La documentation iconographique théâtrale. Code de catalogage et de références

André Veinstein

Cécile Giteau

La Bibliothèque de l'Arsenal a été amenée à concevoir un code de catalogage et de références d'iconographie théâtrale. Le catalogue rédigé sur fiches est classé selon le système dictionnaire avec, pour le sous-classement à l'intérieur d'une même vedette, l'intervention de sigles qui correspondent aux différentes catégories de documents (costume, décor, appareillage, portrait, etc...). Quatre types de documents sont à envisager : 1° documents iconographiques se rapportant à un spectacle donné; 2° documents iconographiques concernant une pièce mais ne se rapportant pas à un spectacle donné ou du moins n'ayant pu être identifiés comme tels; 3° documents iconographiques sans références à une pièce ou à un spectacle déterminés se définissant par une vedette-matières; 4° cas particulier des portraits. Les principes généraux de catalogage sont une adaptation de ceux de l'Afnor; des schémas-types de rédaction sont proposés pour les différents cas qui peuvent se rencontrer. Le code mis en pratique depuis un an à la Bibliothèque de l'Arsenal vient d'être adopté par d'autres bibliothèques.

L'élaboration et la mise en pratique, à la Bibliothèque de l'Arsenal, d'un code de catalogage et de références de l'iconographie théâtrale ne résultent pas seulement de nécessités « locales » dont une énumération précédera l'exposé nécessairement succinct que nous donnerons de ses principes essentiels : elles suivent un certain nombre d'événements et d'entreprises qu'il nous paraît indispensable de passer en revue.

Les collections théâtrales dans le monde.

Sous le nom de collections théâtrales, ont été conservés, depuis le XVIIIe siècle, des ensembles qui se sont trouvés spontanément constitués non pas seulement d'écrits (textes de pièces, partitions, études imprimées et manuscrites), mais encore de documents iconographiques (tels que des reproductions de scènes ou de décors, des plans d'architecture, des portraits) et, plus récemment, d'objets : masques, maquettes à trois dimensions, costumes, tableaux, accessoires auxquels viennent couramment s'ajouter : cahiers de mises en scène, plantations, films, etc.

A vingt-cinq ans de distance, deux ouvrages témoignent du développement considérable qu'ont connu les collections anciennes et de l'accroissement constant du nombre des nouvelles collections. Le premier, Theatre collections in libraries and museums, publié à Londres chez Stevens et Brown en 1936, effectuait, en 180 pages, un premier recensement de deux cents collections environ. Le second, Bibliothèques et musées des arts du spectacle dans le monde, qui paraîtra aux Éditions du Centre national de la recherche scientifique, à Paris, au début de l'année 196I, comprendra 550 pages qui porteront sur le recensement de plus de trois cents collections.

Ces « collections » sont conservées indifféremment dans des bibliothèques ou des musées. Elles dépendent d'organismes d'État ou, fréquemment, privés. Elles ne sont pas, en général, limitées au théâtre proprement dit, mais concernent toutes les formes de spectacles dramatiques, une place de plus en plus importante étant accordée, au cours des quinze dernières années, à la radio et à la télévision. Leur création résulte souvent de l'initiative privée d'artistes ou d'associations professionnelles.

Exigences des utilisateurs : hommes d'études et hommes de pratique.

Le caractère, en apparence disparate, des éléments groupés dans ces collections résulte, pour une part importante, de la composition même du « spectacle », forme achevée de l'œuvre théâtrale, mais aussi de la variété des demandes formulées par les spécialistes de plus en plus nombreux (esthéticiens, historiens, psychologues, sociologues, etc.), qui prennent le théâtre comme sujet de recherche 1 ainsi que par les hommes de pratique (metteurs en scène, décorateurs, architectes, techniciens divers, etc.). Par leurs objets, ces exigences aboutissent à un véritable chassé-croisé de démarches : celles des théoriciens dirigées vers les documents issus de la pratique artistique elle-même, celles des artistes et des techniciens orientés vers les moyens d'information et de justification que peuvent leur fournir les travaux des érudits.

Travaux nationaux et internationaux : prédominance des recherches d'ordre iconographique.

Ces événements ont provoqué chez les responsables des principales collections une véritable prise de conscience de la nécessité de résoudre en commun les problèmes, souvent complexes et délicats, posés par la conservation, le catalogage et la communication des documents.

En 1937, est créée la première Association nationale des bibliothèques théâtrales : il s'agit de l'Association américaine dont l'un des promoteurs fut M. George Freedley, conservateur de la Collection théâtrale de la « New York Public Library ». En 1954, sur la proposition de M. Julien Cain, la Fédération internationale des associations de bibliothécaires, alors présidée par M. Pierre Bourgeois, crée la Section internationale des bibliothèques et musées des arts du spectacle dont les congrès seront régulièrement organisés tous les deux ans. En 1955, sur l'initiative de la Society for Theatre Research, une Conférence internationale de la recherche théâtrale se réunit à Londres. Deux, des trois thèmes choisis, portent sur des problèmes de documentation. Cette conférence internationale trouva son prolongement dans la fondation à Venise en 1957 d'une Fédération internationale pour la recherche théâtrale, organisme dont les activités venaient opportunément compléter celles entreprises par la Section internationale des bibliothèques et musées limitées à la documentation 2.

Deux ans plus tard, les bibliothèques yougoslaves de théâtre fondaient leur association nationale. Enfin, en 1960, l'Association des bibliothécaires français créait une Section des bibliothèques-musées des arts du spectacle en même temps que l'U. R. S. S. décidait de l'organisation d'une Association nationale de bibliothèques théâtrales et musicales.

Les travaux positifs qui procèdent de ces conférences ou des manifestations organisées par les différentes instances qui viennent d'être citées, ont eu pour sujet notamment : La Sauvegarde et la conservation des matériaux les plus fugitifs issus du théâtre (George Freedley, in : Theatre collections in libraries and museums, étude reprise et complétée dans Bibliothèques et musées des arts du spectacle dans le monde, à paraître en 196I aux éditions du C.N.R.S.); Nature, conservation, classification et catalogage des documents issus de la pratique du théâtre (Miss Kahn, bibliothécaire de la « Society for Theatre Research » de Londres ; communication au IIIe Congrès de la Section internationale des bibliothèques et musées des arts du spectacle, Bruxelles, 1957); Application du système Cordonnier aux petites collections théâtrales (Mlle Cizelj, bibliothécaire de l'Institut théâtral de Ljubljana); Classification et catalogage des affiches de théâtre (M. Batusic, conservateur de la Bibliothèque-Musée du Théâtre national de Zagreb; communication présentée au IVe congrès de la Section internationale des bibliothèques et musées des arts du spectacle, Varsovie, 1959); Valeur documentaire des photographies de théâtre (M. Got, Section théâtrale de l'Institut des sciences et des arts de Varsovie; même Congrès), et Mlle Rose-Marie Moudouès de la Société d'histoire du théâtre (même Congrès); Valeur des films documentaires consacrés au théâtre (M. Pierre Guilbert, cinéaste; Section française des bibliothèques-musées des arts du spectacle, 1960); Code de références de l'iconographie du cirque (M. Tristan Rémy; même séance); La Conservation des marionnettes (Mlle Monique Ray, conservateur du Musée international de la marionnette, Lyon; même séance).

Cette brève énumération suffit à montrer l'importance attachée aux problèmes posés par les documents d'ordre iconographique.

Objectifs immédiats du code de catalogage et de références.

C'est dans ce cadre de travaux que vient se placer le code de catalogage et de références d'iconographie théâtrale conçu par la Bibliothèque de l'Arsenal en vue de répondre dans l'immédiat aux préoccupations pratiques suivantes :
I° Cataloguer et rendre utilisables les acquisitions récentes ou « courantes » et plus particulièrement : a) les vastes ensembles iconographiques constitués par des collections nouvellement acquises : Collection Gordon Craig, Gaston Baty, Georges Pitoeff dont l'importance a été évoquée lors de la récente exposition des « Enrichissements de la Bibliothèque nationale de 1945 à 1960 »; b) une collection
systématiquement constituée de maquettes originales de décors ou de costumes réalisées par les décorateurs contemporains; c) un fonds de diapositives en couleurs de maquettes de décors et de costumes concernant la production théâtrale française courante dont la constitution a été entreprise en 1959 avec le concours du service photographique de la Bibliothèque nationale. Ce fonds qui s'accroît régulièrement chaque mois comporte actuellement 1 350 diapositives relatives à l'œuvre d'une trentaine de décorateurs au nombre desquels Louis Jouvet, Christian Bérard, Félix Labisse, Lucien Coutaud, Jean-Denis Malclès, François Ganeau, Léon Gischia, Jacques Noël, etc...; d) les albums de reportage photographique (photos de scènes, gros plans d'acteurs, portraits) concernant la production théâtrale française courante dont une sélection est régulièrement acquise auprès des photographes spécialisés.
2° Procéder avec le concours du Centre national de la recherche scientifique au dépouillement iconographique d'un certain nombre d'ouvrages et de périodiques spécialisés, tâche entreprise au début de 1960.
3° Préparer le catalogage de la section iconographique de la Collection Rondel non encore inventoriée.

Notre but devait donc être d'établir un catalogue qui réalise la synthèse de tout le matériel iconographique quel que soit l'éparpillement des fonds, la diversité des sujets traités (architecture, décor, appareillage, scènes, portraits, etc...), la variété des formes sous lesquelles se présentent les documents (objets d'art, maquettes planes ou construites, photographies, estampes, affiches, coupures de presse), lesquels, en dehors de leur plus ou moins grande valeur intrinsèque, ont tous une égale valeur documentaire.

Quel système de catalogage adopter pour mettre en valeur le contenu des documents ? Pour répondre aux usagers un certain nombre d'impératifs se posaient à priori :
I° regrouper de façon claire et précise tous les documents concernant un spectacle donné (décors, costumes, affiches, etc.);
2° regrouper les différentes mises en scène d'une même pièce;
3° regrouper tous les documents qui concernent un théâtre donné : architecture, machinerie, répertoire chronologique, etc.;
4° regrouper sous chaque nom de personne la totalité de ses réalisations même si son activité s'est exercée sous des aspects très divers (tel Louis Jouvet : décorateur, acteur, metteur en scène, chef de troupe) et aussi les réalisations dont elle a été l'objet (caricatures, portraits, etc...) ou les souvenirs qui l'évoquent (« reliques »);
5° en dehors de ces centres d'intérêt avoir la possibilité d'inclure une fiche sur n'importe quel sujet (personnage représenté : évêque, cuisinier, etc...; objet : fauteuil Louis XV, brouette, etc.), les choses les plus diverses pouvant être figurées soit à l'occasion d'une représentation donnée soit à titre d'illustration d'un des aspects du théâtre.

Il fallait adopter une classification assez logique et assez souple pour que l'ordre introduit pût satisfaire l'esprit sans toutefois être un obstacle à d'imprévisibles extensions. C'est pourquoi, redoutant la scission auteurs-matières, la rigidité du « systématique », la dispersion de « l'analytique », nous avons adopté un classement alphabétique (système dictionnaire) où cependant les sections méthodiques apparaissent dans le sous-classement. Ces sections sont représentées sur la fiche par un sigle de trois lettres qui correspond à telle ou telle catégorie de documents. Actuellement nous utilisons seize sigles dont la liste est susceptible d'accroissement :
AFF = affiche (annonce),
APP = appareillage,
ARC = architecture,
COS = costume et accessoires de costume,
DEC = décor et accessoires de décor,
DIS = dispositif scénique,
ILL = illustration des pièces de théâtre, documents ou œuvres d'art illustrant l'un des aspects du théâtre,
MAC = machinerie,
MAR = marionnettes,
MAS = masques,
MIS = croquis de mise en scène,
MOB = mobilier et accessoires du mobilier,
OBJ = objets divers ayant appartenu à des gens de théâtre,
PLA = plantation du décor,
POR = portrait,
SCE = scènes.

Cet élément introduit un ordre à l'intérieur du classement sans y instaurer cependant une hiérarchie gênante entre les différentes catégories puisque la position d'un sigle par rapport à un autre est déterminée dans le fichier par l'ordre alphabétique. Pour un spectacle donné, par exemple, les fiches sont groupées dans l'ordre suivant : AFF, COS, DEC, MIS, PLA, SCE.

Quant aux principes de catalogage, nous avons essayé de ne pas rompre avec ceux de l'Afnor, que l'on a cherché à adapter, à transposer dans un domaine autre que celui pour lequel ils ont été conçus. Les données essentielles ont été retenues : disposition d'ensemble (avec quelques variantes) de la notice catalographique, usage des signes conventionnels (ponctuation, crochets), distinction entre fiches principales et secondaires et surtout choix et transcription des vedettes : vedettes-auteurs, vedettes-matières. Mais, de plus, nous avons été amenés à créer pour chaque catégorie de documents (correspondant aux seize sigles énumérés) un schéma-type pour la rédaction du corps de la notice dont le contenu, à la différence des fiches d'imprimés qui ont pour base la page de titre, doit être le plus souvent entièrement élaboré ou tout au moins ordonné dans le cas où l'image comporte une légende. Ce schéma-type a été conçu en tenant compte d'une part des chefs d'intérêt propres à chaque catégorie de documents et d'autre part des problèmes de sous-classement pour l'intercalation des fiches, laquelle suppose des différenciations assez précises 3. Nous n'avons jamais perdu de vue, non plus, qu'il nous fallait pouvoir user au maximum des procédés de reproduction automatique (multigraphie, photographie).

Ces principes généraux posés, examinons comment traiter les documents selon le type auquel ils appartiennent :
I° documents iconographiques se rapportant à un spectacle donné ;
2° documents iconographiques concernant une pièce mais ne se rapportant pas à un spectacle donné ou du moins n'ayant pu être identifiés comme tels;
3° documents iconographiques sans référence à une pièce ou à un spectacle déterminés, se définissant par une vedette-matière;
4° cas particulier des portraits.

I. Documents iconographiques se rapportant à un spectacle donné.

Particularité importante de ce code, le catalogage de tels documents s'effectue en deux temps :

Premier temps : Établissement d'une fiche d'identification du spectacle que nous appelons « fiche-vedette principale ». Cette fiche, ne se référant à aucun document en particulier mais facteur commun à l'ensemble des documents relatifs à un spectacle et répertoriés à sa suite, comporte sous une forme stéréotypée un certain nombre d'éléments indispensables à connaître concernant le texte (auteur, titre, traducteur, adaptateur), la localisation de la représentation dans le temps et dans l'espace (ville, théâtre, date exacte), l'agencement et l'exécution de la représentation (principaux artisans du spectacle : metteur en scène, décorateur, dessinateur des costumes, compositeur de la musique de scène, chef d'orchestre, chorégraphe, nom de la compagnie ou de la troupe qui interprète l'œuvre 4).

Cette fiche d'identification du spectacle est ensuite multigraphiée et se transforme en fiches-vedettes secondaires par l'addition de vedettes diverses :

a) Vedettes d'auteurs secondaires en capitales. La notion d'auteur est ici très large : elle s'applique non seulement aux auteurs dramatiques, aux traducteurs, aux adaptateurs, mais encore aux décorateurs, aux architectes de scène, aux dessinateurs de costumes, compositeurs, chorégraphes, chefs d'orchestre et même aux acteurs en tant qu'ils assument la responsabilité de l'interprétation d'un rôle. Dans l'exemple cité :
BARRAULT (Jean-Louis). M. en sc.
MALCLÈS (Jean-Denis). Déc.
MALCLÈS (Jean-Denis). Cost.
AURIC (Georges). Mus.
COMPAGNIE RENAUD-BARRAULT. Interpr.

b) Vedettes de localisation qui assurent par ville et par théâtre le regroupement des œuvres du répertoire dans l'ordre chronologique. Par analogie avec les rubriques de forme (cf. projet Afnor) ces vedettes de localisation qu'il ne faut pas confondre avec les vedettes des collectivités-auteurs, sont rédigées en minuscules et placées entre crochets. Soit, dans l'exemple cité :
[Paris. Théâtre Marigny. 1950, 25 mars.]

De tels regroupements sont prévus aussi pour les émissions dramatiques de télévision et pour les festivals :
[Télévision. France. 1959, 10 mai.]
[Festival. Avignon. 13. 1959, 15 juillet.]

c) Titre de l'œuvre :

Malborough s'en va-t-en guerre.

Ces fiches-vedettes secondaires au titre permettent de saisir d'un rapide coup d'œil la succession chronologique des différentes mises en scène d'un texte dramatique et il nous est apparu préférable d'inclure une fiche à chaque fois plutôt que de faire un renvoi général comme nous l'avions pourtant prévu.

Deuxième temps : Établissement pour chaque document d'une fiche individuelle. Ces fiches sont disposées de façon uniforme :
- en haut et à droite de la fiche, on indique par trois lettres capitales de
quelle catégorie de document il s'agit (AFF, COS, DEC, etc...); - en vedette (à 20 mm du bord de la fiche) rappel de la fiche de base (« fiche-vedette ») sous forme abrégée : auteur, titre, ville où a eu lieu la représentation, date de la « première »;
- en tête du corps de la notice (à deux interlignes de la vedette) on prend soin de toujours souligner les termes servant au sous-classement alphabétique (nom des personnages) ou numérique (ordre de succession des actes, tableaux, scènes);
- en bas de la fiche, à gauche de la perforation, rappel des vedettes sous lesquelles une fiche identique doit figurer (vedettes auteurs et vedettes-matières). Précisons que les fiches individuelles secondaires ne sont à envisager que pour les noms qui ne figurent pas dans la « fiche-vedette » et qui par conséquent n'ont pas donné lieu à une fiche-vedette secondaire.

Les éléments de description dans le corps de la notice sont particuliers à chaque catégorie de documents : un schéma-type de rédaction tend à mettre en valeur les différents chefs d'intérêt. Citons à titre d'exemple ceux qui concernent le décor, le costume et les scènes, catégories de documents qu'il est le plus usuel de rencontrer.

Décor ou dispasitif :
I° Acte et scène, ou tableau, auquel correspond le décor ou dispositif considéré. (Terme à souligner.)
2° Éventuellement, entre crochets, brève description dont on peut, le cas échéant, extraire une vedette de fiche-matières.
3° Nom du décorateur introduit par « Déc » :

Costume :
I° Nom du personnage. (Terme à souligner.)
2° Éventuellement, brève description : genre d'uniforme (officier, postier, etc...) ou de costume (smoking, robe de chambre, etc...) avec des précisions de lieu et de temps si cela est nécessaire.
3° Entre crochets, la mention d'acte et de scène si on la connaît.
4° Nom du dessinateur de costume introduit par « Dess ».
5° Nom de l'interprète pour qui a été conçu le costume si le document y autorise, soit que ce nom y figure expressément (note manuscrite dans le cas d'une maquette), soit que la silhouette ou la célébrité de l'acteur auquel il est destiné le justifie. Nom à introduire par « Interpr ».

Scènes :
I° Acte et scène auxquels correspond l'image. (Terme à souligner.)
2° Citer de gauche à droite le nom des personnages en mentionnant entre parenthèses après chacun d'eux le nom de l'interprète. On limite la citation à trois personnages et si l'on a dû faire une sélection on note : « principaux personnages » ou bien « au centre : X ».

Des schéma-types analogues existent pour les autres catégories de documents qui concernent un spectacle donné : mobilier ou accessoires du mobilier (MOB), schémas de plantation du décor (PLA), croquis de mise en scène (MIS) ou affiches (AFF).

De ces diverses opérations de catalogage il résulte :
a) Que toute la documentation (fiches individuelles avec sigles) concernant un spectacle donné se trouve regroupée (sous le nom de l'auteur, au titre de la pièce et à la date de la représentation) à la suite de la « fiche-vedette » principale (laquelle se distingue dans notre catalogue par sa tranche rouge).
b) Que les fiches-vedettes secondaires classées aux noms des principaux artisans du spectacle sont seulement des fiches d'orientation : la « fiche-vedette » secondaire établie sous la vedette : MALCLÈS (Jean-Denis). Déc., indique pour l'exemple choisi que c'est cet artiste qui a fait le décor de la pièce de Marcel Achard, Malborough s'en va-t-en guerre, dans la mise en scène de Jean-Louis Barrault en 1950; mais, pour trouver les références iconographiques concernant ce décor, il faut se reporter à la vedette : ACHARD (Marcel). - Malborough s'en va-t-en guerre. - Paris, 25-3-1950, et voir les fiches qui portent le sigle « DEC ».
c) Que, par le jeu des fiches individuelles secondaires, tout élément intéressant quel qu'il soit (nom d'un interprète, objet figuré, etc...) peut être mis en valeur.

II. Documents iconographiques concernant une pièce mais ne se rapportant pas à un spectacle donné ou du moins n'ayant pu être identifiés comme tels

Appartiennent à ce type de documents certaines études de décors ou de costumes et surtout l'illustration (ILL) des textes dramatiques.

Il n'y a pas dans ce cas à établir de « fiche-vedette » et, pour chaque document, la vedette de la fiche principale se compose uniquement du nom de l'auteur et du titre de la pièce. La date du document, puisqu'il ne s'agit plus d'une date de représentation, est reportée sous le sigle (COS, DEC, ILL) et, pour le sous-classement des fiches, fait corps avec lui de sorte que dans le catalogue sont groupés pour un texte dramatique donné tous les documents iconographiques concernant le costume (COS), puis ceux qui concernent le décor (DEC), enfin ceux qui concernent l'illustration (ILL) avec sous-classement chronologique dans chaque catégorie.

Sans entrer dans les détails, signalons que le schéma-type de rédaction du corps de la notice, pour des illustrations, varie quelque peu selon qu'il s'agit de l'illustration d'une scène proprement dite, de l'évocation d'un épisode qui se déroule en principe en dehors de la scène (le combat des Horace, par exemple), de la représentation de personnages qui ne sont pas en situation, ou d'images qu'on ne peut identifier ni par les personnages ni par la scène représentée et que désigne seulement leur fonction par rapport à l'édition (titre, frontispice, planche, vignette). Les documents sont fréquemment accompagnés d'une légende qui est le plus souvent la citation d'une réplique, il convient toujours de la transcrire dans la rédaction de la fiche, mais elle n'intervient jamais en tête du corps de la notice parce qu'elle ne serait pas un élément intéressant à retenir pour le sous-classement des fiches.

III. Documents iconographiques sans référence à une pièce ou à un spectacle déterminé se définissant par une vedette-matière

Alors que dans les deux premiers types de documents, la vedette principale était un nom d'auteur et que les vedettes-matières n'intervenaient qu'accessoirement dans les fiches secondaires, nous abordons ici un troisième type où la vedette principale est une vedette-matière, d'autres vedettes, auteurs ou matières, pouvant à leur tour intervenir comme vedettes secondaires.

Cette vedette principale est parfois délicate à choisir :
a) S'il s'agit de documents qui concernent un théâtre en particulier (ARChitecture, APPareillage, DISpositifs scéniques, MAChinerie) la vedette se compose du nom de la ville suivi du nom du théâtre, libellé identique à celui des vedettes de localisation, à l'exclusion des crochets (cf. type I, fiche-vedette secondaire). La sous-vedette de point de vue est à rejeter en tête du corps de la notice où, soulignée, elle servira au sous-classement des documents qui sont sous la même vedette et sous le même sigle. (Par exemple pour un théâtre donné, sous le sigle ARC : Façade, Foyer, Plan, Vue perspective, etc.)
b) Pour les autres documents le problème est de discerner l'intérêt majeur et de l'exprimer par un mot-matière. Nous n'avons pas, sur ce point précis, acquis assez d'expérience pour édicter des principes valables en toutes circonstances. Citons quelques exemples :

IV. Cas particulier des portraits

a) S'il s'agit d'un portrait à la ville, il suffit de mettre en vedette (en minuscules) le nom de la personne représentée, d'employer le sigle POR complété si possible par la date au moins approximative du portrait et de rédiger le corps de la notice suivant le schéma-type correspondant : I° nom de la personnalité représentée; 2° description : attitude (debout, assis, en pied, en buste, de profil, de face, etc...), indication du lieu (« dans son cabinet de travail », « au foyer du théâtre de la Comédie-Française », etc...); 3° date du portrait; 4° nom du peintre, sculpteur, dessinateur ou photographe.

b) Lorsqu'il s'agit d'un portrait d'acteur en costume de scène la question est un peu plus complexe. Deux cas peuvent alors se présenter :
- l'acteur est en costume de scène mais pose devant un fond neutre (en studio généralement) et sans adopter une attitude justifiée par un jeu de scène;
- l'acteur est en costume de scène devant un élément de décor ou dans une attitude caractéristique de son rôle (geste, mimique).

Dans l'un et l'autre cas, le document est à considérer à un double point de vue : en tant que portrait mais aussi soit en tant que « costume » (premier cas), soit en tant que « scène » (deuxième cas), ce qui nous ramène en fait au premier type de documents (Documents iconographiques se rapportant à un spectacle donné). C'est donc sous la vedette de la représentation (auteur + titre + lieu + date) que s'établit la fiche principale de tels documents. Toutefois, pour exprimer la dualité d'intérêt que présentent ces portraits, nous utilisons dans ce cas un rapport de sigles, POR/COS, ou POR/SCE et nous classons deux fiches par portrait : l'une au nom de la personnalité représentée sous le sigle POR/COS ou POR/SCE (en soulignant POR, cf. fiche b), qui fait suite, pour une même rubrique, au sigle POR; l'autre, sous la vedette de la représentation avec le sigle POR/COS ou POR/SCE (en soulignant COS ou SCE, cf. fiche a), à la suite des fiches COS ou SCE concernant le même personnage.

On pourrait être tenté de généraliser l'emploi de ces rapports de sigles pour tous les documents à intérêt multiple, en fait l'extension de ce procédé à d'autres catégories de documents est à éviter, elle introduirait rapidement le désordre dans le catalogue où le sous-classement des fiches entre elles deviendrait impossible. Si un document, autre qu'un portrait, est intéressant à un double point de vue (« décor » et « costume » par exemple pour une maquette du décor où figurent de façon nette, un ou plusieurs personnages; ou bien, « scène » et « décor » pour une photographie de scène qui montre le décor très lisiblement dans toute son étendue), il est donc nécessaire d'établir deux fiches principales rédigées chacune selon les principes et le schéma-type de la catégorie où elle sera classée. Toutefois ce cas est un cas-limite qui doit demeurer tout à fait exceptionnel; nous ne prétendons pas dispenser l'usager de se reporter d'un sigle à un autre; il est bien évident que le lecteur complétera de lui-même sa documentation sur le costume (COS) en regardant les scènes (SCE) et que celui qui s'intéresse au décor (DEC) étudiera aussi sa plantation (PLA).

Toute ces fiches étant rédigées et classées, que trouvons-nous en résumé dans ce catalogue sous un nom de personne, sous un nom de théâtre ou sous un nom commun?

A. Sous un nom de personne :

I° Si c'est un auteur dramatique, son œuvre par ordre alphabétique des titres et sous chaque titre : a) l'iconographie se rapportant à la pièce en dehors de toute représentation. Par exemple, études de costumes (COS), études de décors (DEC), illustrations conçues pour une édition (ILL) avec sous-classement chronologique dans chaque catégorie; b) l'iconographie se rapportant à des représentations dont on n'a pu identifier ni le lieu, ni la date; c) l'iconographie se rapportant à des représentations dont le lieu est connu, mais dont la date n'a pu être identifiée (sous-classement par ville et par théâtre); d) l'iconographie se rapportant à des représentations datées, dans l'ordre chronologique. Une « fiche-vedette » principale (fiche à tranche rouge ne comportant rappelons-le aucun sigle, ni aucune cote) se trouve alors en tête de chaque représentation. Tous les documents se rapportant à cette représentation sont répertoriés à sa suite par ordre alphabétique des sigles (AFF, COS, DEC, etc...).

2° Les différentes fonctions littéraires ou artistiques de la personne considérée, son œuvre à ces divers points de vue, soit, par ordre alphabétique :
- adaptateur littéraire adapt.
- annotateur (cas d'annotations manuscrites) annot.
- architecte (dispositifs techniques, édifice) arch.
- chorégraphe chorég.
- dessinateur de costumes cost.
- décorateur déc.
- dessinateur dess.
- éditeur d'un texte éd.
- graveur grav.
- interprète interpr.
- metteur en scène m. en sc.
- compositeur de musique mus.
- chef d'orchestre orch.
- photographe phot.
- sculpteur sculpt.
- traducteur trad.

3° Les fiches-matières (vedettes en minuscules) se rapportant à la personne considérée : qu'il s'agisse de portraits (POR, POR/COS, POR/SCE) ou d'objets lui ayant appartenu (OBJ).

B. Sous un nom de théâtre (toujours précédé du nom de la ville).

I° La suite chronologique des spectacles qui ont eu lieu dans le théâtre considéré (fiches-vedettes secondaires de localisation dont la vedette est entre crochets et en minuscules).

2° Les fiches-matières concernant le théâtre en question : documents concernant en particulier l'appareillage (APP), l'architecture (ARC), la machinerie (MAC).

C. Sous un nom commun se trouvent groupés, avec des sigles divers, les différents emplois de la chose considérée : ainsi pour reprendre notre exemple sous la vedette « Éventail », pouvons-nous trouver le sigle COS (accessoire de costume) et OBJ (objet ayant appartenu à une personnalité du théâtre) ou bien sous la vedette « Esclave » des costumes (COS) et des masques (MAS).

Les principes de ce code mis en pratique depuis un an à la Bibliothèque de l'Arsenal pour le catalogage des diapositives de maquettes de décors et de costumes et pour le dépouillement iconographique des ouvrages et périodiques réalisé avec l'aide du Centre national de la recherche scientifique, viennent d'être adoptés par le Centre de documentation théâtrale de la Sorbonne et par la Bibliothèque de la Comédie-Française. Notre expérience personnelle se concrétise actuellement par sept mille fiches qui correspondent à quelque trois mille documents catalogués par deux personnes ne travaillant que par intermittence. La rédaction des fiches, après cet exposé théorique, peut paraître un peu complexe, elle est en pratique assez simple : la seule difficulté réelle concerne les recherches préliminaires sur l'identification des spectacles, parfois délicates et longues. Pour y remédier la Bibliothèque de l'Arsenal tient à jour depuis janvier 1960 un fichier de documentation sur la production théâtrale courante, rédigé d'après les éléments d'information recueillis systématiquement dans la presse, sur les affiches ou dans les programmes (date de la première représentation, nom des principaux artisans du spectacle, distribution, etc.).

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Fiche n°1

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Fiche n°2

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Fiche n°3

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Fiche n°4

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Fiche n°5

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Fiche n°6

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Fiche n°7

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Fiche n°8

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Fiche n°9

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Fiche n°10

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Fiche n°11

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Fiche n°12

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Fiche n°13

  1. (retour)↑  Dans la mesure, sans cesse croissante, où des sujets de diplômes, ou de thèses d'intérêt théâtral sont admis dans les Facultés, où des colloques ou des publications consacrés au théâtre bénéficient du patronage du Centre national de la recherche scientifique, où des bourses de recherche en matière théâtrale sont allouées par ce même organisme, on peut admettre l'existence officielle du théâtre en France comme sujet d'étude scientifique.
  2. (retour)↑  Ces deux associations publient un périodique unique : Recherches théâtrales-Spectacles-Documents dont trois numéros paraissent chaque année.
  3. (retour)↑  A ce propos, signalons dès maintenant que pour l'intercalation l'ordre des facteurs est le suivant :
    1. Vedette secondaire s'il y a lieu (à 10 mm du bord supérieur de la fiche).
    2. Vedette principale (à 20 mm du bord supérieur de la fiche).
    3. Sigle de trois lettres, en haut à droite.
    4. Élément souligné en tête du corps de la notice.
  4. (retour)↑  La distribution proprement dite ne peut entrer ici en ligne de compte : le nombre des acteurs serait trop souvent à lui seul un obstacle. De plus d'incessantes modifications, que justifient des circonstances diverses, surviennent dans la carrière d'un spectacle.