Presenting the library service

par Geneviève Le Cacheux

Roger Stoakley

London : Clive Bingley, 1982. - 110 p. ; 23 cm. - (Outlines of modern librarianship.)
Index p. 109-110. - ISBN 0-85157-320-7 : £ 6.25.

Dans une collection destinée aux futurs bibliothécaires, cet ouvrage court ne se contente pas d'offrir un schéma de campagne publicitaire en faveur des bibliothèques - un seul chapitre sur les neuf est exclusivement consacré à la publicité - mais plutôt de souligner quelle part importante l'organisation du service joue pour sa bonne réputation, en particulier auprès des autorités locales.

« A bon vin, point d'enseigne, de même un bon service est la meilleure publicité d'une bibliothèque » proclame l'auteur dans la préface.

Ce bon service, c'est d'abord des bibliothécaires de qualité, car il est, comme tous les services culturels, très personnalisé. Roger Stoakley insiste sur l'aptitude à créer des relations, que requiert notre profession, et qui se traduit jusque dans l'attitude du corps, la voix et les gestes. Et c'est bien la première fois, dans un manuel professionnel qu'il m'est permis de lire une comparaison fort judicieuse entre les qualités nécessaires au présentateur de télévision et celle qu'on reconnaît au bibliothécaire accueillant, chaleureux et décidé à plaire au public ! Attitude commerciale par excellence, que beaucoup de collègues français auraient plutôt tendance à mépriser.

La responsabilité du chef de service est très importante, car l'image de « bonne compagnie » qu'il donne aux membres des conseils de tutelle, rejaillit sur l'ensemble de la bibliothèque, à condition que cette attitude soit bien perçue de tout le personnel, y compris des non-professionnels qui, eux aussi, ont un rôle essentiel à jouer dans la réputation du service.

La formation initiale et continue, dans ce domaine, ne devrait pas être négligée et concerne aussi bien l'organisation réglementaire, que les conditions d'accès de la bibliothèque.

Une bonne connaissance de tous les publics à desservir et de ceux qui fréquentent réellement la bibliothèque, permet d'élaborer des méthodes d'approche et de trouver les incitations qui conviennent le mieux. Questions importantes et qui ne peuvent être réglées uniquement par des réponses ponctuelles ou matérielles : locaux adaptés, collections suffisantes et correspondant aux attentes, mais aussi définition exacte des services à rendre et d'une politique claire d'acquisitions connue de tous les usagers.

Les activités d'extension sont essentielles pour faire connaître les ressources d'une bibliothèque. Elles sont, en elles-mêmes, une publicité et pourtant nécessitent de véritables campagnes publicitaires, non pas d'amateurs, mais de professionnels, ce qui est, comme chacun le sait, extrêmement coûteux et incite à une coopération entre les bibliothèques.

Le dernier chapitre consacré aux relations qui devraient s'instaurer entre la bibliothèque, les membres élus par la communauté à desservir, les services techniques et administratifs est sans doute celui qui devrait permettre une meilleure compréhension du métier de communication, qu'est celui des bibliothécaires.

Le risque de ce petit livre est de n'ouvrir que des perspectives assez traditionnelles. Une impression d'appartenir à une société de notables où les rôles sont déjà distribués, et où il suffirait de « bien jouer » pour offrir le meilleur spectacle, ou l'image la plus respectable du meilleur service rendu. Une impression aussi de ne connaître que ce seul service culturel et d'oublier la collaboration avec les théâtres, les conservatoires, les musées, etc. Compte rendu caricatural, peut-être, d'un recueil de bons conseils. Mais parce qu'ils ne sont jamais étayés d'exemples concrets, ils donnent une impression de prédication qui ne peut s'ancrer dans la réalité.

Une pratique professionnelle est irremplaçable et sans doute la lecture d'un ouvrage théorique comme celui-ci permettrait-il aux futurs bibliothécaires d'observer plus attentivement, au cours de leurs stages les attitudes d'accueil, d'écoute des besoins du public afin de trouver, en eux-mêmes, les réponses les plus personnelles à des questions qui restent toujours posées, quel que soit le nombre d'années d'exercice de la profession.