Journée d'information sur la coopération entre les bibliothèques organisée par l'Association de l'École nationale supérieure de bibliothécaires (AENSB)

Le 24 janvier 1976, l'AENSB a organisé à l'Université de Paris-IX-Dauphine une journée d'information sur la coopération entre les bibliothèques, dans le cadre des nouvelles structures mises en place en application de la décision du 2 juillet 1975 de supprimer la Direction des bibliothèques et de la lecture publique. Plus de 250 professionnels des bibliothèques publiques, d'étude et de recherche ont participé à cette journée.

Comme l'a rappelé Mlle Pouillias, présidente de l'AENSB, si « l'unité administrative des bibliothèques a été rompue, l'unité technique doit être à tout prix préservée, encore mieux consolidée ».

M. Rachou, Chef du Service des bibliothèques, présenta tout d'abord, en précisant leur rôle, les quatre divisions mises en place au Service des bibliothèques du Secrétariat d'État aux universités.

Conformément aux revendications des personnels présentées à l'issue de la décision du 2 juillet 1975, la formation et la gestion des personnels demeurent uniques afin de maintenir l'unité des corps et de garantir les avantages attachés en particulier à la mobilité. Les différents organismes de consultation (comité technique paritaire, commissions administratives paritaires) verront leur composition répartie selon les effectifs des différents établissements : Bibliothèque Nationale, les autres bibliothèques relevant du Secrétariat d'État aux universités et les bibliothèques relevant du Secrétariat d'État à la culture. Ce système de représentation équilibrée des administrations et des personnels constitue une première réponse au problème de la coopération.

Les questions de formation concernant toutes les catégories de personnel demeurent du ressort de l'École nationale supérieure de bibliothécaires (ENSB). Lors des discussions, Mlle Pouillias a pu indiquer que des pourparlers avaient été engagés entre le Secrétariat d'État aux universités et le Ministère de l'Intérieur en accord avec le Secrétariat d'État à la culture en vue de la passation d'une convention entre l'ENSB et le Centre de formation des personnels communaux pour la prise en charge de la formation des personnels communaux des bibliothèques municipales.

M. Rachou exposa ensuite les grandes lignes de la politique documentaire lancée à l'issue du Colloque de Gif-sur-Yvette sur les bibliothèques universitaires. Plusieurs directeurs de bibliothèques universitaires mirent l'accent sur les aspects de la formation des personnels responsables de la documentation au sein de l'université. Ces personnels sont de catégorie différente et il est certain que l'apprentissage d'un langage commun est le meilleur garant de la coopération.

M. Le Rider, administrateur général de la Bibliothèque Nationale, situa la Bibliothèque Nationale dans le réseau des bibliothèques. L'affirmation du caractère autonome de la Bibliothèque Nationale, la définition des différents services rendus à l'ensemble des bibliothèques doivent contribuer à faire de la Bibliothèque Nationale le pivot de la coopération.

L'après-midi fut consacrée à l'inspection générale des bibliothèques, à la Direction du livre et à la politique générale de coopération.

M. l'Inspecteur général Caillet devait mettre l'accent sur le trait d'union, le lien que constitue l'inspection générale des bibliothèques entre les établissements relevant maintenant d'autorités de tutelle différentes. La décision du 2 juillet n'a pas affecté l'inspection générale dans son essence puisqu'elle demeure rattachée au Secrétaire d'État aux universités et qu'elle est mise à la disposition du Secrétaire d'État à la culture pour les missions concernant les établissements relevant de la compétence de ce dernier.

Après un rappel des textes régissant le corps des inspecteurs généraux, M. Caillet brossa le tableau des multiples tâches qui leur sont confiées et posa les questions que suscite la situation actuelle des bibliothèques, en souhaitant que les femmes dont l'importance numérique n'est plus à démontrer, accèdent sans tarder à l'inspection générale.

M. Poindron, inspecteur général, représentant M. Groshens, directeur du livre, devait ensuite présenter la Direction du livre qui est maintenant responsable des bibliothèques publiques. Cette direction comprendra notamment (voir p. 138) : un service des bibliothèques publiques reprenant les attributions de l'ancien service de la lecture publique et une division des affaires générales regroupant les questions d'aide à l'exportation, de droits d'auteur, d'aide à l'édition qui relèvent désormais de la Direction du livre. Le Directeur du livre est également le président du Centre national des lettres qui se verra attribuer des moyens financiers accrus grâce à une taxe sur les appareils de reprographie, destinée à contribuer aux acquisitions de publications françaises de toutes les bibliothèques.

M. Poindron aborda les problèmes liés à l'organisation régionale et répondit aux questions sur la situation des personnels administratifs des bibliothèques centrales de prêt.

Il appartient à M. Rachou, de définir les termes de la politique de coopération. Création d'un organisme consultatif interministériel, mise en place de conventions entre le Secrétariat d'État aux universités et la Bibliothèque Nationale en y associant le Secrétariat d'État à la culture pour la définition des missions, telles sont les mesures arrêtées.

La Division de la coopération et de l'automatisation créée au Secrétariat d'État aux universités se voit confier la tâche de définir la politique de coopération, d'assurer sa mise en œuvre et d'en analyser les résultats.

Les moyens de cette politique sont constitués par les centres de coopération qui recouvrent les anciens services communs de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique et qui procèdent d'un regroupement de ces services : Centre bibliographique national, Centre des échanges internationaux, Centre de coopération technique, dont les fonctions furent précisées par M. Le Rider.