Extrait de la déclaration de M. Jean-Pierre Soisson, secrétaire d'état aux universités, faite lors de la présentation devant l'Assemblée nationale, le 17 novembre 1975, du projet de budget pour 1976 du Secrétariat d'état aux universités

Ma cinquième préoccupation est de développer les bibliothèques universitaires.

Les bibliothèques constituent un instrument de formation et de culture incomparable.

J'ai réuni au printemps dernier les responsables des bibliothèques universitaires, afin de définir une action de développement qui puisse recueillir leur accord.

Cette action tend à améliorer les services rendus par les bibliothèques universitaires à tous leurs lecteurs, qu'ils soient étudiants ou non. Elle vise aussi à renforcer le rôle de la Bibliothèque Nationale.

L'effort accompli en faveur des bibliothèques universitaires par la Ve République nous impose des responsabilités particulières. 500 000 mètres carrés ont été mis en service; les crédits de fonctionnement ont été multipliés par cinq en francs courants.

Il faut entretenir et développer un tel héritage.

J'ai défini à cette fin six lignes d'action lors du colloque qui s'est tenu à Gif-sur-Yvette.

Un recensement de toutes les bibliothèques, d'universités et d'instituts, va être effectué. Il ne s'agit pas de supprimer : il s'agit simplement de mieux connaître.

Une coordination va être entreprise pour les acquisitions d'ouvrages, à seule fin d'éviter les doubles emplois.

Des catalogues collectifs sont en cours de réalisation.

Pour ces trois actions prioritaires, dès 1976, des « brigades spéciales » seront créées : leurs membres seront exemptés de toute tâche de gestion.

De plus, j'encouragerai les universités à regrouper dans une annexe de leur budget les moyens mis à la disposition de toutes leurs bibliothèques. En effet, j'ai pu constater que, dans certains cas, les universités consacraient, sur leurs crédits de fonctionnement et de recherche, plus de moyens en faveur des bibliothèques d'instituts que l'État en faveur des bibliothèques universitaires. Une coordination est donc nécessaire.

Pour ce faire, les compétences des conseils des bibliothèques seront accrues de même que le rôle des commissions consultatives, chargées d'orienter les acquisitions.

Je souhaite que les bibliothèques universitaires deviennent des instruments efficaces d'éducation permanente. Je souhaite donc qu'elles s'ouvrent à tous les publics et qu'elles ne soient plus seulement réservées aux professeurs et aux étudiants.

Quant à la Bibliothèque Nationale, sa mission est claire : s'ouvrir, s'intégrer davantage à l'ensemble universitaire, servir dans le même temps la culture.

J'ai entrepris la réorganisation du dépôt légal. Deux décrets ont été promulgués, pour le dépôt des disques et des nouveaux moyens de communication. Un texte relatif aux films est en cours de préparation.

D'autre part, à ma demande, le Gouvernement à adopté un plan d'extension de la Bibliothèque Nationale, afin de permettre à celle-ci de mieux répondre aux besoins des chercheurs. Enfin, l'organisation de la bibliothèque va être modifiée. La Bibliothèque Nationale est désormais autonome. Elle est de plus chargée de la gestion des services communs aux bibliothèques publiques, dans les trois domaines essentiels de la bibliographie, des prêts et des échanges internationaux. Il s'agit de l'une des plus anciennes institutions de notre pays. Le Gouvernement souhaite renforcer son rôle. Les décisions qui vont être prises au cours des prochaines semaines n'ont pas d'autre but.