I. P. P. E. C.

Présentation du premier Inventaire des périodiques étrangers (1955)

Cet inventaire des périodiques étrangers 1 répond à un double besoin, exprimé aussi bien par les savants que par les bibliothécaires. La poursuite de tout travail scientifique repose dans une très large mesure sur l'utilisation aisée et rapide des périodiques. La masse même de la production dans cette catégorie d'imprimés nécessite, à côté des catalogues courants destinés à ce qu'on appelle l'usage interne des établissements, des instruments de travail d'un maniement facile et qui doivent être consultés partout...

C'est ainsi que l'introduction de M. Julien Cain définit la raison d'être du service qui a préparé cet ouvrage. C'est dans ce but en effet que fut créé en 1953 par la Direction des bibliothèques de France, avec le concours du Centre national de la recherche scientifique, l'Inventaire permanent des périodiques étrangers en cours (I. P. P. E. C.). On sait que, depuis cette date, l'I. P. P. E. C. fonctionne au Département des périodiques de la Bibliothèque nationale 2.

Les enquêtes menées depuis 1953, à Paris par le service de l'I. P. P. E. C. en liaison avec le Service technique de la Direction des bibliothèques, en province par les bibliothécaires et les archivistes responsables des Listes départementales, ont permis l'établissement de cet inventaire permanent. Le fichier de base régulièrement mis à jour à déjà permis d'orienter les recherches de très nombreux lecteurs de la Bibliothèque nationale et de répondre aux demandes de renseignements des bibliothèques et du Service central des prêts.

Mais il fallait aller plus loin et penser à une diffusion possible de l'inventaire permanent. Des tirages du fichier avec mises à jour régulières avaient d'abord été prévus, notamment pour les bibliothèques universitaires. Cependant seuls quelques grands établissements auraient pu faire les frais de l'acquisition régulière de la copie du fichier central. Si, prenant ce dernier pour base, tel qu'il était constitué à la fin de 1955, nous avons pris la décision d'imprimer cet Inventaire, c'est que nous avons vu là le moyen le plus sûr de mettre l'immense information rassemblée par nos soins à la disposition des travailleurs auxquels elle est destinée.

Dans son introduction, M. Julien Cain rappelle également que le Département des périodiques de la Bibliothèque nationale poursuit la rédaction du Catalogue collectif des périodiques conservés dans les bibliothèques de Paris et dans les bibliothèques universitaires de France qui donne un état des collections de périodiques dans une centaine de bibliothèques jusqu'à 1939 et dont un supplément est prévu pour la période 1940-1955. Trente-deux volumes multigraphiés ont paru à ce jour. Ils ont été l'objet d'un tirage restreint qui doit être considéré comme une sorte d'épreuve précédant l'impression souhaitée de tous côtés. L'Inventaire ne doit pas être confondu avec cette grande entreprise. Sa tâche est, à certains égards, plus limitée, à d'autres égards, plus ambitieuse...

D'une part en effet il ne recense que les périodiques étrangers : c'est pour les périodiques étrangers que l'utilité d'un inventaire tenu constamment à jour est apparue la plus urgente. Le Département des périodiques reçoit par le dépôt légal l'intégralité des publications françaises et elles y sont régulièrement cataloguées. Il est donc aisé de s'informer à leur sujet ; mais en ce qui concerne les périodiques étrangers, il n'en est pas de même, pour des motifs qu'il est superflu d'exposer longuement et que l'état des crédits dont disposent les bibliothèques suffit à expliquer...

De plus, cet inventaire est limité aux périodiques étrangers reçus et conservés dans l'année courante et il se borne pour chacun d'eux à mentionner le titre, le lieu d'édition, enfin le lieu ou les lieux de conservation que désignent un ou plusieurs sigles.

En revanche, l'enquête menée à Paris et dans les départements a porté sur un nombre beaucoup plus considérable d'établissements : plus de 1.800 bibliothèques et centres de documentation, y compris des organismes privés, ont accordé leur concours à cette entreprise. Il est intéressant de noter que la très grande dispersion des périodiques justifie l'extension de l'enquête, notamment auprès d'organismes très spécialisés. Beaucoup de publications en effet ne figurent que dans un ou deux établissements. Et, si l'on pense que les 21.000 notices qui ont pu être établies concernent uniquement des périodiques « en cours » reçus en France en 1955, on doit se féliciter d'avoir obtenu le concours d'organismes aussi nombreux et aussi variés.

L'avertissement publié en tête de l'Inventaire (Rédaction et classement des notices, usages suivis, p. XI) nous renseigne sur l'étendue du catalogue. On a pris le terme « périodiques » dans un sens assez large, comme dans beaucoup de bibliothèques où, pour des raisons pratiques, et parce que les lecteurs eux-mêmes les considèrent comme telles, on traite comme des périodiques des publications qui ont plutôt le caractère de suites ou de collections.

L'inventaire se présente sous la forme d'une liste alphabétique de titres. Chaque notice est précédée d'un numéro d'ordre, la numérotation recommençant à 1 pour chaque lettre de l'alphabet. Chaque notice comporte le titre, éventuellement le sous-titre, suivi du nom de la ville d'édition entre parenthèses et dans certains cas celui du pays; au-dessous, la liste des sigles des établissements possédant le périodique. Le titre du périodique est imprimé en caractères gras. En principe les notices reproduisent exactement le titre tel qu'il se présente sur la page de titre. Les titres en caractères grecs et cyrilliques sont translittérés, ces derniers suivant le système international défini par la recommandation ISO R 9 (sept. 1954) 3. Quelques notices de renvoi ont dû être établies, notamment pour des changements de titres qui ont pu se produire au moment même de l'enquête.

Les notices sont classées suivant le système traditionnellement adopté en France, c'est-à-dire le classement alphabétique semi-continu. Le sous-titre, ou la ville, intervient pour le sous-classement, dans le cas de titres identiques.

Les sigles désignant les établissements sont ceux que la Direction des bibliothèques a adoptés pour l'ensemble de ses entreprises de catalogues collectifs. Chaque organisme est désigné par un nombre, éventuellement complété par une ou plusieurs lettres désignant le ressort académique (pour les organismes de tous les départements, sauf la Seine) et certaines catégories de bibliothèques (U, bibliothèques d'universités; M, bibliothèques municipales; I, instituts, laboratoires ou centres d'étude rattachés à une université ou à une faculté).

Une table des sigles était bien entendu indispensable. Elle figure en tête de l'Inventaire, précédée d'une Liste alphabétique des établissements en liaison avec l'I. P. P. E. C. Dans cette dernière liste, après le nom de l'établissement, figure seulement le nom de la ville où il a son siège et cette notice succincte renvoie à la Liste des sigles qui comporte tous les renseignements concernant les établissements participants : adresse, téléphone, possibilités d'obtenir des photocopies (ph) ou des microfilms (mf). Un signe particulier (+) désigne ceux qui ne communiquent leurs périodiques que sur demande motivée. Rappelons à ce propos que le Service de renseignements de l'I. P .P. E. C. (dont il est fait mention p. x) est seulement destiné à orienter les recherches et qu'il n'a pas à intervenir dans les services de prêt.

Il est inutile de souligner ici l'effort que représente l'établissement de cet inventaire : 1.800 participants, plus de 21.000 notices, ces chiffres sont éloquents si l'on pense en particulier au travail de dépouillement des listes de périodiques reçues, établies selon des règles fort diverses et de manière souvent incomplète, aux vérifications minutieuses que chaque titre a nécessité. Ce travail a été accompli par les deux bibliothécaires qui se sont succédé de 1953 à 1956 au service de l'I. P. P. E. C. aidées seulement de deux dactylographes. Quant à l'impression de l'Inventaire, décidée en juin 1956, elle n'aurait pu être menée à bien sans le Département des périodiques de la Bibliothèque nationale qui en a assumé la responsabilité et qui a procédé à la révision des fiches et à la correction des épreuves.

On relèvera certes dans cet ouvrage, mis au point et imprimé dans un temps très court, des imperfections. Nous souhaitons qu'elles nous soient signalées. Nous insisterons ici avec M. Julien Cain pour demander aux bibliothécaires et aux chercheurs qui utiliseront cet Inventaire, de nous faire connaître le plus rapidement possible les inexactitudes ou les erreurs qu'ils auront pu constater. Rappelons en effet que nous entendons maintenir le caractère permanent de l'I. P. P. E. C. L'ouvrage qui vient de paraître ne saurait être considéré comme une publication définitive. Si nous avons dû clore l'enquête de 1955 pour procéder au tirage du fichier qui a servi à l'impression de ce catalogue, le service de l'I. P. P. E. C. n'en a pas moins continué la mise à jour de son fichier de base en dépouillant les listes de périodiques qui lui sont parvenues entre temps. C'est dire que l'on travaille déjà à une deuxième édition qui permettra une refonte, une révision et une mise à jour de celle-ci. C'est dire aussi que l'I. P. P. E. C. doit pouvoir à la fois étendre son enquête et continuer à compter sur la collaboration régulière des bibliothèques et des centres de documentation qui ont compris tout l'intérêt de ce travail collectif et qui ont si volontiers prêté leur concours.

  1. (retour)↑  Inventaire des périodiques étrangers reçus en France par les bibliothèques et les organismes de documentation en 1955. Notices établies au Département des périodiques de la Bibliothèque nationale avec le concours du Centre national de la recherche scientifique [rédigées par Mlles S. Galliot et M.-L. Bossuat]. - Paris, Bibliothèque nationale, 1956. - 27 cm, XII-696 p.
    (Direction des bibliothèques de France. Inventaire permanent des périodiques étrangers en cours. I. P. P. E. C.).
  2. (retour)↑  Voir : B. Bibl. France. 1re année, n° 3, mars 1956, pp. 178-182.
  3. (retour)↑  Voir : Fascicule de documentation FD Z n° 46-001, publié par l'AFNOR en janvier 1956.