Catalogue collectif des périodiques slaves en caractères cyrilliques

Depuis 1938, le Département des périodiques de la Bibliothèque nationale poursuit le recensement des périodiques conservés dans les principales bibliothèques de Paris et dans les bibliothèques universitaires de province, d'après les renseignements fournis par ces bibliothèques et les enquêtes effectuées sur place par des équipes de chercheurs Avant d'entreprendre l'impression définitive de ce vaste inventaire, il en est établi une édition provisoire, multigraphiée à une soixantaine d'exemplaires et dont à ce jour trente-deux volumes ont paru. A la différence de l'Inventaire des périodiques étrangers reçus en France par les bibliothèques et les organismes de documentation en 1955 1 qui ne fournit qu'une liste des périodiques publiés hors de France et reçus, pour l'année 1955, dans plus de 1.800 bibliothèques et établissements français et étrangers, le Catalogue collectif des périodiques conservés dans les bibliothèques de Paris et dans les bibliothèques universitaires de France donne l'état détaillé, arrêté à l'année 1939, des collections de périodiques, français et étrangers, d'une centaine seulement de bibliothèques parisiennes et provinciales. Un supplément est, d'ailleurs, en préparation qui couvrira la période de 1940-1955 et contiendra les additions nécessaires. Seuls ont été exclus de ce Catalogue, les quotidiens, les publications administratives et, pour des raisons de commodité, les périodiques imprimés en caractères cyrilliques.

C'est pour combler cette dernière lacune que la Bibliothèque nationale vient de faire paraître, en deux volumes, le Catalogue des Périodiques slaves en caractères cyrilliques 2. La rédaction des notices en a été confiée à un spécialiste, M. Belin de Ballu, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, tandis que Mme Sophie Laffitte, chef de la section slave du Département des imprimés, en surveillait l'impression et que M. Raux, conservateur au Département des périodiques et responsable du Catalogue collectif, assurait à l'ensemble l'unité indispensable. Ce répertoire a été conçu, en effet, selon les mêmes principes et les mêmes règles qui ont présidé à l'élaboration du Catalogue collectif des périodiques conservés dans les bibliothèques de Paris et dans les bibliothèques universitaires de France dont il se présente comme le complément. C'est une des raisons pour lesquelles on ne trouvera pas, dans la liste des bibliothèques inventoriées, des établissements qui sont connus pour posséder des périodiques slaves, mais qui, au moment de l'élaboration du Catalogue collectif, n'avaient pas participé à l'entreprise.

Le catalogue des périodiques slaves s'insère dans l'effort poursuivi pour doter la France de catalogues collectifs.

Dès 1929, M. Boris Unbegaun, alors bibliothécaire de l'Institut d'études slaves, avait donné à la collection de « Travaux » de cet institut un Catalogue des périodiques slaves et relatifs aux études slaves des bibliothèques de Paris. Le maître de ces études en France, M. André Mazon, professeur au Collège de France, soulignait dans la préface de cet ouvrage l'importance des ressources que les bibliothèques de Paris offrent à la recherche; il n'en déplorait pas moins les lacunes, exprimant le souhait qu'un tel ouvrage permît de les combler. M. Unbegaun avait donné au terme « périodique » son sens le plus large et retenu les « collections ». Il lui avait fallu résoudre bien des problèmes. Il avait dû lui-même inventorier sur place dans quelques bibliothèques bon nombre de périodiques qui n'avaient pas encore été catalogués. Et pour la majorité d'entre eux, si ses notices avaient pu être établies d'après des catalogues et des inventaires, ceux-ci avaient été dressés souvent selon des systèmes très divers. La large place faite dans ce catalogue aux périodiques en caractères latins et sa limitation aux sciences humaines sont les deux traits qu'il convient de noter dans cet important ouvrage dont M. Mazon indique qu'il constitue dans une certaine mesure un « guide bibliographique ». M. Mazon n'avait pas caché sa préférence « dans le champ des humanités (linguistique, philologie, philosophie, histoire, droit, art, etc.) pour le classement par groupes d'études (études slaves, études germaniques, études hispaniques, études italiennes, etc.) ». Il se peut que cette méthode assure en effet l'orientation la plus rapide et la plus commode. Mais elle ne sera la plus sûre que si elle s'appuie sur des catalogues complets. Et ce sera assurément dans l'avenir le mérite du Catalogue collectif de permettre des entreprises de cette nature.

L'ouvrage que nous publions aujourd'hui n'est qu'une des parties de ce vaste ensemble. Il concerne tous les périodiques en caractères cyrilliques et ceux-là seulement : russes, ukrainiens, biélorussiens, bulgares et serbes, à l'exclusion des périodiques slaves imprimés en caractères latins, c'est-à-dire polonais, tchèques et croates, dont les notices ont leur place dans le Catalogue collectif général. Il concerne toutes les disciplines, il donne l'état en 1950 des collections... L'édition actuelle comprend en outre une table de concordance entre les titres en caractères latins et les titres cyrilliques; les éditions ultérieures seront complétées par divers index qui sont dès maintenant en préparation.

Ce travail, qu'on peut considérer comme un travail de base, est publié au moment où de divers côtés en France on s'applique à organiser le dépouillement et l'analyse des publications périodiques slaves. La Direction de la documentation de la Présidence du conseil, la Fondation nationale des sciences politiques, enfin la sixième section de l'Ecole pratique des hautes études ont pris à cet égard des initiatives intéressantes qu'il serait utile de coordonner, mais qui toutes doivent s'appuyer sur un recensement exact des publications mises à leur disposition dans les diverses bibliothèques de Paris.