Voix multiples, un seul monde

communication et société, aujourd'hui et demain

par Jean-Claude Gardin
Dakar : Nouvelles éditions africaines ; Paris : Unesco : Documentation française, 1980. -XX-367 p. ; 25 cm.
ISBN 92-3-201802-0 (Unesco)

Qui n'a entendu parler du « Rapport MacBride » ? On se souvient des remous que causa en son temps la Déclaration sur les organes d'information adoptée par la Conférence générale de l'Unesco en 1978, à l'initiative du Directeur général de l'organisation, M. A.-M. M'bow. Une commission internationale pour l'étude des problèmes de la communication avait été créée un an plus tôt, sous la présidence de M. Sean MacBride, pour « procéder à un examen de l'ensemble des problèmes de la communication dans la société contemporaine, à la lumière des progrès technologiques et de l'évolution récente des relations mondiales ». La Déclaration de 1978 fut un premier écho des travaux de cette commission ; deux ans plus tard paraissait le rapport final, dont ce livre est le texte intégral.

Le « Nouvel ordre mondial de l'information et de la communication », objet des controverses que l'on sait entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, est le thème central de l'ouvrage. Les auteurs passent en revue les déséquilibres, les disparités, les déformations de l'information selon les pays, pour en venir à la question fondamentale : « à quelles conditions une information transmise à sens unique et monopolisée par ceux qui détiennent le pouvoir - pouvoir fondé sur le savoir, pouvoir de l'argent ou pouvoir tout court - pourrait-elle se transformer jusqu'à s'élargir aux dimensions d'une véritable communication démocratique fondée sur le dialogue de tous avec tous ? ».

Les mesures proposées dans ce sens constituent la matière du dernier chapitre, « La communication demain » ; elles méritent d'être largement connues, même si certains les ont déjà jugées insuffisantes, d'autres au contraire utopiques. Le domaine de l'information scientifique et technique semble parfois compris dans le champ ; on peut le regretter, pour la cohérence du projet, ou s'en féliciter au nom d'une vision large de la communication, chère à M. M'bow. C'est en tout cas une raison de plus pour que les lecteurs du Bulletin s'intéressent au rapport MacBride.