Une nouvelle BU sur le site Paris-Rive gauche

Juliette Doury-Bonnet

Dans le cadre de la Fête de la science, le président de l’université Paris VII-Denis Diderot, Benoît Eurin, et la directrice du Service commun de la documentation (SCD), Arlette Pailley-Katz, ont présenté le projet de nouvelle bibliothèque universitaire (BU) sur la ZAC (zone d’aménagement concerté) Paris-Rive gauche, lors d’une conférence illustrée d’un court film, le 15 octobre 2002.

Benoît Eurin a tout d’abord esquissé le contexte : une université pluridisciplinaire (sciences exactes, lettres et sciences humaines, médecine et odontologie) forte de 27 000 étudiants, dont 27 % en troisième cycle, actuellement hébergée sur le campus de Jussieu, un déménagement prévu en 2005 dans le 13e arrondissement, au cœur d’un nouveau quartier. Le site Paris-Rive gauche, anciennement industriel, ferroviaire et portuaire, offre un espace de 150 000 m2 (dont 80 000 m2 pour la première tranche), à quelques centaines de mètres de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Parmi les bâtiments industriels préservés, les Grands Moulins de Paris, construits en 1920, seront réhabilités pour accueillir une bibliothèque de 1 800 places dont 900 informatisées.

La bibliothèque universitaire s’inscrit au cœur du projet de la nouvelle université. Arlette Pailley-Katz a insisté sur cet aspect symbolique. Il s’agit de combler un fort déficit documentaire : une BU de 670 m2 pour 11 000 étudiants de lettres et sciences humaines, déjà stigmatisée dans le rapport Miquel de 1989. Le plan U3M, qui fait porter l’effort sur Paris et l’Île-de-France pour mettre à niveau les bâtiments, a constitué une conjoncture favorable : la bibliothèque de Paris-Rive gauche est l’une des trois grandes bibliothèques programmées.

Catherine Tresson, chef de projet, a affirmé le rôle fédérateur de la BU au sein de l’université. La bibliothèque aura une vocation pluridisciplinaire qui sera matérialisée dans l’organisation spatiale et dans les collections. L’interpénétration des disciplines sera représentée dans certaines zones : le pôle Sciences de la ville regroupera, par exemple, des fonds d’architecture, urbanisme, géographie et sociologie urbaine. Ce décloisonnement est central dans le projet de l’université. Une synergie sera recherchée entre les enseignants-chercheurs et la BU.

Il s’agira de renforcer l’enseignement en mettant la pratique documentaire au cœur de la pratique pédagogique : la formation des usagers sera prioritaire. Sur les 12 000 m2 de la BU, 9 000 m2 seront publics, sur quatre plateaux. Une concertation avec les utilisateurs est envisagée pour l’équipement des espaces. Différents types de places doivent répondre à tous les besoins : salles de formation, salles de travail en groupe, carrels, tables filantes, etc., afin que l’usager s’approprie l’espace. Les enseignants-chercheurs ne sont pas oubliés, puisque des places isolées et tranquilles seront aménagées, par exemple dans l’espace périodiques.

La BU accueillera les étudiants de l’université, bien sûr, mais aussi ceux d’Île-de-France, ainsi que le public du quartier qui pourra consulter, même s’il n’a pas accès à l’ensemble des services. Trois cent mille documents seront en accès libre.

Catherine Tresson a insisté sur l’importance des services offerts. Des horaires d’ouverture de 70 heures par semaine (l’accès à la BU étant possible par le quai) sont visés. Le prêt et le PEB (prêt entre bibliothèques) seront complétés par une assistance très large sur les services de référence, surtout en direction des enseignants et chercheurs, la recherche faisant la force de Paris VII. L’accent sera mis sur l’aide à l’utilisation des technologies de l’information.

Janie Philipps, responsable de la politique d’acquisition, a défini les objectifs de la nouvelle BU : répondre aux besoins documentaires de Paris VII (même si elle accueille d’autres publics), niveau enseignement et recherche pour les lettres et les sciences humaines, niveau enseignement pour les sciences. Une collection de référence de 11 000 ouvrages pour l’ensemble des disciplines sera à la disposition des lecteurs. Le libre accès sera favorisé. Un effort particulier sera fait sur l’offre électronique et audiovisuelle.

Des questions venant de l’assistance ont permis de préciser quelques points : les « effectifs programmés » sont « de l’ordre de » 80 personnes (33 actuellement) ; la proximité de la BnF impliquera une coopération au niveau des collections (une convention permettra un accès des enseignants-chercheurs).