Online vs. CD-ROM : the impact of CD-ROM databases upon a large online searching program »

par François Lapèlerie

Vicki Anders

Kathy M. Jackson

Online, 1988, 12,6, p. 24-32.

Cet article cherche à cerner l'influence du CD-ROM sur les recherches en ligne effectuées à la Sterling C. Evans library de l'Université de Texas A & M, College station, Texas. Cette bibliothèque offre, depuis 1986, un service d'interrogation de bases de données sur CD-ROM, en plus de l'interrogation en ligne effectuée, soit par un intermédiaire, depuis 1976, soit par l'usager lui-même, depuis 1983. L'enquête porte sur l'utilisation, durant 16 mois, de quatre bases de données accessibles à la fois en ligne et sur CD-ROM : ERIC, Dissertation abstracts, PsycLIT et Agricola, qui sont parmi les plus utilisées et dont la couverture est presque identique en ligne et sur CD-ROM.

Selon une première constatation, les interrogations en ligne baissent énormément : le temps de connexion en ligne de ces quatre bases est passé, en 16 mois, de 31 à 7,5 % du temps total d'interrogation. Le nombre d'utilisateurs suit la même tendance, mais de façon inégale selon les bases. Par exemple, pour PsycLlT, il passe d'environ 45 utilisateurs par mois, avant l'introduction du CD-ROM, à seulement une dizaine après. Pour Agricola, de 60 à 10 environ. A noter, particulièrement, que les utilisateurs de CD-ROM se recrutent majoritairement parmi les habitués de BRS/After dark et de Knowledge index (services destinés à l'utilisateur final). En revanche, les personnes qui avaient recours à un intermédiaire restent fidèles à cet usage.

Quelles sont les pratiques des différentes catégories d'utilisateurs ? L'enquête, très minutieuse, apporte des réponses très intéressantes et étonnantes. Pour trois bases (Agricola, Dissertation abstracts, PsycLIT) est détaillée l'utilisation faite par quatre catégories d'utilisateurs (étudiants de doctorat, enseignants-chercheurs, étudiants de 1er et 2e cycle, et autres personnes) : recherches en ligne par un intermédiaire, recherche en ligne par l'usager lui-même, recherche sur CD-ROM. Si les enseignants-chercheurs sont les plus gros utilisateurs de recherches en ligne effectuées par un intermédiaire (51,7 %, 43 % et 46 % des utilisateurs des trois bases), ils ne pratiquent absolument pas, ou très peu, selon les bases, les deux autres types de recherche.

Les explications sont diverses : manque de temps pour ce type de recherche, qui nécessite une formation; refus de faire la queue, conservatisme, pas de problème d'argent... Les étudiants de doctorat, en revanche, sont les premiers consommateurs du système d'interrogation par utilisateur final : 52,9 %, 68,4 % et 46,8 % des utilisateurs des trois bases. Les étudiants des deux premiers cycles, s'ils n'utilisent pas les services d'un intermédiaire (par manque d'argent), sont, en revanche, les utilisateurs les plus importants du CD-ROM : 38% d'Agricola; 26,3 % de Dissertation abstracts et 63,6 % de PsycLIT. Les étudiants de doctorat sont les seconds utilisateurs du CD-ROM : respectivement 48,9 % d'Agricola ; 56,3 % de Dissertation abstracts et 32,5 % de PsycLIT. Résultats qui ne manqueront pas de surprendre.

La bibliothèque qui subventionnait un certain nombre de recherches, soit intégralement soit en partie, s'achemine vers un nouveau financement, à présent que les CD-ROM sont disponibles : elle ne prendra plus en charge financièrement l'interrogation en ligne d'une base dont elle a le CD-ROM, mais seulement la mise à jour en ligne de l'interrogation sur CD-ROM. Les limites actuelles du CD-ROM (un seul utilisateur par poste, des fichiers limités, des temps de réponse lents) font que ce système n'est pas la réponse unique au problème de l'information scientifique. Les auteurs pensent qu'un système hybride est encore nécessaire, qui devra ajouter aux trois possibilités décrites l'interrogation de base, chargée sur leur propre centre de calcul.