Rapport annuel de l'inspection générale des bibliothèques

1993

par Geneviève Boisard
Paris : IGB, 1993. - 78 p. ; 30 cm.

Le rapport annuel de l'inspection générale pour l'année 1993 rend bien compte de l'évolution de cette institution, dont l'amenuisement progressif est généralement déploré dans la profession. Appartenant à un corps mis en extinction ,les inspecteurs généraux des bibliothèques, qui étaient 8 en 1988, sont passés à 6, puis 5, puis 4, puis 3 cette année. Comme il faut s'y attendre, le nombre de bibliothèques inspectées ou visitées ne peut que décroître : 138 inspections, plus 163 expertises en 1990 ; 25 inspections et 26 expertises en 1993. Les regrets à peine voilés exprimés dans le rapport annuel ne peuvent qu'être partagés.

Un bureau d'études

Parallèlement à cette diminution des moyens, l'inspection générale a vu ses missions évoluer pour se transformer en bureau d'études faites à la demande de l'administration.

Cela nous vaut un certain nombre de rapports, fort intéressants, qui mériteraient souvent une plus large diffusion. Le rapport 1993 mentionne les études sur l'Acaessibilité de la documentabon dans les bibliothèques scientifiques relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Yves Laissus), l'Etude sur le dépôt légal imprimeur (Denis Pallier), portant sur l'examen des circonscriptions des bibliothèques attributaires, l'organisation de la collecte et du traitement des documents arrivant par le dépôt légal imprimeur, l'Enquête sur la politique d'acquisition de quelques bibliothèques universitaires (Marc Chauveinc), qui a montré que l'augmentation de la subvention documentaire avait permis aux bibliothèques non seulement d'augmenter le nombre de leurs acquisitions d'ouvrages, mais aussi de rattraper en partie leur retard en matière d'aménagement et de locaux, l'étude sur La coopération internationale de la Bibliothèque nationale (Marc Chauveinc) portant sur les actions de la Bibliothèque nationale en matière de recherche, d'échanges de données bibliographiques et de fourniture de documents par prêt ou échange ; le rapport sur Elimination et conservation des ouvrages et périodiques (dans les bibliothèques des services du Premier ministre) : mise en œuvre et évaluation des recommandations proposées en 1990 (Denis Pallier) montre que, si tous les services, ayant peu de place ont mis en œuvre une politique d'élimination, celle-ci a rarement été formulée par écrit et qu'il n'y a pas eu de partage des responsabilités en matière de conservation ou de reproduction.

Les sections des bibliothèques universitaires

Le rapport se termine par une passionnante étude sur les sections des bibliothèques universitaires rédigée par Denis Pallier. L'histoire montre que le XIXe siècle avait créé des bibliothèques universitaires centralisées par la réunion des petites bibliothèques de faculté. L'unicité de la bibliothèque était la règle en province, avec des exceptions touchant les sciences ou la médecine. A Paris, les bibliothèques était celles des facultés, mais, spécialisées ou encyclopédiques, elles ne comportaient pas de sections. Au cours des années 1960, avec l'augmentation du nombre des étudiants et la création de nombreuses annexes délocalisées des universités, les sections apparaissent, correspondant à une discipline ou un groupe de disciplines.

Les instructions de 1962 consacrent cette nouvelle organisation. Cependant ces sections, dont la répartition ne correspond pas avec les nouvelles unités d'enseignement et de recherche (UER) créées par la loi de 1968, ne sont pas mentionnées dans le décret de 1970 et il faut attendre le décret de 1985 pour les voir apparaître et voir définir le rôle des chefs de section. La création des services communs essaie de combiner une unité de direction et de gestion avec une fédération qui structure la coopération entre bibliothèques intégrées et associées autour des sections.

Les inspections et les études ne sont pas les seules activités de l'inspection générale, dont les membres organisent ou participent aux jurys des concours de recrutement. Le rapport fait le bilan des nombreux concours de l'année 1993 et mentionne également les congrès nationaux ou internationaux auxquels les inspecteurs ont pu participer.

Le nombre et la qualité des services rendus, la nécessité d'une évaluation compétente et sympathique de la profession dans son ensemble, font souhaiter que l'inspection générale retrouve ses effectifs d'autrefois. Les bibliothèques ne peuvent qu'y gagner.