Nécrologie

Guy-Charles Cros

Le poète est mort le 28 novembre 1956. Membre fondateur de l'Académie du Disque français, ancien président de l'Académie Ronsard, il avait été, de 1919 à 1942, bibliothécaire à la Bibliothèque-Musée de la guerre à Vincennes. MM. Georges Duhamel, André Billy, Yves-Gérard Le Dantec, Philippe Chabaneix et d'autres ont dit ailleurs ce que sa perte était pour les lettres françaises. Ses livres de vers sont au nombre de sept, dont Les Fêtes quotidiennes (1912), Avec des mots (1927), Mon Soleil nouveau (1944) qui contiennent sans doute ses meilleurs poèmes. Traducteur de Johann Bojer (La Puissance du Mensonge, Maternité), des oeuvres du poète danois Claussen, il avait collaboré au Mercure de France, à la Revue de Paris, à Vers et Prose, aux Écrits nouveaux, etc...

Plus soucieux de la gloire de son père Charles Cros, que de sa propre réputation, il était, dit A. Billy, « la fantaisie même, et détaché de tout ce qui n'était pas la poésie... Sa facilité l'a desservi autant que sa façon de se moquer de tout. Avec plus de rigueur il se serait poussé au premier rang. Pour ceux qui l'ont approché, il restera une des plus charmantes incarnations d'Ariel qui aient visité notre triste monde depuis le romantisme ...» Peut-être « ne fut-il pas le modèle des fonctionnaires ...» dit encore Billy. Qu'importe! Certains amis ne l'en regrettent pas moins et souhaitent qu'une édition complète de ses œuvres, dont le peintre graveur Demeurisse a accepté le soin, rassemble avec les manuscrits inédits que son insouciance lui a fait « semer » au hasard de ses amitiés, ses recueils de vers aujourd'hui introuvables et rappelle - ou apprenne - au grand public, quel charmant, léger et souvent profond poète il a été.