Bollettino AIB

rivista italiana di biblioteconomia e scienze dell'informazione

par Élisabeth Koch
Roma : Associazione italiana biblioteche, année 1999. – Trimestriel. - ISSN 1121-1490. - Abt annuel : L 140 000 / 68 euro – Le n° : L 30 000 / 15,49 euro

La revue italienne Bollettino AIB : rivista di biblioteconomia e scienze dell’informazione est l’organe d’information de l’Association des bibliothèques italiennes. Si on devait la comparer à une revue professionnelle française, elle serait à rapprocher du BBF.

D’un format plus petit que ce dernier, le Bollettino AIB affiche une élégante sobriété. Aucune illustration n’agrémente les articles écrits en pleine page.

Chaque numéro se divise en trois parties qui se partagent l’espace de la façon suivante : 50 % de la publication sont occupés par les articles de fond. L’autre moitié est consacrée à parts égales aux recensions et à la littérature professionnelle. Par ailleurs, il semble que l’éditorial ne soit pas une pratique régulière, sauf en cas de retard de publication.

Articles de fond

Les articles de fond, tous suivis d’un résumé en anglais, ne sont pas regroupés autour d’une thématique clairement affichée comme c’est le cas pour le BBF ; mais leur enchaînement peut former un véritable dossier. Reflet des préoccupations de la profession, les sujets traités ne sont pas différents de ceux que l’on trouve dans les revues professionnelles françaises. Les bibliothécaires italiens sont eux aussi confrontés aux problèmes de gestion des documents électroniques ; ils doivent eux aussi se soucier des questions de management des bibliothèques et de la gestion du changement 1. À côté de ces articles de réflexion et d’étude, on trouve des comptes rendus d’expériences concrètes et des présentations de bibliothèques 2. Par ailleurs, au moins un article par fascicule fait le point sur la situation d’une bibliothèque étrangère, voire sur la situation des bibliothèques dans un pays donné 3.

La deuxième partie, consacrée à ce qu’on peut appeler « Les nouveautés », est constituée par un ensemble de recensions d’ouvrages sur les métiers des bibliothèques, de la documentation et des archives. Ces ouvrages reçus au comité de rédaction font l’objet d’analyses et de critiques très approfondies 4.

La troisième partie, intitulée « Littérature professionnelle italienne », signale sans les commenter les publications d’auteurs italiens, éditées en Italie et écrites en italien, mais aussi des publications d’auteurs italiens écrites dans d’autres langues et celles d’auteurs étrangers sur l’Italie. Il s’agit, en fait, d’un dépouillement systématique d’un certain nombre de monographies, d’actes de colloques, et surtout de revues professionnelles italiennes telles que Accademie e biblioteche d’Italia, AIB Notizie, La Bibliofilia, Il Bibliotecario, Bollettino d’informazione ABEI, Bollettino dell’Istituto centrale per la patologia del libro, Nuovi annali della scuola speciale per archivisti e bibliotecari, etc. Alors que les ouvrages analysés dans la deuxième partie ne sont absolument pas classés, les articles et ouvrages signalés dans cette troisième partie le sont sous une vingtaine de rubriques couvrant la bibliothéconomie, la recherche documentaire, le catalogage, les bâtiments, les publics, etc. sans oublier la lecture, l’édition et l’histoire du livre.

Deux des fascicules de l’année 1999 ont particulièrement retenu mon attention. Dans un article du n° 1/2, est longuement étudiée l’évolution de la revue depuis sa création en 1961 5. Les auteurs commencent leur analyse par un examen de l’évolution physique du bulletin par le rappel des différentes démarches pour le choix du design de la couverture, le choix des polices de caractères et la mise en pages des textes. Elles font également le point sur l’augmentation progressive du nombre de pages ; de 50 en 1961, la moyenne par fascicule est d’environ 130 en 1999. Elles établissent des statistiques précises quant à l’augmentation du nombre de recensions (99 en 1961, 320 en 1997), au nombre de fascicules parus sous forme de monographie, au nombre de contributions et aux types de sujets traités. Ces éléments permettent ainsi d’évaluer le rôle joué par le bulletin pour le développement des bibliothèques italiennes et pour la formation et l’information des bibliothécaires.

Le n° 4 de cette même année édite les actes d’un colloque consacré à Virginia Carini Dainotti, qui s’est déroulé à Udine les 8 et 9 novembre 1999 6. Directrice de la bibliothèque d’État de Crémone entre 1936 et 1942, Virginia Carini Dainotti a largement contribué à l’organisation et au développement des bibliothèques publiques en Italie après la guerre. Son ouvrage, La biblioteca pubblica istituto della democrazia, publié en 1964 est, pourrait-on dire, « le manuel » du bibliothécaire de lecture publique. En publiant les actes du colloque d’Udine, le Bollettino AIB lui rend hommage et accomplit pleinement la mission de formation et d’information de l’AIB.

Une revue pour le XXIe siècle

En confiant en 1985 au mensuel AIB Notizie le rôle de « porte-parole » de la vie de l’Association, la rédaction a pu faire du Bollettino AIB un véritable instrument de recherche et d’analyse, donc une publication scientifique. Comme le suggère l’un des auteurs de l’article (cf. note 5), cette étude est un véritable bulletin de santé pour l’entrée dans le XXIe siècle, même s’il reste encore beaucoup à faire pour rendre la revue plus facilement utilisable. Ainsi les tables des auteurs et des sujets n’existent pour le moment que depuis 1992. Elles sont consultables sur le site web de l’Association 7. Si le cœur vous en dit, allez faire un petit tour sur ce site. L’italien, après tout, n’est pas bien loin du français ; on le comprend assez facilement si on a quelques notions de latin.

  1. (retour)↑  Dans un article paru dans le n° 3 de 1999, « Conservazione di risorse digitali : quali sfide ? », Gloria Cirocchi, bibliothécaire à la Chambre des députés à Rome, pose la question de la conservation des ressources électroniques en termes de défi pour les bibliothèques.
  2. (retour)↑  Le changement et le management des bibliothèques universitaires est largement analysé dans un article de Renato Tamburini, du Service des bibliothèques de l’université de Pise, « Sistemi bibliotecari di ateneo tra razionalizzazione e autonomia : il caso dell’università di Pisa ».
  3. (retour)↑  Cf. les articles de Rasa Jakutaviciuté, « La situazione delle biblioteche in Lituania dopo l’indipendenza », 1999, n° 1 / 2, et de Frederick J. Friend, « Forme di cooperazione in Gran Bretagna per l’acquisto di pubblicazioni elettroniche », 1999, n° 3.
  4. (retour)↑  Les auteurs de ces articles sont majoritairement des bibliothécaires, mais on trouve aussi des archivistes et des universitaires. Les bibliothécaires et les archivistes analysent souvent les ouvrages techniques, les universitaires les livres traitant de l’histoire de l’édition ou de l’imprimerie.
  5. (retour)↑  Vilma Alberani, Paola De Castro, Elisabetta Poltronieri, « Il “Bollettino” dell’Associazione italiana biblioteche dal 1961 al 1997 : uno strumento di informazione, di formazione e di cooperazione », 1999, n° 1 / 2.
  6. (retour)↑  Il s’agit de cinq articles signés par Alberto Petrucciani, Simonetta Buttò, Attilio Mauro Caproni, Mauro Guerrini et Giorgio De Gregori.
  7. (retour)↑  Vilma Alberani, Paola De Castro, Elisabetta Poltronieri, « Il “Bollettino” dell’Associazione italiana biblioteche dal 1961 al 1997 : uno strumento di informazione, di formazione e di cooperazione », 1999, n° 1 / 2.
  8. (retour)↑  http://www.aib.it