Association de l'École nationale supérieure de bibliothécaires. Journée d'étude 1975 et assemblée générale à Lyon

L'Association de l'École nationale supérieure de bibliothécaires (AENSB) avait inscrit au programme de sa journée d'étude qui s'est tenue cette année à Lyon le 22 février 1975 « les Bibliothèques universitaires et les autres organismes de documentation au sein de l'Université ». Soucieuse d'engager le dialogue entre les bibliothécaires et leurs partenaires universitaires, l'AENSB a organisé une tribune libre afin de favoriser de part et d'autre un échange d'informations et de propositions en vue d'une meilleure connaissance des moyens documentaires au sein de l'université et de leur utilisation optimale au bénéfice des étudiants, des enseignants et des chercheurs.

Partant de l'historique des relations entre les bibliothèques universitaires et les autres organismes tels que bibliothèques d'instituts, d'unités d'enseignement et de recherche (UER), de laboratoires, marqué par l'esprit centralisateur de l'organisation administrative de la bibliothèque universitaire au XIXe siècle, Mlle Pouillias, conservateur à la Direction des bibliothèques et de la lecture publique, section des bibliothèques d'étude et de recherche, devait présenter les efforts de coordination tentés entre les différents types de bibliothèques, notamment par une circulaire ministérielle de 1923 et, le décret du 23 décembre 1970 relatif aux bibliothèques universitaires. Ce décret a, en effet, créé un « service commun » de bibliothèques et lui attribue une « mission d'orientation, d'étude, de recherche, d'enseignement bibliographique et documentaire ». Ce décret a également posé le principe de la collaboration de ce service commun avec les « autres bibliothèques relevant des universités et les bibliothèques non universitaires concourant aux mêmes objectifs ».

La situation de la parcellisation de la documentation au sein des bâtiments d'enseignement et de recherche à côté d'un organe central qu'est la bibliothèque universitaire et ses sections fut illustrée par l'exemple de l'Université de Dijon. M. Pierdet, conservateur à la Bibliothèque de l'Université de Dijon et M. Bart, professeur de droit à la même université ont, en effet, analysé cette situation au niveau des crédits, des collections et des personnels. Le problème prend de plus en plus d'acuité, la réforme de l'enseignement supérieur par la redistribution nouvelle et quelquefois arbitraire des UER accentue encore la disparité et le morcellement des anciennes bibliothèques d'instituts et de laboratoires. Cette évolution va à l'encontre des besoins d'une recherche pluridisciplinaire.

Si les bibliothèques universitaires disposent très souvent de locaux, de personnel qualifié, elles connaissent malheureusement une situation financière difficile. M. Roux, conservateur à la Bibliothèque interuniversitaire de Rennes, présenta le système de coopération qui se met en place progressivement dans le domaine scientifique sur le plan local.

En République Fédérale Allemande, à entendre M. Schweiger, directeur de la Bibliothèque de la Faculté de lettres de Tübingen, la situation paraît assez identique à celle de la France, avec toutefois une très nette différence de moyens. M. Schweiger exposa ensuite les recommandations de la « Deutsche Forschungsgemeinschaft » et leurs applications dans la constitution des nouvelles bibliothèques universitaires.

La seconde partie de la journée fut consacrée aux solutions possibles ou envisageables pour coordonner la politique documentaire au sein de l'université.

M. Fabiani, professeur de médecine à l'Université de Rennes, et M. Marcillet-Jaubert, professeur de lettres à l'Université de Lyon II, devaient fixer à chaque type d'organismes, bibliothèques universitaires, centres de documentation, bibliothèques d'instituts, un cadre documentaire et MM. Thirion, directeur de la Bibliothèque interuniversitaire de Nancy, Trainar, directeur de la Bibliothèque interuniversitaire de Toulouse et Daumas, directeur de la Bibliothèque de l'Université de Nice, proposèrent des solutions allant d'une restructuration des bibliothèques à l'organisation documentaire par réseaux aux niveaux local, régional et national.

M. Poindron, inspecteur général des bibliothèques, adjoint au Directeur, apporta le point de vue de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique qui envisage une enquête au sujet des bibliothèques d'instituts et qui suit les travaux du Bureau national de l'information scientifique et technique (BNIST) en vue de la constitution de réseaux sectoriels d'information.

Des débats dirigés par M. Littler, conservateur à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, il ressortit que les bibliothécaires, soucieux du service à rendre à l'usager, avaient déjà lancé des entreprises de coopération mais qu'ils étaient attentifs à toute mesure tendant à une meilleure organisation documentaire. La conclusion de cette journée d'étude fut apportée par M. Berthet, conseiller technique, représentant M. Soisson, secrétaire d'État aux Universités, qui manifesta la volonté d'engager une politique tendant à aboutir à une meilleure connaissance des crédits alloués à la documentation au sein de l'Université, à développer les catalogues collectifs, à poursuivre l'effort financier entrepris en faveur des bibliothèques universitaires, à améliorer la qualification des personnels, enfin à harmoniser les relations entre les bibliothèques universitaires et les bibliothèques publiques qui forment un ensemble au service du pays.

Le lendemain 23 février, l'AENSB a tenu son assemblée générale annuelle qui a retenu au programme d'activités pour 1975 un stage de recyclage de catalogage au printemps, une journée sur l'audio-visuel pendant le SICOB, un séminaire sur les fonds anciens suivi d'un voyage d'étude en Italie durant le mois d'octobre.

L'Assemblée générale procéda au renouvellement du tiers du Conseil qui est maintenant composé des membres suivants : Mlle Andreeva (Bibliothèque nationale); M. Arnoult (Bibliothèque municipale classée de Châlons-sur-Marne); Mlle Bisbrouck (Direction des bibliothèques et de la lecture publique); M. Boulet (Bibliothèque municipale de Tours); Mme Brun (Bibliothèque de l'Université de Dijon); M. Casseyre (Bibliothèque interuniversitaire de Nancy); Mlle Charreau (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg); M. Cuzin (Bibliothèque de la ville de Paris); M. Diligent (Bibliothèque de l'Université de Metz); Mme Leroy (Bibliothèque publique d'information); M. Littler (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg); M. Martin (Bibliothèque centrale de prêt de l'Aisne et Bibliothèque municipale de Soissons); Mme Mengozzi (Bibliothèque de l'Administration centrale du Ministère de l'Éducation); Mlle Pouillias (Direction des bibliothèques et de la lecture publique); Mlle Reboul (Bibliothèque de la Sorbonne); Mlle Rochard (Bibliothèque interuniversitaire de Lyon); M. Roux (Bibliothèque interuniversitaire de Rennes); Mlle Struber (Bibliothèque centrale de prêt des Bouches-du-Rhône); M. Thill (Direction des bibliothèques et de la lecture publique); M. Vaucel (Bibliothèque centrale de prêt de Meurthe-et-Moselle); Mme Vézier (Bibliothèque de l'Université de technologie de Compiègne).

Le bureau demeure composé de la façon suivante : Présidente : Mlle Pouillias ; vice-présidents : Mme Brun, M. Martin, M. Vaucel; secrétaires : Mlle Andreeva, M. Diligent; trésoriers : M. Thill, Mme Mengozzi.