L'opération villes-lecture

En région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Daniel Constantin

A l'initiative conjointe de la préfecture de Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et des services déconcentrés de l'État, l'opération « Ville-lecture », lancée en 1991, a permis de dynamiser des quartiers et des communes et de renforcer des réseaux dans la lutte contre l'illettrisme. L'expérience de Carros dans les Alpes-Maritimes, illustre bien la réussite de cette démarche, avec ses difficultés, ses limites et ses perspectives.

Under the joint initiative of the Préfecture de Région Provence-Alpes-Côte d'Azur and the decentralized services of the State, the « Reading Town » operation, begun in 1991, has helped energize neighbourhoods and communities and reinforce networks in the struggle against illiteracy. The experience of Carros, in the Alpes-Maritimes region, illustrates the success of this process, as well as its difficulties, limits and perspectives.

Auf die gemeinsame Initiative der Präfektur der Region Provence-Alpes-Côte d'Azur und die Abteilungen für die Dezentralisierung des Staates hin hat die 1991 durchgefuhrte Operation « Ville-lecture » es ermöglicht, ganze Stadtviertel und Gemeinden zu aktivieren und Gruppierungen fur den Kampf gegen das Analphabetentum zu stärken. Die Erfahrungen aus Carros im Département Alpes-Maritimes demonstrieren gut den Erfolg des Unternehmens mit seinen Schwierigkeiten, seinen Grenzen und Perspektiven.

La nécessité d’intensifier la lutte contre l’illettrisme a conduit la préfecture de Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) à coordonner un ensemble d’initiatives avec l’appui de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), la Direction régionale et départementale des Bouches-du-Rhône de la jeunesse et des sports, l’Éducation nationale, la Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, le Fonds d’action sociale, et la Direction régionale des services pénitentiaires pour les services les plus impliqués. Cette volonté de promouvoir des actions communes s’est construite autour de deux initiatives conjointes :

– le lancement en 1990 d’une grande enquête régionale sur la lecture afin d’établir un état des lieux du développement de la lecture ;

– l’organisation des Assises régionales sur l’illettrisme. A l’occasion de ces Assises, l’idée d’un appel à projets pour des « Villes-Lecture » a été discutée. Le premier appel à projets, lancé en 1991, s’est prolongé en 1992 et 1993. Au titre de ces trois palmarès, neuf villes ont été proclamées « Villes-Lecture » par un jury national 1 sur la cohérence de leur projet et leur originalité en faveur du développement de la lecture et de la lutte contre l’illettrisme.

Il s’agit des villes d’Avignon, La Garde, Aubagne, la ville nouvelle de Fos, Carros, Gardanne, Port-de-Bouc, Berre-l’Étang et Grasse. L’objectif était de susciter une dynamique, mais aussi de valoriser et renforcer des initiatives existantes. L’État s’engageait à soutenir les projets retenus à hauteur de 50 % du coût total sur des actions de formation, d’animation, d’étude et de recherche. A ce jour, plus de deux millions et demi de francs ont été versés aux villes au titre du Fonds social urbain, par la préfecture de Région. Le ministère de la Culture a toujours soutenu ce projet en permettant le financement du suivi de la mission.

Un premier bilan, au sein des villes, permet déjà de dégager certains éléments positifs. Les villes élues ont rédigé et signé, ensemble, une charte des « Villes-Lecture » 2 les engageant dans une démarche dynamique de lutte contre l’illettrisme et de développement de la lecture sur leur commune ; la majorité des neuf « Villes- Lecture » ont mis en place une commission extra-municipale ou un comité de pilotage où siègent des élus ainsi que des partenaires associatifs et professionnels.

Par la volonté de travail en partenariat, le réseau de la lecture sur la ville s’est trouvé renforcé ; huit d’entre elles ont recruté ou détaché un coordonnateur pour le développement de la lecture dans la ville ; sur les neuf communes, une seule (La Garde) a souhaité interrompre la démarche. Elle n’arrivait plus à répondre aux objectifs qui la liaient à l’opération ; toutes ont mis en place des actions, dans les quartiers les plus défavorisés, afin de lutter contre les inégalités sociales, économiques et culturelles par le développement de la capacité à lire et ainsi à comprendre le monde qui nous entoure. La démarche des « Villes-Lecture » a donc permis de dynamiser des quartiers et des communes, et de renforcer des réseaux, socles d’une action durable, qui commencent à revêtir une certaine solidité.

Mais tout n’est pas résolu pour autant : d’abord parce qu’il n’est pas facile de travailler ensemble, car cela bouscule des habitudes et les pouvoirs de chacun ; ensuite, parce que l’on sait mieux agir, en termes de prévention de l’illettrisme, auprès des jeunes, avec l’école et les associations, alors que l’on a plus de mal à toucher les adultes en difficulté.

Des liaisons restent encore à explorer avec des mesures très spécifiques de lutte contre l’illettrisme qui relèvent de la formation professionnelle ; et puis, le problème de l’évaluation n’est pas simple. Comment mesurer l’impact des actions et repérer les gens devenus acteurs dans la cité ? Nous travaillons dans ce sens, mais tout reste à faire et à inventer. A ce propos, nous avons entrepris une évaluation permanente, sous forme de journées de travail à thèmes avec les coordonnateurs et le comité régional, au cours desquelles nous essayons d’analyser les points de blocage, tout en tentant de les résoudre. Enfin, pour poursuivre l’action régionale des « Villes-Lecture » et pour étendre ce mouvement à l’espace rural et de montagne, une enquête a été faite sur une sélection de petites communes de la région.

Nous amorçons actuellement une démarche semblable pour des villages-lecture. Cette opération, d’initiative régionale, a suscité un grand intérêt au niveau national. De nombreuses régions, communes et administrations centrales ont souhaité recevoir des informations, afin de développer ailleurs cette expérience. Dans un avenir immédiat, la relance, par le président de la République, de la lutte contre l’illettrisme, au travers de l’action de nombreux ministères, encourage à réactiver la dynamique du réseau des « Villes-Lecture » en direction des villes, notamment celles relevant de la politique de la ville.

L’expérience d’une ville-lecture

La candidature de Carros (12 000 habitants), dans le cadre de l’opération « Villes-Lecture » lancée par la préfecture de Région PACA, correspondait à un désir des bibliothécaires d’extérioriser le livre. L’intention était, bien entendu, de développer les activités existantes, mais elle s’exprimait surtout en raison d’un constat : l’impact de la bibliothèque municipale – pourtant située dans les quartiers HLM de la ville – trouvait malgré tout ses limites auprès des publics en rupture sociale et culturelle.

Faire de Carros une « Ville-Lecture », c’était donc envisager d’établir des passerelles entre la bibliothèque et les quartiers, réunir les compétences, les idées et les expériences de différents partenaires, mettre à niveau les équipements concernés et de façon générale, rendre le livre accessible au plus grand nombre. Autrement dit : le rendre contagieux. Autant d’objectifs pour lesquels la commune a été élue « Ville-Lecture » en juin 1992. En l’occurrence, cette première année a constitué une période de « rodage » qui a surtout permis de mesurer l’ampleur et l’exigence du projet. La lutte contre l’illettrisme est ainsi apparue comme une entreprise ne pouvant s’envisager qu’à long terme avec, de surcroît, un champ d’action extrêmement large et à la fois spécifique, de par ses publics, par la nature des besoins et des réponses à apporter. Cette prise de conscience s’est traduite progressivement par une évolution des moyens et des objectifs.

Une question d’exigence…

Il nous semble important de souligner ici deux notions essentielles auxquelles nous tentons aujourd’hui de donner un sens, à différents niveaux, à travers nos initiatives à Carros. La notion de médiation tout d’abord, qui renvoie à celle de passage et donc aux termes de liens, de passerelles ; liens, bien sûr, au sens de communication et d’échange entre les partenaires, entre les publics, dans un cadre interethnique et intergénérations ; liens pédagogiques aussi. Mais, située entre les besoins et les réponses à adapter, entre le tissu social et des populations en difficulté ou en situation d’exclusion, la médiation se pose surtout comme un facteur d’intégration. La deuxième notion à souligner, qui va forcément de pair avec la précédente, est celle de « globalité ». Elle met en exergue l’aspect transversal d’un projet tel que celui des « Villes-Lecture », par la pluralité des publics et la diversité des disciplines (culturelles, sociales, éducatives), et vient nous rappeler qu’à l’échelle de la ville comme à celle de l’individu, rien ne peut être séparé. En somme, c’est bien de cohérence qu’il s’agit. Et au-delà, de donner du sens.

Ainsi, ce sont les enjeux mêmes de la lecture qui s’inscrivent en toile de fond de toutes nos actions. L’accès au savoir et à la connaissance, comme à l’imaginaire, à la pensée, l’acquisition des capacités d’expression et de communication, là sont les véritables enjeux de la lecture. Que la finalité reconnue soit l’intégration scolaire, professionnelle, culturelle ou plus largement sociale, elle est sous-tendue par une question d’éthique qui vise par-delà la citoyenneté, à l’autonomie ou tout simplement, au bien-être. C’est du moins ce à quoi s’efforce aujourd’hui le projet « Ville-Lecture » de Carros.

Par rapport aux actions réalisées

On peut distinguer trois domaines d’action qui ont contribué de façon complémentaire à un projet global : l’animation, l’information et la formation.

L’animation

L’animation représente naturellement la plus grosse partie des temps d’intervention. L’évolution a surtout concerné le ciblage des publics avec un important développement des actions spécifiques de lutte contre l’illettrisme (notamment de remédiation) :

– cours de français pour adultes : une quarantaine de personnes par an, françaises ou étrangères, mères au foyer, etc. ;

– entraide scolaire : activités d’accompagnement scolaire en direction des enfants en difficulté principalement dans la lecture-écriture, du cours préparatoire à la troisième du collège. Cette action, créée en 1994, s’est progressivement développée, quantitativement et qualitativement, en concertation étroite avec les enseignants et de nombreux partenaires. Elle accueille aujourd’hui plus de 170 enfants de Carros ;

– mise en place d’un service d’écrivain public pour venir en aide aux personnes ne maîtrisant pas la langue française parlée, lue, écrite ;

– des ateliers culturels : ateliers d’écriture, classes-théâtre, ateliers bandes dessinées en collaboration avec des intervenants divers et différents services de la ville. Ces interventions ont également été organisées pour la plupart avec un souci de ciblage des publics, ce qui a impliqué une réflexion et une méthodologie propres à l’approche de ces publics ;

– les manifestations publiques telles que le festival de bande dessinée et autres spectacles (soirées, contes, etc.) ont été développées notamment en collaboration avec la bibliothèque ;

– les animations de dépôts de livres : lancées en 1997 et gérées par l’association Carros à Livres, sur deux axes : les structures de la petite enfance (protection maternelle et infantile, crèche) selon le principe de l’association Accès, et en direction des quartiers, selon le principe de « médiateurs du Livre » de ATD Quart Monde. Ces deux organismes interviennent en appui méthodologique à cette action qui a pour but d’établir des passerelles avec la bibliothèque.

L’information

De la simple diffusion de documents à la gestion d’un centre-ressources, en passant par l’organisation de réunions et de conférences, les temps d’intervention et le budget consacrés à ce domaine ont également été développés de façon importante.

Toutes les actions d’information ont été organisées pour servir d’appui – directement ou indirectement – aux actions d’animation sur le terrain, avec pour finalité : amener les différents partenaires que sont les parents, enseignants, éducateurs, animateurs, élus, à une « culture » commune de réflexion et de pratiques autour du livre et de la lutte contre l’illettrisme.

Fonds documentaire. Un fonds d’ouvrages et d’outils pédagogiques a été constitué sur les différents thèmes concernant le champ d’intervention de « Ville-Lecture », à destination de tous les acteurs de la commune, partenaires ou simples habitants. Il comprend en partie des ouvrages existants de la bibliothèque, auxquels s’est ajoutée une multitude de documents ayant fait l’objet d’un important travail de collectage et de gestion, des achats complémentaires, des revues sélectionnées, des productions locales (ateliers d’écriture, comptes rendus de conférences, etc.). Un catalogue a été élaboré dans un second temps pour recenser et présenter tous les ouvrages et documents inclus dans ce fonds. Ce catalogue, publié et réactualisé chaque année, a été distribué individuellement à tous les enseignants du primaire et du collège de Carros, aux éducateurs, animateurs, parents de l’Entraide scolaire, etc. ;

Parents-Relais. Des réunions, des ateliers sont régulièrement organisés à l’intention des parents, afin de les mobiliser et de les rendre acteurs d’un partenariat cohérent, aux côtés des animateurs et des enseignants ;

Conférences. Elles ont généralement pour but de provoquer une réflexion méthodique sur des thèmes précis, mais communs à plusieurs partenaires. Elles sont animées en collaboration avec divers intervenants, universitaires, chercheurs, psychologues, travailleurs sociaux, etc.

Réunions diverses. Quantitativement, les temps consacrés aux réunions par le coordonnateur et par les différents acteurs sont très importants. Il s’agit principalement de réunions de travail internes avec les partenaires : organisation, bilans, évaluation, propres à chaque action. Ces temps de réunion participent autant de la nécessité d’informer que d’un souci d’évaluation et de régulation constantes des actions.

Gestion d’un lieu-ressources. Outre la coordination et l’animation de certaines activités, les locaux du service « Ville-Lecture » (le CAJIP) ont également une fonction de lieu-ressources, en termes d’accueil, de documentation, de formation, mais aussi en termes d’organisation et de gestion. En effet, toutes ces actions d’information ne pourraient se faire sans une logistique adaptée : secrétariat administratif, recueil et traitement des données, conception et diffusion de supports d’information divers, d’outils pédagogiques, publicité, courrier. A ce titre, une personne a été récemment recrutée (et rémunérée) pour un temps complet spécifique à ce travail.

La formation

On peut retenir un principe essentiel qui a été développé dans ce domaine : la formation des acteurs a été généralement adaptée au plus près des pratiques locales, prenant en compte leurs spécificités, leurs contraintes propres, leurs évolutions. En d’autres termes, nous avons privilégié la demande auprès d’intervenants choisis pour leur capacité à proposer un appui méthodologique progressif, dans un esprit de suivi et de régulation des actions, plutôt que des offres préétablies sur calendrier de la grande majorité des organismes ressources.

Ainsi, les formations se sont déroulées pour la plupart sur site (à Carros) avec les mêmes intervenants, et de plus en plus souvent sur le mode de la co-animation. Elles se sont avérées beaucoup plus efficaces, au niveau du transfert par les acteurs sur le terrain, que les cours théoriques en salle proposés habituellement, surtout lorsqu’ils regroupent des publics d’horizons divers. Ce principe a été adopté notamment pour les actions d’accompagnement scolaire, de formation d’adultes, d’animations de dépôts de livres.

Néanmoins, d’autres types de formations ont été organisés sur des thèmes précis, sous forme de stages, modules courts, etc. On peut citer pour exemples, des formations à la conduite d’ateliers d’écriture, avec des écrivains, à la connaissance de l’édition petite enfance, avec la bibliothèque, à l’animation du conte, avec l’association Contes d’ici et d’ailleurs, à l’initiation informatique, avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), à la maîtrise d’outils pédagogiques divers (ELMO, Langagiciel, ARL…). Toutes ces formations ont concerné des publics divers : personnels municipaux, responsables associatifs, éducateurs, enseignants, parents, animateurs, etc.

Bilan et impact de l’action

Cinq ans après son lancement, et après une période de rodage certainement nécessaire, le projet « Ville-Lecture » s’est progressivement développé pour servir son principal objectif : la lutte contre l’illettrisme.

Aujourd’hui, ce domaine d’intervention est largement traité sur la commune, et bien qu’il soit difficile d’en tirer un bilan exhaustif, on peut globalement estimer qu’il a été mené avec une exigence de cohérence et de qualité. Son impact ne s’arrête probablement pas d’ailleurs à un bilan immédiat, on peut penser que l’expérience a contribué à instaurer un certain nombre de pratiques, des méthodologies de travail, une réflexion au niveau des différents acteurs sur un domaine moins méconnu, mieux cerné, bref qu’elle aura laissé des traces plus ou moins durables, bien qu’il reste d’importants besoins et encore de nombreux efforts à faire.

Toutefois, on peut mesurer l’impact de cette action aujourd’hui à travers plusieurs indicateurs : une évolution quantitative des temps d’intervention et du public servi par les différentes activités ; une évolution du budget, dû à un engagement accru de la ville et d’autres financeurs : de 250 000 F en 1992, il s’élève aujourd’hui à plus de 1 500 000 F ; un partenariat multiple et sans cesse croissant, et surtout, une reconnaissance partagée par les différents acteurs (élus, enseignants, travailleurs sociaux) pour l’intérêt du projet.

Ainsi, on peut s’accorder à dire que sur un certain nombre de points essentiels, l’impact sur la ville est positif. La mise en réseau se construit aux dépens du cloisonnement institutionnel, les élus adhèrent globalement aux objectifs, ce qui se traduit par des efforts financiers et logistiques conséquents : création d’un poste à temps complet pour la coordination, recrutement de personnels spécifiques pour la mise en œuvre des actions, etc.

D’autres points révèlent encore des insuffisances, un certain nombre d’orientations doivent être envisagées, notamment en direction du public de la tranche d’âge des 16-25 ans, qui est relativement peu touché par les actions dans leur ensemble, mais cette tendance ne s’observe pas exclusivement à Carros. Elle renvoie à une problématique beaucoup plus large. Enfin, à moyen terme, la construction de la future médiathèque constituera une nouvelle impulsion à cette volonté de promouvoir le livre pour tous. Sa mission, comme son architecture et ses aménagements intérieurs, sont étudiés d’ores et déjà en concertation avec le coordonnateur ainsi qu’avec les partenaires impliqués à travers les actions « Villes-Lecture ».

Juin 1998

  1. (retour)↑  Composition du jury : Jean Gattégno (ancien directeur du livre, qui fut en charge du développement du livre dans les pays de l’Est pour le Conseil de l’Europe), Geneviève Anthonioz-de Gaulle (présidente d’atd Quart Monde), Geneviève Patte (présidente de la Joie par les livres), Francine Best (inspecteur général de l’Éducation nationale, ancienne élue à la culture à Hérouville-Saint-Clair), Pierre Dumayet et Bernard Pingaud (écrivains et journalistes).
  2. (retour)↑  Contacts : Claire Castan, chargée de mission « Villes-Lecture », Direction régionale des affaires culturelles, 23 bd du Roi René, 13100 Aix-en-Provence, tél. 04 42 16 14 25 ; Josiane Gilbert, chargée de mission auprès du préfet de Région, Secrétariat général pour les affaires régionales, 25 rue Sylvabelle, 13006 Marseille, tél. 04 91 15 60 00.