La normalisation au niveau de la production documentaire. Les résumés d'auteurs

Le Code du bon usage en matière de publications scientifiques

L'organisation de la documentation suppose la normalisation des publications primaires qui dépend des auteurs, éditeurs et rédacteurs en chef de périodiques. Bref rappel des expériences faites sur le catalogage à la source et de la normalisation ISO relative aux périodiques, ainsi que des efforts faits depuis 1949 pour rendre générale la pratique du résumé d'auteur. Texte du Code du bon usage en matière de publications scientifiques.

L'organisation de la documentation suppose non seulement la normalisation des publications secondaires, c'est-à-dire des bibliographies signalétiques et analytiques, et à plus forte raison des notices destinées à « entrer » dans une machine documentaire, mais aussi des publications primaires.

Si la normalisation des publications secondaires intéresse plus spécialement les bibliothécaires, les documentalistes et les bibliographes, la normalisation des publications primaires dépend des auteurs, des éditeurs et des rédacteurs en chef de périodiques.

Les bibliothécaires savent les expériences qui ont déjà été faites, notamment aux États-Unis, en faveur du catalogage à la source 1.

Il est évident que si tous les ouvrages paraissaient avec leur notice catalographique imprimée, une économie de travail considérable en résulterait pour tous ceux qui ont à établir la référence bibliographique d'un ouvrage. Mais il est non moins certain que cette mesure perdrait une grande partie de son utilité si les ouvrages n'étaient pas catalogués suivant les mêmes règles, au moins à l'intérieur d'un même pays, en attendant qu'une normalisation internationale, amorcée par la Conférence internationale sur les principes de catalogage de 196I, puisse s'imposer. Nous souhaitons que cette question retienne en France l'attention du syndicat des éditeurs.

Rappelons d'autre part que l'Organisation internationale de normalisation (ISO) poursuit ses études sur l'index d'une publication et sur la présentation des ouvrages et feuilles de titre d'un ouvrage.

En ce qui concerne les périodiques, des recommandations ISO ont été prises 2 :
ISO R 4. Code international pour l'abréviation des titres de périodiques (mars 1954).
ISO R 8. Présentation des périodiques (octobre 1955).
ISO R 18. Sommaire de périodiques ou d'autres documents (avril 1958).
ISO R 30. Manchette bibliographique (novembre 1956).
ISO R 214. Analyses et résumés d'auteurs (novembre 1961) 3.
ISO R 215. Présentation des articles de périodiques (novembre 1961) 4.

En France, nous possédons deux normes déjà anciennes : NF Z 4I-00I (septembre 1942) sur la présentation des revues et NF Z 44-002 (mai 1944) sur le code d'abréviations des titres de périodiques en langue française ainsi que la norme NF Z 44-003 d'avril 1954 sur la manchette bibliographique de revue, lesquelles - leur date de publication l'atteste - ont précédé la normalisation internationale.

La Recommandation internationale R 214 Analyses et résumés d'auteurs, en attendant l'homologation prochaine de la norme française qu'elle a inspirée, mérite particulièrement de retenir l'attention au moment où de nombreux appels sont lancés pour que les articles de périodiques paraissent accompagnés de leur résumé.

On sait que la Conférence internationale sur l'analyse des documents scientifiques convoquée par l'Unesco à Paris du 20 au 25 juin 1949 5 et qui utilisait les travaux préparatoires de la « Royal Society » a abouti, entre autres, à la publication d'un Guide pour la rédaction des résumés d'auteurs, guide qui a été tout de suite adopté officiellement par le Conseil international des unions scientifiques (C.I.U.S.). C'est ce guide qui est à la base de la recommandation ISO mais celle-ci est à la fois plus générale puisqu'elle concerne résumés et analyses de toutes disciplines et moins détaillée que le guide.

Mais il ne suffit pas que des règles soient publiées, il faut encore qu'elles soient appliquées.

Il est évident que si tous les articles de périodiques paraissaient avec leurs résumés d'auteurs, la publication de bibliographies analytiques serait considérablement facilitée, même si tous les résumés n'étaient pas parfaits et manquaient de cette objectivité que l'on requiert d'une analyse mais qu'elle n'a pas toujours elle-même.

Des revues sont entrées dans cette voie, leur nombre demeure encore trop faible pour ne pas souhaiter que les vœux émis par plusieurs organisations internationales ou nationales soient suivis d'effets.

Bornons-nous à signaler parmi les déclarations les plus récentes celle du savant Pierre Auger dans l'ouvrage qu'il a publié pour l'Unesco sous le titre Tendances actuelles de la recherche scientifique (juin 196I) et extrayons du passage qu'il consacre à « la communication des résultats » les quelques lignes suivantes : « Le titre [de l'article] est malheureusement très souvent absolument insuffisant, les auteurs ne lui attribuent guère d'importance, sauf pour décider dans quelle revue spécialisée devra paraître l'article en question. On conçoit que la pratique du titre développé en une ou deux lignes, précisant que le travail est théorique ou expérimental ou les deux, si des mesures sont faites et par quelle méthode, serait très utile pour donner de la valeur aux listes bibliographiques et aux sommaires des revues. Les lecteurs auraient ainsi plus de chance de ne pas manquer des lectures utiles et d'en éviter d'inutiles. Le compte rendu analytique (abstract) est devenu un outil indispensable aux chercheurs, de nombreuses revues spéciales les publient et ce domaine a été très heureusement organisé grâce à deux dispositions essentielles. La première est d'exiger de tous les auteurs la rédaction en tête de l'article d'un résumé représentant de 1 à 5 % de la longueur de l'article. La seconde est de traduire ces résumés dans les langues les plus importantes et de les échanger entre les revues d'analyses spécialisées de façon à obtenir des diffusions efficaces. »

Cette question et d'autres ont été reprises sur le plan national par le Comité d'études « Documentation » de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique que préside le Pr Boutry et dont le compte rendu des travaux sera prochainement publié. C'est ce Comité qui, à l'initiative de Mr Boutry, alors secrétaire général du Bureau des résumés analytiques du C.I.U.S., a proposé une première rédaction du Code du bon usage en matière de publications scientifiques, publié par l'Unesco le 16 juillet 1962 et dont nous reproduisons le texte ci-après.

Ce Code auquel s'était particulièrement intéressé le C.I.U.S. a été mis au point par le Comité de liaison groupant la Fédération internationale de documentation, le Conseil international des unions scientifiques, la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et l'Organisation internationale de normalisation; il a été adopté à l'unanimité par ce Comité de liaison et approuvé ensuite par le Comité consultatif international de bibliographie, de documentation et de terminologie présidé par Mr Julien Cain, dans sa session du 25 au 29 septembre 196I ; il est donc aujourd'hui diffusé officiellement par l'Unesco. A la dernière réunion du Comité consultatif qui s'est tenue à Paris du i 1 au 15 mars 1963, il a été rappelé que ce Code ayant été conçu pour les sciences exactes et naturelles et la technologie, un code spécial pour les sciences sociales et humaines devrait être préparé en accord avec les organisations internationales non gouvernementales intéressées.

Le Code du bon usage qui établit une distinction entre mémoires scientifiques originaux, publications provisoires ou notes initiales et exposés de mise au point, a bien entendu sa place dans l'étude que l'Unesco a entreprise à la demande du Conseil économique et social des Nations unies sur l'organisation et le fonctionnement des services de résumés analytiques dans les différentes disciplines scientifiques et techniques (24 avril 1962).

Le Code du bon usage demande que tout texte de caractère original destiné à paraître dans le journal ou périodique scientifique et technique soit accompagné d'un résumé dont la rédaction incombe à l'auteur lui-même. La question est plus développée dans l'étude de l'Unesco mentionnée ci-dessus et nous croyons utile d'en publier quelques passages :

« Si l'on considère que dans la gestion des journaux de résumés, la confection des résumés eux-mêmes représente la moitié des charges et plus de la moitié des délais, on comprend qu'il est vraiment d'un grand intérêt de trouver le moyen de rendre cette opération inutile. Ce moyen existe et il n'y en a qu'un : il consiste à rendre générale la pratique du résumé d'auteur établi par l'auteur, à obtenir qu'un mémoire original ne soit jamais publié sans être muni de son résumé ainsi préparé, à obtenir du rédacteur en chef de chaque périodique scientifique qu'il veille personnellement à ce que le résumé de chaque mémoire soit correct, sincère et informatif, résultat qui peut être obtenu à coup sûr si l'auteur applique les règles élémentaires. »

Après avoir rappelé la publication du guide de l'Unesco et la campagne intense et persistante menée par le Bureau des résumés analytiques du C.I.U.S. pour généraliser la publication des résumés d'auteurs, l'étude de l'Unesco note :

« Les résultats de cette campagne ne sont que partiellement encourageants. Car, si le Bureau des résumés analytiques du C.I.U.S. considère que 90 % des mémoires originaux imprimés en 1960 dans le domaine de la physique, et 75 à 80 % dans le domaine de la chimie étaient munis d'un résumé établi par l'auteur, le même Bureau, dans son « Enquête sommaire sur la publication des informations scientifiques originales » 6, a constaté que 38 % seulement des rédacteurs en chef des journaux étudiés ont déclaré connaître le Guide pour la rédaction des résumés d'auteurs. Bien que l'enquête n'ait porté que sur 166 journaux en provenance de 13 pays ou groupes de pays (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, États-Unis d'Amérique, France, Inde, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Scandinavie, Suisse), on ne peut que souscrire au commentaire de l'enquête ci-dessus, accompagnant ces chiffres.

« Si l'on se souvient que ce document naquit à la fin de la Conférence, réunie par l'Unesco en 1949, et que des efforts ininterrompus ont été faits pendant dix années par l'Unesco et par le Bureau des résumés analytiques du C.I.U.S. pour le distribuer et le faire connaître, on doit avouer que tout semble indiquer que les moyens d'information et de propagande des associations internationales paraissent fort peu efficaces lorsqu'elles cherchent à se faire entendre des rédacteurs en chef des journaux scientifiques. Cette inefficience doit être provoquée, au moins pour une part, par le fait qu'il ne semble exister ni association nationale de rédacteurs en chef de publications scientifiques, ni, à fortiori, de fédération internationale de telles associations qui soit active. Il en résulte que toutes les communications relatives à la coopération internationale doivent être faites de personne à personne, procédé d'information singulièrement inadapté au cas où les informations en question doivent être communiquées à 26 ooo êtres humains 7 habitant dans tous les pays du monde.

« Ces chiffres sont d'autant plus étranges que, tout au moins en théorie, l'accord est général parmi les lecteurs, les auteurs et les rédacteurs sur l'utilité de publier pour chaque article un résumé, et même plusieurs en des langues différentes. C'est lorsqu'il s'agit d'appliquer cet accord que les difficultés commencent. Les auteurs ne sont pas toujours en mesure de préparer des résumés dans une langue différente de celle de l'article.

« Les rédacteurs invoquent souvent la même raison en y ajoutant que la publication des résumés comporte des dépenses supplémentaires de papier, de textes en plusieurs langues, et de temps. Tout ceci est vrai et représente un obstacle sérieux pour des périodiques qui ont déjà toutes sortes de difficultés à paraître, mais ne s'applique pas à des périodiques dont la situation financière est saine et qui paraissent dans des pays où les facilités de traduction, d'impression, etc... ne manquent pas. Pourtant, c'est en général dans ces périodiques que l'on remarque souvent l'absence totale des résumés.

« D'autre part, on ne signale que dans très peu de publications primaires si le rédacteur en chef est responsable de la préparation ou de la révision des résumés paraissant en même temps que l'article original. Ainsi, en pratique, le résumé d'auteur et le synopsis tendent à se confondre.

« Les plus importantes revues de résumés emploient, au moins occasionnellement des résumés d'auteur, notamment pour des articles de périodiques primaires publiés en langues peu courantes. Le Biological abstracts les utilise systématiquement, en plus il a fait des arrangements avec les rédacteurs de nombreuses publications primaires, parfois aussi avec des auteurs, pour recevoir les résumés directement en avance même sur la publication. Il n'y aurait que des avantages si cette utilisation systématique des résumés d'auteur venait à se généraliser. Tel n'est pas le point de vue des responsables des 17 publications des « Commonwealth Agricultural Bureaux », partisans décidés des résumés analytiques faits « sur mesure » suivant ce qu'ils considèrent être les besoins de leurs lecteurs.

« En somme, ce n'est qu'assez lentement que les rédacteurs en chef de ces journaux ou les responsables de services de documentation acceptent d'abandonner la confection de résumés et de se contenter des résumés d'auteurs tout faits. Il faut voir là encore l'effet de facteurs psychologiques très simples et bien connus, que des conversations avec les responsables font très facilement apparaître : la situation passée, si elle est en voie de disparition, n'a pas été oubliée et l'on craint qu'une détérioration nouvelle se produisant, on soit appelé à regretter de s'être dispensé des collaborateurs permanents compétents pour confectionner des résumés : - on continue à ne pas avoir confiance dans le résumé d'auteur, bien que la qualité de ce dernier soit en rapide progrès grâce à la propagande persistante du C.I.U.S., de l'Unesco et d'autres organismes; - mais surtout, on s'accroche à l'idée de faire des résumés « sur mesure », chaque rédacteur en chef ou directeur de service de documentation considérant qu'il sert un public particulier dont la compréhension et les besoins nécessitent des soins particuliers : cela milite bien évidemment contre le résumé d'auteur, article de confection produit en grande série.

« On comprend pourtant que l'usage général du résumé d'auteur est non seulement un moyen de rendre plus rapide l'action des journaux de résumés et des centres de documentation, il est aussi un moyen de la rendre plus exacte. Croit-on vraiment que, dans la multiplication actuelle des spécialités, il soit encore possible au rédacteur en chef ou au directeur de service de trouver, pour chaque mémoire à analyser et parmi les hommes de son pays, une collaboration qui soit en même temps :
a) parfaitement au fait de l'état actuel du sujet traité par le mémoire;
b) parfaitement rompu à l'usage de la langue dans laquelle le mémoire est écrit ?

« En fait, comme il est dit dans les conclusions du travail de Herner 8, non seulement les résumés d'auteur sont acceptables pour les publications analytiques mais aussi lorsqu'un résumé d'auteur est publié avec l'article, il est généralement utilisé dans les périodiques d'analyses même si cela n'est pas précisé. Dans la discussion de ses conclusions certains doutes ont encore été soulevés, malgré les chiffres cités par l'auteur. Sur 207 résumés signés (nom complet ou initiales), 46 étaient des copies mot à mot du résumé d'auteur et 119 étaient de simples variations de ce résumé. Ceci représente 79,5 % des résumés examinés. Si on considère qu'il s'agit de résumés signés et publiés par neuf des meilleurs périodiques de résumés du monde, on imagine facilement le degré d'utilisation réelle des résumés d'auteur, lorsque les analyses ne sont pas signées ou que les périodiques sont moins importants.

« La question ne se pose plus d'accepter ou de refuser la pratique du résumé d'auteur : la confection de ce résumé, sa diffusion et son emploi à tous les stades de la documentation sont une nécessité. La seule question qui se pose encore est d'instituer et de maintenir la propagande qui montrera à chaque auteur d'un travail publié comment et pourquoi le résumé qu'il doit faire de son mémoire doit être aussi parfaitement rédigé que possible.

« Nous retrouvons ici un exemple d'application de la grande loi qui gouverne la coopération internationale en matière de documentation scientifique analytique : rien n'est possible si l'on ne veut pas payer les progrès dans l'union et dans l'efficacité de quelques imperfections supportables... »

Le fait que le Report of the president's science advisory Committee (Science, government and information) siégeant à la Maison Blanche à Washington (10 janvier 1963) exprime le même souhait en ce qui concerne les résumés, mais aussi insiste sur la plus grande responsabilité qu'auteurs et éditeurs doivent prendre à l'égard de l'information scientifique, montre que le problème de mise en ordre de la production est urgent. Il est une condition du développement et de l'amélioration de la documentation comme de l'information pour le profit en fin de compte de la masse des usagers.

Code du bon usage en matière de publications scientifiques 9

I. Le résumé

I. Tout texte de caractère original destiné à paraître dans un journal ou périodique scientifique et technique doit être accompagné d'un résumé dont la rédaction incombe à l'auteur lui-même.

2. Dans l'attente d'une normalisation internationale, le résumé doit être rédigé conformément aux règles et aux conseils rassemblés dans le Guide pour la rédaction des résumés d'auteurs élaboré, imprimé, distribué et périodiquement revisé par l'Unesco (document NS/37.D 10 a).

II. Nature du texte

3. En remettant le manuscrit de son texte à la rédaction du périodique où il désire le voir publier, l'auteur devra préciser dans toute la mesure du possible dans quelle catégorie de la littérature scientifique originale ce texte doit être classé :
a) Mémoires scientifiques originaux;
b) Publications provisoires ou notes initiales;
c) Exposés de mise au point.

4. Un texte appartient à la catégorie des « mémoires scientifiques originaux » lorsqu'il est rédigé d'une façon telle qu'un chercheur qualifié, suffisamment spécialisé dans la même branche de la science, puisse être capable, à partir des indications qu'il donne et de celles-ci seulement :
- soit de reproduire les expériences et d'obtenir les résultats qu'il décrit avec des erreurs égales ou inférieures à la limite supérieure spécifiée par l'auteur,
- soit de répéter les observations et de juger les conclusions de l'auteur,
- soit de contrôler l'exactitude des analyses et inférences qui ont conduit l'auteur à ses conclusions.

5. Un texte appartient à la catégorie des « publications provisoires ou notes initiales » lorsque, apportant une ou des informations scientifiques nouvelles, sa rédaction ne permet pas à ses lecteurs de vérifier les dites informations dans les conditions indiquées au paragraphe 4.

6. « L'exposé de mise au point » n'est pas destiné à la publication d'informations scientifiques nouvelles; il rassemble, analyse et discute des informations déjà publiées et concernant un sujet unique.

III. Rédaction du texte

7. L'introduction historique ou critique, souvent utile, doit rester aussi brève que possible : l'auteur évitera de rédiger un mémoire scientifique comme une publication de mise au point.

8. La syntaxe sera aussi simple que possible. Les mots utilisés devraient pouvoir être trouvés dans un dictionnaire courant. Quand cette exigence ne peut être satisfaite, l'auteur vérifiera que les néologismes qu'il compte utiliser appartiennent au vocabulaire scientifique et technique international 10.

9. Dans la rédaction du texte, on évitera l'omission de tout ou partie des méthodes employées ou de résultats significatifs. Si des considérations de propriété industrielle ou de sécurité amènent l'auteur à limiter les informations scientifiques qu'il désire publier sur le sujet dont il traite, le texte devra être présenté comme appartenant à la classe b) (publications provisoires ou notes initiales) et non comme appartenant à celle des « mémoires ». C'est là pour l'auteur scientifique une obligation morale absolue 11.

10. Il sera fait référence explicite à tout travail antérieurement publié par le même auteur ou par un autre auteur lorsque la connaissance de ces travaux sera essentielle pour situer, dans le développement scientifique, le texte présenté. On indiquera si des publications antérieures constituent duplication totale ou partielle avec le texte présenté.

II. En aucun cas on n'utilisera des communications privées ou des publications de caractère secret ou de diffusion restreinte pour fournir des arguments ou des preuves 12.

12. L'auteur respectera dans la rédaction les normes internationales relatives à l'abréviation des titres de périodiques, à l'ordre des citations bibliographiques, aux symboles, aux abréviations, à la translittération, à la terminologie, à la présentation des articles. Il utilisera un système cohérent d'unités de mesures qu'il spécifiera clairement.

IV. Recommandations aux rédacteurs en chef et éditeurs de journaux scientifiques

13. En acceptant un article scientifique aux fins de publication, le rédacteur en chef du journal devra obtenir que l'auteur indique lui-même si son texte appartient à la classe a) (mémoires scientifiques originaux), à la classe b) (publications provisoires ou notes initiales) ou à la classe c) (exposés de mise au point).

14. En imprimant le texte accepté, le rédacteur en chef mentionnera en tête du résumé dans laquelle des trois classes ci-dessus le texte imprimé doit être rangé.

15. En acceptant le texte scientifique aux fins de publication et dans l'attente d'une normalisation internationale, le rédacteur en chef s'assurera que le résumé de l'auteur accompagnant obligatoirement ce texte a été rédigé conformément aux indications données par le Guide pour la rédaction des résumés d'auteurs (cf. recommandation I, par. 2 et commentaires).

16. Pour assurer partout et en tout temps la libre reproduction des résumés d'auteurs, on doit indiquer clairement dans les pages du journal que la reproduction des résumés d'auteurs est autorisée.

  1. (retour)↑  Voir : Mallein (M.-E.). - Le Catalogage à la source. [In : B. bibl. France, 7e année, n° 7, juillet 1962, pp. 351-365].
  2. (retour)↑  Voir : Poindron (P.). - État présent de la normalisation française et internationale intéressant la documentation et les bibliothèques. [In : B. bibl. France, 7e année, n° 1, janvier 1962, pp. 19-31.]
  3. (retour)↑  Poindron (P.). - Recommandation ISO/R 214. Analyses et résumés d'auteurs [In : Courrier de la normalisation, n° 169, janvier-février 1963, pp. 43-44.]
  4. (retour)↑  Boussion (A.-M.). - Recommandation ISO/R 215. Présentation des articles de périodiques. [In : Courrier de la normalisation, n° 169, janvier-février 1963, pp. 44-45.]
  5. (retour)↑  Conférence internationale sur l'analyse des documents scientifiques... Rapport final. - Paris, Unesco, 1961.
  6. (retour)↑  International council of scientific Unions. Abstracting board. A tentative study of the publications of original scientific literature. Paris [1962].
  7. (retour)↑  32 ooo, nombre approximatif de rédacteurs en chef de périodiques scientifiques.
  8. (retour)↑  Herner (Saul). - Subject slauting in scientific abstracting publications. [In : Proceedings of the International conference on scientific information. Washington, D.C., November 16-2I, 1958. - Washington, 1959, vol. I, pp. 407-427.]
  9. (retour)↑  Le texte original comporte un exposé des motifs et une liste de recommandations de l'ISO intéressant les publications scientifiques.
  10. (retour)↑  Il est recommandé de préciser l'origine des néologismes employés. Au cas où l'auteur serait contraint d'en former lui-même, il devrait en décrire la méthode de formation, en donner l'étymologie et la définition. Enfin, l'auteur devra veiller à ne pas déformer le sens des termes appartenant au vocabulaire spécifique du domaine de connaissance dont il traite.
  11. (retour)↑  On admet qu'il est évident pour tous que, dans aucune publication, on ne devra, d'une façon consciente, déformer la description des faits observés ou des méthodes employées.
  12. (retour)↑  Il n'est pas question d'interdire de faire allusion à des entretiens oraux ou à des communications privées, mais on souligne qu'il ne paraît pas légitime d'étayer une affirmation ou d'avancer une conclusion en se référant à un simple entretien non contrôlé.
    Par publication de diffusion restreinte, on entend une publication non accessible au public scientifique en général, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux.