Chronique des bibliothèques françaises

Bibliothèque nationale. Paris.

LA LIBRAIRIE DE CHARLES V. - Charles V, qui passe aux yeux des historiens pour un roi avisé, était un homme cultivé; il se plaisait en compagnie des savants de son époque. Promoteur de traductions d'œuvres théologiques, philosophiques et morales, ce qui lui valut le titre de Charles V le Sage, il organisa, dès 1368, la première bibliothèque royale qu'il fit installer en son château du Louvre, dans la tour de la Fauconnerie.

L'exposition 1 que la Bibliothèque nationale présenta, galerie Mansart, du 2 octobre au 31 décembre, évoque à la fois la personnalité du roi et l'atmosphère de son règne. Des sceaux, des chartes historiées reflètent, à cette époque de stabilisation monétaire, l'activité de la Chancellerie.

Toute une salle était plus particulièrement consacrée à la Librairie royale. La collection de Charles V comprenait environ 1 200 volumes. Parmi eux, deux des plus anciens témoins du mécénat de la famille : le Psautier de Saint-Louis et le Psautier d'Isabelle de France; le Livre du Sacre, retrace les étapes du couronnement. La vitrine centrale contenait les Évangiles de la Sainte-Chapelle et une bible bolonaise, conservée aujourd'hui à Gérone, seul manuscrit italien ayant fait partie des collections royales.

Suivent des pièces héritées par Charles V de ses prédecesseurs : une vie de Saint-Denis, dédiée à Philippe V le long, des manuscrits enluminés de J. Pucelle : les Miracles de Notre-Dame, le Bréviaire de Belleville, les minuscules « Heures de Jeanne d'Évreux », prêtées par le musée des Cloîtres de New-York. L'évolution de l'enluminure apparaît nettement et se distingue alors par un réalisme accentué et un goût très nouveau pour la nature. Y a-t-il un rapport avec le peinte brugeois Jean Bondol, auteur du portrait de Charles V placé en tête de la bible offerte au roi par Jean de Vaudetar ? Il semble que ce nouveau style ait eu la faveur du roi, car on trouve ce portrait dans tous les manuscrits les plus précieux qu'il fit exécuter pour enrichir sa librairie. Parmi les volumes commandés par le roi, nombreuses étaient les œuvres didactiques (traduction de Tite-Live par Pierre Bersuire, les Grandes chroniques de France), morales (traductions des Politiques et des Éthiques d'Aristote par Nicole Oresme) ou juridiques (Le Songe du verger). A côté de ces manuscrits le roi possédait des ouvrages étrangers : ainsi l'Apocalypse, le Psautier de Peterborough et un atlas catalan.

Quelques joyaux du trésor royal et des œuvres d'art montrent l'importance du mécenat de Charles V. Une vitrine spéciale était consacrée aux camées qui appartinrent au roi ou qu'il offrit à des établissements religieux. Deux panneaux photographiques reproduisaient les œuvres n'ayant pu figurer à l'exposition.

EXPOSITION FRANÇOIS COUPERIN. - Du Ier au 30 octobre 1968 a eu lieu à la Bibliothèque nationale une exposition sur François Couperin. Comparable au Bach par sa ramure, l'arbre généalogique des Couperin s'étend sur près de trois siècles. De 1655 à 1830, c'est un Couperin qui tient les quatre claviers de l'orgue de Saint-Gervais. Sur cette toile de fond de la plus féconde dynastie parisienne de musiciens, se détache la figure de François le grand, contemporain de Jean-Sébastien Bach. Comme ce dernier, il aborda tous les genres musicaux, hormis l'opéra : pièces de clavecin, d'orgue et de viole, motets et airs à boire, concerts et sonates. Admirateur aussi bien de Lully que de Corelli, F. Couperin colora la musique française de touches italiennes.

C'est la carrière et l'œuvre de ce grand musicien que retraça l'exposition inaugurée au Département de la musique de la Bibliothèque nationale le Ier octobre. Parmi les éditions originales du compositeur, le milieu dans lequel il évolua tant à la ville qu'à la cour etait restitué par les portraits gravés de ses contemporains et les plus beaux instruments qui subsistent de son époque, pour lesquels il écrivit ses partitions. Enfin le mystérieux enchantement d'estampes d'après Watteau traduisait l'impression du charme onirique avec lequel le maître du clavecin du duc de Bourgogne a évoqué Le carillon de Cythère ou Les petites crémières de Bagnolet.

EXPOSITION DU DÉPOT LÉGAL. - Du Ier au 31 octobre, le Cabinet des estampes présenta dans ses salles quarante gravures récemment entrées dans ses collections : vingt neuf Picasso, dernières éditions de la Galerie Louise Leiris avec, en contraste, six œuvres de quatre jeunes artistes, de tendance nettement abstraite, ayant exposé ce printemps à la Biennale internationale de l'estampe à Paris, les français Dorny, Fossier et Reynal, le Japonais Ado.

Figurent également à l'exposition des pièces plus rares, deux Courtin tirés à quatre ou cinq exemplaires, un Vieillard de 1934 (une des 100 pièces données par l'artiste), l'Aurélia de Marcoussis (1930), et une lithographie de Vuillard, Jeux d'enfants, de 1897, publiée par Vollard, qui vient ainsi compléter le très bel œuvre de cet artiste à la Bibliothèque nationale.

On y a joint une des cinq vues du Château de Coulommiers, construit par Salomon de Brosses, dessins aquarellés de la fin du XVIIe siècle achetés par le Cabinet des estampes pour ses collections topographiques.

Bibliothèques Municipales.

Bourges (CHER).

Soirée « Magazine du livre ». - En collaboration, la Bibliothèque municipale et la Maison de la culture ont envisagé d'organiser trois fois par an une soirée consacrée au livre et intitulée « Magazine du livre ».

La première de ces soirées eut lieu le 9 octobre 1968 devant un public restreint mais actif. Louis Guilloux, Grand Prix national des lettres, répondit en première partie aux questions qui lui furent posées sur son métier d'écrivain, le rôle du livre dans la société actuelle, etc... Il affirma la nécessité pour l'homme comme pour l'écrivain de lutter pour sauvegarder la primauté de l'esprit sur une matière envahissante et oppressante.

Ensuite, M. Jenny, conservateur de la Bibliothèque municipale de Bourges, M. Leclerc, bibliothécaire de lecture publique à la Bibliothèque centrale de prêt du Cher et trois libraires dialoguèrent avec M. Gabriel Monnet, directeur de la Maison de la culture et avec les assistants : critiques, suggestions, améliorations souhaitées pour rendre les bibliothèques plus vivantes, nombre de lecteurs, goûts de la clientèle des libraires, etc...

Il reste à souhaiter que les soirées de cette sorte se renouvellent, et que les assistants y participent plus nombreux.

Exposition « Images de l'exotisme ». - La Maison de la culture qui avait accueilli, du 28 septembre au 27 octobre, une exposition de peintures de Mme Castori-Jourde consacrées à la flore et à la faune des Tropiques, a demandé à la Bibliothèque municipale d'apporter sa contribution au thème de l'exotisme.

Ainsi ont été exposées des planches de l'Histoire de la nature des oiseaux de Pierre Belon (1555), du Voyage dans l'Amérique méridionale de d'Orbigny (1846-1847) et des atlas du voyage de La Pérouse, du voyage de la Bonite et du Journal de la navigation de Bougainville fils (1837). Oiseaux aux couleurs chatoyantes, lianes sauvages, paysages tropicaux, cet ensemble exposé dans les vitrines se marie heureusement avec la belle série de peintures de l'artiste.

La Maison de la culture cherchant à orienter les spectacles et manifestations de chaque mois autour d'un thème (par exemple l'art africain, la jeunesse, etc) songe à faire appel, dans la mesure du possible, aux collections anciennes ou récentes de la Bibliothèque municipale pour illustrer ce thème. Les livres pourraient être présentés, sous vitrines, dans le « club » de lecture.

Brest (Finistère).

Don de M. G. Gustave Toudouze à la Bibliothèque Municipale. - L'écrivain breton Georges Gustave Toudouze, né à Camaret en 1877, vient de faire don à la Bibliothèque municipale de Brest de trois médaillons en céramique représentant les derniers membres de cette célèbre famille d'artistes et d'hommes de lettres.

D'abord, Gabriel Toudouze (18II-1854) graveur et architecte, médaillon exécuté en 1853 par F. Rude. Ensuite, Gustave Toudouze (1847-1904) le romancier de « l'Ame bretonne ». Le médaillon est l'œuvre du statuaire Henri Bouchard. Enfin, Georges Gustave Toudouze lui-même dont le médaillon fut sculpté en 190I par Paul Landowski.

Ce trypique va être placé dans la salle contenant le fonds breton de la bibliothèque, parmi les livres relatifs à cette province tant de fois décrite et célébrée par les Toudouze.

Chartres (Eure-et-Loir).

Expositions à la Bibliothèque municipale. - Trois expositions ont eu lieu au cours du printemps 1968 à la Bibliothèque municipale. Jacques Deschamps, Chartrain d'origine et professeur à l'école des Beaux-Arts du Mans, a présenté ses dernières œuvres, consacrées au Val de Loire et à la Beauce - oeuvres très variées, sensibles et vivantes, d'autant plus attachantes qu'elles s'insèrent dans la rigueur et le dépouillement de la gravure sur cuivre. En même temps que l'exposition J. Deschamps, quelques-uns des onze cuivres de Charles Jouas pour l'illustration de « la Cathédrale » de Huysmans (éd. 1909), que la bibliothèque a pu acquérir en 1968, ont été exposés dans la salle de lecture. M. Ch. Marcel-Robillard, lui, a évoqué avec humour dans le cadre de l'exposition qui lui était consacrée, Emma Valadon, originaire de la Bazoche-Gouët, qui connut la gloire comme « Vedette de la chanson », sous le nom de Thérésa, au temps de Napoléon III.

Exposition « Cathédrale de Chartres ». - La Bibliothèque municipale a abrité, du 12 au 3I octobre 1968, une exposition sur la cathédrale de Chartres, réalisée par les jeunes de divers mouvements. Sous la direction de M. Jean Villette et sous la responsabilité de M. Jean-Claude Lucien, l'exposition par un choix judicieux d'éléments représentatifs, présente tour à tour la France gothique du XIIIe, à travers les vitraux, puis la naissance de la cathédrale, tant sur le plan des hommes que sur celui des matériaux. Cette exposition, entreprise commune des jeunes d'Eure-et-Loir, a été réalisée sous le patronage de M. Hakon, directeur départemental de la Jeunesse et des sports.

Exposition Chateaubriand. - La journée du 13 octobre a été consacrée, à Chartres, à Chateaubriand. C'est en effet au château de Montboissier, en Eure-et-Loir, que Chateaubriand écrivit les quatre premiers chapitres du Livre III des mémoires d'Outre-Tombe. A l'occasion de cette journée, M. Henri Guillemin fit une conférence sur le thème « Chateaubriand, essai de biographie intérieure ».

La pièce maîtresse de l'exposition organisée à la bibliothèque municipale du 13 au 31 octobre 1968 était un ensemble de feuillets provenant d'un manuscrit des Mémoires d'outre-tombe, en grande partie inédit, et prêté par M. Michel Castaing, expert, qui le tenait de la famille de Hyacinte Pilorge, secrétaire de Chateaubriand. A travers les corrections, les ratures, les surcharges de Chateaubriand on peut suivre sa pensée par les trois ou quatre versions successives du texte.

Autour de ces manuscrits, étaient évoqués les séjours de Chateaubriand en Eure-et-Loir, à Montboissier, par des agrandissements photographiques des lieux et à Maintenon par le tableau d'Hubert Robert.

Deux tableaux de Napoléon par Carle Vernet, empruntés au musée de Chartres illustraient, autour de Chateaubriand, combien l'écrivain était hanté par le personnage de Bonaparte.

Des éditions anciennes - dont un exemplaire de l'édition originale des Mémoires d'Outre-tombe -, populaires, une parodie de l'Itinéraire : « Itinéraire de Pantin au Mont-Calvaire, par M. de Chateauterne » complétaient, parmi des éditions récentes et les principales études, cette exposition Chateaubriand.

Châteauroux (Indre).

Ouverture de l'annexe des Grands-Champs. - La deuxième annexe vient d'ouvrir ses portes au public (le 3 octobre). Elle est installée dans une dépendance (rez-de-chaussée d'un immeuble H.L.M.) du Centre social des Grand-Champs, à 3 km environ de la Bibliothèque centrale. Le nombre d'habitants du quartier, ainsi que de la Cité voisine de Touvent est sensiblement le même qu'à Beaulieu. L'horaire d'ouverture a été fixé provisoirement au jeudi et au samedi matin de 9 h à 12 h, en raison du manque de personnel disponible l'après-midi. Pour le moment, une employée venant du Centre social de Beaulieu assure le prêt conjointement avec une employée de la bibliothèque, en attendant que la Caisse d'allocations délègue du personnel supplémentaire. L'État à pu apporter cette année une aide importante à la ville de Châteauroux pour équiper en livres ce nouveau service de lecture publique.

Compiègne (Oise).

Don de Mme Robert Lefèvre. - Au mois de juillet 1968, Mme Robert Lefèvre faisait don à la Bibliothèque municipale de Compiègne d'une série de dossiers constitués par son mari : un millier de chemises environ garnies de coupures de presse concernant des personnes de tout genre, de toutes professions, contemporains ou non, classés par ordre alphabétique des noms de personnes et accompagnés d'un fichier qui en facilite la consultation. Robert Lefèvre, né en 1900 et décédé le 8 juillet 1965 à Compiègne, fut durant vingt-cinq ans l'animateur du « Centre de formation des cadres professionnels », de la rue Darreau à Paris, pour lequel il organisait des stages de formation psychologique, en collaboration étroite avec le « Centre des jeunes patrons ». Devenu conseiller social indépendant en 1950, il poursuivit néanmoins son action formatrice auprès des cadres et des agents de maîtrise par l'organisation de sessions où était appliquée la « Méthode Carrard ».

Coutances (Manche).

Installation de la nouvelle bibliothèque municipale. - Le 2 mai 1968, M. le Sous-Préfet, et M. le Maire de Coutances ont inauguré la nouvelle bibliothèque municipale de cette ville, en présence de M. Masson, inspecteur général des bibliothèques, représentant M. Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique.

L'ancienne bibliothèque, riche de près de 40 000 volumes, dont un fonds ancien important, était installée depuis 1826, au second étage de l'Hôtel-de-Ville (l'ancien hôtel de Cussy). Le mobilier en particulier était fort intéressant avec ses grands placards grillagés, aux chapiteaux :de bois sculpté, dans lesquels étaient incrustés des médaillons en plâtre représentant les hommes illustres de l'histoire de la littérature.

Mais il était nécessaire de sacrifier le pittoresque au pratique : comment transformer un établissement difficile d'accès et d'entretien en une bibliothèque moderne accessible au plus grand public, pouvant se prêter aux méthodes modernes de classement et de rangement ? l'occasion en fut donnée par le legs d'une Coutançaise, Mme Lemenissier, qui faisait don pour la bibliothèque d'un immeuble à la ville de Coutances.

Cette grande maison bourgeoise du milieu du siècle dernier avait le charme des belles habitations de cette époque; il fallait qu'elle devînt fonctionnelle tout en gardant sa personnalité. M. Rose, architecte, s'attela à cette tâche difficile et délicate, en collaboration avec la municipalité et le bibliothécaire et avec l'aide du Service technique de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique.

L'ensemble était terminé à la fin de l'année 1967, et la bibliothèque ouvrait ses portes au public fin avril 1968.

Située dans un quartier très vivant de la ville, la bibliothèque est séparée de la rue (et par là même à l'abri des bruits extérieurs) par une cour d'une dizaine de mètres de longueur sur toute la largeur de l'immeuble (cour dont les pelouses et les parterres ont été élaborés avec goût par les services techniques des jardins de la ville). Derrière l'immeuble une autre petite cour est accessible au public venant des salles de prêt uniquement, plusieurs bancs permettent aux lecteurs d'y lire durant les beaux jours.

Un petit hall d'exposition sépare la porte d'entrée des salles du rez-de-chaussée composé d'une salle de lecture, d'une salle de prêt pour les adultes et d'une salle de prêt pour les enfants, aménagées toutes trois en prêt direct (superficie de l'ensemble rez-de-chaussée, 100 m2 environ).

Le problème de la surveillance, problème important puisqu'une seule personne doit l'assurer a été résolu par la conception même du rez-de-chaussée. Les trois salles sont autonomes, et cependant facilement visibles du bureau de prêt.

Nous trouvons au premier étage la salle de travail des services intérieurs de la bibliothèque, le bureau du bibliothécaire et trois magasins à livres. Le dernier et second étage est composé de deux autres magasins à livres et du logement du gardien.

Depuis son ouverture, la bibliothèque trouve une faveur accrue auprès du public, 1 ooo livres sont prêtés par mois au lieu de 500 antérieurement (pour une population de 10 000 habitants), plusieurs centaines de nouveaux lecteurs ont souscrit un abonnement depuis la fin du mois d'avril.

La bibliothèque met à la disposition de ses lecteurs plusieurs milliers de volumes en prêt direct (classement et cotation Dewey). Le fonds destiné aux enfants va être considérablement enrichi par un envoi de la direction des bibliothèques. Le fonds ancien conservé dans les magasins à livres peut être consulté sur demande des chercheurs.

Dijon (Côte-d'Or).

Exposition. - En janvier 1968, les Archives de Meurthe-et-Moselle avaient organisé une exposition commémorant la bataille du 5 janvier 1477 qui amena la défaite et la mort du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Le « Comité Bourgogne » jugea souhaitable de faire venir cette exposition à Dijon, où elle a été présentée du 20 septembre au 3 octobre au Cellier de Clairvaux, considérablement augmentée de documents et d'œuvres d'art prêtés par le musée, la bibliothèque municipale, les archives de Dijon et les archives de la Côte-d'Or.

Pour sa part la bibliothèque a fourni à peu près la moitié des pièces exposées : quelques manuscrits, des imprimés anciens, telle la Nancéide de Pierre de Blarru, ou modernes, comme les éditions des Fahnenbücher de cantons suisses, des gravures, dessins et photographies de son cabinet des estampes, des monnaies de son médaillier et de celui de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon dont elle a la garde. La présentation a été faite par M. Garreta, adjoint au conservateur de la bibliothèque.

Historiographie bourguignonne. - Une des œuvres les plus importantes de l'historiographie bourguignonne est la Description générale et particulière du duché de Bourgogne, parue en sept volumes de 1775 à 1785, dont les auteurs furent l'abbé Claude Courtépée et l'avocat Béguillet (qui cessa de collaborer dès le 3e volume). L'ouvrage fut réédité dès 1847-1848, en 4 volumes, et cette réédition devenue fort rare vient d'être reproduite photographiquement par une maison parisienne avec une introduction et un complément bibliographique par M. le Doyen Jean Richard, professeur d'histoire de Bourgogne à la Faculté des lettres et P. Gras, conservateur de la Bibliothèque municipale de Dijon.

A l'occasion de cette réédition, la bibliothèque de Dijon a organisé durant le mois d'octobre une exposition avec la collaboration des archives municipales et des archives départementales de la Côte-d'Or. Des documents rappelaient la carrière de Courtépée, né à Saulieu en 1729, principal du collège de cette ville, curé dans différents villages, puis sous-principal-préfet du collège de Dijon, où est présentement installée la bibliothèque. Les recueils de notes de Courtépée, conservés à la bibliothèque, montraient le travail gigantesque auquel il se livra pour rédiger son ouvrage : voyages au cours desquels il interrogeait curés, seigneurs et érudits, envoi de questionnaires à tous les curés de la province, correspondance, recherches dans les archives et la documentation existante. Des gravures d'époque évoquaient l'aspect des villes de Bourgogne au temps de Courtépée, à la veille de la Révolution.

Laon (Aisne).

Les Laonnois et les croisades. - Tout le passé héroïque des chevaliers laonnois partis aux croisades fut évoqué pendant les « Heures médiévales » de Laon, grâce aux nombreux documents du fonds de la bibliothèque riche en chartes, sceaux et manuscrits ornés de précieuses miniatures ou de vigoureux dessins à la plume. Furent particulièrement remarqués, une carte ancienne montrant Jérusalem, centre du monde, un guide des lieux saints du IXe siècle, une vie de Mahomet en vers du XIIe siècle, un fragment de chanson de geste, narrant la prise d'Antioche.

Près des oeuvres de Guibert de Nogent, historien de la première croisade, étaient exposés les hymnes et oraisons chantés à la Cathédrale de Laon, en commémoration de la prise de Jérusalem, le 15 juillet 1099, les rituels des bénédictions des pélerins, les prières dites sur les armes des croisés et les obituaires portant des listes de noms de chevaliers morts en Palestine.

L'exposition se terminait par de belles lithographies romantiques, montrant les châteaux du Laonnois et en particulier les forteresses du Sire de Coucy, reconstruites après le retour des chevaliers.

Le succès de cette exposition fut considérable et nombre d'enfants vinrent admirer les prouesses des chevaliers laonnois.

Paul Claudel et son œuvre. - « Les Laonnois et les croisades » n'était pas terminée, que s'ouvrait une exposition « Paul Claudel et son œuvre » à l'occasion des fêtes de son centenaire de naissance qui se sont déroulées le 28 septembre, à Villeneuve-sur-Fère, et à Laon. Après que le lycée de jeunes filles de notre ville ait reçu lenom de lycée Claudel, la famille de l'écrivain, accompagnée de M. le Recteur d'Amiens, Robert Mallet, inaugura cette exposition. Une soixantaine de livres, dont quelques-uns dans des éditions numérotées ou anciennes, ou ornées de belles illustrations, retraçaient l'œuvre du grand écrivain. On pouvait y voir son théâtre, son art poétique, ses écrits religieux, ses études d'ambassadeur sur la Chine et le Japon, et aussi son abondante correspondance échangée avec André Gide ou Suarès, et publiée justement par M. Robert Mallet.

Des photographies du poète et des lieux où il a vécu ornaient les murs; en particulier, on admira de très belles vues de Combernon, ou des Rochers du Diable, qui servirent de cadre à l'Annonce faite à Marie.

Lille (Nord).

Exposition « Livres de Grande-Bretagne ». - Dans le cadre de la semaine d'amitié franco-britannique, tenue à Lille du 10 au 19 octobre 1968, le « British Council », avec la collaboration de l'Association France-Grande-Bretagne, a organisé une exposition consacrée aux « Livres de Grande-Bretagne ».

La bibliothèque municipale de Lille accueille cette exposition du 12 octobre au 10 novembre 1968.

L'exposition groupe plus de 3 000 volumes, qui tant dans le domaine de la littérature, que dans celui des sciences et des techniques, donnent une image précise et intéressante de l'édition britannique contemporaine. Une section de livres pour enfants et une section de disques complètent heureusement l'ensemble.

A la suite du jumelage de la ville de Lille avec la ville anglaise de Leeds, deux bibliothécaires de la bibliothèque municipale de cette ville se succèdèrent chaque semaine pour présenter l'exposition aux visiteurs.

En accord avec l'Inspection académique de Lille, des visites guidées de groupes d'enfants furent organisées chaque matin avec l'aide de l'Association France-Grande-Bretagne. Elles furent suivies de la projection de films sur l'Angleterre et de l'audition de disques choisis pour de jeunes auditeurs.

Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Exposition Marie-Lek. - A la galerie Georges Duhamel a eu lieu l'exposition « Marie-Lek » du 5 au 19 octobre 1968.

Quarante-trois toiles de Marie Lek dont plusieurs grandes compositions, évoquent la Bretagne, paysage essentiel de son inspiration. La mer, des grandioses « Falaises » aux petits « Paysages », c'est la même dominante, l'envoûtement de l'eau et du ciel plombé. La Bretagne, la mer, l'odeur du large, tout exprime l'amour du peintre pour ces horizons noyés et clos, débouchant seulement sur la rêverie. L'acte créateur, c'est peut-être la seule compensation du désenchantement de ces oeuvres. L'être humain n'en est cependant pas absent. La femme surtout. Mais ce gynécée ne saurait lasser. On ne peut étiqueter Marie-Lek. Hors de toute chapelle artistique, elle exprime sa vision du monde et une exigeante concordance entre l'état d'âme et la couleur.

Menton (Alpes-Maritimes).

Attribution du « IVe Prix Katherine Mansfield ». - A l'occasion de l'attribution le 10 octobre 1968 du IVe Prix Katherine Mansfield, destiné à recompenser deux nouvelles brèves l'une en langue française, l'autre en langue anglaise, une exposition fut organisée à la Bibliothèque municipale de Menton.

Une importante iconographie avait été rassemblée, buste, photographies, portraits, photographies de la famille Beauchamp (Katherine Mansfield s'appelait en réalité Katherine Beauchamp et sa famille était d'ascendance française). La section bibliographique de cette exposition comprenait les œuvres de Katherine Mansfield, les biographies et mélanges dont elle a fait l'objet, et les prix Katherine Mansfield précédemment attribués.

Pour 1968 les prix furent remis à M. François Clément (pour la France) pour sa nouvelle « La méthode » publiée dans le n° 17 de la « Revue de Poche » et à Miss Sylvia Towsend-Warner (pour la Grande-Bretagne) pour sa nouvelle » A Love Match » extraite de l'ouvrage « A Stranger with a bag ».

A l'issue de la remise des prix, Mrs Julia Bradley, membre de la Société des femmes écrivains de la Nouvelle Zélande, a remis à la Bibliothèque municipale une très belle vitrine destinée à contenir les objets et écrits ayant appartenu à Katherine Mansfield et conservés à la bibliothèque.

Nouvel enrichissement de la Bibliothèque municipale. - La Bibliothèque municipale de Menton vient de voir son fonds s'enrichir grâce à deux importantes donations.

I. - Le fonds canadien a été offert à l'occasion de la semaine canadienne organisée au cours de l'été au centre de perfectionnement de langues, lettres et civilisation française de Menton par M. le Professeur Jean Ethier-Blais, titulaire d'une chaire à l'université de Montréal. Cette importante libéralité (132 volumes) est due aux services culturels de la délégation générale du Québec à Paris. Sa composition fort éclectique fournit aux lecteurs une documentation abondante sur la civilisation canadienne. Ce fonds a fait l'objet d'un catalogue spécial.

2. - Le Pr. Jean Pommier, membre de l'Institut, professeur au Collège de France et spécialiste de l'histoire de la littérature, vient de léguer sa très importante bibliothèque à la ville de Menton. Ce legs, riche de plus de 1 600 volumes, constitue un fonds d'une exceptionnelle importance et d'une valeur inappréciable.

Moulins (Allier).

Exposition « Quelques livres précieux. XIIe-XVIe siècles ». - La Bibliothèque municipale a présenté du 3 au 10 octobre, dans le vestibule du Salon de l'hôtel de ville, une brève exposition intitulée : « Quelques livres précieux. XIIe-XVIe siècles ». C'est en raison du manque de place et de moyens matériels que la manifestation fut aussi courte et se limita à un nombre de livres restreint. Inaugurée par M. le Préfet de l'Allier, elle eut un grand succès et reçut la visite de 1 465 personnes enthousiastes, dont beaucoup de jeunes. A ces visiteurs il fut proposé, faites par le conservateur, des visites commentées axées sur l'histoire du livre. Figuraient entre autres dans les vitrines : le Sacramentaire de Souvigny, la Bible de Souvigny et un émail du XIIe siècle; un Code justinien et un Décret de Gratien du XIVe siècle; les mss. 78 et 89, très beaux livres d'heures du xve siècle; des incunables, comme la Chronique de Schedel (Nuremberg, 1493), le Livre de propriété des choses de Barthélémy l'Anglais (Lyon, 1482), les Heures à l'usage de Paris (Simon Vostre, vers 1507), le premier volume de la Mer des hystoires (Paris, 1488) ; puis : Le Songe de Poliphile (Paris, 1546); Praxis criminis persequendi de Jean Milles, de Souvigny (Paris, 154I) et deux reliures, l'une de Jean Grolier et l'autre aux armes de Charles IX. Il fut également présenté des agrandissements photographiques de certaines pages invisibles des livres exposés.

Mulhouse (Haut-Rhin).

Les gravures de la Société industrielle. - La Bibliothèque municipale a reçu en dépôt le 16 octobre 1968 le cabinet des estampes de la Société industrielle. Créée en 1826 par un groupe de jeunes industriels, cette société avait par la suite développé ses activités dans tous les domaines et s'était dans une large mesure substituée à la collectivité publique en créant à Mulhouse deux bibliothèques et cinq musées. Elle a bénéficié à ce titre de dons et de legs nombreux parmi lesquels, en 1875, celui de la collection d'estampes réunie par Frédéric Engel-Dollfus.

Sinistrée pendant la dernière guerre, la Société industrielle n'a pas retrouvé sur le plan culturel et artistique la puissance créatrice qui avait été la sienne jusqu'en 1939, et ses collections n'étaient plus entretenues. Une convention a prévu le dépôt inaliénable de son patrimoine artistique à la Ville de Mulhouse, et celle-ci a confié la collection des gravures au cabinet de la Bibliothèque municipale récemment inauguré (Bulletin des bibliothèques, août 1967, p. 325). La Bibliothèque municipale a procédé à la remise en état et au montage des planches, et dressé un inventaire qui a permis d'éliminer les copies, les reproductions et les pièces douteuses. La collection compte plus de 800 estampes. Elle a enrichi la collection municipale d'un certain nombre d'oeuvres maîtresses de la gravure. On trouve en effet dans le fonds ancien 1 Mantegna, 2 Carrache, 2 Schongauer, 17 Dürer, 4 Rembrandt, 1 Van Ostade, 1 Rubens, près de 150 Callot et dans le fonds moderne de nombreuses planches de Maurice Achener, Jean Bersier, Gérard Cochet, Pierre Guastalla, Joseph Hecht, André Jacquemin, Léon Lang, Robert Lotiron, Jean-François Raffaëlli, Paul Welsch, etc.

Nantes (Loire-Atlantique).

Nouvelles acquisitions. - La Bibliothèque municipale de Nantes vient de publier le catalogue de ses nouvelles acquisitions 1968 2. Ce catalogue de documentaires est ordonné selon un schéma systématique à grandes divisions, à sous-classement alphabétique. Ce catalogue met en valeur le nouveau fonds documentaire de la Bibliothèque municipale de Nantes.

Nice (Alpes-Maritimes).

Exposition de pièces rares. - Dans le cadre du jumelage des villes d'Edimbourg et de Nice, la Bibliothèque municipale de Nice a organisé, à la « Central public Library » d'Edimbourg, du 19 août au 14 septembre, une exposition de quelques-unes de ses pièces les plus rares ou les plus curieuses choisies dans sa réserve et comprenant incunables, livres imprimés, reliures, estampes originales de peintres ou de graveurs contemporains 3.

Cette exposition a été inaugurée en présence des autorités écossaises et de M. Hervé de Fontmichel, adjoint aux Beaux-Arts, représentant M. Jacques Médecin, député-maire de Nice. Elle sera, en principe, présentée à Nice à l'occasion du Ier Festival international du livre, en juin 1969.

Nîmes (Gard).

Expositions. - La Bibliothèque municipale de Nîmes a prêté son concours à l'exposition sur Léon Ménard et le Présidial de Nîmes au XVIIIe siècle en fournissant de nombreuses œuvres, imprimées ou manuscrites, du fameux historien et archéologue de la ville de Nîmes. Cette exposition, organisée par les magistrats nîmois, se tenait au Palais de justice, et a été visitée par de nombreux groupes culturels et scolaires.

Les amis de l'Espéranto ont organisé à la mi-octobre, dans le hall d'entrée de la bibliothèque, une exposition très documentée sur le livre en espéranto. Cette exposition a eu un vif succès et a même été visitée par le Comité de jumelage de Prague I, venu à Nîmes inaugurer la statue d'Ernest-Denis.

A l'occasion du cinquantenaire de l'Armistice de 1918, les Anciens combattants de la Grande guerre ont réalisé à la galerie Jules Salles, une exposition à laquelle a contribué la bibliothèque par le prêt de nombreux ouvrages (Mémoires de guerre, œuvres de Clemenceau, Foch, Pétain, etc... revues illustrées, comme le Crapouillot, l'Illustration...)

Noyon (Oise).

Exposition Charlemagne. - La Ville de Noyon a célébré le 12e Centenaire du Couronnement de Charlemagne. Au cours des fêtes furent exposés des manuscrits des VIIIe et IXe siècles : un diplôme de Carloman, de mars 769, prêté par les Archives départementales de Colmar, le livre des Vertus et des Défauts d'Alcuin, réalisé à Tours en 799, prêté par la ville de Troyes. Valenciennes avait bien voulu se dessaisir de l'admirable Apocalypse de 802, oeuvre d'un copiste rhénan, ainsi que du Commentaire de Saint- Jérôme (806). Dans une même vitrine, se trouvaient rassemblés le Sacramentaire d'Adrien, provenant de Cambrai, aux lettres d'or sur fond de pourpre et la Collectio Canonum de Reims. Plus tardif, l'Evangéliaire de Morienval, conservé habituellement à la « Librairie du Chapitre » à Noyon, illustrait l'aboutissement de la Renaissance carolingienne, dans son texte, ses enluminures délicates, les plats de sa reliure de corne ajourée sertie d'entrelacs et incrustée de plaques d'ivoire.

Rouen (Seine-Maritime).

Rénovation de l'annexe Saint-Sever. - L'annexe de lecture publique de Saint-Sever, ouverte en 1907 et installée depuis 1960 dans un ancien bureau de poste vient d'être sérieusement rénovée.

Des travaux de peinture, l'installation de rayonnages neufs et d'une nouvelle banque de prêt ont totalement modifié la physionomie des lieux. Des ouvrages sur les rayons depuis l'origine de l'annexe ont été mis au rebut et remplacés par des acquisitions nouvelles. Enfin, le système de prêt a été modernisé.

Située dans un quartier en plein essor, non loin du Centre Administratif, cette bibliothèque qui connaissait déjà, malgré l'état vétuste de ses locaux un certain succès, devrait se développer notablement dans l'avenir.

Saint-Quentin (Aisne).

Bibliobus urbain. - La Ville de Saint-Quentin vient de mettre en service un Bibliobus urbain afin de desservir certains quartiers nouvellement construits et éloignés du centre et de la Bibliothèque municipale.

Il s'agit d'un véhicule d'occasion, dont voici les caractéristiques :
Autocar de marque SAVIEM type ZR 20;
moteur Renault Diesel 6 cylindres, puissance 17 chevaux; boîte 5 vitesses AV et marche AR;
Freins assistés hydrauliques;
pneus 5/20;
longueur totale du car : 10,60 m;
largeur : 2,54 m;
hauteur : 2,80 m;
chauffage au mazout avec allumage automatique;
éclairage : 6 tubes fluorescents sur batteries supplémentaires.
L'extérieur du car est bleu pâle et blanc et porte la mention : Ville de Saint-Quentin - Service des Bibliothèques.
L'aménagement intérieur a été effectué par les Services techniques de la Ville.
L'accès au car se fait par l'avant. Les roues avant sont cachées par deux meubles servant, l'un de bureau pour la bibliothécaire, l'autre de table pour fichiers ou de bureau pour un assistant.

Le sol est revêtu de Gerflex beige très clair. Les rayonnages, en bois, sont placés au centre du car. On a ainsi un double rayonnage de 5,45 m de long sur I,90 m de haut. Le rayon inférieur, peu commode pour les lecteurs, a été transformé en une série de petites armoires où sont gardés les livres en réserve. Ce rayonnage central peut recevoir environ 2 500 volumes. Le fond du car constitue le « coin des enfants ». Des rayons de hauteurs diverses ont été aménagés sous la vitre arrière, où sont disposés près d'un millier de livres et albums pour enfants.

Le prêt est assuré par une employée de la Bibliothèque municipale, assistée d'un garçon de Bibliothèque possédant le permis poids-lourds.

Ce Bibliobus devait être mis en service au printemps dernier, mais, il n'a pu circuler réellement que depuis le début de septembre. Le manque de personnel ne permet pas de l'utiliser certains jours où les lecteurs seraient particulièrement nombreux (le samedi après-midi par exemple). Cependant, les résultats sont très encourageants - plus de deux cents inscriptions en quatre semaines - et font penser qu'il faudra bientôt prolonger les séances de stationnement dans plusieurs quartiers.

Troyes (Aube).

Inauguration de la Bibliothèque municipale. - Le 15 octobre 1968 a été inauguré le nouveau pavillon de la Bibliothèque municipale de Troyes, sous la présidence de M. Henri Terré, sénateur-maire, de M. Denizot, préfet de l'Aube et de M. Maurice Caillet, inspecteur général des bibliothèques, qui parla de la triple vocation de la Bibliothèque municipale de Troyes représentée par le fonds ancien, la section d'étude et la section de lecture publique.

La nouvelle bibliothèque, ouverte au public depuis octobre 1967, est due à M. Drouin, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux. L'ancienne abbaye Saint-Loup, du XVIIe siècle, est toujours réservée au fonds d'État, imprimés du XVIe au XVIIIe siècle, soit 90 000 volumes. On l'aménage actuellement en salle d'exposition. Le public était auparavant reçu dans un second bâtiment, le pavillon Brissonnet, qui conservait le fonds moderne.

Le nouveau pavillon, carré, à cinq étages, de 14,60 m, tourne sa façade vers la cathédrale. M. Drouin s'est inspiré de l'abbaye Saint-Loup pour le réaliser, tant sur la rue de la Cité que du côté du jardin. Il permettra un très large accroissement des fonds.

L'accès se fait directement de la rue par un perron ouvragé de fer forgé aux armes de la ville. A l'entrée, deux « hôtesses » accueillent les lecteurs à la banque de prêt, de forme circulaire. Les lecteurs, renseignés par un sous-bibliothécaire, font leur choix dans une salle de 9 m sur 10, contenant, sur rayonnages Skandex, 8 ooo ouvrages très récents en accès libre. L'été, le public peut disposer du jardin, au pied de la cathédrale.

A la banque de prêt également, deux gardiens sont à la disposition des lecteurs de la section d'étude, qui comprend la salle des catalogues, prolongée par la salle des périodiques et la salle de travail.

La bibliothèque enfantine a été installée au premier étage : une vaste salle de 14 m sur 10 a permis l'établissement de plusieurs sections où sont orientés les lecteurs en fonction de leur âge et des ouvrages - d'imagination ou documentaires - qu'ils désirent. L'aménagement de cette salle permet d'y réaliser des expositions. Une pièce spéciale est réservée à « l'heure du conte » et équipée de matériel audiovisuel (électrophone et disques, diapositives, épiscope, appareil de télévision).

Les étages enfin permettent la conservation et le classement rationnels des collections. Une « salle forte » au troisième étage est plus spécialement destinée à conserver les manuscrits, les éditions rares et précieuses, les reliures de valeur.

Cette réalisation accroît de 40 % la superficie de la bibliothèque. Grâce aux nouveaux aménagements, les lecteurs y sont plus à l'aise. Il n'est que d'en juger par le nombre croissant des nouvelles inscriptions.

En même temps que les nouveaux bâtiments fut inaugurée l'exposition Jean Cocteau prêtée par Pierre Chanel, conservateur du musée de Lunéville et complétée par Jacques Kihm, biographe du poète. Le « Festival populaire de Troyes et de Champagne » a emprunté à P. Chanel, à Mme Lucie Weill et aux héritiers de Jean Cocteau des lettres inédites, poèmes, photographies, tapisseries et dessins, pour commémorer le 5e anniversaire de la mort de Jean Cocteau, champenois d'origine, dont le grand-père, Eugène Leconte, était né à Bar-sur-Aube. Cette exposition, ouverte du 12 au 31 octobre, fut commentée par un « diorama » permanent qui retraçait la vie de Jean Cocteau dont la pièce, Renaud et Armide, a été représentée le soir du 15 octobre par la troupe de la maison de la culture d'Amiens.

Vannes (Morbihan).

Exposition Le Sage. - Le 17 juillet 1968 a été inaugurée au musée de Vannes une exposition commémorant la naissance de Le Sage. Cet écrivain, né àSarzeau - près de Vannes -, fit ses études secondaires dans cette ville. Il était donc tout indiqué que la bibliothèque célébrât sa mémoire. La bibliothèque assura la partie documentaire et bibliophilique de l'exposition qui se tint au musée. Grâce à la complaisance des bibliothécaires de Bretagne, elle avait pu réunir de nombreux exemplaires de toutes les œuvres de Le Sage, éditions originales, ou illustrées par les grands dessinateurs (Marillier, Gavarni...) ou encore préfacées par des écrivains célèbres (Victor Hugo, Sainte-Beuve...). Des registres d'État civil prêtés par les archives départementales du Morbihan permettaient de reconstituer la jeunesse bretonne de Le Sage et l'histoire de sa famille. Des photos de scènes des dernières reprises de « Turcaret » (T.N.P., T.E.P...) témoignaient de l'actualité de l'écrivain.

Bibliothèques centrales de Prêt.

Côte-d'Or.

Nouvelles acquisitions. - La Bibliothèque centrale de prêt de la Côte-d'Or vient de faire paraître son catalogue de documentaires 4. C'est le second catalogue qu'elle publie, avec l'aide de la Société des amis de la bibliothèque centrale de prêt. Le catalogue des romans n'a pas été publié en raison de la grande circulation des livres et de la rotation trimestrielle des dépôts. Les livres sont classés par grandes disciplines et sous-disciplines. La table des matières reproduit les grandes divisions de la Classification décimale de Dewey. Le classement des notices est alphabétique à l'intérieur de chaque cote. Un index des auteurs et un index matière complètent utilement ce catalogue et en font un véritable instrument de recherche.

Haute-Garonne.

Nouvelles acquisitions. - La Bibliothèque centrale de prêt de la Haute-Garonne vient de faire paraître le catalogue de ses acquisitions pour l'année 1967 5. Les ouvrages sont classés sous deux rubriques : I° romans (français, étrangers, policiers) suivant un seul ordre alphabétique; 2° littérature non romanesque (voyages, récits historiques, arts, bibliographies - dans l'ordre alphabétique des personnages étudiés - science, agriculture, fonds local, etc...).

Un index alphabétique des sujets traités dans les ouvrages de la série documentaire facilite les recherches et peut susciter de l'intérêt pour cette catégorie moins fréquentée des lecteurs.

Loir-et-Cher.

Catalogue des nouvelles acquisitions 1967. - La Bibliothèque centrale de prêt du Loir-et-Cher vient de faire paraître son catalogue d'acquisitions pour l'année 1967 6. Ce catalogue comprend 850 titres de documentaires divisés selon le classement décimal de Dewey, dont le schéma est donné dans l'introduction. Viennent ensuite les titres de 150 romans. L'ensemble représente 1 500 volumes nouveaux mis à la disposition des lecteurs.

Afin d'en faciliter la consultation, ce catalogue est pourvu d'un index alphabétique des noms d'auteurs cités, complété par un index alphabétique des mots matière qui renvoie à la page et à la cote de la classification décimale de Dewey.

Hautes-Pyrénées.

Publications de la bibliothèque Centrale de prêt. - La Bibliothèque centrale de prêt des Hautes-Pyrénées vient de publier le catalogue des romans acquis depuis sa création en janvier 1966 jusqu'au mois de décembre 1967.

Un index des noms d'auteurs sur feuilles bleues complète le catalogue. La Bibliothèque centrale de prêt des Hautes-Pyrénées vient de publier le catalogue des ouvrages documentaires acquis depuis sa création jusqu'au mois de décembre 1967. Les titres ont été classés en 19 rubriques (bibliographies incluses).

Tarn.

Nouvelles acquisitions. - La Bibliothèque centrale de prêt du Tarn vient de publier le catalogue des nouvelles acquisitions des ouvrages documentaires d'octobre 1967 à octobre 1968. Les ouvrages y sont répartis selon le classement décimal de Dewey.

  1. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. Paris. - La Librairie de Charles V. [Exposition, octobre-décembre 1968. Préface par Étienne Dennery. L'enluminure parisienne à l'époque de Charles V, par Marcel Thomas. Catalogue par MM. Avril et Lafaurie.]. - Paris, Bibliothèque nationale, 1968. - 24 cm. XXII-135 p., pl.
  2. (retour)↑  Bibliothèque municipale de Nantes. - Nouvelles acquisitions 1968. I. - Nantes, Bibliothèque municipale, 1968. - 27 cm, 65 p., multigr.
  3. (retour)↑  [Exposition. Edinburgh. Central Public Library. 1968.] - Town of Nice. Books and prints from Nice municipal library. An exhibition organized by the Municipal Library of Nice and the Central Public Library of Edinburgh from 19th August to 14 th September 1968. [Préf. de Jacques Médecin..., Préf. de Hervé de Fontmichel...] - Edinburgh, Central Public Library, 1968. - 2I X 16 cm, 105 p., ill. couv. ill.
  4. (retour)↑  Bibliothèque centrale de prêt de la Côte-d'Or. Dijon. - Catalogue des documentaires 1968. - Dijon, Bibliothèque centrale de prêt, 1968. - 26 cm, IX-32I p. multigr.
  5. (retour)↑  Bibliothèque centrale de prêt de Haute-Garonne. Toulouse. - Catalogue des acquisitions 1967. - Toulouse, Bibliothèque centrale de prêt, 1968. - 27 cm, 100 p. multigr.
  6. (retour)↑  Bibliothèque centrale de prêt du Loir-et-Cher. Blois. - Catalogue des nouvelles acquisitions (Année 1967). - Blois, Bibliothèque centrale de prêt, 1968. - 27 cm, 130 p. multigr.