Dictionary of saints...

par Marie-Thérèse Laureilhe

John J. Delaney

Garden city, NY : Doubleday, cop. 1980. - 647 p. ; 24 cm. Index p. 600-606. -ISBN 0-385-13594-7 : $22.50

Le Bulletin des bibliothèques de France a présenté plusieurs dictionnaires de saints. Il convient d'examiner si celui-ci apporte quelque chose de plus que ceux édités en France ou en Belgique et s'il est plus commode à utiliser.

Il comprend quelque 5 000 notices. Rédigé en anglais, il donne des formes anglaises auxquelles nous sommes peu habitués. Pour les saints anciens il y a quelques renvois, par exemple : « Cecily, Voir : Cecilia » ou « Katherine, Voir : Catherine ». Mais dès que l'on sort de l'Antiquité, les entrées sont à la forme anglaise, dans certains cas elle est très éloignée de celle latine ou de celle d'origine, sans qu'il y ait, le plus souvent, de renvois. De plus, nous savons que pour l'Église le prénom seul compte : nous nous en apercevons aux baptêmes et aux enterrements. Nous avons donc pris l'habitude d'appeler les saints par leur prénom sous la forme adoptée à la canonisation. Catalogues de bibliothèques, dictionnaires, missels et calendriers suivent cet usage. Avec le dictionnaire de M. Delaney, il faudra parfois bien chercher. Tantôt il y a renvoi, tantôt pas, John Baptist de La Salle renvoie à La Salle (John Baptist de), par contre rien ne renvoie du prénom à la forme du dictionnaire pour saint Jean-Baptiste-Marie Vianney, curé d'Ars pris à Vianney (John Baptist). Les saints et les saintes ayant appartenu à un ordre religieux ne sont pas pris correctement : Thérèse de Lisieux, nom jamais porté, au lieu de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, seule forme utilisée. Souvent on renvoie au nom d'état-civil, mais plus souvent encore il n'y a pas de renvoi : More (Thomas), sans renvoi de Thomas More. Inutile de multiplier les exemples, tout le livre est ainsi.

Les index sont intéressants : d'abord celui des spécialités des saints : pour les bibliothécaires on indique saint Jérôme. En effet, il n'y en a pas d'autre et c'est peu satisfaisant : notre profession ne semble guère avoir mené à la sainteté, ou tout au moins à la canonisation... Une erreur a donné pour patron aux imprimeurs saint Jean de Dieu : en réalité c'est saint Jean-porte-latine ! Il y a une autre liste très utile, celle des symboles des saints, par exemple saint Pierre est représenté avec les clefs, ou un coq, ou sa barque. C'est intéressant pour l'histoire de l'art, mais le tableau inverse eut été utile pour les identifications de tableaux ou statues anciennes : Clef, Voir : Pierre (Saint). Ensuite on trouve un tableau synoptique des papes et chefs d'État, de saint Pierre, avec en regard l'empereur Auguste, jusqu'à Jean-Paul II, avec Elisabeth II, Juan Carlos Ier, Valery Giscard d'Estaing, Karl Carstens, Giovanni Leone et Jimmy Carter ! L'ouvrage se termine par les calendriers romains et byzantins, sous la dernière forme pour le premier.

C'est aux bibliothécaires d'apprécier si cet ouvrage leur rendra service... Il en existe en langue française plus conformes aux usages de l'Église et des bibliothèques, mais celui-ci est très complet, plus que beaucoup d'autres.