Pour une meilleure coordination entre la formation professionnelle et l'activité des bibliothèques

Les conservateurs des bibliothèques sont souvent affrontés, dans leur activité quotidienne, à des problèmes qu'ils n'ont pas toujours le loisir ou les moyens d'approfondir. Or l'École nationale supérieure de bibliothécaires a introduit depuis quelques années la recherche professionnelle dans le programme des études en inscrivant parmi les travaux scolaires et les épreuves du Diplôme supérieur de bibliothécaire la rédaction de devoirs et de mémoires individuels sur des sujets intéressant tous les aspects de l'activité des bibliothèques.

Il est certain que les conservateurs auraient intérêt à utiliser la relative disponibilité des élèves de l'École pour faire avancer l'étude des questions qui se posent à eux en les proposant comme sujets de travaux. Cela vivifierait l'enseignement professionnel, qui serait mis davantage en relation avec les réalités concrètes, et apporterait aux bibliothèques et à leur personnel l'amorce de solutions utiles. Ces travaux pourraient être repris et développés ultérieurement dans le cadre plus général des recherches et des études faites par les professionnels eux-mêmes. Il y a là une perspective tout à fait intéressante ouverte à la profession. La coopération ainsi établie serait de nature à faciliter l'insertion des élèves-bibliothécaires dans le métier et serait bénéfique à tous.

Pour cette raison, la direction de l'École nationale supérieure de bibliothécaires et l'ensemble des enseignants demandent aux bibliothécaires et conservateurs des bibliothèques de France de bien vouloir leur signaler les questions qui leur paraissent susceptibles d'être traitées sous forme de :
- dissertations à rédiger en 3 ou 4 heures avec étude préalable plus ou moins approfondie (dépouillements, lectures, enquêtes, exploitation de statistiques, etc.);
- travaux pratiques pouvant s'étendre sur plusieurs séances de 1 h 30 ou de 3 h (études sur des fichiers réels de bibliothèques, rassemblement de données d'ordre bibliographique sur un sujet précis, études statistiques sur la production éditoriale, études comparées d'un cadre de classement ou de l'adaptation d'une classification à un fonds particulier, études de fonds anciens, etc.);
- notes de synthèse pouvant être préparées sur 2 ou 3 mois (étude de l'activité d'une bibliothèque dans un domaine particulier : relations avec les lecteurs, diffusion d'informations bibliographiques, étude de l'évolution budgétaire, études sur les populations de lecteurs (origine sociale, fréquence des prêts, comportements de lecture, etc.)

Ces travaux, dont l'énumération ne saurait être complète, pourront, selon les cas être conduits par les élèves, éventuellement encadrés par leurs professeurs ou chefs de travaux pratiques, ou encore en relation étroite avec un bibliothécaire ou un directeur de bibliothèque. Leur exploitation ultérieure dépendra évidemment d'abord de l'avis du bibliothécaire qui les aura inspirés. L'École nationale supérieure de bibliothécaires accueillera dès à présent, et tout au long de l'année, les sujets de travaux qui lui seront soumis. Elle les examinera avec le Conseil des professeurs et les proposera aux élèves 1.

  1. (retour)↑  Note de la direction de l'École nationale supérieure de bibliothécaires