Paper

art and technology

par Jeanne-Marie Dureau
Paulette Long, ed. - San Francisco : World print Council, 1979. - 118 p. : ill. ; 22 x 27 cm. ISBN 0-9602496-0-5 : $9.50.

Ce volume de format oblong et très illustré, témoigne des activités de la société américaine « World print Council » qui dispose d'un centre de documentation, organise diverses expositions et en 1978 (23-25 mars) a tenu à San Francisco un congrès sur le papier. Les communications alors prononcées ont été éditées en 1979. Elles portent pour partie sur l'histoire et la technologie du papier, mais le plus grand nombre, comme il est normal pour une société de l'estampe, s'attache au papier comme support de l'œuvre d'art.

La partie historique comporte quatre textes : l'étude de quelques points particuliers (la fabrication du papier Japon par Yasuichi Kubota et Timothy Barrett ; la machine à papier en continu par Michel Joly ; la fabrication artisanale du papier aux États-Unis par Robert Serpa) ; suit une longue introduction sur l'histoire du papier due à Leonard Schlosser. Après un rappel des origines du papier, ce texte dresse un tableau précis et complet de l'évolution des techniques papetières occidentales jusqu'à la fin du 19" siècle. L'idée qui sous-tend ce panorama est toutefois de montrer l'évolution du papier destiné aux estampes, et l'auteur en est amené à évoquer, parfois un peu longuement, l'évolution de la gravure. Les illustrations qui viennent à l'appui en font un travail clair et didactique.

La partie technique s'ouvre par un exposé sur la chimie du papier de Roy P. Whitney ; Donald Farnsworth explique ensuite ce que sont les tests de laboratoire qui permettent d'apprécier scientifiquement les papiers en évaluant leur force, résistance au pliage, à l'éclatement, etc., toutes notions techniques qui constituent un savoir minimum pour qui s'intéresse au papier, alors que l'expérience relatée par l'atelier de lithographie Tamarind de son utilisation de quatre papiers particuliers (Arches cover, Rives BFK, German copperplate et Inomachi nacre) a une portée beaucoup plus limitée. De même, l'exposé de Inge-Lise Eckmann sur la conservation des œuvres d'art sur papier rappelle ce qu'il faut au moins savoir sur ce sujet.

Toutes ces communications, quoique visant des graveurs, renferment donc le savoir utile minimum pour le bibliothécaire, alors que les textes qui les suivent concernent plus exclusivement les artistes : telles l'histoire des papiers pour la gravure que Andrew Robinson envisage d'un point de vue esthétique, les livres d'artistes par Judith Hoffberg, et enfin quatre textes relatant des recherches artistiques et expérimentales sur le papier : moulages en pâte à papier, travail de l'artiste dans le moulin à papier, le papier comme objet d'art, ainsi qu'une discussion sur les expériences nouvelles sur le papier dans l'art.

En conclusion, ce volume, lorsque la langue anglaise n'est pas un obstacle, offre plusieurs chefs d'intérêt : la première partie rassemble des exposés clairs et commodes sur l'histoire et la technique du papier qu'on trouve souvent dans des ouvrages différents ; d'autre part les illustrations sont de qualité et renouvellent ce que nous avons coutume de voir dans des publications européennes ; enfin, si la dernière partie touche un public d'artistes, l'ensemble du volume a l'avantage de témoigner de la vigueur du milieu de la gravure aux États-Unis d'Amérique.