The Use of serials in document delivery systems

par Denis Pallier

A.K. Kent

K. Merry

D. Russon

Paris : the National council for scientific and technical information, 1987. - VI-66 p. : 25 cm.
ISBN 92-9027-0101

En 1975, 1980 et 1983, le British library document supply centre (BLDSC), alors nommé British library lending division (BLLD), a réalisé trois études sur l'utilisation des périodiques, basées sur l'enregistrement et l'analyse des demandes de prêt qu'il recevait. Le conseil suédois pour l'information scientifique et technique (SINFDOK) avait commandé l'étude de 1975 et les publications Elsevier appuyèrent celles de 1980 et 1983. Les trois études du BLDSC ont été publiées, en soulevant un intérêt considérable dans le monde de l'édition et des bibliothèques, en Europe et aux Etats-Unis, car les données rassemblées étaient susceptibles d'orienter, d'une part, l'organisation du prêt interbibliothèques et les politiques d'acquisition, d'autre part, le développement de l'édition, spécialement de l'édition électronique.

Avec le présent rapport, financé conjointement par l'International council for scientific and technical information (ICSTI), qui en a eu l'initiative, et le Council of library resources, l'analyse de l'utilisation des périodiques porte non plus sur le seul BLDSC mais sur les principaux fournisseurs mondiaux de documents. Les cinq organismes qui ont accepté de participer à l'étude sont en effet, pour l'Europe, le BLDSC et le Centre de documentation scientifique et technique du CNRS (CDST) ; pour les Etats-Unis, Chemical abstract service (CAS), la National library of medicine (NLM) et enfin Online computer library center (OCLC).

L'organisation et le champ d'activité de ces centres sont brièvement décrits; relevons les principaux chiffres, pour 1983-1984, période de l'étude.

L'ensemble de ces organismes fournit des services d'accès au document comparables, quoiqu'à des tarifs différents. D'après la nature des collections peuvent être distingués des « généralistes » (BLDSC, OCLC) et des « spécialistes » (CDST, CAS, NLM) - OCLC, pôle central d'un réseau, constitue naturellement un cas particulier. Au départ, les objectifs de l'ICSTI étaient assez ambitieux. Il était en effet prévu d'établir, sur la base des données fournies par les cinq organismes cités, une liste « noyau » des périodiques les plus demandés et d'identifier l'importance pour la demande de facteurs tels que la date de publication, le pays d'origine, la langue, le type d'institution. Idéalement, les participants auraient dû fournir des données pour une même période d'activité (l'année 1983) et dans un format identique (ISSN, année de publication du périodique, nombre de demandes reçues). En fait, seuls le CAS, le CDST et la NLM procurèrent des données sur 10 ou 12 mois et un nombre important d'ISSN dut être restitué.

La nature et la quantité des données conduisaient donc à réduire le champ de l'étude. En ce qui concerne les dates de publication, l'examen des listes montra une grande similitude entre les cinq organismes : 60 % ou plus des demandes portaient sur des articles publiés depuis moins de 4 ans. L'analyse des listes confirma également une des conclusions des enquêtes du BLDSC : un nombre limité de périodiques (15 à 32 %) suffisait dans chaque cas pour répondre à 70 % des demandes. En conséquence, l'étude a porté sur ce noyau de périodiques, sans prendre en compte les dates de publication. Ont été identifiés les périodiques suffisants pour répondre à 10 %, 30 %, 50 %, 70 % de la demande ; les 200, 500, 1 000 et 1 500 périodiques les plus demandés, pour chaque organisme, et les recouvrements entre organismes pour chacun de ces seuils. Une dizaine de tableaux traduisent les analyses faites.

Des comparaisons entre organismes ressort une forte distinction entre centres « généralistes » et « spécialistes ». 15 % des titres au CDST, 20% pour CAS et la NLM satisfont 70 % de la demande, mais 32 % des titres sont nécessaires pour atteindre ce taux à la BLDSC. Dans un fonds « général », 1 500 titres satisfont entre 39 % (OCLC) et 43 % (BLDSC) de la demande. Pour le CDST et pour les bibliothèques spécialisées, 1 500 titres satisfont un pourcentage plus élevé de la demande, allant de 59 % (NLM) à 69 % (CDST) et 72 % (CAS). Faute d'avoir déposé dans tous les cas des ISSN, le taux de recouvrement entre organismes est sans doute sous-estimé. Du moins, on note des taux faibles entre les américains OCLC, CAS et NLM, et un taux de recouvrement fort entre les européens BLDSC et CDST.

Si cette étude n'a pas atteint tous ses objectifs, on doit mettre à son actif deux résultats majeurs. Le premier est d'avoir établi des listes « noyau » des périodiques les plus utilisés (tableaux 10,11,12 correspondant à 40, 446 et 1 041 titres). Ces listes ont fourni des informations de valeur aux responsables des systèmes de fourniture de documents, spécialement dans l'optique du stockage sur CD-ROM des périodiques les plus demandés. Le second résultat de l'étude est la mise au point d'une méthode et d'un format qui permettent la mise à jour régulière de telles listes, à partir de données couramment collectées et à faible coût de traitement sur micro-ordinateur. La seule adjonction souhaitable serait l'indication du type d'utilisation (universitaire, industriel, administratif...), à l'origine de la demande.

Illustration
Principaux chiffres pour 1983-1984