Fonctionnement du Service d'attribution des bons Unesco pendant l'année 1955

En 1955, comme en 1954, le système des bons Unesco a subi peu de modifications dans son organisation générale. Il y a lieu toutefois de signaler son extension à quelques pays (Uruguay, Danemark) et la création de postes de remboursement dans un grand nombre de pays (Allemagne, Autriche, Cuba, Égypte, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Liban, Pays-Bas, Uruguay).

En ce qui concerne l'activité du service d'attribution français on a enregistré un total de 147.616$, répartis en 1.775 attributions. Ce dernier chiffre présente par rapport aux années précédentes une augmentation sensible (en 1954 : 1.497 attributions) alors que le montant des bons vendus en 1955 ne dépasse guère celui des bons vendus en 1954 (146.173$). L'évolution du service observée depuis plusieurs années s'accentue : accroissement du nombre des demandes portant sur de petites sommes, réduction du nombre des attributions de grosses sommes.

On a noté une diminution des sommes attribuées aux bibliothèques relevant de la Direction des bibliothèques de France; cette diminution peut être attribuée à certaines difficultés de paiement consécutives à l'application de la Circulaire 1390 de la Comptabilité publique, parue en juin 1954 1; les bibliothèques relevant directement du budget général de l'Education nationale (Bibliothèque de l'École nationale des langues orientales vivantes, de l'Institut de France, Bibliothèque Mazarine, Service technique de la Direction des bibliothèques de France) se voient même actuellement privées de l'emploi des bons Unesco, tandis que les établissements auxquels s'applique la circulaire 1390, Bibliothèque nationale, bibliothèques relevant du Muséum national d'histoire naturelle, bibliothèques universitaires, bibliothèques municipales, continuent à pouvoir employer les bons Unesco mais sont tenues de suivre une procédure moins simple que la procédure antérieurement en vigueur. Il va sans dire que la Direction des bibliothèques s'est préoccupée de la situation et a entrepris de longues négociations avec le Ministère des Finances : elle se propose naturellement d'avertir les bibliothèques dès que ses démarches auront obtenu un résultat.

Par ailleurs il est à noter que les demandes des autres institutions publiques - notamment des instituts d'université et des laboratoires du C. N. R. S. - sont en augmentation sensible, ainsi que celles des sociétés et entreprises à caractère commercial et industriel, des autres administrations privées et des particuliers.

Comme les années précédentes les bons Unesco ont été attribués en majorité pour l'importation de livres et de revues, mais aussi pour l'achat d'autres documents de nature variée : planches murales d'enseignement, abonnements à des cours par correspondance, matériel pour tests, etc... La proportion des sommes attribuées pour des disques et des estampes reste faible. Les bons ne sont délivrés que pour l'achat de documents ayant une valeur culturelle indiscutable et n'entrant pas en concurrence avec la production française.

Le système des bons Unesco a permis en 1955 des achats dans 23 pays. Bien qu'on ait enregistré une légère diminution du montant des bons envoyés aux U. S. A. et en Angleterre ces pays s'inscrivent encore pour un peu plus de 50 % et de 20 % du total des sommes attribuées depuis 1948; l'Allemagne vient ensuite pour 8 % environ et la Suisse pour 5 %.

Il est certain que les bons Unesco répondent encore à un besoin. Du reste, si les 7.416 attributions faites de 1948 à la fin de 1955 se répartissent entre 2.100 demandeurs, le Service d'attribution compte encore 30 nouveaux clients en moyenne par mois. Il apparaît donc que la clientèle du service d'une part est assez stable, d'autre part qu'elle ne cesse de s'accroître sans qu'une campagne de publicité ait été faite. On peut dire que les avantages manifestement reconnus du système des bons Unesco subsistent : augmentation des possibilités d'importations des pays adhérents et, pour chaque usager, économie réalisée par l'achat direct au fournisseur étranger.

  1. (retour)↑  Cf. B. Inf. Dir. Bibl. France. 4e année, n° 2, février 1955, p. 55.