Bibliothèques

En enracinant la bibliothèque publique dans la commune, la loi du 8 pluviôse an XI (28 janvier 1803) sanctionne la naissance de cette nouvelle institution, mais rompt avec le projet révolutionnaire de départ.

Quels étaient les projets révolutionnaires en matière de bibliothèque publique ? Quelles ont été les politiques suivies au niveau local ? A travers les « cogitations » des cercles d'érudits et les instructions émanant des bureaux parisiens, à travers les correspondances échangées avec les collectivités locales et certains témoignages de bibliothécaires, les textes présentés ici essayent de retracer l'aventure qui a conduit, pendant une décennie, des dépôts littéraires aux bibliothèques municipales. Ils permettent surtout de mieux mesurer l'apport réel de la Révolution dans ce domaine.

L'idée de bibliothèques ouvertes au public n'est pas neuve en 1789. Une bonne cinquantaine de villes, Paris en tête, possèdent alors une ou plusieurs bibliothèques. La Révolution s'inspirera largement de ce mouvement, très important à partir de 1750, tout en y intégrant sa propre idéologie. Aux initiatives privées émanant de particuliers ou de communautés religieuses, qui réservent dans les faits l'usage de ces collections aux érudits, elle va substituer, au moins sur le papier, un réseau d'établissements publics ouverts au plus grand nombre. Cependant, en raison des pesanteurs locales, des atermoiements des organismes centraux, de l'inadéquation flagrante des collections et du manque de moyens, beaucoup semblent être restés à l'état de projet ou de dépôt informe, pour ne voir réellement le jour qu'au cours du XIXe siècle.

Illustration
Petite chronologie de l'Histoire des bibliothèques pendant la Révolution