Les banques de données biomédicales étrangères

Étude sur leurs conditions d'accès en France et sur les besoins de formation des bibliothèques universitaires

Arlette Pailley-Katz

Depuis plusieurs années, les enseignants, chercheurs et étudiants ont recours à l'information bibliographique accessible en ligne dans les sections médecine et pharmacie des bibliothèques universitaires. Les banques de données le plus fréquemment interrogées sont les banques étrangères, mais les utilisateurs s'intéressent également aux fichiers proposés par les producteurs français. A partir de 1982, les conditions d'accès aux principales banques étrangères existant dans le domaine biomédical ont changé. Une étude a été menée par le Bureau de la Formation de la Direction des bibliothèques, des musées et de l'information scientifique et technique afin de préciser les services offerts par les divers serveurs pour l'interrogation des banques de la National Library of medicine, d'EXCERPTA MEDICA et de Biosis. Le Bureau de la Formation a également lancé, auprès des bibliothèques universitaires de médecine et pharmacie, une enquête dont le but est d'une part d'analyser l'état actuel des interrogations en ligne, d'autre part d'évaluer les besoins de formation aux banques de données biomédicales étrangères. Il ressort de cette enquête que les utilisateurs souhaitent augmenter et diversifier les banques de données tout en limitant le nombre de logiciels qui permettent de les interroger.

For many years, teachers, searchers and students have been using online bibliographical information in medicine and pharmacy departments of university libraries. If foreign databanks are most consulted, users are also interested in French files. Since 1982, access to the main foreign databanks of the biomedical field changed. An investigation has been made by the Training department of the Directorate of libraries, museums and scientific and technical information (DBMIST), in order to assess the services provided by the various dealers for users of the National library of medicine, EXCERPTA MEDICA and BIOSIS databanks. The Training department has also held an inquiry among university libraries of medicine and pharmacy, in order to study the present state of online searching and to estimate the needs of training for foreign biomedical databanks. From this inquiry, it emerges that the users'wish is to increase and to diversify databanks, provided that the number of softwares remains limited.

Depuis 1973, date de l'implantation du premier terminal d'interrogations bibliographiques en bibliothèque universitaire de médecine (Hôpital Ambroise Paré - Paris V), les sections Médecine, Pharmacie, Médecine-Pharmacie ou Médecine-Pharmacie et Odontologie ont été parmi les premières à offrir aux utilisateurs de l'Université l'accès aux banques de données, et d'abord aux banques de données américaines.

Si l'on étudie les statistiques fournies pour l'année 1980, et qui émanent de 18 bibliothèques de province et de deux bibliothèques parisiennes, toutes interrogent MEDLINE (à l'exception d'une section Pharmacie), dans une proportion variant entre 50 % et 100 % du nombre total des recherches. Une forte majorité d'entre elles interroge également les autres fichiers de la National Library of Medicine accessibles par le même logiciel. Les autres banques de données biomédicales interrogées sont, par ordre décroissant : EXCERPTA MEDICA, BIOSIS, CHEMICAL ABSTRACTS, IPA (International pharmaceutical abstracts), et SCISEARCH.

Cette situation s'explique assez bien par la couverture très large de ces fichiers (ils portent souvent sur une période rétrospective de dix à quinze ans et correspondent au dépouillement d'un nombre très important de documents internationaux), la rapidité des mises à jour et l'étendue des services offerts à l'utilisateur, et enfin les coûts d'interrogation.

Depuis le début de l'année 1982, les conditions d'accès aux principales banques de données étrangères existant dans le domaine biomédical se sont sensiblement modifiées. Elles ont entraîné de nouveaux besoins de formation.

Le Bureau de la formation de la DBMIST a lancé, au mois de juin 1982, auprès des sections concernées des bibliothèques universitaires et interuniversitaires, une enquête propre à déterminer, d'une part l'état actuel des interrogations des banques de données biomédicales en France, et d'autre part, la demande en matière de formation. En préalable à la présentation des résultats de cette enquête, il a semblé utile de faire le point sur l'accès aux banques de données biomédicales étrangères en France, c'est-à-dire sur les possibilités et les services offerts par les divers serveurs français, européens et américains ainsi que sur les coûts d'interrogation.

Les banques de données biomédicales étrangères

Dans le cadre de l'étude qui a servi de support à l'enquête menée auprès des bibliothèques universitaires, seules ont été retenues les principales banques de données qui intéressent directement le domaine biomédical : MEDLINE et les fichiers spécialisés produits par la National Library of Medicine (États-Unis), EXCERPTA MEDICA mis en œuvre par la EXCERPTA MEDICAL FOUNDATION de la firme Elsevier (Amsterdam) et BIOSIS qui est développé par Biosciences information service of biological abstracts.

L'accès aux banques de données

MEDLINE et les banques de la National library of Medicine 1

Cinq serveurs permettent d'interroger, depuis la France, les fichiers produits par la NLM.

. L'IMA 2 est le centre national français du réseau MEDLINE mis en place par la NLM à partir de 1967. Il fonctionne depuis 1971, et a détenu depuis cette date jusqu'au 1er janvier 1982, le monopole de l'exploitation des fichiers de la NLM pour les utilisateurs français.

MEDLINE et les autres fichiers sont interrogeables par le logiciel ELHILL (tableau n° 1).

. BLAISE : ce serveur (British library automated information service), développé par la British library, a acquis les fichiers suivants de la NLM : MEDLINE, TOXLINE, CHEMLINE, RTECS, CANCERLIT, CANCERPROJ, CLINPROT, MESH FILE, HISTLINE, BIOETHICSLINE et HEALTH PLANNING & ADMINISTRATON. Il a repris, pour leur exploitation, le logiciel ELHILL. La couverture des fichiers, les possibilités de profils, la fréquence des mises à jour sont identiques, mais les possibilités d'accès en ligne diffèrent :
- pour CANCERLIT, seul le mois en cours est accessible.
- CANCERPROJ, CLINPROT et CHEMLINE sont interrogeables en différé.
. DIMDI : le serveur du Deutsches Institut für Medizinische Dokumentation und Information offre l'accès à la plupart des fichiers de la NLM qui sont interrogeables par un logiciel spécifique, DIRS. Les fichiers accessibles sont : MEDLINE 3, CATLINE , CANCERLIT, CANCERPROJ, CLINPROT, TOXLINE, CHEMLINE, RTECS, et HEALTH PLANNING & ADMINISTRATION. Il est à noter que l'accès en ligne à la partie rétrospective des fichiers MEDLINE (1964-1965 et 1966-1976) et TOXLINE (TOXBACK 1974-1976 et 1940-1973) n'est possible que certains jours de la semaine.
. DATA-STAR : le serveur DATA-STAR donne actuellement accès à un « pré-fichier » MEDLINE, - PREMED -, (ou « Previous to MEDLINE »). Il correspond au dépouillement de 110 périodiques, soit un volume de 5 à 7 000 articles interrogeables en ligne dans un délai de dix jours après leur parution, et dont la mise à jour est hebdomadaire. Au fur et à mesure de l'intégration des références dans MEDLINE, les références disparaissent de PREMED. Il est prévu une stratégie de sauvegarde automatique pour l'interrogation de MEDLINE.

Depuis juin 1982, MEDLINE est chargé sur DATA-STAR suivant quatre fichiers : MEDL (1979 -), ME 78 (1975-1978), ME 74 (1971-1974) et ME 70 (1966-1970). Une commande de sauvegarde permet de réexécuter une même recherche dans ces différents fichiers 4.

. LIS 5 : depuis janvier 1982, ce serveur permet l'interrogation de l'ensemble du fichier MEDLINE en ligne. Celui-ci est découpé en trois fichiers :
- File 154 : MEDLINE 1980 -
- File 153 : MEDLINE 1975-1979
- File 152 : MEDLINE 1966-1974

Le thésaurus MESH est également en ligne, et Lis permet des DSI (Diffusions sélectives de l'information) mensuelles.

Il est à noter que les autres banques de la NLM n'apparaissent pas, pour l'instant, dans les programmes de chargement de Lis à l'exception de HEALTH PLANNING & ADMINISTRATION.

Depuis la fin du monopole d'exploitation des banques de données de la NLM par l'IMA, MEDLINE est accessible en ligne en totalité sur tous les serveurs qui l'ont chargé ; BLAISE offre uniquement l'accès en différé aux années antérieures à 1977.

Pour l'instant, seul l'IMA permet d'interroger l'ensemble des fichiers de la NLM. BLAISE et DIMDI donnent accès à un nombre plus restreint de fichiers, mais qui comptent néanmoins parmi les plus intéressants (tableau n° II).

EXCERPTA MEDICA

Cette banque de données qui concerne tous les domaines des sciences biomédicales, est actuellement chargée sur trois serveurs : LIS, DIMDI et DATA-STAR.

BIOSIS

BIOSIS PREWEWS constitue le fichier le plus important dans le domaine des sciences biologiques. Il est interrogeable par six serveurs : trois serveurs américains 'et trois européens. La couverture du fichier et le volume des références en ligne varient selon le serveur.

Les coûts d'interrogation

MEDLINE et les banques de la NLM.

Les taux horaires d'interrogation de MEDLINE varient de manière sensible d'un serveur à l'autre. Dans certains cas, ils sont augmentés des redevances aux producteurs (TOXLINE et CHEMLINE).

Pour tous les serveurs, il convient de rajouter le coût horaire des réseaux de télécommunication 6.

Les serveurs

Chacun des principaux serveurs auxquels il est possible d'accéder en France contient un nombre plus ou moins important de banques de données étrangères intéressant le secteur biomédical. Les services offerts à l'utilisateur varient de l'un à l'autre.

Serveurs français

L'IMA permet d'interroger l'ensemble des fichiers produits par la NLM.

Le principe du forfait, longtemps appliqué aux utilisateurs universitaires, - 7 heures, 4 heures, puis 2 heures par mois -, est désormais supprimé.

L'implantation de ces banques sur d'autres serveurs a amené une révision des tarifs horaires : 150 F HT au lieu de 250 F. Ce tarif vaut pour tous les fichiers, à l'exception de TOXLINE et CHEMLINE.

Depuis le mois de novembre 1982, le Bureau de la formation de la DBMIST a mis en place des stages de formation à l'interrogation de MEDLINE, avec la collaboration de l'IMA ; il continue par ailleurs à faire participer des stagiaires aux recyclages MEDLINE et aux sessions de formation aux autres banques de la NLM organisés par l'IMA.

Serveurs européens

. IRS/ASE : dans le domaine biomédical, le serveur de l'Agence spatiale européenne comprend, outre la banque BIOSIS, la banque PASCAL (CDST/CNRS) accessible en ligne depuis 1973. Il propose des possibilités de DSI et de commande en ligne de documents originaux.

. BLAISE : pour ce qui concerne les sciences biologiques et médicales, le serveur de la British library ne diffuse que les fichiers de la NLM. Il permet la commande en ligne de documents primaires.

. DIMDI : ce serveur est spécialisé dans le domaine biomédical. Il est l'un des services du Centre national d'information et de documentation des sciences de la vie, patronné par le gouvernement fédéral allemand.

Le logiciel DIRS permet des DSI ainsi que la commande de documents originaux en ligne pour certaines banques. Les manuels d'utilisation existent en langue allemande et en langue anglaise.

Un système de messagerie en ligne doit faciliter les relations entre le serveur et les utilisateurs.

Outre les fichiers de la NLM, que nous avons signalés précédemment, DIMDI a chargé les banques biomédicales suivantes : BIOSIS et EXCERPTA MEDICA, ainsi que des banques moins interrogées actuellement, mais intéressantes pour ce domaine : ISI/BIOMED, PSYC-INFO...

Si ce serveur présente l'avantage de l'accès en ligne à l'ensemble des fichiers interrogeables en différé sur d'autres serveurs - c'est le cas, notamment, pour MEOLINE 1966-1976 et TOXLINE 1974-1976 - il est important de rappeler que cet accès n'est possible que certains jours de la semaine, et non en permanence.

. DATA-STAR : le serveur suisse, créé en mars 1981 est en fait une émanation du serveur américain BRS. Il ne présente encore qu'un nombre restreint de banques de données. Cependant, le choix des fichiers tels que PREMED, MEDLINE, EXCERPTA MEDICA, BIOSIS, auxquels s'ajoutent des fichiers plus spécialisés comme celui du NATIONAL INSTITUTE OF MENTAL HEALTH ou PSYCHOLOGICAL ABSTRACTS, indique une orientation affirmée vers le domaine biomédical.

Le contrat avec DATA-STAR ne comporte pas de forfait et donne droit à 20 minutes d'interrogation gratuite par jour, durant une période de dix jours. DATA-STAR prévoit des possibilités de Dsi et de messagerie en ligne.

Serveurs américains

. Le serveur LIS regroupe les principaux fichiers biomédicaux : MEDLINE, BIOSIS, ExCERPTA MEDICA. De plus, il comporte des banques de données dont l'interrogation intéresse certaines sections de bibliothèques universitaires : CHEMICAL ABSTRACTS, SCISEARCH, PSYCHOLOGICAL ABSTRACTS, PHARMACEUTICAL NEWS INDEX et INTERNATIONAL PHARMACEUTICAL ABSTRACTS.

Outre le service de DSI, LIS permet de sauvegarder des stratégies de recherche à long terme.

Le contrat n'implique aucun forfait d'interrogation et, en fin de connexion, le système affiche le coût de chaque interrogation.

. Les serveurs BRs et SDC offrent l'accès à un nombre important de banques de données. Cependant, si l'on considère uniquement le domaine biomédical, cette gamme se réduit fortement et n'intéresse que des domaines spécifiques (PSYCINFO, RINGDOC pour les sciences pharmaceutiques...).

Dans le domaine des sciences biomédicales, un nombre croissant d'utilisateurs, chercheurs, enseignants et étudiants, s'intéressent aux grands systèmes documentaires automatisés : ils le font à partir des bibliographies imprimées correspondantes (INDEX MEDICUS, EXCERPTA MEDICA, BIOLOGICAL ABSTRACTS...) et ont parfois l'occasion de recourir à des interrogations réalisées par des laboratoires pharmaceutiques ou des unités INSERM de centres hospitaliers.

L'achèvement des implantations de terminaux d'interrogation dans les sections Médecine, Pharmacie et Odontologie des bibliothèques universitaires s'accompagne nécessairement d'une démarche de formation : formation initiale de nouveaux personnels aux banques déjà interrogées, perfectionnement et recyclage, formation des utilisateurs déjà expérimentés à de nouveaux fichiers.

L'enquête sur les besoins de formation

Afin de déterminer la nature et l'importance des besoins actuels en formation aux banques de données étrangères dans le domaine biomédical, une enquête a été lancée au mois de juin 1982 auprès des sections concernées des bibliothèques universitaires et interuniversitaires, dont les objectifs étaient :
1) de présenter la situation d'accès à la banque de données MEDLINE depuis la cessation du monopole de diffusion et de formation de l'IMA en France, et la politique de la DBMIST face à cette situation ;
2) d'évaluer principalement les besoins en formation sur deux banques de données étrangères : EXCERPTA MEDICA et BIOSIS.

Le questionnaire lui-même s'organise en deux parties :
- le recensement des banques de données interrogées dans chacune des sections avec l'indication du ou des serveurs utilisés ;
- la liste, par ordre de priorité, des banques de données étrangères auxquelles les responsables des bibliothèques médicales jugent utile d'être formés, avec la mention du niveau de formation souhaité et la justification du choix des banques et de celui des serveurs.

En dépit du caractère spécifique de l'enquête, il est à noter que les réponses incluent, dans la plupart des cas, non seulement l'indication de banques de données étrangères différentes, mais encore des banques françaises. Au cours du dépouillement de l'enquête, nous avons tenu compte de ces informations dans la mesure où :
1) elles permettent d'évaluer l'importance des interrogations de banques de données étrangères par rapport aux banques françaises ;
2) de recenser, parallèlement aux besoins de formation à l'interrogation des banques étrangères, les demandes de formation aux banques françaises.

Le questionnaire et ses annexes ont été adressés à 31 bibliothèques, soit 19 bibliothèques universitaires et 12 bibliothèques interuniversitaires. 24 de ces établissements sont situés en province et seulement 7 à Paris. Seules les sections équipées de terminaux et dont le service de recherche documentaire automatisée fonctionnait effectivement au moment de l'enquête ont été contactées 7.

Les réponses prises en compte dans le dépouillement de cette enquête émanent de 29 sections de bibliothèques universitaires - Médecine, Pharmacie, Médecine et Pharmacie ou Médecine-Pharmacie et Odontologie -, (24 situées en province et 5 à Paris). Les services de recherche documentaire informatisée y fonctionnent depuis plusieurs mois au minimum, et souvent depuis plusieurs années, sous la responsabilité de personnels formés à l'interrogation d'une ou plusieurs banques de données françaises ou étrangères.

Le recensement des banques de données et des serveurs interrogés

Banques

. MEDLINE apparaît comme la banque la plus interrogée et dans la majorité des cas (26 sections sur 28) en première position. Seule une section (Lille - Pharmacie) ne l'interroge pas et six sections n'offrent à leurs utilisateurs que MEDLINE et les fichiers de la NLM.

Pour ce qui concerne les autres banques de la NLM, la disparité des réponses nous a conduit à considérer de manière globale l'ensemble des fichiers.

. EXCERPTA MEDICA n'apparaît jamais comme première banque interrogée.

. Biosis est, en général, interrogé par plusieurs serveurs. Une seule bibliothèque le signale au premier rang (Biu Pharmacie de Paris).

. Parmi les autres banques citées figurent CHEMICAL ABSTRACTS et EUCAS.

. PASCAL et CANCERNET sont toujours interrogées avec des fichiers étrangers.

Deux autres systèmes français - INPI et DARC -, sont également mentionnés.

Serveurs et logiciels

. MEDLINE : La majorité des sections (21 sur 28) interrogent MEDLINE uniquement sur l'IMA, par le logiciel ELHILL ; 4 utilisent, conjointement à ELHILL, depuis le mois de janvier 1982, le logiciel DIALOG de LIS ; 2 interrogent également la banque sur Lis et sur DATA-STAR (logiciel STAIRS) ; 1 bibliothèque n'utilise que le logiciel DIALOG.

Le recours général au logiciel ELHILL pour l'interrogation de MEDLINE et des banques de la NLM résulte de la situation de monopole exercée par l'IMA jusqu'en 1982. Ce logiciel offre des procédures nombreuses et perfectionnées bien qu'assez simples à manier.

L'utilisation de DIALOG s'accorde avec l'emploi préalable de ce logiciel pour d'autres banques chargées sur Lis.

. EXCERPTA MEDICA : l'ensemble des bibliothèques accède à cette banque par le logiciel DIALOG ; deux d'entre elles signalent leur intention d'interroger EXCERPTA MEDICA sur DATA-STAR.

. BIOSIS : sur les 9 services qui offrent l'accès à Biosis, 8 utilisent le logiciel DIALOG (Lis) : 3 se limitent à l'emploi de ce seul logiciel ; 2 interrogent également par l'ASE ; 2 autres par l'ASE et par DATA-STAR ; 1 bibliothèque par SDC, Lis et ASE.

Il est à remarquer qu'un petit nombre de bibliothèques (moins du tiers) interroge ces deux dernières banques : ce sont, pour la plupart, des sections Médecine-Pharmacie ou Pharmarcie, et la majorité d'entre elles le font par deux ou trois logiciels.

. Sur les 16 sections interrogeant PASCAL, 11 le font uniquement par le serveur QUESTEL ; 2 utilisent le serveur ASE et 3 simultanément les deux serveurs.

Les statistiques fournies en 1980 par les bibliothèques biomédicales faisaient apparaître que, sur 11 sections interrogeant alors PASCAL, 8 utilisaient l'ASE et seulement 3 QUESTEL.

Les réponses apportées à la première partie de l'enquête reflètent assez bien les conditions d'accès aux banques de données biomédicales en France jusqu'en janvier 1982 : le monopole exercé par l'IMA pour les fichiers de la NLM d'une part, et d'autre part les problèmes de formation aux banques chargées sur des serveurs étrangers.

Ces sessions de formation, organisées soit par les serveurs, soit par les producteurs, sont proposées aux utilisateurs selon des calendriers préétablis pour l'ensemble du territoire européen. Quelques stages ont lieu en France chaque année ; l'enseignement est souvent dispensé en langue anglaise ; les sessions sont d'une durée assez courte (rarement plus d'une journée) et ne comportent que peu de travaux pratiques au terminal.

L'utilisation de ces banques de données nécessite donc un investissement intellectuel important de la part des personnels, tant au niveau de l'acquisition des logiciels et de leur évolution qu'au niveau de la connaissance des fichiers eux-mêmes. C'est en général dans des sections où plusieurs personnes ont été formées que le nombre de banques interrogées est le plus important et que les logiciels se diversifient (c'est le cas notamment pour Reims, Lyon, Paris XI - Pharmacie). On relève sinon une certaine uniformisation de l'emploi des logiciels : ainsi, le logiciel DIALOG de LIS apparaît-il le plus fréquemment (après ELHILL, logiciel spécifique pour MEDLINE et les autres banques de la NLM) pour l'accès à EXCERPTA MEDICA, et BIOSIS.

Les demandes de formation

La seconde partie de l'enquête a été conçue de manière à évaluer les nouveaux besoins de formation aux banques de données étrangères, aux logiciels qui y donnent accès et à déterminer les niveaux requis (initiation, formation ou perfectionnement). Les réponses recueillies se conforment, pour la plupart, à ce cadre. Il faut noter cependant que bon nombre de réponses ne se sont pas limitées aux fichiers étrangers proposés (EXCERPTA MEDICA et BIOSIS). Elles incluent des demandes de formation complémentaire aux banques de la NLM et aux banques françaises.

Les Banques de données étrangères

Ce tableau reproduit toutes les demandes de formation exprimées sur chacun des serveurs. Des demandes correspondant à un niveau précis de formation pour une banque de données peuvent porter concurremment sur plusieurs serveurs.

Le choix d'EXCERPTA MEDICA est justifié par les demandes des utilisateurs, mais aussi par la bonne réputation du fichier (du fait de la période couverte et du nombre de références) et le nombre de périodiques français analysés (environ 240, soit le double de MEDLINE).

Biosis fait surtout l'objet de demandes de la part des bibliothèques qui comportent une section Pharmacie et en raison de l'intérêt de cette banque dans les domaines tels que la pharmacologie, l'immunologie, la botanique ou même la génétique.

Pour ce qui concerne les serveurs, c'est en priorité la qualité du logiciel DIALOG qui justifie le choix de LIS ainsi que la faculté d'accéder, à travers un logiciel unique, à plusieurs banques de données intéressant le domaine biomédical.

La modicité des coûts d'interrogation d'EXCERPTA MEDICA et BIOSIS sur DATA-STAR, celle des coûts de réseaux européens, par rapport aux réseaux américains, sont également invoquées. Le seul argument présenté en faveur de l'IRS/ASE est la rapidité d'envoi des listings.

D'autres fichiers étrangers figurent parmi les demandes de formation, surtout de la part des sections Pharmacie. Elles ont, semble-t-il, presque toutes pour origine les besoins d'utilisateurs dans des domaines précis (biologie, agro-alimentaire...), besoins plus affirmés depuis la création de la thèse d'exercice. Pour les banques IPA, PNI, AGRICOLA, CA SEARCH, seul le serveur LIS est mentionné ; AGRIS et CAB sont signalés sur IRS/ASE.

Les Banques de données de la NLM

En dépit du nombre conséquent de personnels formés à l'interrogation de MEDLINE et des fichiers spécialisés de la NLM, il subsiste encore une demande importante pour ces banques. Pour le niveau « initiation », elles restent faibles et concernent de nouveaux personnels. Elles s'expriment donc plutôt pour des niveaux de formation et de perfectionnement. Tandis que les demandes se diversifient pour l'accès à MEDLINE sur des serveurs autres que l'IMA, elles demeurent concentrées sur ce serveur quand il s'agit des fichiers spécialisés, puisqu'il est le seul à permettre l'interrogation de toutes les banques produites par la NLM.

Les coûts d'interrogation 8 figurent au premier rang des arguments invoqués en faveur des différents serveurs proposés.

Pour DATA-STAR, les bibliothèques manifestent, de surcroît, un intérêt pour le fichier PREMED.

Le nombre important de banques biomédicales accessibles justifie souvent le choix de Lis.

Banques de données françaises

Un tiers des sections qui ont répondu à l'enquête souhaite une formation à PASCAL, et en majorité sur le serveur QUESTEL.

Quant à CANCERNET, c'est son aspect complémentaire à CANCERLINE qui motive les demandes de formation.

Des fichiers qui ne présentent pas un caractère spécifiquement biomédical figurent au nombre des réponses : FRANCIS pour la partie consacrée à l'économie de la santé (RESHUS), INPI en pharmacie et EUCAS (dont l'accès est moins onéreux, compte-tenu du coût des réseaux, sur QUESTEL que sur LIS).

L'évolution constante et rapide de l'information dans le domaine des sciences biomédicales explique que les sections Médecine et Pharmacie des bibliothèques universitaires et interuniversitaires souhaitent maintenir et développer l'accès aux ressources documentaires qu'offrent les banques de données.

Jusqu'à présent, la prépondérance de l'utilisation de MEDLINE a été évidente. Elle se justifie par différentes raisons : MEDLINE a été la première banque accessible en France. Elle répond par sa quasi-exhaustivité aux besoins des utilisateurs qui apprécient la variété des domaines couverts, la durée rétrospective (depuis 1966), la rapidité des mises à jour. L'existence du forfait longtemps imposé par l'IMA, en incitant les bibliothèques à développer particulièrement les interrogations sur MEDLINE, a pu créer des habitudes de la part des utilisateurs. EXCERPTA MEDICA et BIOSIS n'ont pas, en ce qui les concerne, de représentant en France ; les sessions de formation sont, de ce fait, plus difficilement accessibles.

L'interrogation des banques de données françaises est moins importante, en partie pour les raisons invoquées plus haut, en partie du fait de leur intervention plus tardive sur le marché de la documentation automatisée. Il faut souligner l'évolution très nette de l'interrogation de PASCAL. Cette banque de données est actuellement beaucoup plus interrogée sur le serveur QUESTEL, pour le domaine biomédical, et cela est, sans nul doute, la conséquence des stages de formation QUESTEL/BIOPASCAL réalisés à la DBMIST.

L'utilisation des différents logiciels correspond le plus souvent aux premières conditions d'accès aux banques de données. Ainsi, peu de bibliothèques ont encore expérimenté le logiciel DIALOG pour l'interrogation de MEDLINE. De plus, on peut remarquer que beaucoup ont limité volontairement le nombre de logiciels pratiqués. Dans la mesure où, dans bien des cas, plusieurs personnes se trouvent désormais formées à l'interrogation des banques de données, cette situation peut évoluer.

Les besoins de formation à l'interrogation des banques de données étrangères, tels qu'ils sont exprimés dans l'enquête du mois de juin 1982, s'appuient sur l'aspect complémentaire des fichiers et les demandes des utilisateurs de plus en plus informés sur les produits documentaires informatisés.

La bonne réputation d'EXCERPTA MEDICA, la présence de périodiques français nombreux dans cette banque, l'intérêt de BIOSIS dans le domaine des sciences pharmaceutiques sont invoqués pour justifier les demandes de formation qui, par ailleurs, restent encore importantes pour les banques de la NLM, PASCAL, et dans une moindre mesure, CANCERNET sont également présentes dans les réponses à la seconde question de l'enquête. Leur choix est dicté par une demande spécifique de l'utilisateur en faveur de références françaises.

Le choix des serveurs et les justifications présentées appellent différentes remarques : les responsables des services considèrent en priorité les commodités d'interrogation offertes par les différents serveurs (le plus large accès en ligne aux banques), le nombre de banques de données biomédicales chargées et la pertinence des logiciels. Il se manifeste également un souhait de limiter le nombre de logiciels et, par conséquent, de se former à l'interrogation de nouvelles banques par des logiciels déjà pratiqués.

Ces raisons motivent le choix prioritaire du serveur Lis fait par les bibliothèques, pour les formations à EXCERPTA MEDICA et à Biosis. Les serveurs européens attirent moins de demandes : BLAISE n'est jamais cité, et l'on peut penser que c'est en raison du rôle que joue la British library vis-à-vis de la NLM, similaire à celui de l'IMA en France et n'offrant donc pas d'avantages particuliers. Il est utile de préciser ici qu'en dépit d'informations annonçant l'abandon probable par BLAISE des banques de données de la NLM, ces banques figurent toujours dans les documents distribués par le serveur pour l'année 1983.

Le fait que DIMDI ne recueille qu'un nombre limité de demandes résulte peut-être de ce que ce serveur ne possède pas une très large audience auprès des bibliothèques universitaires, en dépit du nombre important de banques de données biomédicales auxquelles il donne accès. Le recours à un logiciel spécifique et les conditions particulières d'accès aux fichiers rétrospectifs des diverses banques (EXCERPTA MEDICA, BIOSIS, MEDLINE...), certains jours et dans des créneaux horaires délimités, peuvent constituer des freins au choix de DIMDI.

DATA-STAR fait, de même, l'objet d'un nombre restreint de demandes de formation ; elles sont justifiées par les faibles coûts d'interrogation et, de plus, pour MEDLINE, par l'existence du fichier PREMED.

Face à la situation créée par l'ouverture de l'accès à MEDLINE et par le chargement des banques biomédicales étrangères sur un nombre accru de serveurs, il apparaît que les responsables des interrogations dans les bibliothèques universitaires souhaitent effectivement augmenter et diversifier les fichiers tout en limitant, dans un souci d'efficacité, le nombre des logiciels.

Les résultats de cette enquête, conformément à la politique de la DBMIST qui est de former à des banques de données étrangères dans la mesure où elles n'ont pas d'équivalent en France, doivent amener des choix concernant les fichiers et les systèmes de diffusion les mieux à même de satisfaire les utilisateurs.

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Tableau n° I - Les banques de la NLM sur IMA

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Tableau n° II - Principaux serveurs donnant accès à la NLM

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EXCERPTA MEDICA

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BIOSIS

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MEDLINE

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TOXLINE - CHEMLINE (coût d'interrogation)

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EXCERPTA MEDICA (coût d'interrogation)

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BIOSIS (coût d'interrogation)

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Banques de données

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Banques de données étrangères

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Banques de données de la NLM

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Annexe I - Liste des sections dont les réponses sont analysées

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Annexe II - Description des fichiers

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Annexe III - Tableau récapitulatif des serveurs européens et étrangers et des banques de données auxquelles ils donnent accès

  1. (retour)↑  Voir en annexe II (p. 265) la description du contenu de ces fichiers.
  2. (retour)↑  IMA : Centre d'information médicale automatisée de l'INSERM.
  3. (retour)↑  Tout MEDLINE (1966-) est accessible en ligne ainsi qu'un fichier MEDLARS (1964-1965).
  4. (retour)↑  MEDUNE a été chargé au DATA-STAR en trois fichiers depuis mai 1983 : MEDL (1980-), ME 79 (1975-1979) et ME 74 (1966-1974).
  5. (retour)↑  LIS : Lockheed information systems.
  6. (retour)↑  Serveurs français : réseau TRANSPAC environ 12 F/h. Serveurs européens : réseau TRANSPAC/EURONET environ 40 F/h. Serveurs américains : réseau TRANSPAC/EURONET/ TYMNET ou TELENET environ 120 F/h.
  7. (retour)↑  Voir la liste des sections concernées en annexe I (p. 264). Les réponses de quatre sections constituent des cas particuliers et n'ont pas été prises en compte :
    . Aix-Marseille : la réponse émane de la section pluridisciplinaire et non des sections Médecine ou Pharmacie où l'implantation des matériels est postérieure à l'enquête.
    . Saint-Étienne (section Sciences-Médecine) : au moment de l'enquête, une seule personne était formée à l'interrogation de la banque PASCAL dans le domaine des sciences exactes, et aucune dans le domaine biomédical.
    . Paris VII-Xavier-Bichat et Paris VII-Garancière : ces deux sections n'avaient pas commencé les interrogations au mois de juin 1982.
  8. (retour)↑  Le tarif de l'heure de connexion à MEDLINE et aux fichiers spécialisés de la NLM subit une majoration de 100 F au-delà de 10 h du matin (heure de Washington), soit 16 h (heure d'été en France).