Les divisions de livres rares dans les bibliothèques de six villes américaines (octobre 1978)

Jeanne Veyrin-Forrer

Ce rapport, rédigé en février 1979, à la suite d'un séjour d'un mois aux États-Unis, concerne les divisions de livres rares formées dans une quinzaine de bibliothèques implantées à Chicago, Cambridge, Boston, New Haven, New York et Washington, et connues pour l'importance de leurs collections précieuses. Par la composition de leurs fonds comme par leur structure administrative, ces divisions reflètent la grande variété des établissements qui les contiennent, en majorité des créations privées. Cependant, élaborée principalement à propos des documents imprimés, l'enquête s'est concentrée sur quelques points précis qui ont fait l'objet d'aperçus généraux : critères et modalités d'accroissements, opérations d'entrée et de catalogage, systèmes de classification, orientation des catalogues spécialisés, service du public. En chemin ont été recueillies diverses informations sur la conservation et sur la formation spécialisée dispensée aux étudiants dans les Universités de Yale et de Columbia. Parmi les éléments positifs relevés, on note que dans le domaine des livres rares, les bibliothèques visitées ont chacune des secteurs de force qu'elles tendent à développer. Leurs procédures d'acquisitions, de même que la connaissance mutuelle de leurs fonds majeurs, aidée par de nombreuses publications, favorisent à cet égard les achats judicieux. En outre, la gestion cohérente des fichiers, en particulier celle de la shelf-list (par ordre de cotes), permet d'appréhender utilement l'ensemble des collections. Les sections visitées bénéficient pour la plupart de locaux, d'équipements et de mesures d'entretien appropriés à leurs fonds. Les questions de conservation y sont étudiées dans une optique de masse qui conduit à des solutions promptes et efficaces, comme l'utilisation de matériaux non acides ou l'adoption de boîtes pour les reliures à protéger et les dossiers de pièces. Mais l'automatisation du catalogage pose dans ces sections un problème tout particulier qui n'a pas jusqu'ici été résolu dans son ensemble

In this report, compiled in February 1979, following a one month tour of the United States, are described more than a dozen important rare books divisions belonging to large libraries in Chicago, Cambridge, Boston, New Haven, New York and Washington. These Divisions reflect in their nature and structure the diversity of the institutions in which they are located, mostly private institutions. The report is centered on printed documents and enlightens some aspects such as acquisition criteria and methods, cataloguing and classification systems, specialized catalogs, readers services. Some information is also given about preservation and about specialized courses at Yale and Columbia. It is of special interest to note that in each library, there is a central sector which is developped: acquisition procedures and a mutual awareness of collections, together with numerous publications, enable opportune purchases. Moreover, adequate maintenance of files, particularly of the shelf-list, gives a good overall knowledge of collections. In most cases, buildings, materials and conditions are adapted to the collections. All preservation problems are examined from a mass viewpoint, leading to prompt and positive results, for example the use of non-acid materials or special cases for precious bindings and folders of loose leaves. In these divisions, due to a certain number of difficulties, automated cataloguing is not yet implemented

Par les soins de la Commission franco-américaine d'échanges culturels et universitaires, le « Board of foreign Scholarship » de Washington m'a accordé en 1978 une bourse de recherche d'une durée d'un mois. Le thème que j'avais proposé à la Commission était une étude des divisions de livres rares aux États-Unis, étude limitée aux principales bibliothèques de Chicago et de la côte Est, à l'exclusion de celles de Philadelphie et de Princeton auxquelles, faute de temps, il me fallait d'emblée renoncer. J'ai donc pu me rendre successivement à Chicago (Illinois), puis à Cambridge et Boston (Massachussets), ainsi qu'à New Haven (Connecticut), à New York et enfin à Washington (D.C.). En m'attachant tout particulièrement aux collections d'imprimés conservés dans les divisions de livres rares, j'ai visité les établissements suivants :

Chicago
- The Newberry Library (Special collections).
- The Joseph Regenstein Library, University of Chicago (Special collections).

Cambridge et Boston
The Harvard University Library :
- The Houghton Library (Department of Printed Books, Department of Printing and Graphic Arts).
- The Law Library (Rare book and Manuscript).
- The Francis A. Countway Library of Medicine (Special collections : Rare books and Archives).
- The Kress Library of Business and Economics.

Boston
- The Boston Public Library (Rare books and Manuscripts).
- The Boston Athenaeum.

New Haven
The Yale University Library :
- The Sterling Memorial Library (The Arts of the book).
- The Beinecke Rare book and Manuscript Library.
- The Yale Center for British Art.

New York
- The Pierpont Morgan Library (Department of Printed books and Bindings, Department of Early children's books).
- The Columbia University Library : Butler Library (Rare book and Manuscript ; School of Library service).
- The New York Public Library (Special collections : Rare book, Arents collection, Spencer collection).
- The Grolier Club.

Washington
- The Folger Shakespeare Library.
- The Library of Congress (The Rare book and Special collections Division).

J'ai pu à l'occasion examiner quelques aspects de la conservation dans les ateliers de l'Athenaeum, de la Sterling Memorial Library, de la Pierpont Morgan Library et de la Library of Congress. L'accueil fut partout - est-il besoin de le souligner ? - cordial et même amical. Certes, Amor librorum nos unit...

Malgré la diversité des établissements qui m'ont reçue, je voudrais tenter ici d'éviter les relations répétitives au profit d'aperçus généraux. Je me propose donc d'aborder successivement les points principaux de mes enquêtes : composition des fonds, accroissements, entrées, catalogage, classification, catalogues spéciaux, service du public, conservation. Je dirai enfin quelques mots de la formation spécialisée assurée par la section Arts of the Book and Exhibits de la Yale University Library et par la School of Library Service de l'Université de Columbia. Ce faisant, j'espère ne pas trahir trop largement les propos de mes patients interlocuteurs.

Composition des fonds

Loin d'être homogènes, les fonds des divisions ou départements visités reflètent la grande variété de structure et d'implantation inhérente aux institutions auxquelles elles appartiennent, en majorité des créations privées. Les appellations mêmes de « Rare book », « Rare book and Manuscript », « Rare book and Special collections » ou simplement « Special collections », sont témoins de cette diversité. Dans les divisions de livres rares en effet se trouvent presque toujours, à côté du fonds général, des collections spéciales réunies autour d'un thème déterminé et incluant, outre des documents précieux, un certain pourcentage de pièces plus courantes. Du fait des donations en bloc, ces collections sont fréquemment classées à part. A l'extrême, elles peuvent jouir d'un statut indépendant, comme on en trouve des exemples à la New York Public Library, à la Newberry ou à la Beinecke. En même temps que des sélections d'imprimés, les divisions de livres rares comprennent souvent une partie des fonds de manuscrits, parfois même d'autres documents spéciaux, estampes, cartes ou archives notamment.

Dans les bibliothèques publiques ou semi-publiques de Boston et de New York, ainsi qu'à la Library of Congress, ces divisions font partie d'ensembles dits « de recherche » 1, mais le réaménagement des départements de la L.C. en 1976 a permis de donner un sens plus spécifique à ce terme et de rapprocher en vue d'études spécialisées les unités ayant la charge de matériaux rares ou la responsabilité d'aires géographiques et linguistiques 2. Dans cet ensemble, la division des livres rares abrite une collection générale et une vingtaine de collections spéciales. En vertu de la notion de spécialisation, les manuscrits de la Renaissance sont compris dans ces collections 3. Elargissant également sa propre définition, le département des livres rares et des manuscrits de la Boston Public Library la charge de cartes et d'archives. Si les collections spéciales de la New York Public Library ont leur individualité, la division des livres rares conserve, en plus de ses fonds de livres et de feuilles imprimées, les journaux et les périodiques américains du XVIIIe siècle 4.

Les bibliothèques des universités privées de Harvard, de Yale et de Columbia offrent chacune une situation particulière. Dotées de bâtiments individuels, la Houghton Library (avec ses filiales Pusey Library et Lamont Library) et la Beinecke Library renferment les fonds précieux d'imprimés et de manuscrits auparavant conservés dans les bibliothèques principales de Harvard College library et de Yale University Library, nommément la Widener Memorial Library et la Sterling Memorial Library. Alors qu'à la Houghton, imprimés, manuscrits, arts graphiques, collections Keats et collection théâtrale sont répartis en départements 5, la Beinecke comprend une seule collection générale de livres et de manuscrits. Les quatre collections spéciales qu'abrite également l'édifice sont indépendantes 6. A Columbia dans le bâtiment complexe de Butler, imprimés rares et manuscrits, dont une partie des collections de l'American Type Founders Company, sont aussi réunis administrativement, mais sont divisés pour la conservation et la communication. Il faut ajouter que ces universités comptent également des bibliothèques académiques ou spécialisées, théologie, droit, médecine, sciences économiques, art et architecture, musique, qui ont chacune leur propre division de livres rares et de manuscrits. A la Library of Congress, la bibliothèque de droit, qui forme un département à part, offre une situation analogue.

Dans une bibliothèque indépendante de recherche comme la Newberry Library, le département des collections spéciales, qui relève de la collection générale, a la charge de cinq catégories de documents, manuscrits, livres rares et premières impressions, certaines collections spéciales, dont une partie de la collection typographique Wing, cartes rares et anciennes, archives de la bibliothèque. Elle dispose d'une salle de lecture distincte 7. La collection privée de Pierpont Morgan, devenue bibliothèque publique de référence en 1924, peut être entièrement considérée comme une réunion de documents et d'objets rares et précieux. Elle comprend dix départements, manuscrits du Moyen-âge et de la Renaissance, livres imprimés, reliures, lettres et manuscrits autographes, dessins et gravures, manuscrits musicaux, musique imprimée, livres d'enfants anciens, archives anciennes et sceaux, objets d'art, mais une seule salle de lecture 8. A la Folger Shakespeare Library, les activités sont centrées autour de la collection de livres rares et de manuscrits qui représente plus de la moitié du fonds. Celle-ci ne forme pas un département distinct, mais est conservée séparément. Le Boston Athenaeum englobe livres rares, manuscrits et collections spéciales dans son organisation générale, mais leur réserve une chambre forte et une aire spéciale de lecture 9.

Il est donc malaisé de comparer globalement des fonds de nature si variée. Pour donner cependant une idée de la masse considérée, voici quelques chiffres récents :

Beinecke General Collection : 450 000 volumes 10.

Library of Congress, Rare book Division : 291 311 volumes et 516 397 autres documents 11.

Boston Public Library, Rare book : 250 000 volumes.

Joseph Regenstein, Special collections : environ 80 000 volumes.

Les imprimés sont rarement évalués séparément. Cependant le département des imprimés de la Houghton dénombre 425 000 volumes. Les imprimés rares de la Folger Shakespeare Library et de la New York Public Library correspondent à environ 110 000 volumes, ceux du département des imprimés de la Pierpont Morgan Library à un peu plus de 50 000. A titre d'élément comparatif, la Réserve des Imprimés à la Bibliothèque nationale comprend très approximativement 150 000 volumes. Ces indications sont données sous toute réserve, faute d'une unité de compte commune.

Quelles sont parmi les imprimés les priorités ? Systématiquement les livres européens antérieurs à 1601 ou à 1701, les livres anglais antérieurs à 1640 ou à 1701, les livres américains antérieurs à 1801, les Americana, les premières éditions des grands auteurs, les livres marquants dans chaque discipline et chaque technique, les productions des meilleures presses privées, les beaux exemples de typographie, d'illustration et de reliure. Ces indications, d'évidence, sont loin d'être limitatives et un intérêt spécial s'attache notamment à l'aspect politique, économique et social de l'imprimé et aux formes les plus diverses de la diffusion, comme les feuilles volantes ou les «ephemera». Grâce à leur système d'acquisitions, les bibliothèques ont chacune leur secteur de force qu'elles tendent à développer, qu'il s'agisse d'une langue, d'une époque, d'une discipline, d'un thème, d'un auteur, ou d'une catégorie d'ouvrages destinée à un public déterminé, livres d'enfants ou romans populaires par exemple.

Accroissements

Copyright

Les règles du copyright attribuent à la Library of Congress le dépôt en double exemplaire de la plupart des livres publiés aux États-Unis. La division des livres rares de cette biblitohèque a établi des critères de sélection concernant l'un de ces exemplaires : premières éditions d'écrivains américains importants, livres d'enfants représentatifs de la production annuelle, belles impressions de certaines presses privées, livres illustrés au moyen de procédés originaux. En protégeant dans leur forme originale les premières éditions pouvant faire l'objet d'études textuelles et bibliographiques, la division, comme l'exprime son chef, rend aux chercheurs l'un de ses services les plus importants 11 bis.

Acquisitions

Le budget d'acquisition des bibliothèques de recherche, reposant en grande partie sur des fonds d'orientation définie 12, est soumis à certaines contraintes d'utilisation. Mais dans les limites du montant et de la destination de ces fonds, les conservateurs responsables des collections précieuses semblent, pour la plupart, diposer d'une large masse de manœuvre : ils traitent personnellement avec les libraires et certains donateurs, achètent dans le domaine de leur compétence et voyagent assez régulièrement en Amérique et en Europe à cet effet. Ainsi en est-il à la Newberry, à la Houghton, à la Pierpont Morgan, à l'Université de Columbia, à la New York Public Library, à la Folger.

Du dernier rapport (1968-1970) du Dr William H. Bond, Librarian de Houghton Library, on peut relever ces précisions : la Houghton reçoit chaque année du monde entier entre 1 300 et 2 000 catalogues de librairie que le personnel s'efforce de parcourir le plus rapidement possible ; les catalogues envoyés par courrier express ou par avion sont examinés de préférence dans les 24 heures de la réception ; les livres qui peuvent renforcer les collections sont cochés et font immédiatement l'objet d'une recherche dans les fichiers. Des bibliographies sont alors consultées et l'avis des spécialistes, fréquemment requis. Si les fonds nécessaires sont disponibles et le prix du livre compatible avec leur montant, les ordres sont donnés par téléphone ou par câble. Mêmes recherches pour les ventes publiques, accompagnées de décisions sur les enchères et sur le choix du meilleur représentant. Plus fréquemment encore, les offres sont faites par les libraires eux-mêmes qui viennent en visite de courtoisie, valise à la main, ou qui proposent par lettre les livres qu'ils savent susceptibles d'intéresser la bibliothèque. Au cours de leurs voyages en Europe ou en Amérique, les membres qualifiés du personnel se rendent eux-mêmes chez les libraires, « car maint livre désirable ne reste pas sur les rayons du vendeur assez longtemps pour être catalogué ou faire l'objet d'une offre, et certains libraires ne publient jamais de catalogue ». Ainsi l'occasion n'est-elle pas le simple fait du hasard, mais le fruit d'une collaboration entre les professionnels de la bibliothèque et ceux du marché. Le rapport donne les références des 204 libraires et offices de vente publique auprès desquels les acquisitions mentionnées ont été faites 13. La Folger pour sa part s'adresse à une vingtaine de libraires en Angleterre, et une dizaine en Hollande.

Un contrôle plus étroit a été institué à la Beinecke où un comité de six membres se réunit chaque semaine pour étudier les propositions d'achat (et examiner les nouvelles acquisitions). A la Library of Congress, le système d'acquisitions, très élaboré, est régi par le Département « Library Resources in the Research services », qui répartit annuellement les crédits entre les divisions et examine avant commande les demandes spécifiques émanant des quinze « Recommending Officers », au nombre desquels figure le chef de la division des livres rares. Ce département agit en effet comme une agence de coordination entre les « Research Librairies » pour tout ce qui concerne les collections et la politique d'acquisitions. Il a dressé des protocoles d'acquisitions concernant 66 types ou thèmes de documents (tels que patentes, organisations gouvernementales, syndicales, traductions, livres d'enfants, pornographie, etc.) et coopère à cet égard avec le Center of Research Libraries de Chicago. Il étudie aussi les priorités dans le domaine du catalogage, de la préservation par microfilms et de la restauration.

Pour l'année fiscale 1977-1978 le rapport statistique de la division des livres rares à la Library of Congress fait état de la recommandation de 480 pièces et de l'entrée de 1 483 volumes et de 8 651 autres documents 14. Le Département des imprimés de la Houghton a acquis pendant la même période environ 2 000 ouvrages. Durant l'exercice précédent, les divisions de livres rares de la New York Public Library et de la Newberry Library avaient acheté respectivement 584 et 499 unités. La Folger Shakespeare Library s'était procuré pour sa part plus de 1 300 titres antérieurs à 1800 15. Mais ces chiffres, partiellement dépourvus de précisions sur la nature des documents et leur valeur monétaire, n'ont qu'une signification relative.

Dons de livres

Signalons à propos des dons l'initiative originale de la Library of Congress qui a créé dans son département « Processing » un service d' « Evaluations », chargé pour les raisons de dégrèvement fiscal qu'on connaît, d'estimer la valeur financière des dons en livres et en objets. Ce service a également pour mission d'évaluer le matériel prêté à des expositions et les duplicata destinés à la vente. Pour les évaluations supérieures à 1 500$le matériel est soumis au comité du département « Library Resources in the Research services » où siège un spécialiste du sujet.

On note aussi qu'en dehors de cas exceptionnels - tel celui de la donation Rosenwald à la Library of Congress - les bibliothèques américaines semblent peu enclines à accepter les dons assortis de réserves d'usufruit. Elles veulent en tout cas pouvoir disposer des doubles.

Pendant l'année fiscale 1976-1977 les divisions de livres rares de la Newberry Library et de la New York Public Library ont reçu respectivement 45 et 38 dons de livres. La Houghton en signale 862 pour l'exercice suivant.

Transferts

Les opérations de transfert sont particulièrement souhaitables dans les bibliothèques universitaires à accès libre. C'est ainsi qu'au cours de l'année 1977-1978 la Beinecke a prélevé 1 527 livres sur les rayons de la Sterling ; dans le même temps la Houghton en a transféré 650 de la Widener. Elle compte doubler ce chiffre cette année en opérant des sélections de romans américains. La plupart des bibliothèques agissent dans le même sens et la division Rare book and Special collections de la L.C. s'est particulièrement employée en 1977 à identifier et à transférer du fonds général les livres de sciences antérieurs à 1800 et les livres illustrés du XIXe siècle 16.

Entrées

Formules à report

Dans les bibliothèques dont les acquisitions ne sont pas automatisées, l'usage des formules de commande ou de réception à report multiple est largement répandu (Newberry, Folger, Houghton, Beinecke). Grâce à l'emploi de carbones en effet, plusieurs fiches préliminaires (ou «slips») de couleurs différentes peuvent être établies au moyen d'une seule frappe. Cette pratique permet d'insérer au catalogue officiel une fiche temporaire, aisément identifiable, signalant soit la commande, soit l'arrivée du livre commandé. (Elle pose toutefois le problème d'une intercalation supplémentaire). Par ailleurs, l'exemplaire joint au livre, dûment complété du numéro d'entrée, fournit un élément de transmission entre le département des Entrées et celui du Catalogue. L'utilisation des autres exemplaires est variable. L'un d'eux peut être adressé au fournisseur lors de la commande (Newberry), d'autres sont conservés par le département pour ses propres classements : alphabétique, par numéro d'acquisition, par date ou par origine (Folger, Houghton, Beinecke), ou encore pour une répartition par siècle en vue du rapport officiel (Houghton).

Examen

Les départements de livres rares assumant leurs propres responsabilités en matière d'achats et de dons n'ont guère de problème de sélection lors de l'entrée des livres. Mais les volumes acquis, en particulier lorsque leur prix est élevé, font immédiatement l'objet d'une vérification minutieuse, complétude, détection des feuillets éventuellement reproduits en fac-similé ou des reliures rapportées. Il faut aujouter qu'à la Library of Congress, les livres du Copyright, remarquables par leur valeur marchande ou leurs particularités d'impression, sont mis de côté à l'intention du chef de la Division des livres rares qui vient les examiner.

Inscriptions

Les routines de comptabilité interne, d'enregistrement et de précatalogage s'accompagnent d'inscriptions sur les livres eux-mêmes. On note que le numéro d'acquisition est inscrit au crayon soit à la fin du livre (Houghton), soit au verso du titre (Pierpont Morgan). A la Houghton, il est reporté sur une étiquette imprimée collée à l'intérieur du premier plat ou d'une garde inférieure. Pas d'estampille dans cette bibliothèque, mais une marque secrète. La New York Public Library qui utilisa aussi pendant un temps une marque secrète est revenue à l'estampille classique.

Archivage

A la Houghton, les notices des nouveaux livres (acquisitions et dons) sont dactylographiées sur de grandes feuilles et classées par origine dans l'ordre chronologique. Ces feuilles sont photocopiées en double exemplaire à l'intention du National Union Catalog of Manuscript collections et de la National Historical Publications and Records Commission ; par mesure de sécurité, elles sont également microfilmées. Au bout de trois ans elles sont reliées et conservées dans la salle de lecture (50 000 actuellement). Parallèlement, la Houghton gère une série de dossiers par donateur et deux index sur fiches portant la date et le numéro d'entrée. L'un est classé par donateur, l'autre par fournisseur. La Folger tient quant à elle des fichiers de donateurs, de fournisseurs, de mouvements (vente des doubles), de commandes non satisfaites, de desiderata et de remerciements qui lui sont adressés dans les publications. Sa liste d'acquisitions est établie mensuellement et reliée chaque année dans un ordre systématique.

Catalogage

Les opérations de catalogage effectuées dans quatre des bibliothèques mentionnées ci-dessus ont été décrites par ma collègue Monique Pelletier dans son rapport de 1978 17. Je me contenterai de mentionner ici l'exemple de la Folger Shakespeare Library qui maintient un fichier manuel d'autorités de 40 tiroirs où figurent notamment les formes adoptées par les catalogues de la Library of Congress, de la British Library, de la Bibliothèque nationale, par l'Onomasticon de Ferrarri, et le dictionnaire de Jöcher 18. C'est le plus souvent la forme de la L.C. que retient la Folger.

Pour les livres rares le travail de catalogage est généralement assuré par l'office du catalogue central lui-même, exception faite, pour les établissements que j'ai visités, des bibliothèques de Harvard, de la Boston Public Library, de la Pierpont Morgan Library et du Yale Center for British Art. Ailleurs cependant, des catalogueurs spécialisés sont toujours affectés à cette catégorie d'ouvrages. C'est à eux que les livres sont envoyés, accompagnés le plus souvent d'une fiche provisoire (voir ci-dessus). Lorsque ces livres sont très précieux, il arrive que le catalogueur doive les traiter dans la division des livres rares (Columbia). Pour éviter à de tels volumes de périlleux circuits ou de longues stagnations, la Library of Congress a établi en 1977 un système intermédiaire : les trois catalogueurs de livres rares, qui dépendent de la division du catalogue, occupent au même étage un bureau spécial près duquel sont stockés les ouvrages. Les processus habituels du catalogage sont alors inversés : ce ne sont pas les livres qui circulent, mais les responsables des différents services de la division : Preliminary cataloging, Subject cataloging, Shelf Listing et Dewey Classification. (Cependant certaines vérifications obligent parfois les catalogueurs à emporter provisoirement les ouvrages jusqu'à la division des livres rares). Ces diverses opérations font l'objet d'un émargement daté et signé, et sont signalées au fichier central des livres en cours de traitement.

Contrairement à la Beinecke dont les nouvelles acquisitions sont traitées à la Sterling Memorial Library, la Houghton catalogue elle-même ses propres livres. Les imprimés sont répartis selon leur langue et leur époque entre quatre catalogueurs qui traitent non seulement les nouvelles acquisitions, mais aussi des entrées plus anciennes. Les livres qui ne sont pas encore catalogués de façon complète sont représentés par une fiche provisoire dans le catalogue officiel (collectif) de la Widener Memorial Library. Pour l'année 1977-1978, 5 000 unités environ ont été cataloguées dans le département. Pendant la même période les catalogueurs de livres rares au département du catalogue de la Sterling Memorial Library traitaient 6 493 monographies et 601 suites. A la Folger, 1 197 livres antérieurs à 1800 ont été catalogués en 1976-1977 par le département du catalogue.

Les règles de catalogage sont généralement les AACR (Anglo American Cataloging Rules, 1967 et 1974) qui, à la différence des ISBD, concernent aussi les entrées principales et les renvois. Certaines bibliothèques, comme celles de Harvard ou la Folger Shakespeare Library se conforment néanmoins aux règles de l'ALA (American Libraries Association). Les nouvelles prescriptions AACR 2 qui devaient paraître en novembre 1978 ne seront sans doute pas généralisées avant 1981 en raison des difficultés pratiques que soulèvent les modifications demandées.

Pour les livres anciens, l'automatisation ne fait pas encore l'objet d'études spéciales à la Library of Congress. Elle est ébauchée à cet égard dans quelques-unes des 300 bibliothèques affiliées au réseau OCLC (Ohio College Library Center) ; le Yale Center for British Art, ouvert en 1977, a jusqu'à maintenant automatisé une petite partie de ses livres rares (1 200 sur 20 000) en utilisant ce réseau avec un programme spécial de corrections et d'additions comportant sept sorties spéciales : chronologique, éditeurs et imprimeurs, illustrateurs, lieux d'édition anglais hors de Londres, techniques, reliures signées, provenances. Ces données supplémentaires (Local Fields) ne sont pas gardées dans la banque de données de l'OCLC, mais sont conservées par le demandeur. (Voir bordereau établi pour un livre illustré de 1841 et exemple de cartes produites pour un livre illustré de 1854). La division des livres rares de Butler à l'Université de Columbia et le Boston Athenaeum utilisent aussi l'OCLC en modifiant éventuellement les enregistrements (voir bordereau de Columbia pour un livre de 1705).

Plus systématiquement, un regroupement s'est opéré au sein des bibliothèques de recherche, le RLG (Research Library Group) qui réunissait en octobre 1978 les universités de Stanford, de Yale et de Columbia, ainsi que la New York Public Library 19.

Les bibliothèques de ces établissements étudient l'éventualité de leur participation au réseau BALLOTS (Bibliographical Automation of Large Libraries Operations using a Time sharing System) 20, qui compte déjà 50 membres et qui, offrant un meilleur contrôle des entrées que l'OCLC, se propose de devenir un réseau national. L'adoption de BALLOTS s'étendrait, semble-t-il, aux livres rares. Columbia a d'ailleurs commencé à expérimenter le système en octobre dernier. Son programme spécial d'additions prévoit des sorties par imprimeurs, illustrateurs, « designers », autographes et reliures.

Il faut mentionner d'un autre côté la formation en 1972 du groupe IRLA (Independant Research Libraries Association) qui rassemble quinze bibliothèques parmi lesquelles la Folger Shakespeare Library, la Pierpont Morgan Library, la Newberry Library et la New York Public Library 21. Institutions privées, les bibliothèques du groupe s'attachent particulièrement à développer et à conserver leurs collections rétrospectives ainsi qu'à promouvoir la recherche. Elles totalisent plus de 11 millions de volumes et plus de 45 millions de manuscrits. Leurs membres se sont réunis à Worcester, Mass., en septembre 1978 pour tenter de définir leurs exigences communes en face des limitations actuelles des programmes d'informatique. Ils ont décidé de constituer une commission d'étude sous la présidence du directeur de l'American Antiquarian Society à Worcester, et veulent former un groupe de pression pour que leurs besoins spécifiques soient pris en compte à l'avenir. Rappelons pour terminer que les services de catalogage coopèrent presque tous au Pre-1956 National Union Catalog.

Classification

Une grande variété caractérise les classifications adoptées pour les livres rares, non seulement à travers les institutions, mais encore à l'intérieur d'une même division. Il arrive fréquemment en effet qu'un établissement ait changé de système au cours des années ; de plus les collections spéciales et certaines catégories de livres font l'objet de classements particuliers. Ceux-ci sont parfois tributaires des grandes bibliographies du XXe siècle. C'est le cas des incunables généralement classés dans l'ordre géographique de Proctor, parfois même dans l'ordre alphabétique de Goff ou de Stillwell 22. De même, les livres anglais antérieurs à 1640 peuvent être rangés selon la numérotation du Short title Catalogue qui correspond à un ordre alphabétique d'auteur 23, ou par ordre chronologique. Divers classements géographiques et chronologiques prédominent dans les collections spéciales de la New York Public Library 24. Une partie de la Rare book Division de la Library of Congress suit la classification par sujet du Congrès, tandis que les livres anglais correspondant au STC, les livres continentaux antérieurs à 1601 et les livres américains antérieurs à 1801 suivent l'ordre des dates et des auteurs, et que les collections spéciales ont leur rangement propre. Pour les collections générales de son département des imprimés, la Houghton qui faisait usage avant 1930 de la classification Harvard par sujet et par pays emploie depuis cette date un classement par pays, avec sous-classement par grands auteurs nationaux, alors que la méthode appliquée au département de l'imprimerie et des arts graphiques est fondée sur une répartition par siècle, puis par pays et enfin par date. Parmi les livres rares de la Columbia, littérature, et histoire se conforment à la classification Dewey, mais les Beaux-Arts et l'imprimerie postérieurs à 1855 obéissent à la classification du Congrès, La Kress Library s'en tient pour sa part au classement chronologique avec subdivisions par auteurs. La classification du Congrès qui gagne du terrain dans les bibliothèques à accès libre du fait de l'automatisation 25, pénètre plus lentement dans les divisions de livres rares. Celles-ci l'utilisent néanmoins à la Regenstein, à la Countway depuis 1976 et à la Newberry depuis 1978 26. A la Folger Shakespeare Library, elle fait l'objet de simplifications. Le simple rangement par format et ordre d'entrée a été adopté pour la collection générale de la Beinecke en 1971. Enfin la Pierpont Morgan Library, qui est pour une bonne part restée dans les locaux aménagés par son fondateur en 1906, signale seulement les livres imprimés selon leur emplacement sur les rayons.

Catalogues spéciaux

Les divisions de livres rares possèdent généralement un catalogue particulier de leur fonds, catalogue sur fiches auteurs ou catalogue dictionnaire intégrant auteurs, titres et sujets. Comme il est de règle pour le fonds général, elles maintiennent à l'usage du personnel un catalogue topographique par cotes ou « Shelf List » qui permet d'assurer le contrôle des livres et des fiches, et autorise une vision globale des séries. A la L.C. les demandes des lecteurs sont systématiquement contrôlées sur ce fichier sur lequel ont été reportées les mentions de fac-similés ou de microfilms existants. Les chercheurs peuvent disposer en outre de listes chronologiques concernant soit l'ensemble des collections (Houghton et les autres bibliothèques de Harvard, Boston Public Library, Library of Congress, Folger Shakespeare Library, Yale Center for British Art), soit une partie d'entre elles seulement (livres STC avant 1640 à la Beinecke, livres antérieurs à 1875 à Columbia). Très utiles pour la recherche spécialisée, les fichiers Imprint, mentionnant les livres imprimés dans chaque pays et chaque ville, selon l'ordre chronologique, sont également bien représentés (Bibliothèques de Harvard, Boston Public Library, New York Public Library). A la Pierpont Morgan Library ce type de fichier est divisé par siècles. La Beinecke ne recense, de ce point de vue, que les « American Imprints » et le Yale Center for British Art, les lieux d'édition anglais autres que Londres. Les presses célèbres et privées peuvent faire l'objet de fichiers spécialisés (Columbia, Pierpont Morgan Library, Library of Congress). Sont mises également en valeur les provenances et en particulier les « Association copies », exemplaires possédés ou annotés par l'auteur, une de ses relations intimes ou quelque personnalité. On note aussi, mais moins fréquemment, la présence de fichiers d'illustrateurs et de « designers ». Quant aux fichiers de reliure, ils sont habituellement plus sommaires, et concernent davantage les reliures signées et armoriées que les styles de reliure. Il existe néanmoins un fichier de ce dernier type à la Columbia. Des listes concernant les procédés d'impression sont disponibles à Columbia et au Yale Center for British Art. Enfin des fichiers particuliers peuvent être consacrés à certaines collections ou à des catégories de documents, comme les catalogues de vente et de librairie, les livres d'enfants, les ephemera, etc.

Les catalogues de base ont parfois fait l'objet de publications imprimées en typographie traditionnelle ou en reproduction offset des fiches originales. Grâce à leur classement chronologique les quatre volumes du Kress Library of Business and Economics Catalogue publiés entre 1940 et 1967 offrent un très précieux outil de travail rétrospectif pour les années 1473-1848. Ils forment conjointement avec le Catalogue of The Goldsmith's Library of Economic literature de l'Université de Londres, la base d'une vaste entreprise de reproduction des originaux, commencée en 1972 et déjà achevée pour les publications antérieures à 1850. Très active dans le domaine de l'édition, la New York Public Library s'est lancée dans un large programme de reproduction de ses fichiers, concrétisé dès 1970 par le Dictionary Catalog of the Rare book Division en 21 volumes qui concernent environ 90 000 livres et brochures, ainsi que 20 000 feuilles volantes. De plus, l'Imprint Catalog in the Rare book Division, sorti en décembre 1978, reproduit, en 21 volumes également, plus de 300 000 fiches correspondant non seulement aux collections de la Rare book Division et de la Spencer collection, mais aussi à d'autres fonds de la bibliothèque, et même à des sources extérieures. A la Folger Shakespeare Library, c'est la totalité des fonds qui a été intégrée sous forme de fiches dans le Catalogue of printed Books of the Folger Shakespeare Library, paru en 28 volumes en 1970 et supplémenté par 3 volumes en 1976.

La plupart des publications cependant sont consacrées à des collections spéciales. L'une des dernières en date - et non des moindres - émane de la Library of Congress ; The Lessing J. Rosenwald Collection, a Catalog of the Gifts of Lessing J. Rosenwald to the Library of Congress, 1977, décrit généralement dans l'ordre chronologique plus de 2 400 livres imprimés, manuscrits, cartes, gravures et dessins appartenant à cette collection exceptionelle, ainsi qu'une sélection d'ouvrages de référence. Cinq index, l'un général, les autres par imprimeurs, artistes, provenances et reliures permettent d'exploiter l'ensemble. L'essentiel de la collection typographique de la Newberry Library est représenté dans le Dictionary Catalogue of the history of printing from the John Wing Foundation, réalisé à partir de fiches. Les six volumes de 1961 et leurs trois suppléments de 1970 concernent ensemble 23 000 titres. Sous les entrées nominatives apparaissent en même temps que les auteurs principaux et secondaires, les imprimeurs et éditeurs commerciaux, les graveurs et illustrateurs, les différentes provenances et les ouvrages consacrés à une personne. Une liste chronologique et une liste d'Imprints reprennent les incunables et les exemples d'imprimerie. Reproduisant également les fiches du catalogue, les deux volumes du Dictionary Catalog and Shelf List of the Spencer Collection of illustrated books and manuscripts and fine bindings, 1971, recensent environ 6 000 titres de cette collection riche en ouvrages français. Les reliures y sont intégrées selon l'ordre des pays et des dates ; les livres imprimés se retrouvent dans la Shelf List, classés par pays et date.

Ces titres ne sont que quelques exemples, parmi bien d'autres, de la manière dont les bibliothèques américaines mettent au profit du public les ressources de leurs fonds précieux.

Service du public

L'admission aux départements de livres rares est réservée à des catégories limitées d'utilisateurs : étudiants « gradués » préparant des exposés ou des thèses et que ne peuvent satisfaire les ressources des autres bibliothèques, chercheurs confirmés, personnel des bibliothèques ou des musées, collectionneurs, libraires, etc. Elle est soumise à une demande préalable qui doit parfois être adressée au directeur plusieurs jours à l'avance (ainsi à la Pierpont Morgan et à la Houghton pour les visites de longue durée). Est généralement requise, en même temps que les justifications habituelles d'identité, la recommandation d'un professeur, d'un membre de la faculté ou d'une institution reconnue. Doivent être également fournies des précisions sur le sujet d'étude, sur les documents à consulter, sur les publications projetées et sur la durée prévue de la visite. A la Bibliothèque du Congrès, le postulant doit se prêter à une interview et s'engager à respecter le règlement inclus dans le formulaire de demande 27.

Avant d'accéder à la salle de lecture, le lecteur est tenu de déposer au vestiaire ses affaires personnelles ne servant pas au travail, manteaux, chapeaux, sacs, paquets, etc. Il doit se faire enregistrer au bureau, soit une fois pour l'année, soit à chaque séance, et remplir un bulletin pour tout document demandé. Les prescriptions écrites concernant la consultation sont très précises et très strictes : l'usage du crayon à mine de plomb est seul permis et les calques ne sont point autorisés. Un soin particulier doit être accordé à la tenue des documents : les livres reliés doivent être mis à plat ou disposés sur des pupitres et leurs feuillets tournés avec précaution par leurs parties blanches. Il est recommandé d'éviter de toucher la surface des pages et de ne rien placer au-dessus d'elles, ni papier destiné à être écrit, ni mains, ni avant bras, ni coudes, mais il est fourni au besoin des poids garnis de velours (ou « snakes »), permettant de maintenir les livres ouverts. Lorsque le matériel est conservé en boîtes, plusieurs boîtes ne peuvent être ouvertes en même temps. L'expérience prouve que ces recommandations sont loin d'être superflues.

Dans les bibliothèques les mieux équipées, les salles réservées à la consultation des livres rares offrent aux lecteurs une cinquantaine de places : 48 par exemple à la Beinecke, 40 à la Houghton et à la Library of Congress, mais dans les établissements plus anciens, ce chiffre peut être inférieur : 16 seulement à la New York Public Library (Rare Book), 10 à la Pierpont Morgan Library. Les responsables des salles de lecture tiennent souvent un compte des enregistrements annuels de leurs lecteurs qui totalise par exemple 666 à la Folger Shakespeare Library pour l'année 1976-1977, 1690 et 2 442 respectivement à la Beinecke et à la Houghton pour l'exercice suivant. Si j'interprète correctement les données qui m'ont été fournies, le nombre des entrées quotidiennes (Reader-days) pendant l'année 1977-1978 se monte à 7 992 à la Library of Congress (Rare book Division), à 7 741 à la Beinecke, à 6 600 à la Houghton et à 2 391 à la Pierpont Morgan Library.

Il est difficile de comparer le nombre de pièces communiquées, car l'unité de compte n'est pas déterminée avec précision. Le total - livres rares et manuscrits - paraît graviter normalement autour de 27 000 à la Library of Congress et à la Newberry. Il avoisine 17 000 à la Folger Shakespeare Library (compte spécial des livres rares) et 13 000 à la New York Public Library (Rare Book). La Houghton et la Beinecke accusent pour le dernier exercice des chiffres plus élevés (dépassant respectivement 100 000 et 36 000 unités) et la L.C. a connu l'année précédente une pointe exceptionnelle de près de 51 000, due à l'utilisation intensive de plusieurs collections groupées 28. Il semble que le public réagisse à la publication de catalogues. C'est ainsi que le rapport de la L.C. pour 1976 constate une communication accrue de livres d'enfants après la parution du catalogue Children's Books in the Rare book Division of the Library of Congress 29.

Les sections de livres rares déploient une grande activité au profit de leurs usagers : assistance sur place, correspondance écrite et téléphonique. Initiative intéressante, la Newberry Library affiche à la porte de la grande bibliothèque la liste des sujets de recherche de ses lecteurs et la liste des membres du personnel ayant une spécialité. L'exploitation des collections est considérablement facilitée par des guides détaillés pourvus d'index élaborés. La New York Public Library a montré la voie en ce domaine en publiant dès 1945 le copieux Guide to the Reference collections of the New York Public Library rédigé par Peter Brown, puis en 1975 le nouveau Guide to the research collections of the New York Public Library de Sam P. Williams, arrêté en 1969 et comportant 367 pages. Les guides annuels préparés depuis lors pourront être fusionnés en vue d'un supplément. Le « Research Department » de la Library of Congress prépare de son côté depuis 1977 un guide détaillé de ses collections spéciales 30.

On peut signaler d'autre part que la division Rare book de cette bibliothèque a, pendant la seule année 1977-1978, envoyé près d'un millier de lettres et entretenu plus de 9 000 communications téléphoniques ; dans le même temps, le bureau du Research Librarian de la Beinecke adressait près de 600 lettres à ses correspondants. Les commandes photographiques sont particulièrement nombreuses à la Rare book Division de la Library of Congress d'où part quotidiennement un lot important de livres à destination des ateliers. Pour ses divers départements, la Houghton qui ne dispose pas d'atelier individuel a traité en 1977-1978 2 900 commandes correspondant à plus de 11 000 unités. Le Yale Center for British Art est membre du « Museum Computer Network », dont l'automatisation a été étudiée à Cologne au Reinische Bildarchiv et qui a déjà enregistré 18 000 photographies. Les sorties se font par sujets, artistes et collections. Le centre de Yale archive 80 000 photographies. Celles qui ont été enregistrées, identifiées par la fiche du listing collée à la partie inférieure, sont insérées dans des dossiers individuels. Les dossiers sont conservés en boîtes selon l'ordre alphabétique des artistes. Les photographies en attente de catalogage sont simplement classées en boîtes par artiste.

Il vaut de signaler que la Folger Shakespeare Library, comme la British Library à Londres, dispose d'un appareil à prisme, dit « prismascope », permettant de photographier les documents sans pression, selon une ouverture de 45° seulement. Elle a acquis en 1977 une machine Dylux qui permet la reproduction de filigranes par un procédé plus simple et plus efficace que la photographie 31.

Conservation

Bien que non spécialiste, j'ai eu l'occasion de prendre des contacts avec mes collègues chargés des questions de restauration. Un des points qui ont particulièrement attiré mon attention est le souci manifesté dans chaque bibliothèque de n'utiliser que du papier et du carton garanti « acid free » et des cuirs tannés végétalement. Ces derniers sont fabriqués et testés en Angleterre, mais plusieurs firmes américaines fournissent des matériaux pourvus de la garantie « acid free ».

Ayant pris le parti de considérer la conservation comme un problème d'ensemble exigeant des solutions d'urgence, nos collègues américains ont adopté à grande échelle la méthode des boîtes, tant pour les reliures en état médiocre que pour les dossiers. C'est ainsi qu'au cours des dernières années, à la Library of Congress, le fonds ancien de la bibliothèque de droit a été doté de 8 000 boîtes en carton testé et que 35 000 feuilles de la Rare book Division ont été classées sous chemises et préservées en boîtes de deux formats sous les mêmes garanties. De même, le Yale Center for British Art conserve toutes ses brochures dans des pochettes de papier testé qui sont réunies en boîtes. Seules les pochettes sont communiquées aux lecteurs. Ce centre, ouvert en avril 1977, offre d'ailleurs, un des meilleurs modèles d'installation et d'équipement moderne qu'il m'ait été donné de voir 32.

Au bon aménagement des collections s'ajoute le soin de leur entretien. L'organisation de la Library of Congress prévoit qu'une étude systématique des rayons doit être effectuée par un assistant qualifié de l'atelier, en liaison avec le chef de chaque division. Le rapport de 1977 tout en reconnaissant que, faute de personnel, le nettoyage et l'entretien des livres ont été insuffisants, souligne que la seule personne chargée de cette tâche a pu, pendant l'année courante, traiter 5 000 volumes appartenant à la collection de droit romain de la Law Library 33. Dans la division Rare book de la New York Public Library un employé travaille quotidiennement à l'entretien des cuirs. A la Folger, les livres sont traités avant même d'aller en magasins, les collections en place le sont tous les deux ans. D'autre part, un employé à plein temps est chargé de dépoussiérer livres et rayons.

Formation spécialisée

Deux centres logés dans les bibliothèques universitaires que j'ai visitées ont une mission éducative : ils assurent en effet, à l'usage des étudiants, un apprentissage théorique et pratique des techniques du livre artisanal.

Yale University Library, Arts of the Book and Exhibits

Cette section dépend des services publics de la Sterling Memorial Library. Elle a, comme son nom l'indique, la responsabilité des expositions et fonctionne également comme un musée du livre, avec ses propres ouvrages de référence et son index des Arts du livre correspondant aux bibliothèques de Yale. Son conservateur qui supervise de surcroît l'activité des dix presses du Collège, considère son département comme une manière d'introduction à la Beinecke. Il tient un séminaire hebdomadaire d'histoire du livre et initie ses élèves aux techniques artisanales, disposant à cet effet d'un matériel typographique approprié, presses et caractères notamment. Les collections, dont une partie est exposée, comprennent bois, cuivres, gravures, illustrations et spécimens d'imprimerie. On y trouve en outre toutes sortes d' « ephemera », publicité, programmes, étiquettes, etc., de même que des canivets et des cartes à jouer. Les étudiants prennent beaucoup d'intérêt à travailler de leurs mains ; une exposition de leurs travaux témoigne de la qualité de leur apprentissage et de leurs talents personnels. Ainsi formés, ils savent aborder avec compétence, les problèmes de la bibliographie matérielle.

Columbia University School of Librtary service, Book Arts Laboratory

A L'École de bibliothécaires de Columbia, les étudiants qui ont suivi le cours général d'histoire du livre et de l'imprimerie et ont choisi ensuite la matière à option « Introduction à la bibliographie descriptive » peuvent être admis, sur autorisation du professeur, à suivre l'enseignement consacré aux éléments principaux de cette discipline : typographie, fabrication du papier, imprimerie, reliure et illustration (1600-1900), dans la mesure où ces techniques intéressent l'analyse bibliographique des livres et des autres documents. Outre les cours théoriques, ils participent à la session pratique de trois mois organisée dans le laboratoire des livres d'art attaché à l'École. La salle est équipée de trois presses, dont deux datent du XIXe siècle. Lors des sessions, on fabrique du papier, des poinçons, des matrices, des caractères, on grave, on imprime, on s'entraîne à l'étude de la calligraphie et à la reconnaissance des caractères... et l'on décrit les livres en toute connaissance de cause. Ici encore affiches et plaquettes imprimées attestent la valeur et la portée de cette formation. La bibliothèque de l'École est particulièrement riche en ouvrages de référence et en périodiques spécialisés.

Il apparaît en définitive que les sections de livres rares instituées dans la majorité des bibliothèques visitées bénéficient de locaux et d'équipements appropliés à leurs fonds. Lorsque tel n'est pas le cas, des projets sont en cours, des réalisations imminentes, en dépit des restrictions budgétaires (à la Folger par exemple). L'air conditionné, très efficace pour lutter contre les variations climatiques saisonnières et contre la poussière, l'entretien régulier des livres, le soin attentif apporté à la conservation en rayons et à la communication sont des facteurs positifs qui provoquent l'admiration.

L'automatisation du catalogage pose dans ces sections un problème tout particulier, puisque là plus qu'ailleurs se pose la question de son adaptation et de sa rentabilité par rapport aux procédés manuels. En quelle mesure les techniques de masse rendront-elles suffisamment compte des propriétés singulières des « livres rares » et des exemplaires non standardisés ? En quelle mesure pourront-elles répondre aux besoins des utilisateurs et à quel prix ? Il est probable que les prochaines années verront des choix cruciaux à cet égard, les tentatives se faisant actuellement sur une très petite échelle et à titre expérimental surtout.

D'autre part, grâce à une connaissance mutuelle de leurs fonds majeurs, favorisée par de multiples publications et de fréquents contacts, les bibliothèques sont en mesure d'éviter, sur le plan local, les doubles emplois et les rivalités dans le domaine des acquisitions. (La Newberry et la Regenstein offrent un exemple de cette sorte de coopération).

L'activité de la section Rare books and Manuscripts de l'Association des bibliothèques de collèges et de recherche, qui constitue elle-même une division de l'ALA est particulièrement remarquable. Elle tient notamment chaque année pendant quatre jours une pré-conférence qui donne lieu à des exposés généraux ainsi qu'à des discussions d'ordre pratique en groupes informels. Les participants ont beaucoup à gagner de telles confrontations dont la dernière en date, tenue à New Haven en juin 1978, avait pour thème l'étude des livres en tant qu'objets matériels 34. D'une façon générale, l'association cherche à promouvoir l'étude du livre et de son histoire dans les bibliothèques chargées de préserver et d'accroître notre héritage culturel. Par ses actions, elle démontre que la « bibliophilie » bien comprise exerce une influence importante sur la recherche érudite.

Paris, février 1979

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Yale Center for British Art. Exemple de bordereau

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Yale Center for British Art. Exemple de fiches (1/2)

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Yale Center for British Art. Exemple de fiches (2/2)

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Columbia University Library .Exemple de bordereau

  1. (retour)↑  Les «Research Library services» de la Boston Public Library (première en date des bibliothèques publiques américaines), comprennent une dizaine de services : Fine Arts, Government Documents, Humanities Reference, Microtext, Music, Newspapers, Prints, Rare books and Manuscripts, Science Reference, Social Sciences Reference. A la New York Public Library, la bibliothèque publique est alimentée par des fonds municipaux et d'état, mais les bibliothèques de recherche dépendent essentiellement de fonds privés. Celles-ci comprennent les cinq centres suivants : Humanities / Social Sciences Research Center, Special collections, Science and technic Research Center, Performing Arts Research Center, Schomburg Center (histoire et culture nègre). Les «Special collections » sont composées de sept unités : Arents, Berg, Stuart, Spencer, Manuscripts and Archives, Prints, Rare books.
  2. (retour)↑  Annual report of the Librarian of Congress, fiscal year ending june 30, 1976 and the transitional quarter July 1-September 30, 1976. - Washington, D.C. : Library of Congress, 1976, p. XVIII, 36. Le « Research Department » de la Library of Congress comprend donc actuellement huit divisions : Geography and Map Division, Manuscript Division, Music Division, Orientalia Division, Latin American, Portuguese and Spanish Division, Prints and Photographs Division, Rare book and Special collections Division, Slavic and Central European Division.
  3. (retour)↑  The Rare book Division, a guide to its collections and services / [by Frederick R. Goff]. - Washington, D.C. : Library of Congress, 1965. - 51 p.
  4. (retour)↑  Guide to the Research Library of the New York Public Library. - New York (s.d.). - Dépliant. Je n'ai pas pu consulter le Guide to the Research Collections of the New York Public Library / by Sam P. Williams. - Chicago : ALA, 1975. - 367 p.
  5. (retour)↑  The Houghton Library 1942-1967, a selection of books and manuscripts in Harvard collections / [by William H. Bond]. - Cambridge, Mass.: the Harvard University Library, 1967. - XIV-256 p. ; The Houghton Library / [by William H. Bond]. - Cambridge, Mass. : Harvard University, 1978. - Dépliant.
  6. (retour)↑  The Beinecke Rare book and Manuscripts Library, a guide to its collections. - New Haven, Conn. : Yale University Library, 1974, XII-111 p. ; Marjorie G. Wynne, « Notes on Yale University Libraries », AB, Bookman's weekly, June 19, 1978, p. 4378-4385. A la collection générale on a joint récemment les cartes anciennes et précieuses transférées du d'épartement des cartes. Les collections indépendantes sont celles de littérature anglaise, américaine et allemande, et les western Americana.
  7. (retour)↑  An Uncommon collection of uncommon collections : the Newberry Library / by Laurence W. Towner. - Chicago, Ill. : the Newberry Library, 1978. - 48 p.
  8. (retour)↑  An Introduction to the Pierpont Morgan Library / [by Frederick B. Adams Jr]. - New York, 1964. - 32 p., ill. ; The Pierpont Morgan Library. - New York, 1978. -8 p.
  9. (retour)↑  A Reader's guide to the Boston Athenaeum / [by Ann Wadsworth]. - Boston, Mass. : the Boston Athenaeum, 1975. - 26 p.
  10. (retour)↑  The Yale University Library. Guide. - [New Haven, 1975]. Dépliant.
  11. (retour)↑  Library of Congress. Statistical Report. October 1977-September 1978. Dactylographié. Voir p. 30 : «Count of collection of the Rare book and Special Collections Division ».
  12. (retour)↑  William Matheson, « Recent Acquisitions of the Rare book Division », The Quarterly Journal of the Library of Congress, 31 (1974), p. 166-168.
  13. (retour)↑  Parmi les sources extérieures de ces fonds on note : les revenus des fondations, généralement affectés à des achats d'éterminés, les dons et legs en argent, comportant parfois aussi des clauses restrictives, la vente officielle des doubles. Il faut signaler à cet égard le rôle actif joué dans les institutions les plus importantes par l'association des amis de la bibliothèque. Le rapport soumis aux « Fellows of the Pierpont Morgan Library » pour les années 1972-1974 indique par exemple que la contribution individuelle des 600 Fellows a atteint la moyenne de 1 000 $ pour l'année 1974. Par ailleurs le rapport de la Folger Shakespeare Library pour 1977 fait état d'une subvention de 35 000$ fournie par une société de Wilmington, Delaware, pour l'achat d'une collection sur la Réforme allemande.
  14. (retour)↑  The Houghton Library reports XXVIII and XXIX. Accessions for the Years 1968-1970 / [by William H. Bond]. - Cambridge, Mass. : Harvard College Library, 1974, p. 111-113.
  15. (retour)↑  Voir note 11 et, en outre, pour les années précédentes, les articles de William Matheson in : The Quarterly Journal of the Library of Congress, 30, (1973), p. 211-227 ; 31 (1974), p. 166-182 ; 34 (1977), p. 227-248.
  16. (retour)↑  The Folger Shakespeare Library. Annual report of the Director for the fiscal year ending June 30, 1977. -Washington D.C. : the Folger Shakespeare Library, 1977, p. 124.
  17. (retour)↑  Annual report of the Librarian of Congress for the fiscal year ending September 30, 1977. - Washington, D.C. : Library of Congress, 1978, p. 58 ; voir aussi note 14.
  18. (retour)↑  Rapport sur une visite des services de catalogage de cinq bibliothèques américaines (Washington, New York, Princeton, New Haven, mai 1978) / par Monique Pelletier. - (Cf. Bull. Bibl. France, n° 12, déc. 1979, à paraître). Y sont étudiées notamment les bibliothèques suivantes : Library of Congress, Columbia University Libraries, New York Public Library : the Research Libraries, Yale University Library.
  19. (retour)↑  Luigi Ferrari, Onomasticon, Milano, 1947 ; Christian Gottlieb Jöcher, Allgemeines Gelehrten - Lexicon darinne die Gelehrten aller Stände. - Leipzig, 1750-1751. 4 vol.
  20. (retour)↑  L'Université de Harvard s'est éliminée du groupe en 1977.
  21. (retour)↑  Ce réseau aurait pris depuis peu le nom de RLIN (Research Libraries Information Network).
  22. (retour)↑  Independant Research Libraries Association. - [s.l., c. 1976]. - 16 p.
  23. (retour)↑  Robert Proctor, An Index to the early printed books in the British Museum from the invention of printing to the year MDIII. - London, 1898, 2 vol. ; 4 suppléments, 1899-1902. Classement par pays, villes, et ateliers utilisé notamment à la Library of Congress, à la Houghton Library et à la Pierpont Morgan Library ; Frederick Goff, Incunabula in American libraries, a third Census. - New York : Kraus Reprint, 1973 ; Id. A Supplement to the Third Census... (1964). - New York : The Bibliographical Society of America, 1972 ; Margaret B. Stillwell, Incunabula in American libraries, a second census of 15th century books owned in the United States, Mexico and Canada... - New York : the Bibliographical Society of America, 1940. Classement utilisé à la Folger Shakespeare Library.
  24. (retour)↑  A Short-title Catalogue of books printed in England, Scotland and Ireland and of English books printed abroad 1475-1640 / compiled by A.W. Pollard and C.R. Redgrave. -London : the Bibliographical Society, 1926 ; Id. second edition / revised and enlarged begun by W.A. Jackson and F.S. Ferguson, completed by Katharine F. Pantzer, vol. 2, I-Z. - London : the Bibliographical Society, 1976.
  25. (retour)↑  Ainsi, dans la division Rare book, la littérature est répartie en larges groupes (littérature européenne antérieure à 1600, anglaise antérieure à 1650, américaine antérieure à 1800) et classée dans l'ordre chronologique. Après ces dates, le classement abandonne ces séparations et devient purement chronologique. Une collection consacrée aux produits célèbres de l'imprimerie suit également l'ordre des dates. Les autres livres sont classés par pays, date et auteur jusqu'à 1660. Les ouvrages de la collection Arents consacrée au tabac sont classés chronologiquement, puis par auteur, ceux de la collection Spencer, par pays et date.
  26. (retour)↑  La Sterling Memorial Library l'a adoptée en 1971 et la Wid'ener Memorial Library, en 1976.
  27. (retour)↑  Essayée pendant deux ans à la Houghton Library, elle a été ensuite abandonnée.
  28. (retour)↑  Some guides to special collections in the Rare book Division. - Washington, D.C. : Library of Congress, 1974. - 12 p.
  29. (retour)↑  Données interprétées d'après the New York Public Library. The Research Libraries, annual report 1975-1976 ; The Folger Shakespeare Library ; annual report 1977 ; Library of Congress, statistical report 1977-1978 ; the Beinecke Library, annual report 1977-1978 ; Houghton reading rooms statistics, 1977-1978.
  30. (retour)↑  Annual report of the Librarian of Congress, 1976, p. 42.
  31. (retour)↑  Annual report of the Librarian of Congress, 1977, p. 60.
  32. (retour)↑  The Folger Shakespeare Library. Annual report, 1977, p. 28.
  33. (retour)↑  Joan M. Fiedman, « Books at Yale's British Art Center », AB, Bookman's Weekly, June 19, 1978, p. 4386-4390.
  34. (retour)↑  Annual report of the Librarian of Congress, 1977, p. 84.
  35. (retour)↑  « The study of books as physical objects, states of the art, a preconference sponsored by the Rare books and Manuscripts Section of the Association of College and Research Libraries, a division of the American Library Association, June 21-24, 1978, New Haven, Connecticut », AB, Bookman's Weekly, Ibid., p. 4316-4322.