Le bibliobus urbain de Grenoble
L'expérience du bibliobus urbain est plus récente que celle du bibliobus rural. Il a été pour la première fois utilisé en Angleterre, à Manchester, en 1931 1. Il était également en usage avant 1939 dans certaines grandes villes américaines. Après 1945, il a été adopté au Canada 2, en Allemagne 3, en Suède (1948) et en Norvège (1955) 4.
L'expérience acquise montre qu'un bibliobus urbain ne remplace jamais une bibliothèque de quartier un peu importante avec un personnel employé à plein temps 5. Toutefois, il rend, et souvent à moindres frais, des services beaucoup plus appréciables que ne pourraient le faire de simples dépôts ou même de petites bibliothèques qui n'ont pas de bibliothécaires qualifiés et de collections tout à fait à jour 6. Sa supériorité réside dans le renouvellement du stock de livres transporté, dans la qualité du bibliothécaire, capable d'orienter les lecteurs, et aussi dans la mobilité du véhicule qui peut desservir dans la même semaine plusieurs quartiers dispersés 7. Il faut remarquer toutefois que, étant donné le nombre restreint des ouvrages transportés et la brièveté des arrêts, la population du quartier desservi ne doit pas dépasser 800 8 ou au plus 1.000 habitants 9. Il faut donc s'adresser de préférence à des quartiers périphériques, de faible densité, qui ne pourraient être utilement desservis, en raison de la distance, par une bibliothèque non circulante. Sinon, il faut considérer le bibliobus urbain comme un très bon instrument de prospection provisoire, en attendant l'installation d'une importante bibliothèque de quartier 10. A défaut de service permanent pour les adultes, peut être également envisagé, comme aux États-Unis 11 et au Canada 123, un service dans les écoles sans bibliothèque scolaire, le public des enfants étant celui qui se révèle généralement le plus facile à atteindre 13 et qui se déplace le plus difficilement 14.
A Grenoble, un effort a été fourni depuis la guerre pour le développement de la lecture publique 15. Outre la bibliothèque municipale classée, il existe une bibliothèque de prêt à domicile de 15.000 volumes fondée en 1883, qui dessert 1.283 emprunteurs avec plus de 30.000 emprunts par an. En 1946 a été inaugurée une nouvelle bibliothèque de quartier avec accès aux rayons et salle de lecture ouverte le soir; elle comptait en 1955 plus de 10.000 ouvrages. Dans cette même bibliothèque a été organisé, dès 1946, un service de prêts collectifs gratuits aux usines, centres commerciaux et administratifs. Le nombre de livres prêtés par an était, en 1955, de 10.500 avec 27 dépôts. Le nombre des emprunteurs était la même année, d'après les statistiques fournies par les responsables, de 1.200 dont 200 ouvriers. Toujours dans la même bibliothèque de quartier, fut créée en 1948 une section enfantine de 3.000 ouvrages avec annuellement 7.247 entrées dans la salle de lecture et 5.187 livres empruntés à domicile en 1955.
Malgré cet effort de décentralisation, l'organisation actuelle de la lecture publique ne correspond pas aux besoins de la population grenobloise. Il s'agit en effet d'une ville relativement étendue (1.780 hectares), en plein développement industriel et dont les recensements successifs accusent des montées très nettes (77.409 habitants en 1921, 90.748 en 1931, 95.806 en 1936, 102.161 en 1946, 116.440 en 1954). Par ailleurs, les bibliothèques, qu'il s'agisse de la bibliothèque universitaire, de la bibliothèque municipale classée, des deux bibliothèques de lecture publique, sont toutes localisées dans les mêmes quartiers du centre et de l'est. Les quartiers de l'ouest et du sud, les plus industriels et les plus étendus, bénéficient principalement du service de prêts collectifs dans les usines (50 % des emprunts) 16. Le nombre des lecteurs empruntant directement aux bibliothèques y est deux fois moindre que dans des quartiers plus proches de celles-ci 17.
Socialement, la nouvelle bibliothèque pour enfants atteint le but que ne peuvent obtenir ni les autres bibliothèques, ni même le service de prêts collectifs dans les usines, puisque, grâce à la collaboration des maîtres, nous avons en 1955, sur 600 jeunes lecteurs inscrits, 451 appartenant aux écoles primaires contre 149 appartenant aux lycées et collèges. Mais ici encore, et plus que pour les adultes, le rayon d'action ne peut s'étendre au delà d'une zone assez limitée. Sur les 140 élèves des lycées et collèges qui empruntent effectivement des livres, 105 appartiennent à des quartiers éloignés, mais l'écart est beaucoup plus grand en ce qui concerne les enfants des écoles qui ne peuvent guère se déplacer sans être accompagnés : 40 seulement des 171 emprunteurs effectifs appartiennent à des quartiers périphériques.
Pour remédier à cet état de choses, la meilleure solution aurait été de transférer l'ancienne bibliothèque de prêt à domicile, fondée en 1883, au centre des quartiers ouest et sud non encore desservis, dans un nouveau local plus vaste, avec libre accès aux rayons et bibliothèque d'enfants. Malheureusement, la ville ne possède aucun local dans ces quartiers, et, étant donné le gros effort que nécessite, avec l'accroissement de population, le développement scolaire, il n'a pas été possible de trouver des salles disponibles dans les écoles.
En attendant ce transfert, restait la solution du bibliobus urbain. Celui-ci ne peut sans doute remplacer une importante bibliothèque de quartier, mais il présente deux avantages. Il permet de desservir les enfants de certaines écoles périphériques plus défavorisés que les adultes, qui, eux, ont la possibilité de se déplacer ou de bénéficier du prêt collectif. D'autre part, dans un pays encore imparfaitement gagné à la lecture publique, il sert d'instrument de propagande et peut ainsi contribuer à convaincre les autorités de la nécessité du transfert dont il a été question ci-dessus.
C'est le 19 novembre 1954 que le Conseil municipal de Grenoble 18 a bien voulu, sur un rapport que nous lui avons fourni 19, voter une subvention de 1.670.000 F pour l'achat et l'aménagement d'un bibliobus avec participation de la Direction des bibliothèques de France.
Il était essentiel en effet, pour éveiller favorablement l'attention d'un public non encore averti, de ne pas transformer un véhicule déjà utilisé pour un autre usage, ce qui aurait donné une pauvre idée du nouveau service. Nous avons donc, en plein accord avec l'atelier automobile de la ville 20, fait l'acquisition d'un châssis Renault de 2 tonnes 500, avec un fourgon long de 4,20 m, large de 2 m et haut également de 2 m. Pour ces dimensions, nous avons à peu près suivi les normes recommandées aux États-Unis pour les bibliobus urbains et en Angleterre pour les bibliobus de comtés 21. Quant aux plans, nous nous sommes également inspirés à la fois du type anglais et du type américain 22. Nous ne nous en sommes écartés que pour tenir compte de certaines conditions climatologiques et sociales propres à la ville et à la région. Afin d'éviter des ouvertures supplémentaires, sources de courants d'air, la cabine du chauffeur est séparée du fourgon, comme dans le bibliobus suédois construit récemment à Norrköping 23, à la différence de la plupart des modèles anglais et américains 24. La perte de place qui en résulte est regagnée, la cloison entre cabine et fourgon étant entièrement garnie de rayonnages. Pour mieux assurer le contrôle avec le minimum de personnel, pour éviter les courants d'air dans une région où les hivers sont assez rigoureux 25, enfin pour consacrer le maximum de place disponible aux rayonnages, le fourgon n'a, à droite et en avant, qu'une porte latérale vitrée de 1,70 m de haut sur 0,80 m de large. Il en est ainsi pour les bibliobus de comtés et même pour certains bibliobus urbains en Angleterre 26 mais non pour les bibliobus américains, qui le plus souvent comportent deux portes, l'une d'entrée et l'autre de sortie. La porte est pourvue d'un marchepied extérieur pouvant se replier pendant la marche du bibliobus.
Des rayonnages, en bois blanc et isorel laqué, tapissent entièrement les deux côtés, l'avant et l'arrière du fourgon, à l'exception de l'emplacement de la porte et de la fenêtre de derrière de 0,80 m sur 0,50 m. Sur les deux côtés et à l'avant, les tablettes au nombre de six, espacées les unes des autres de 25 cm, ont 20 cm de profondeur et une portée de 80 à 90 cm. Quatre tablettes sont prévues pour les grands formats : deux d'entre elles comportent un espacement de 44 cm, les deux autres de 32 cm sur 30 cm de profondeur 27. Pour éviter le déplacement des livres pendant la marche du véhicule et faciliter la lecture du titre au dos, la partie antérieure de chaque tablette est surélevée par rapport à la partie postérieure de 2,5 cm pour les rayonnages d'avant et de côté, de 3 cm pour les rayonnages arrière. Dans les deux cas, pour ne pas endommager les coins des ouvrages, le fond du rayonnage forme avec la tablette un angle droit. Pour la protection des volumes et pour la facilité de la consultation, un espace vide est ménagé entre le sol et la tablette inférieure. Il y a lieu d'observer que la profondeur des rayonnages, contrairement au plan intérieur des bibliobus anglais 28, est assez réduite pour ne pas limiter l'espace réservé aux lecteurs. En revanche, contrairement à l'usage généralement adopté à l'étranger 29, ni bureau, ni pupitre, ni placard fixe n'ont été prévus, de manière à réserver le maximum de place aux ouvrages, la bibliothécaire ne disposant que d'un petit bureau mobile. Ainsi le fourgon, pour un espace relativement restreint, peut-il contenir entre 2.000 et 2.200 volumes. Seuls sont utilisés pour des bancs les coffrages des deux roues arrière. Le plancher du fourgon est entièrement garni de carpette mousse rouge, ainsi que les bancs et l'espace compris entre le plancher et les rayonnages. Le plafond et toute la surface, qui n'est pas couverte par des rayonnages, sont peints en teinte ivoire qui, par contraste avec le rouge de la carpette, donne à l'intérieur du fourgon un aspect gai et attrayant. Extérieurement la voiture est peinte en vert 30avec l'inscription en lettres jaunes de très grande dimension : BIBLIOTHÈQUE CIRCULANTE - VILLE DE GRENOBLE sur les côtés, à l'avant et à l'arrière. Cette inscription est faite pour attirer les regards, de même que les quatre cadres d'isorel recouverts de plexiglas, deux sur chaque côté du fourgon. Ces cadres sont garnis de jaquettes de livres récemment parus et d'avis destinés au public sur les formalités d'inscription et les heures des arrêts.
Pour la ventilation, sont prévues des vitres mobiles « securit » destinées à la porte d'entrée et à la fenêtre (0,80 m X 0,50 m) de la face arrière. Cette ventilation nous a paru suffisante, étant donné la cloison qui isole le fourgon des vapeurs désagréables du moteur 31. Pour éviter des déperditions de chaleur pendant l'hiver et aussi les risques d'infiltration, nous n'avons pas en effet adopté, comme dans certains bibliobus anglais et suédois, de système amovible pour les panneaux en plexiglas aménagés sur le toit de la voiture 32.
Le chauffage est momentanément assuré par un réchaud à gaz butane (marque Fireball), dont la puissance calorifique est calculée pour 50 à 60 m3. Ce réchaud a l'avantage, sur le radiateur à catalyse, de dégager moins d'émanations et de pouvoir être mis en marche sans prise de courant. Un système analogue est employé dans certains bibliobus américains 33, de préférence à tous les systèmes utilisant les gaz dégagés par le moteur, systèmes qui ne peuvent convenir aux bibliobus urbains appelés à accomplir de petits parcours et de longs arrêts. La chaleur qui émane de ce mode de chauffage se maintient assez longtemps, étant donné les issues peu nombreuses et la couche isolante thermique en rocklaine de 5 cm d'épaisseur qui tapisse toute la carrosserie.
L'éclairage naturel est donné par la porte et la fenêtre vitrées et aussi par deux panneaux de plexiglas, garnis de rideaux, de 0,80 m X 0,40 m aménagés sur le toit. L'éclairage artificiel est fourni par trois lampes de 15 watts, avec plafonnier, alimentées par une batterie d'accumulateurs de 12 volts située sous le plancher du fourgon, batterie qui peut être rechargée au garage avant chaque tournée. Ce système est considéré comme préférable à celui d'un générateur bruyant qui peut être l'occasion de nombreuses réparations 34.
En somme, le bibliobus tel qu'il a été aménagé à Grenoble, a été conçu en tenant compte de conditions climatologiques et sociales bien déterminées 35. Contre les hivers relativement rigoureux, nous avons réduit plus que de coutume le nombre des ouvertures, sans nuire toutefois à la ventilation, le fourgon étant isolé du moteur. Pour desservir à la fois des écoles et un public d'adultes, il fallait augmenter au maximum la longueur des rayonnages, tout en donnant au public le maximum de place pour la consultation des livres 36. Nous avons essayé de réaliser ce difficile compromis en réduisant, autant qu'il était possible, la profondeur des tablettes, et en supprimant tout meuble fixe. Enfin pour agir sur une population adulte à qui la lecture publique n'est pas aussi familière qu'aux habitants des pays anglo-saxons ou scandinaves, nous avons veillé à l'apparence du bibliobus, qui attire les regards par ses couleurs, ses inscriptions de grandes dimensions, ses panneaux garnis de jaquettes.
Le bibliobus urbain de Grenoble a été inauguré le 17 janvier 1956 par M. le Maire de Grenoble en présence de M. Brun, inspecteur général, représentant M. Julien Cain, directeur des Bibliothèques de France. Depuis cette date, il n'a cessé de fonctionner. La température de février a eu nécessairement des répercussions sur l'aflluence des emprunteurs. Et nos observations, qui portent sur la période relativement courte qui s'étend du 17 janvier au 29 février, ne peuvent avoir qu'une valeur approximative. Les collections entreposées dans le bibliobus représentent environ, nous l'avons dit, 2.000 à 2.200 volumes, ce qui répond à peu près aux moyennes adoptées dans les pays étrangers 37. Sur ce nombre, il faut compter environ 900 livres d'enfants. Les collections du fourgon sont prélevées sur celles d'un dépôt autonome, qui comprend à peu près actuellement 4.300 livres d'adultes et 1.700 livres d'enfants 38. Nous disposons seulement, pour l'instant, d'une employée auxiliaire et d'un chauffeur qui ne nous est accordé que quelques heures par semaine pour conduire et veiller à l'entretien de la voiture, mais qui ne s'occupe pas de la bibliothèque et ne séjourne pas pendant la durée des arrêts prolongés. Avec ces moyens limités, nous avons pu desservir régulièrement chaque semaine une école de 4 à 5 classes d'élèves âgés de 9 à 14 ans dans deux groupes scolaires périphériques et ceci pendant trois heures, le lundi, de 14 h. 30 à 17 h. 30. Nous avons d'autre part stationné six heures les mardis, de 9 h. à 15 h., sur une des places du quartier Ouest, où se tient un important marché. En six semaines, il y a eu 640 inscriptions, dont 530 élèves de quatre écoles et 110 adultes : 2.034 volumes ont été prêtés dont 1.698 aux enfants et 336 aux adultes.
Chacune des quatre écoles est desservie régulièrement toutes les quatre semaines. Pendant l'arrêt, chaque classe est amenée l'une après l'autre par l'instituteur ou l'institutrice qui en a la charge et les enfants, par groupe de dix au maximum 39, choisissent eux-mêmes sur les rayons en demandant au besoin des renseignements à l'employée de la bibliothèque et empruntent, après avoir montré leur carte, généralement deux volumes. Étant donné l'espace restreint dont nous disposons, il faut compter en moyenne 80 à 100 emprunts par heure 40. Les restitutions se font séparément sous la responsabilité des instituteurs qui réunissent les livres à l'avance dans des caisses, en donnant la liste des enfants qui, n'ayant pas rendu leurs livres, ne peuvent momentanément en emprunter d'autres. Ainsi il n'y a pas de temps perdu, le contrôle d'après les cartes de livres se faisant au garage ou au dépôt. Toutefois, pour l'instant, afin d'approvisionner notre stock de livres d'enfants encore insuffisant, nous prenons livraison des ouvrages restitués le vendredi qui précède le lundi, jour où nous visitons l'école.
Pour le prêt direct du mardi aux adultes, nous appliquons le même règlement que pour l'ancienne bibliothèque de quartier fondée en 1883, c'est-à-dire, inscription annuelle avec délivrance de carte d'emprunteur, moyennant 100 F et présentation d'une pièce d'identité accompagnée d'une quittance de loyer ou d'une feuille d'impôt mobilier. Pour les enfants, il faut en outre une justification des parents. Les livres empruntés un mardi doivent être restitués le mardi suivant, sinon ils doivent être rapportés directement aux deux bibliothèques de quartiers déjà existantes 41. Des listes peuvent en outre être fournies concernant les ouvrages qui ne sont pas sur les rayons du bibliobus : les demandes sont satisfaites la semaine suivante en prélevant, si nécessaire, sur le fonds des deux bibliothèques de quartiers. Ayant affaire à un public non encore averti, nous avons préféré, au début, faire, comme aux États-Unis 42, des stations prolongées. Ainsi nous remplaçons momentanément une filiale qui n'existe pas encore. Ce système nous paraît préférable à celui adopté dans les villes suédoises qui prévoit des arrêts multiples et courts 43, étant donné la caractéristique essentielle du bibliobus, sa mobilité. Le système suédois est sans doute recommandé pour un public discipliné chez lequel la lecture publique est un véritable besoin et qui est susceptible de respecter un horaire avec précision. Il ne saurait en être ainsi, tout au moins au début, et sans un travail préalable de propagande, dans un pays où la fréquentation de la bibliothèque n'est pas encore établie dans les mœurs.
Six semaines de fonctionnement pendant les mois de janvier et de février ne nous autorisent pas à formuler des conclusions. Néanmoins, il est possible de bien augurer de l'avenir, tout au moins en ce qui concerne les écoles. Presque tous les élèves des groupes scolaires visités ont emprunté des ouvrages et nous sommes sollicités d'en desservir de nouveaux. Notre stock de livres d'enfants est encore nettement insuffisant pour satisfaire les demandes. On doit tenir compte de l'absence de bonnes bibliothèques scolaires et il est indispensable d'attirer les enfants à la bibliothèque si nous voulons former des lecteurs futurs. Cette tâche à elle seule est considérable et pourrait nous suffire 44. Notre intention est cependant de toucher directement les adultes, bien qu'au premier abord cela paraisse plus difficile, même avec des arrêts prolongés dans les points les plus fréquentés de la ville. Nous ne désespérons pas toutefois d'y parvenir. Mais, pour cela, il nous faut faire de la propagande en distribuant des tracts et des listes de livres 45. Il nous faut aussi et surtout un personnel plus nombreux et plus qualifié. Comme le font ressortir bien des bibliothécaires étrangers 46, la bibliothécaire responsable d'un bibliobus doit avoir le temps et la compétence nécessaire pour renseigner l'emprunteur, non seulement sur le fonds qu'elle transporte, mais également sur les ressources de toutes les autres bibliothèques de la ville. Elle a un rôle essentiel d'informatrice et de guide et peut beaucoup pour accélérer le développement de la lecture publique dans une cité. En définitive, ce que nous demandons au bibliobus urbain, en dehors du service dans les écoles, ce n'est pas tant d'approvisionner les adultes en livres, comme le fait et dans de bien meilleures conditions une bibliothèque de quartier, c'est de faire connaître tout ce qui dans beaucoup de nos bibliothèques municipales est ignoré du grand public.