Les relevés bibliographiques des diplômes d'études supérieures (lettres et sciences) depuis 1950

Gilbert Nigay

Le catalogue des thèses remplit parfaitement son rôle d'information. Absence d'un répertoire similaire pour les diplômes d'études supérieures (D. E. S.) de sciences et de lettres. Intérêt de tels travaux. Le dépôt, très fragmentaire, des D. E. S. dans les bibliothèques varie suivant les initiatives locales. Difficultés dans l'information. Listes disparates éparses dans des revues sous forme de « bibliographies cachées ». Essai d'inventaire de ces revues : revues spécialisées, revues régionales, publications universitaires

Les problèmes de l'information, puis de la communication des documents, conditionnent, est-il besoin de le rappeler, toute recherche scientifique. Dans le domaine particulier des thèses et autres écrits académiques, leur nature conduit le plus souvent à les rassembler dans des répertoires spéciaux, annexes de la bibliographie nationale, du moins dans les pays où l'impression des thèses est de règle, même si des atténuations ont été apportées à ce principe. Certains pays, en effet, tels l'Italie ou la Belgique, ignorent ces répertoires nationaux. Les renseignements ne peuvent être puisés que dans les annuaires d'universités, au prix de recherches multiples et longues; les services rendus en sont forcément réduits. En France, le Catalogue des thèses et écrits académiques en donne avec régularité depuis 1884 un relevé intégral. Les différentes modifications apportées aux catégories ou degrés - thèses d'ingénieur-docteur, plus récemment de 3e cycle - se traduisent par des rubriques spéciales. L'utilité d'un tel répertoire national se place sur plusieurs plans. Il assure tout d'abord le contrôle bibliographique des thèses : ce point de vue administratif entraîne le classement par très grandes disciplines (droit, lettres, etc...) et par universités. Une table des auteurs, commode pour une identification, répond au même but. Il est certain que les chercheurs préféreraient des rubriques plus étroites et précises; une table analytique des sujets permettrait sans doute de les remplacer. On la trouve, par exemple, dans le Catalogue des écrits académiques suisses et elle a existé pour le catalogue français jusqu'en 1929. Mais tel qu'il est, ce répertoire permet au candidat éventuel de se renseigner sur les sujets soutenus et apporte aux usagers de toute nature et aux bibliothécaires les références de travaux hautement spécialisés et de valeur confirmée.

Au niveau de la consultation des difficulés se présentent. Force est bien de souligner l'épineux problème des thèses dactylographiées, unica conservées dans un dépôt public. Un chroniqueur a pu parler à bon droit de « littérature semi-clandestine » 1. Le dépôt n'est pas assuré de façon absolue, la présentation matérielle laisse beaucoup à désirer. On peut espérer que le problème est en voie de règlement par l'obligation de l'impression des thèses principales en lettres et en sciences; il demeure pour les autres thèses. Quels que soient les moyens envisagés ou utilisés pour remédier à cette situation (microfilmage, prêt interbibliothéque...), le lecteur éventuel pourra, en règle générale, consulter le document à la bibliothèque universitaire du lieu de soutenance, ou alors avoir recours à des moyens empiriques, sollicitations des membres du jury ou du candidat lui-même. Le répertoire aura toujours répondu à son rôle d'information.

Certaines catégories de documents lui échappent cependant : les mémoires soutenus auprès de certaines grandes écoles ou instituts (Facultés libres, Instituts d'études politiques, Conservatoire national des Arts et Métiers, Institut national des techniques documentaires...) et notamment les mémoires pour le Diplôme d'études supérieures (D.E.S.) de lettres et de sciences. Un inventaire a pourtant existé pour les D.E.S. de lettres de l'Université de Paris, sous la forme de « positions », de 1896 à 1907 inclus 2. Limité aux mémoires d'histoire et de géographie jusqu'en 1904, il renfermait tous ceux de lettres depuis cette date. Pour les sciences, les positions ont été publiées jusqu'en 1939. Dans la période récente, des listes de sujets sont parfois distribuées aux professeurs, notamment à Paris, mais il s'agit là de documents à l'usage interne. Les mémoires de D.E.S., qu'exigent les concours d'agrégation, représentent pourtant des travaux estimables et parfois de valeur, dont la préparation a nécessité en moyenne une année de travail. L'esprit qui a procédé à leur instauration les présente comme une « initiation à la recherche » (arrêté ministériel du 28 juillet 1894) et, quel que soit le critère de comparaison employé, niveau de l'étudiant, durée de la préparation, importance du travail, on s'aperçoit que la démarcation entre thèse et mémoire est loin d'être nette. Il est notoire que les D.E.S. soutiennent avantageusement la comparaison avec les thèses de licence belges ou les dissertations allemandes et aussi les thèses de droit françaises. De même les thèses de 3e cycle peuvent paraître souvent un simple approfondissement de D.E.S. Elles bénéficient pourtant d'un traitement privilégié. Un recueil particulier en présente les positions, rédigées par les auteurs 3, alors qu'une partie seule des thèses d'état justifie de ce régime dans les Annales de l'Université de Paris.

Portant sur un point très précis, encore plus que pour une thèse, ces mémoires de D.E.S. ont tout d'abord l'intérêt qui s'attache à des monographies. On peut tirer grand parti des travaux de géographie régionale ou d'histoire locale pour des synthèses plus vastes. Les mémoires comportent toujours une bibliographie et l'indication des sources. Ils sont souvent le résultat d'une expérience personnelle et concrète, d'une enquête, comme cela peut être le cas en sociologie ou en dialectologie, d'un travail sur le terrain, en géographie et géologie. Ils donnent alors des informations chiffrées, des courbes de comparaisons, des tableaux statistiques. Les D. E. S. de langues étrangères comportent souvent des traductions de textes, dépassant la simple citation, qui manquent en français. Notons que les D. E. S. de littérature française ou étrangère portent fréquemment sur des auteurs mineurs, ou encore vivants, et leur équivalent ne peut être trouvé dans le domaine des thèses. Mais c'est certainement en histoire que les D. E. S. constituent véritablement une initiation à la recherche; établis presque toujours d'après des dépouillements d'archives, touchant souvent l'histoire économique et sociale dans des domaines peu explorés, ils se réfèrent à des sources primaires. Les historiens, qui ont à manier de grandes masses de documents, peuvent trouver dans ces travaux des éléments déjà élaborés. On n'est pas étonné de constater que ce sont les D. E. S. de cette discipline qui rencontrent le plus d'intérêt chez les spécialistes et ce sont eux qu'il est le plus facile d'identifier. Des D. E. S. remaniés, ou un de leurs chapitres, paraissent parfois sous forme d'articles, très rarement d'ouvrages. Le fait semble être assez courant en sciences. Mais, à ce moment, il est exceptionnel que la mention d'un travail universitaire soit indiquée et il n'est plus question de les étudier en tant que tels.

Le problème de la consultation des D. E. S. est beaucoup plus ardu que pour les thèses, puisque les candidats ne sont pas astreints au dépôt dans les Bibliothèques universitaires. La plupart du temps les mémoires sont conservés dans les archives des secrétariats des facultés, sans que soit envisagé le souci de l'information et de la documentation. Les professeurs, membres du jury, disposent de leur exemplaire personnel. Certains en font don à la bibliothèque universitaire, ou bien des étudiants, reconnaissants des services qu'elle leur a rendus, lui remettent de leur plein gré un exemplaire s'ils en disposent. Toutes possèdent peu ou prou des collections disparates qu'elles traitent comme les autres documents. Mais le plus souvent ce sont les instituts et les laboratoires qui bénéficient d'un exemplaire au gré du postulant ou d'un professeur dans le cadre du service ou du groupe de travail. La situation est évidemment variable suivant les contingences locales. Elle est très bonne quand l'institut a une existence déjà ancienne, comme l'Institut de géographie alpine de Grenoble, ou est très spécialisé. Il faut surtout qu'il bénéficie d'un personnel qualifié pour le traitement et la conservation. Une initiative locale intéressante mérite d'être signalée. Les Archives départementales de l'Isère reçoivent les mémoires d'histoire médiévale et d'histoire moderne et contemporaine de la Faculté des lettres de Grenoble. Ceux-ci ont été rédigés la plupart du temps d'après ses fonds propres. La conservation auprès du Service départemental des archives offre, entre autres avantages, la continuité d'une institution qui a fait ses preuves, la sécurité pour les documents confiés, en même temps que la facilité de communication au public, toutes conditions qu'une bibliothèque d'institut ou de chaire ne peut guère garantir. Les Archives départementales pour leur part retirent l'avantage d'enrichir leur documentation et de faciliter l'exploitation future de leurs fonds. Aucune obligation légale n'entraîne, bien entendu, le dépôt, mais, sans être absolu, il est assuré de façon satisfaisante dans la période récente.

Des collections complètes de mémoires de D. E. S. semblent n'être conservées dans les bibliothèques universitaires qu'à Dijon depuis 1954 (décision du Conseil de l'Université en date du 15 janv. 1954). Cette bibliothèque dispose également d'une grande partie des mémoires des années antérieures à la suite de l'aliénation faite à son profit par les secrétariats des facultés. La Bibliothèque de la Sorbonne reçoit les D. E. S. de sciences depuis 1953 de façon régulière, après les avoir reçus de 1907 à 1939. A Paris, les mémoires de lettres, surtout lorsque leur valeur est reconnue, sont conservés dans les instituts. Parmi ceux-ci les Instituts de géographie et d'études germaniques réunissent une collection à peu près complète dans leurs spécialités. Des renseignements très utiles sur la présence des D. E. S. dans les instituts de la Sorbonne et les bibliothèques universitaires de province ont été donnés en 1955 dans un excellent mémoire pour le diplôme d'état de documentaliste, malheureusement demeuré à l'état multigraphié 4. Aujourd'hui, une enquête générale reste à faire.

Ces difficultés dans la consultation des D. E. S., l'absence d'un inventaire général, semblent avoir découragé les bibliographes. Rares sont les répertoires qui leur font une place. Chaque volume de l'Année philologique rappelle : « Les ouvrages non imprimés, notamment les thèses et dissertations d'Universités, sont insérés lorsqu'ils ont été signalés à la rédaction ou lorsque des répertoires les inventoriant ont pu être consultés. » De même, la Bibliographie d'histoire littéraire de R. Rancœur, devenue Bibliographie de la littérature française moderne, ne les retient pas. Des renseignements sous forme de listes, plus ou moins bien faites, peuvent seulement être trouvés dans des revues spécialisées, des publications universitaires ou des rapports annuels du type « Vie de l'Université... ». Il s'agit là de véritables « bibliographies cachées » dont les plus importantes sont signalées dans le Bulletin des Bibliothèques de France. Ces listes sont difficiles à consulter. Limitées le plus souvent à une discipline, à une ou plusieurs universités, pour une période donnée, elles ignorent tout classement idéologique et sont dépourvues d'index des auteurs ou des matières. Il est très rare que les notices signalétiques, très sommaires la plupart du temps, s'accompagnent d'analyses. On peut citer comme des exceptions la chronique régulière de quelques professeurs, comme celle de J. Godechot dans les Annales historiques de la Révolution française et celle de R. Foreville dans les Annales de Bretagne. Cependant ces listes ont le mérite d'exister et témoignent d'un effort pour faire mieux connaître cette source de documentation.

Nous voudrions attirer l'attention sur ces renseignements épars qui permettent de suppléer partiellement à l'absence d'un inventaire collectif. Il est certain que les spécialistes et les bibliothécaires les connaissent de façon empirique pour une discipline ou une catégorie de revues. Il n'est pas question cependant de pouvoir fournir un inventaire exhaustif en ce domaine. Que l'on pense par exemple aux indications à découvrir dans des revues locales ou les bulletins de « sociétés d'amis » d'un écrivain, toutes les fois qu'un D. E. S. concerne leur domaine... Mais certaines revues établissent des relevés de façon régulière, mélangeant parfois les D. E. S. avec les thèses. On peut les classer en trois groupes principaux : les revues spécialisées de caractère national, les grandes revues régionales à tendance historique ou, dans une moindre mesure, économique, enfin les publications universitaires, revues d'une faculté ou d'un institut, et rapports annuels. Le dépouillement qui en est fait se limite aux quinze dernières années.

I. Revues spécialisées

1. Histoire.

Revue historique.

Cette revue donne annuellement une liste des D. E. S. d'histoire classés par universités. Les mentions obtenues sont indiquées, ce qui permet, d'une manière relative, de se faire une opinion sur la valeur de ces travaux. Quelques appréciations critiques ou des précisions sur le libellé d'un titre pour certaines notices.

Par leur régularité, le soin apporté à leur établissement, ces listes peuvent passer pour un modèle.

Bulletin du Centre d'information de la recherche d'histoire de France. Archives nationales. - 1953 ->

Ce bulletin indique les travaux en cours dans le domaine de l'histoire (au sens très large), notamment les D. E. S. Plan de classement systématique, suivi d'un index alphabétique des matières et d'une table alphabétique des chercheurs, comportant leurs adresses.

Par sa nature, il s'agit là d'un instrument de travail unique, qui joue pleinement son rôle d'information et de coordination.

Annales historiques de la Révolution française.

Sous la forme d'une chronique, comptes rendus et analyses des travaux consacrés au XVIIIe siècle et à la Révolution française à la Faculté des lettres de Toulouse : GODECHOT (Jacques). - Le D. E. S. à la Faculté des lettres de Toulouse...

- Année 1958 (3Ie année, 1959, pp. 30I-303).

- Année 1959 (32e année, 1960, pp. 36I-365).

- Années 1960 et 196I (35e année, 1963, pp. 382-384).

Bien que limitée dans l'espace et le temps, il faut espérer que cette entreprise sera continuée.

Cahiers de civilisation médiévale (Université de Poitiers. Centre d'études supérieures de civilisation médiévale). 1958 ->

La bibliographie analytique comprend les D. E. S. de l'Université de Poitiers dans le domaine de l'histoire médiévale et de l'archéologie, repertoriés comme les autres travaux.

2. Géographie.

Annales de géographie.

Une liste des thèses et des D. E. S. de géographie parait régulièrement chaque année. Le classement est fait par universités. La discipline est recouverte de façon très satisfaisante et la comparaison s'impose avec la Revue historique.

3. Littérature comparée.

Revue de littérature comparée.

Quelques renseignements sur les D. E. S. de littérature comparée :
- Mémoires de D. E. S. soutenus en Sorbonne (26e année, 1952, p. 480).
- Travaux en cours. D. E. S. Faculté des lettres de Paris (27e année, 1953, pp. 116-117).
- D. E. S. en préparation, année 1953-1954 [Paris] (28e année, 1954, pp. 117-118).
- ESCARPIT (R.). - État de l'enseignement de la littérature comparée en France en 1957. D. E. S. en préparation (32e année, 1958, p. 146).

4. Latin.

Revue des études latines.

A donné jusqu'en 1948 la Liste des mémoires de D. E. S. agréés par la Faculté des lettres de Paris, puis la publication en a été abandonnée.

5. Italien.

Revue des études italiennes.

Listes des D. E. S. de la discipline pour les années 195I-1954 (N.S., t. 2, 1955, pp. III-117). Classement par universités avec, en général, l'indication des mentions.

Cette initiative n'a malheureusement pas eu de suite.

6. Sociologie des religions.

Archives de sociologie des religions. 1956 ->

Le Bulletin des thèses donne un relevé, partant de 1940, des thèses de lettres et de droit, de théologie catholique et protestante, de l'École des Chartes et de l'École des Hautes Études, et « sans que nous ayons eu les moyens de les rechercher systématiquement quelques D. E. S. dont on nous avait signalé l'intérêt ».

7. Géologie.

Un relevé régulier est assuré par les soins de la Société géologique de France.

1950-1958. - Liste des thèses et diplômes d'études supérieures soutenus en France et en Sarre depuis 1950. (Suppl. 2 au Compte rendu sommaire des séances de la Société géologique de France, 1958, n° 15-16).

1958-1959. (Suppl. au c.r. somm. des séances, 1959, fasc. 9.)

1959-1960. Liste des thèses et D. E. S. soutenus en France et à Dakar. (Suppl. au c.r. somm. des séances, 1960, fasc. 10.)

1960-196I. (Suppl. au c.r. somm. des séances, 196I, fasc. 10.)

196I-1962. (Suppl. au c.r. somm. des séances, 1962, fasc. 10.)

Le classement est fait par universités et par ordre chronologique. Les noms des directeurs sont indiqués. Dans l'avenir, une table cumulative, auteurs et matières, simplifierait les recherches.

8. Science politique.

Revue du droit public et de la science politique en France et à l'étranger.

Bien que décernés par les facultés de droit, les D. E. S. de science politique présentent, tant par leur forme que par les sujets traités, certaines analogies avec les D. E. S. de lettres (histoire et géographie). Cette revue en a entrepris le relevé suivant un plan systématique :
- 1957 - Ier oct. 196I. - PACTET (Pierre). - Index des mémoires soutenus devant la Faculté de droit et des sciences économiques de Paris pour le diplôme d'études supérieures de science politique... (77e année, sept.-oct. 196I, pp. 1149-1156).
- Ier oct. 196I - 3I déc. 196I [Paris] et 1957- 196I [autres facultés]. (78e année, juil.-août 1962, pp. 866-872.)
- Année 1962. [Toutes facultés.] (79e année, sept.-oct. 1963, pp. 1096-1102.)

La Fondation nationale des sciences politiques a par ailleurs édité la liste des travaux concernant la science politique, quels qu'en soient la nature et le régime administratif 5.

On constate, en définitive, que les grandes revues spécialisées sont relativement peu nombreuses à s'intéresser aux D. E. S. En lettres, à part l'histoire et la géographie, la situation est loin d'être satisfaisante. Une seule discipline scientifique est couverte. Rappelons néanmoins qu'en mathématiques les mémoires de D. E. S. sont généralement remplacés par un certificat d'études supérieures.

II. Revues régionales

Certaines de ces revues sont plus ou moins l'émanation d'universités ou d'organismes qui en dépendent, même si elles veulent toucher un public plus vaste d'érudits ou de spécialistes. La démarcation avec les publications strictement universitaires est souvent difficile.

1. Nord.

Revue du Nord (Faculté des lettres de Lille).

Une rubrique annuelle sur le travail historique dans la région du Nord (puis : Travaux et recherches d'histoire régionale) signale, entre autres travaux, les mémoires de D. E. S. de la Faculté des lettres de Lille. Pour la période retenue, les listes paraissent avec régularité. Dernier relevé : Mémoires de diplômes d'études supérieures 196I-1962. (T. 45, n° 178, avr.-juin 1963, pp. 220-22I).

2. Est.

Annales de l'Est (Faculté des lettres de Nancy et Fédération historique lorraine).

Ont donné les D. E. S. d'histoire et de géographie soutenus devant la Faculté des lettres de Nancy (1945-1950) (5e sér., t. I, 1950), puis la liste des D. E. S. intéressant l'Est de la France (5e sér., t. 2, 195I). Cette entreprise n'a pas été continuée.

3. Bourgogne et Centre-Est.

Annales de Bourgogne (Dijon, Centre d'études bourguignonnes).

La Bibliographie bourguignonne (qui comprend l'histoire, les institutions, la littérature, l'art, le folklore,...) signale les D. E. S. de l'Université de Dijon ainsi que les articles qui sont des extraits de D. E. S. Le classement est systématique et les D. E. S. sont considérés comme les autres travaux avec lesquels ils se trouvent mélangés. L'introduction à la bibliographie attire l'attention sur les mémoires : « Si mention n'est pas faite de leur publication, les D. E. S. sous forme de mémoires dactylographiés doivent être consultés à la Bibliothèque universitaire locale de la Faculté devant laquelle ils sont présentés 6 ». Si, comme nous l'avons vu, cette remarque est parfaitement valable pour l'Université de Dijon, elle est nettement optimiste en ce qui concerne les autres Universités.

Revue de l'économie du Centre-Est. Bulletin trimestriel de l'Institut d'économie régionale Bourgogne-Franche-Comté. Faculté de droit et des sciences économiques de Dijon.

Diplômes de géographie de la Faculté des lettres et sciences humaines de Dijon. (4e année, n° 14, oct.-déc. 196I, p. 74.)

Quelques renseignements sur les D. E. S. de géographie soutenus ou en préparation dans : Inventaire des études économiques régionales réalisées ou entreprises du Ier janv. 1959 au 3I déc. 1962. (6e année, n° 21, juil.-sept. 1963, pp. 33-38.)

Revue géographique de l'Est. Revue trimestrielle publ. par les Instituts de géographie de Besançon, Dijon, Nancy, Strasbourg. 196I ->

Signale dans la chronique de ces instituts les D. E. S. de géographie en cours ou en préparation depuis 1960.

4. Midi.

Provence historique. Organe de la Fédération historique de Provence.

Les D. E. S. d'histoire et de géographie humaine d'Aix ont été signalés :
- Années 195I-1954. (T. 5, 1955, pp. 93-96.)
- Années 1955-1956. (T. 7, 1957, pp. 228-231.)

Ces listes n'ont pas été continuées car elles faisaient double emploi avec celles des Annales du Midi. Quelques D. E. S. d'histoire et de géographie ont été retenus dans la Bibliographie de l'histoire de Provence. Années 195I-1954 (dernières années parues).

Revue de l'économie méridionale (Centre régional de la productivité et des études économiques de Montpellier).

Mémoires de D. E. S. présentés depuis 1942 à l'Institut de géographie de la Faculté des lettres de Montpellier. (T. 6, n° 24, oct.-déc. 1958, pp. 332-333.)

5. Sud-Ouest et Midi.

Annales du Midi (Universités de Toulouse et de Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest et Fédération des sociétés académiques et savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne).

Donnent le relevé des D. E. S. (mention histoire et géographie) soutenus devant les Universités d'Aix, de Bordeaux, de Montpellier et de Toulouse. Le travail est assuré de façon régulière et surtout rapide. Le relevé de l'année 1962 figure dans le n° de janvier 1963.

6. Ouest.

Annales de Bretagne (Faculté des lettres de Rennes).

La chronique de R. Foreville, les travaux d'histoire médiévale à la Faculté des lettres de Rennes, assure chaque année depuis 1960 l'analyse des D. E. S. sous la forme d'un texte suivi.

Norois. Revue géographique de l'Ouest... (Instituts de géographie de Caen, Poitiers, Rennes). 1954 ->

Les D. E. S. sont inventoriés dans la chronique de l'Institut de géographie de Rennes. Les D. E. S. de géographie de Caen et de Poitiers sont recensés de façon moins régulière.

7. Normandie.

Annales de Normandie (Caen, Laboratoire d'ethnographie régionale). 195I ->

La Chronique des études normandes (I. Facultés et écoles) signale les D. E. S. d'histoire et de géographie présentés à Caen, accompagnés d'analyses pouvant atteindre une vingtaine de lignes. La Bibliographie normande les répertorie comme les autres travaux et indique les analyses qui ont été faites dans la chronique. La situation est donc excellente pour cette Université.

Mais dans l'ensemble certaines régions apparaissent totalement dépourvues. Il manque à Lyon et au Sud-Est, par exemple, une grande revue régionale comparable aux Annales du Midi et bénéficiant d'une longue tradition. Les sciences sont absentes. Les D. E. S. d'histoire et dans une moindre mesure de géographie (géographie humaine et économique) ont la faveur parce qu'ils apportent une utile contribution à la documentation régionale.

III. Publications universitaires

Les publications du genre « annuaires », « rapports du Conseil de l'Université »... donnent généralement des renseignements sur les D. E. S. soutenus, mais la recherche en est difficile car ils sont rarement distingués des autres travaux. Le maniement de ces répertoires est d'ailleurs, en général, assez malaisé. Certains ne possèdent même pas de tables de matières et ne sont qu'une simple juxtaposition de rapports. En principe, on ne mentionne ci-après que les publications qui possèdent des listes distinctes de D. E. S.

1. Paris.

Annales de l'Université de Paris.

Une entreprise limitée n'était pas sans intérêt. Le rapport annuel du directeur de l'École normale supérieure indiquait les D. E. S. présentés par ses élèves (lettres et sciences). Assurée régulièrement, cette liste n'a pas été continuée à partir de 1953. Parmi les rapports d'instituts, celui du directeur de l'Institut d'art et d'archéologie signale avec le plus de ponctualité les D. E. S. de la spécialité.

2. Aix-Marseille.

Annales de la Faculté des lettres d'Aix.

Elles ont assuré régulièrement le relevé de tous les D. E. S. de lettres jusqu'à l'année scolaire 1958-59 (t. 33, 1959). La présentation était très soignée; les mentions étaient indiquées. A partir de 1959-60, les renseignements, bien classés par disciplines, se trouvent dans les Rapports sur la situation des facultés... Les D. E. S. de sciences figurent dans les travaux des instituts, mais ne donnent pas lieu à des listes distinctes.

3. Grenoble.

Revue de géographie alpine (Grenoble, Institut de géographie alpine).

A partir de 1964, la revue doit entreprendre une chronique annuelle consacrée aux comptes rendus analytiques des D. E. S. de géographie.

Bulletin des laboratoires de biologie végétale de Grenoble et du Lautaret (Université de Grenoble. Institut de botanique). N° 1 (195I-196I).

La liste chronologique des publications comprend les D. E. S. de botanique et de biologie végétale pour la période 195I-196I.

Les mémoires de D. E. S. soutenus à Grenoble par les élèves des Facultés catholiques de Lyon, qui, rappelons-le, passent auprès de cette Université les examens d'état, sont inventoriés dans le Bulletin des Facultés catholiques de Lyon.

4. Lyon.

Annales de l'Université de Lyon. Fasc. spéc. L'Université de Lyon en...

Les D. E. S. de sciences sont mentionnés parmi les autres travaux des instituts et laboratoires, tout particulièrement en physique et en géologie.

Bulletin des Facultés catholiques de Lyon.

La chronique universitaire relève les D. E. S. de sciences et de lettres soutenus par les élèves des Facultés catholiques. Certains font l'objet de comptes rendus analytiques assez étendus.

5. Montpellier.

Université de Montpellier. Rentrée solennelle des Facultés. Année scolaire...

Depuis 1958/59, les D. E. S. de lettres sont indiqués par disciplines et les D. E. S. de sciences par instituts.

6. Poitiers.

Annales de l'Université de Poitiers. Revue générale du Centre-Ouest de la France.

Jusqu'au vol. 4 (1952/54) elles ont indiqué les D. E. S. dans les rapports des différents enseignements. Certains D. E. S. sont également répertoriés dans la Bibliographie du Centre-Ouest de la France, arrêtée à la période 1952/54.

Université de Poitiers. Rapports annuels. Année scolaire...

Les D. E. S. de lettres sont classés par disciplines; les mentions sont indiquées. Les D. E. S. de sciences y figurent par instituts. Ce travail, très bien fait, paraît régulièrement depuis 195I/52.

7. Toulouse.

Bulletin de l'Université de Toulouse.

Les D. E. S. de lettres sont répertoriés par disciplines dans la Vie de la Faculté. La dernière liste parue couvre l'année scolaire 1960/6I.

Université de Toulouse. Rapport annuel du Conseil de l'Université. Comptes rendus des travaux des facultés.

Les D. E. S. de sciences sont répertoriés par laboratoires.

Au terme de cet inventaire on ne peut que constater une situation disparate : absence de relevés pour certaines disciplines (littérature française), retards dans la parution, doubles emplois comme c'est le cas en histoire, et surtout tendances à l'abandon. Certaines listes semblent d'ailleurs en démarquer d'autres et être rédigées au gré d'initiatives individuelles. Est-il nécessaire de signaler les inconvénients résultant de l'absence d'un répertoire comparable à celui des thèses? Des travaux identiques ou voisins peuvent être menés simultanément dans deux facultés et d'éternels recommencements se succéder. Par contre des études intéressantes, des résultats qui font progresser la recherche, restent ignorés. Ajoutons que des candidats peu scrupuleux peuvent se permettre d'utiliser servilement un mémoire déjà soutenu. Comment empêcher de tels faits de se produire ou assurer le respect du décret du 8 février 1954 sur le doctorat d'université qui stipule : « en aucun cas il n'est possible de présenter comme thèse un mémoire déjà utilisé, notamment pour le diplôme d'études supérieures » ? Ce règlement n'est que lettre morte s'il n'existe aucun organisme bibliographique national en la matière.

Souhaiter un tel répertoire est-il utopique? Il convient de rappeler qu'à la Faculté des lettres de Paris il y a plus de 1 ooo mémoires par année scolaire. De plus une telle réalisation devrait être précédée de l'obligation de dépôt en un lieu unique qui ne pourrait être que la bibliothèque universitaire. Une solution moyenne - et peu onéreuse - pourrait être envisagée : la publication des D. E. S. par facultés, puis par disciplines dans les rapports de chaque université en une liste autonome, bien conçue typographiquement, tout en laissant la possibilité aux rapports de chaque institut ou enseignement de les retenir, mélangés avec les autres travaux, sous la forme traditionnelle d'un texte suivi. C'est à ce niveau seul que peuvent être puisés des renseignements de première main. Il s'agirait alors d'un travail purement administratif, du ressort des secrétariats de facultés. Telles les bibliographies nationales qui alimentent ensuite les bibliographies spécialisées, ces listes pourraient être utilisées par des revues de tout ordre pour l'information de leurs lecteurs. La simple indication des mentions obtenues serait une amélioration importante; elle permettrait de distinguer l'étude approfondie de la compilation d'un intérêt douteux, même s'il n'y a pas homogénéité en la matière entre les facultés. Beaucoup de professeurs de l'Enseignement supérieur sont sensibles à ces nécessités et conviennent que la situation actuelle ne saurait se maintenir. C'est à eux, beaucoup plus qu'aux bibliothécaires, qu'il appartient de créer un état d'esprit qui se reflètera ensuite sur le plan des réalisations.

  1. (retour)↑  Fontaine (Patrice). - Une Nouvelle littérature semi-clandestine. (In : Mercure de France, n° 1063, Ier mars 1952, pp. 540-546).
  2. (retour)↑  Positions des mémoires présentés à la Faculté des lettres de Paris pour l'obtention des diplômes d'études supérieures. Session de juin et de novembre 1907. - Paris, F. Alcan, 1907.
  3. (retour)↑  Université de Paris. Faculté des lettres et des sciences humaines. -Positions des thèses de 3e cycle soutenues devant la Faculté en 1960 et 196I... - Paris, Presses universitaires de France, 1962. - 22,5 cm, 127 p. (Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Paris. Série « Recherches ». T. V.)
  4. (retour)↑  Hassenforder (Jean). - Thèses et mémoires comme source de documentation. - Paris, 1955. - 26,5 cm, 167 p., multigr. [Les diplômes d'études supérieures, pp. 56-58 et 80-83.]
  5. (retour)↑  Fondation nationale des sciences politiques. Paris. - Travaux inédits de science politique. Liste de thèses, mémoires et diplômes soutenus en France de 1959 à 1962. - Paris, Fondation nationale des sciences politiques, mars 1963. - 27 cm, 45 f., multigr.
  6. (retour)↑  Bibliographie bourguignonne. IIe sér., 1962-1963, p. 2. (In : Annales de Bourgogne. T. 35, fasc. 2, avr.-juin 1963).