ICOM (International Council of Museums)
Une réunion mixte de la commission de l'ICOM pour le traitement des peintures et du Comité de l'ICOM pour les laboratoires de musée s'est tenue à Amsterdam du 19 au 24 septembre 1957. Dix-sept pays y étaient représentés soit par des conservateurs soit par des chimistes, directeurs ou collaborateurs des laboratoires de musées ou d'instituts pour la protection des monuments historiques.
La commission pour le traitement des peintures comptait parmi ses membres, M. Germain Bazin, conservateur en chef du département des peintures au Musée du Louvre, le comité pour les laboratoires de musée, M. Jean Porcher, conservateur en chef du Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, Mme Françoise Flieder, attachée de recherche au Centre national de la recherche scientifique et, parmi les observateurs, Mlle Thérèse Kleindienst, conservateur à la Bibliothèque nationale. Indépendamment du «British Museum », dont le directeur du laboratoire de recherche préside le comité de l'ICOM pour les laboratoires de musée, la Bibliothèque nationale de Vienne était également représentée à ce comité et parmi les observateurs hollandais figuraient le conservateur des manuscrits de la Bibliothèque royale de La Haye et un bibliothécaire à la Bibliothèque de l'Université de Leyde.
Le programme de la réunion comportait à la commission pour le traitement des peintures l'étude du support de toile, à la commission pour les laboratoires de musée la préparation d'une enquête sur les peintures murales et la conservation des peintures de manuscrits, problème capital pour nombre de bibliothèques et qui avait été posé au Comité, lors de sa réunion de juillet 1955 à Vienne, par un rapport préliminaire de M. Jean Porcher. Celui-ci avait alors été chargé de mener une enquête sur les méthodes de conservation de ces documents. Les sondages auxquels il procéda tout d'abord l'amenèrent d'une part à limiter une première étude aux peintures sur parchemin, d'autre part à constater qu'il n'existait à peu près nulle part de méthode pour la conservation des peintures de manuscrits. Une formule toutefois put être communiquée à quelques experts, celle de la Bibliothèque nationale de Vienne dont le principe est l'emploi d'une colle de parchemin liquéfiée, mais la fabrication de cette colle (ou de toute autre plus inoffensive encore) et son mode d'application, appellent encore des études précises.
Dans sa séance du 20 septembre consacrée à la discussion du second rapport de M. Porcher le comité a décidé la formation autour du rapporteur d'une sous-commission composée de Mme Flieder, attachée de recherche au Centre national de la recherche scientifique; de MM. Forber, professeur d'histoire des sciences et des techniques à l'Université d'Amsterdam, Roosen-Runge, professeur à l'Université de Wurtzbourg, Unterkircher, conservateur du cabinet des manuscrits et Wächter, chef des ateliers de restauration à la Bibliothèque nationale de Vienne, Warner du laboratoire de recherche du «British Museum». Notons que les premiers essais des procédés qui seront envisagés pourront être faits, non sur des documents anciens, mais sur des pièces fabriquées selon les méthodes anciennes à l'étude desquelles se consacre depuis plusieurs années M. Roosen-Runge. En attendant l'issue de ces travaux dont les premiers résultats seront discutés lors de la prochaine « réunion mixte » en 1959, le Comité pour les laboratoires de musée met en garde contre les dangers que présentent des méthodes incontrôlées et M. Porcher a rédigé une brève liste de celles qui lui paraissent devoir être entre toutes évitées, du moins quant à présent.
Les séances communes de la commission pour le traitement des peintures et du comité pour les laboratoires de musée étaient consacrées à la climatisation des musées (expression qui n'exclut pas les documents d'archives et de bibliothèques). Cette question avait fait l'objet d'une enquête menée au début de 1955, mais les réponses au questionnaire envoyées le 11 février avaient été trop tardives pour que le rapporteur M. Sneyers, du laboratoire des musées royaux de Belgique, ait pu les dépouiller toutes pour la réunion de juillet 1955. En fait, le rapport provisoire qu'avec MM. R. Organ, du laboratoire de recherche du « British Museum » et F. I. C. Rawlins, conservateur du laboratoire de la «National Gallery », il présenta à la réunion de 1957, est moins le résultat de cette enquête (le manque d'homogénéité de nombreuses réponses en rendit l'utilisation difficile) que celui des recherches bibliographiques ou personnelles de trois rapporteurs; compte tenu des observations faites et des questions posées en séance par les membres de la réunion mixte, il doit aboutir à la publication d'une étude où les responsables d'établissements de conservation trouveront des indications utiles, non seulement sur les dommages à redouter de mauvaises conditions climatiques, mais aussi sur les instruments à employer pour les mesurer et les appareils ou dispositifs de nature à les améliorer, soit dans l'ensemble d'un bâtiment soit dans un local réservé aux documents les plus fragiles ou les plus précieux. Si l'on ne doit pas espérer que tous les problèmes soient résolus par cette publication, elle contribuera assurément à nous éclairer, mieux et plus facilement, sur une question que les conditions de la vie moderne, par le développement du chauffage et de la pollution de l'air, aggravent chaque jour.
Enfin, M. Coremans, directeur du laboratoire des musées royaux de Belgique et secrétaire général du Comité pour les laboratoires de musée, présenta le texte dactylographié d'un « Répertoire des principaux laboratoires de recherches, laboratoires techniques et ateliers de musées », dont le principe avait été définitivement adopté par la réunion mixte de Vienne en 1955 et par la IVe Conférence générale de l'ICOM en Suisse en 1956.