Congrès IDT 1981

Information, Documentation, Télématique (Versailles, 13-15 mai 1981)

Ce congrès, organisé par l'Association française des documentalistes et des bibliothécaires spécialisés (ADBS) et l'Association nationale de la recherche technique (ANRT) avec la participation du Groupement français des producteurs de bases et banques de données (GFPBBD) eut pour objet principal de faire le point depuis la tenue du précédent congrès en 1979.

La session inaugurale fut consacrée à la présentation de la politique de l'information en France. Les représentants de différents organismes (Ministères de l'industrie, des universités, Secrétariat d'État aux postes et télécommunications, Mission interministérielle de l'information scientifique et technique, Agence de l'informatique), s'employèrent, chacun à leur tour, à situer leur action dans un plan de politique générale de l'information, à dresser le bilan de leurs activités, à évaluer le chemin à parcourir compte tenu de la situation dans d'autres pays industrialisés tels que les USA.

L'information n'est pas encore considérée en France comme un bien industriel. On ne se presse guère pour investir dans le secteur information. A l'avance des sociétés américaines, on ne peut que constater un retard de l'offre intérieure française, ce qui a motivé une politique d'aide financière aux producteurs d'information.

Les entreprises privées et les services publics maîtrisent mal la valeur de l'information. Ne serait-il pas nécessaire de connaître le bilan documentaire des entreprises afin de pouvoir mesurer le prix des produits et des services...

Les universitaires marquent une certaine réticence à l'égard de la documentation automatisée. Ne devraient-ils pas considérer que l'information relève des crédits ordinaires de fonctionnement ? Cela traduit la difficulté d'un dialogue entre l'offre et la demande et l'absence de démarche de type marketing pour évaluer les besoins, étudier le marché, fabriquer les produits et les distribuer.

On constate en effet une insuffisance de l'utilisation des bases et des banques de données, notamment dans le milieu universitaire. A cela, plusieurs raisons sont avancées : trop petit nombre de terminaux d'interrogation, complexité du dialogue entre intermédiaire et utilisateur final, prix, pertinence de l'information, difficultés psychologiques à l'égard d'un produit de type industriel et commercial.

Comment remédier à cet état de choses ? La dissémination de terminaux de grande diffusion (type VIDEOTEX) devrait provoquer un appétit pour l'information scientifique et technique. Le développement des logiciels devrait permettre une réduction du temps de formation et d'approche des stocks d'informations. L'évolution du rôle et de la fonction des professionnels du transfert de l'information devrait favoriser une démultiplication de la formation des utilisateurs finaux. Enfin, un contrôle de la qualité de l'information introduite dans les bases et les banques de données, l'élargissement du champ devraient permettre de répondre aux exigences de la complétude et de la pertinence formulées par les utilisateurs.

Les différents participants à cette table ronde devaient aussi définir le rôle qui avait été confié à leurs administrations en particulier la Direction générale des télécommunications, qui mit l'accent sur son rôle de transporteur de données et de transmetteur de l'information, sur son rôle de normalisation afin de garantir à l'utilisateur des matériels compatibles et des interconnexions possibles et de veiller à la cohérence du développement technique au plan français, européen et international. L'utilisateur fut une des préoccupations de ce congrès. D'aucuns de constater que ses besoins n'avaient pas été suffisamment pris en compte dans l'élaboration des systèmes et des produits.

Huit thèmes furent ensuite développés de façon successive et simultanée : 1. Banques de données textuelles et factuelles ; 2. Architecture des réseaux d'information ; 3. Nouveaux produits pour l'information et la documentation ; 4. Accès aux documents primaires ; 5. Éducation et formation des utilisateurs ;

6. Marché de l'information ; 7. Systèmes d'information du futur ; 8. Recherche d'une évaluation de l'utilisation des bases et banques de données.

Le souci des organisateurs de dresser un panorama aussi exhaustif que possible sur l'évolution du secteur de l'information scientifique et technique ayant conduit à inscrire autant de thèmes, on ne put éviter d'entendre des exposés de caractère divers et de contenu hétérogène. De là à souhaiter qu'il n'est que temps d'agir pour introduire une normalisation et entreprendre une rationalisation devant un développement quelque peu désordonné des produits de l'information...

Ce pessimisme doit être cependant vite atténué car un tel forum a été l'occasion d'une diffusion de l'information sur les projets et les réalisations et a laissé place à un niveau de réflexion sur la fonction du transmetteur d'information que sont les professionnels des bibliothèques et des centres de documentation, sur l'évolution de la conception des relations entre créateurs et utilisateurs d'information, sur le caractère de bien ou de service de l'information... ce quatrième pouvoir.