selon la page ouverte, le visiteur déchiffrait des textes aussi cocasses que le Conte de la quadragénaire ou que Pendant l'escale de Rio Guanamiru voit ceci.

Trois vitrines montraient parallèlement l'oeuvre accomplie du poète, de l'homme de théâtre, et du romancier. Le travail inscrit à travers les ratures qui criblent les trois versions d'Oloron Sainte-Marie, ou les ébauches multiples du Survivant suffisaient à donner l'idée de quelles difficultés vaincues est faite l'aisance que nous aimons chez Supervielle. Autour de la salle, les éditions, depuis l'introuvable Brumes du Passé jusqu'au récent Escalier, formaient la chaîne de cet univers poétique.

Autour de l'image du patriarche, on avait dressé un tableau généalogique où les beaux visages de la vie se mêlaient aux ombres des morts. Des objets familiers, des tableaux préférés, de Maria Blanchard, de Borès, de Lhote, de Michaux, recréaient l'atmosphère dans laquelle se déplace Guanamiru. Des maquettes de Fernand Léger, de L. de Nobili, de Pignon illustraient son théâtre.

L'amitié était représentée par des lettres de Valéry, de Gide, de Rilke, qui furent parmi les premiers à reconnaître le ton particulier au génie. Des messages d'Eluard, de Max Jacob, de Saint John Perse, des manuscrits de Desnos, de Milosz nouaient d'étonnantes rencontres. L'espace lui-même, à Port Cros avec Arland, en Uruguay avec Michaux, dans le salon de Mme Tézenas avec Paulhan, contribuait à donner aux sentiments leur paysage.

Il eût été douloureux pour les admirateurs de Supervielle de voir cette évocation s'effacer complètement. Supervielle, par un geste d'une extrême générosité, n'a pas voulu que l'absence se refermât sur son passage à la Bibliothèque Doucet : il vient de déposer dans les collections de l'Université le précieux Carnet des fables d'enfance, les différentes versions autographes du Voleur d'enfants, les manuscrits du Survivant, de La Fable du Monde et du poème Départ, un exemplaire corrigé d'A la Nuit, les lettres d'Éluard, de Gide, de Max Jacob, de Rilke, de Rivière, de Saint John Perse, de Valéry.

Besançon (Doubs).

Les nouveaux aménagements de la Bibliothèque universitaire de Besançon ont été inaugurés, en même temps que ceux de la Faculté des lettres le 29 janvier par M. le Recteur Ponteil en présence de M. le Président Edgar Faure, de M. Donzelot, directeur général de l'Équipement scolaire, universitaire et sportif, de M. Bayen, adjoint au directeur général de l'Enseignement supérieur et de nombreuses personnalités universitaires. M. Julien Cain, directeur général des Bibliothèques était représenté à cette cérémonie par M. l'Inspecteur général André Masson.

Grâce au transfert de la Faculté des sciences et à la surélévation de la toiture, la Bibliothèque universitaire dispose aujourd'hui d'une vaste salle de lecture et de quatorze kilomètres de rayonnages dans les magasins; son installation, qui naguère était des plus médiocres, peut être citée en exemple, notamment pour la présentation des périodiques et le bureau de prêt. On le doit à une étroite liaison entre le bibliothécaire de l'Université, M. Mironneau, M. Jean Bleton, conservateur au Service technique de la Direction des bibliothèques, et l'architecte, M. Tournier. Les discours d'inauguration ont également rappelé le rôle initial de M. le Recteur Doucet et de M. Piquard, aujourd'hui conservateur en chef chargé de l'administration des bibliothèques universitaires de Paris.

Caen (Calvados).

Depuis sa création en 1937 par M. Julien Cain et M. Daragnès, le Comité national du livre illustré français a organisé en province de nombreuses expositions du livre moderne. L'animateur de ces expositions, qui les présente lui-même au public, et les accompagne d'une conférence sur l'art du livre, a été, au cours de ces dernières années, M. Jacques Guignard, chef du service de la Réserve à la Bibliothèque nationale. La dernière en date de ces manifestations, préparée avec le concours de Mlle Dupasquier, conservateur de la Bibliothèque universitaire de Caen, a été inaugurée le 23 janvier par M. le Recteur Daure, et M. l'Inspecteur général Masson, représentant M. Julien Cain, directeur général des Bibliothèques, en présence de nombreuses personnalités normandes et au milieu d'une grande affluence de professeurs et d'étudiants.

Rennes (Ille-et-Vilaine).

En 1955, la Bibliothèque universitaire de Rennes avait abandonné la moitié de ses locaux pour permettre de réaliser plus rationnellement un plan d'extension que l'accroissement de son public et de son fonds de livres rendait particulièrement nécessaire.

Après cette période de repli et de difficultés matérielles, elle a connu en 1958 celle de l'installation dans une partie des locaux prévus par le plan. Les magasins de livres constituent un bloc très unifié, comportant d'excellentes liaisons verticales par monte-livres et monte-charge. Leur métrage linéaire (24 km) de rayonnages métalliques est réparti sur huit niveaux de hauteur normalisée (2,10 m). Tenant compte des accroissements à prévoir pendant les prochaines années, on a classé les séries de livres sur six de ces niveaux, en service depuis le 30 juin 1958.

Plusieurs mois après cette installation des magasins, l'ancienne salle de lecture a pu être, à son tour, très heureusement remplacée par de nouvelles salles. Comme l'ensemble de nos bâtiments, elle ne correspondait plus aux besoins actuels, puisqu'elle offrait seulement 130 places aux 6.000 étudiants rennais. En outre, elle était également utilisée par la Bibliothèque municipale. Dans le cadre du plan d'extension, cet établissement reste voisin du nôtre et lui est toujours associé par des liens assez étroits, mais son fonctionnement est désormais autonome. Chacune des deux bibliothèques pourra donc se développer suivant ses besoins propres, qui se sont accrus dans des proportions importantes.

C'est le 5 janvier 1959 que la Bibliothèque universitaire a ouvert au public deux salles de lecture nouvelles qui forment une équerre, et auxquelles on accède par la cour d'honneur de la Faculté des lettres. Le mobilier de chêne clair, aux lignes très étudiées, est mis en valeur par un éclairage général qui rend inutile l'installation de lampes individuelles. Chaque lecteur dispose d'une place très suffisante (o,92 m x o,69 m). Grâce à de nombreux usuels, le nombre des demandes de communication sur place a été réduit. Les allées et venues sont rendues plus silencieuses par la présence d'un sol caoutchouté. L'ensemble donne depuis quelques semaines à nos lecteurs des conditions de travail confortables.

Une seconde tranche de travaux est maintenant entreprise dans les locaux qui viennent d'être abandonnés aux architectes. Dans un délai approximatif de deux ans, on peut espérer mettre en service de nouvelles salles de consultation, d'autant plus utiles que les 168 places offertes dès à présent aux lecteurs sont encore très insuffisantes. Une salle de professeurs et une salle des catalogues sont également prévues. Dans l'attente de ces locaux complémentaires, les professeurs ont à leur disposition un lieu de travail modeste, situé à proximité immédiate des magasins de livres. En outre, un local distinct des lieux de consultation a été aménagé en salle des catalogues provisoire pour faciliter les recherches.

Bibliothèques municipales.

Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Le 10 janvier 1959, une nouvelle bibliothèque annexe de prêt a été inaugurée par M. Pinchard, sénateur-maire de Nancy. Celle-ci, située à l'ouest de la ville, dans un cadre aéré et, l'été, verdoyant, à proximité de l'école du Placieux, s'ajoute aux deux autres annexes sises au sud et à l'est de Nancy. Dans la première semaine qui a suivi l'ouverture, on a enregistré 119 inscriptions nouvelles de lecteurs, sans compter les lecteurs qui se sont fait transférer d'une autre bibliothèque de prêt.

Bibliothèques centrales de prêt.

Loir-et-Cher.

La Bibliothèque centrale de prêt de Loir-et-Cher a édité un Almanach des amis du bibliobus pour l'année 1959.

Bas-Rhin.

La Bibliothèque centrale de prêt du Bas-Rhin vient de faire paraître le catalogue des livres d'art, de sport et de littérature qu'elle possède. Il embrasse les classes 700 et 800 de la classification décimale.

Lecture publique.

Aube.

L'Association des amis des disques, qui a été créée dès 1956 par M. Morlot, instituteur responsable du bibliobus de l'Aube, sous les auspices de l'Association du bibliobus, est un groupe autonome qui rassemble des instituteurs intéressés par l'iniation musicale de leurs élèves. Si les crédits de la loi Barangé avaient.favorisé l'achat d'électrophones dans les classes, le prix élevé des disques ne permettait pas la constitution de discothèques.

Aussi la création d'une discothèque départementale apparaissait-elle comme un moyen efficace de multiplier à la fois pour les maîtres et les élèves les occasions d'entendre de la bonne musique grâce au prêt des disques. Sont exclus les chants propres à être appris par les élèves et les courtes pièces musicales de tous genres devant servir à l'entraînement à la danse, d'abord parce que les instituteurs possèdent de tels disques ou peuvent se les procurer pour leur école ou pour leur coopérative ou amicale et qu'ensuite ces disques seraient promis à une usure beaucoup trop rapide. Il est en effet précisé que les disques appartenant à l'Association sont destinés à une écoute limitée.

La cotisation annuelle est fixée à 2.000 francs par école pour une ou deux classes utilisant les disques, à 4.000 francs par école pour trois ou quatre classes.

Les disques sont prêtés par pochette indissociable que les instituteurs choisissent sur catalogue. Les pochettes contiennent un ou deux grands disques (17 ou 21 cm) en 45 ou 33 tours. Le prêt peut s'effectuer soit sur place, au siège de l'Association du bibliobus, soit par envoi par poste en franchise.

Si quelques disques peuvent être considérés comme « difficiles », de nombreux microsillons sont à la portée de toutes les classes. Signalons au hasard : Les Quatre saisons de Vivaldi, Boléro de Ravel, La Danse macabre et le Carnaval des animaux de Saint-Saëns, etc...

La statistique des livres prêtés s'établit comme suit (voir tableau).

Chaque année, l'Association consacre une journée à la formation des éducateurs avec des auditions commentées et une causerie musicale. Ces réunions d'information, placées sous la direction d'un instructeur national de musique et qui sont suivies par de nombreux éducateurs, leur fournissent des indications sur l'initiation musicale, les modes de présentation d'une oeuvre ou d'un musicien.

Il est à noter que la constitution des « Amis des disques » a favorisé le prêt d'ouvrages d'initiation musicale, d'ouvrages pédagogiques sur la musique. Les Vies romancées connaissent une vogue particulière. Ce succès a déterminé les responsables du bibliobus à publier un catalogue des ouvrages sur la musique qui a été distribué dans les dépôts.

Illustration
Tableau