La médiathèque de la Cité de la musique
Vers un pôle ressources d’exception
À l’occasion de l’ouverture prochaine du pôle ressources de la Philharmonie de Paris, la médiathèque de la Cité de la musique voit ses missions renforcées en termes d’accueil de publics, mais aussi d’archivage et de diffusion numérique. Le développement de l’offre culturelle en ligne, la numérisation des archives du musée de la Musique, le rôle fondamental joué dans le projet MIMO et enfin l’information et le conseil apportés sur les professions musicales sont autant de volets témoignant de la richesse et du dynamisme de cet équipement.
With the Paris Philharmonic Orchestra's new resource centre opening soon, the nearby Cité de la Musique multimedia library will have a new role to play in terms of user orientation, archiving resources and digital content delivery. The Cité's wealth of resources and the dynamism of its team are reflected in improvements to the range of cultural resources available online, the programme to digitise the Musée de la Musique archives, its key participation in the MIMO project and its mission as an information centre for the music professions.
La Cité de la musique se prépare à ouvrir en janvier 2015 la grande salle de concerts attendue de longue date, la Philharmonie de Paris, un projet culturel ambitieux soutenu par un imposant dispositif éducatif et culturel. Le bâtiment, conçu par Jean Nouvel, abrite la salle de 2 400 places et des espaces d’activités – ateliers de pratique musicale, conférences, expositions – qui vont composer avec la Cité de la musique un ensemble unique en Europe. Cet événement donne une nouvelle impulsion à la médiathèque, dix ans après son ouverture. Ses missions sont renforcées tant pour l’accueil d’un public élargi que pour son expertise en matière d’archivage et de diffusion numérique des concerts. Aux 2 500 concerts enregistrés en audio ou en vidéo à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel, viendront s’ajouter demain ceux de la Philharmonie de Paris et probablement à terme les archives audiovisuelles des orchestres résidents.
De la Médiathèque de la Cité de la musique au Pôle ressources de la Philharmonie de Paris
Il y a dix ans, la médiathèque de la Cité de la musique préparait son ouverture avec une offre de documentation musicale très large, à l’image d’une institution culturelle identifiée par l’ouverture esthétique de sa programmation.
La médiathèque, très investie dans l’usage des technologies, fut ainsi pionnière pour la conservation et le traitement documentaire du patrimoine enregistré ou filmé des concerts de la Cité et, plus tard, de la Salle Pleyel. Cette spécialisation professionnelle est aujourd’hui particulièrement valorisée dans l’offre numérique globale de l’institution, des concerts en ligne sur le site citedelamusiquelive.tv aux ressources disponibles pour les professeurs sur education.citedelamusique.fr, en passant par l’accès à domicile pour les adhérents des bibliothèques abonnées à media.citedelamusique.fr.
Afin de faciliter l’accès aux archives audiovisuelles et accompagner leur écoute, la médiathèque a développé des outils multimédias originaux encourageant l’internaute à enrichir sa culture musicale : la découverte d’une œuvre ou d’un style musical peut être graduellement approfondie jusqu’à une analyse musicologique pointue et, pour le visiteur de la médiathèque, se compléter par la lecture des partitions des œuvres jouées en concert.
Les acquisitions du fonds d’ouvrages et de partitions s’articulent autour de la programmation de la Cité (les concerts, mais aussi les expositions temporaires du musée). On trouvera ainsi une très large documentation de livres et d’enregistrements sur John Lennon, Jimi Hendrix, Georges Brassens, Bob Dylan… ou le mouvement punk !
Parallèlement à l’événementiel de l’institution, la collection d’ouvrages est orientée selon trois axes, historiquement justifiés par les spécialisations des services documentaires antérieurs à la médiathèque :
- la documentation du musée de la Musique, fonds de référence en France pour les instruments (facture, organologie, acoustique musicale) ;
- la pratique de l’enseignement musical et la réflexion sur la pédagogie, en relation avec les missions de l’ancienne médiathèque pédagogique ;
- l’information sur les métiers, l’orientation et la professionnalisation du musicien, en relation avec les missions de l’ancien centre d’information musicale.
Enfin, pour les enfants, une collection de livres, de films et de CD sert également de support à des activités de groupe menées par les documentalistes.
Les publics
Gratuite et ouverte à tous, la médiathèque s’adresse à un large public. Aux visiteurs extérieurs, s’ajoute le personnel de l’établissement qui vient y chercher documentation et ressources spécialisées. Ce sont les guides-conférenciers du musée pour bâtir leurs visites, les chargés de production ou ingénieurs du son en recherche de partitions et de données sur les œuvres des concerts, les médiateurs et les journalistes pour documenter leurs présentations…
L’accueil régulier des groupes, principalement des enseignants et leurs élèves, ou des professionnels de la musique et des bibliothèques, s’accompagne de la présence de mélomanes, habitués des concerts, des conférences et des ateliers de pratique musicale. Ainsi, depuis des années, se côtoient à la médiathèque collégiens et facteurs d’instruments, chercheurs et spectateurs, amateurs d’opéra et enseignants, étudiants et musiciens professionnels.
Au-delà du lieu physique, la médiathèque draine un public de plus en plus nombreux grâce à son offre numérique diversifiée : elle rayonne aujourd’hui au niveau national et international. Les enseignants y trouvent des ressources musicales pédagogiques, les bibliothécaires une offre culturelle pour accompagner leurs actions de médiation et les amateurs de quoi alimenter leur culture musicale. Les spécialistes, quant à eux, accèdent aux descriptions et photos d’instruments anciens, ainsi qu’aux milliers de pages numérisées provenant des fonds d’archives du musée.
L’ouverture de la Philharmonie va transformer en profondeur le cadre de fonctionnement et le public traditionnel de la médiathèque. Plusieurs domaines sont privilégiés :
- les ressources numériques (conservation et valorisation du patrimoine de l’institution) ;
- les métiers de la musique, l’orientation et l’accompagnement des jeunes professionnels ;
- les outils éducatifs et l’accompagnement nécessaire à la mise en place du projet pédagogique novateur du futur établissement, en privilégiant la pratique collective pour tous les publics et la mise en œuvre de parcours musique, dans le cadre de l’éducation artistique et culturelle (EAC) ;
- le développement d’une offre de culture musicale pour les enfants et leurs parents, plus spécifiquement sur le temps du week-end.
Devenue pôle ressources de la Philharmonie de Paris, la médiathèque affirmera son rôle de transmission et de vivier de connaissances en favorisant l’accueil d’activités pour les familles et une offre de services spécialisés pour les professionnels.
Un pôle de ressources numériques
Depuis son ouverture, la médiathèque a fait du numérique l’un de ses axes majeurs de développement. Son but : rendre accessible la mémoire de l’établissement – concerts, notes de programme, œuvres et expositions du musée, enrichis et complétés de contenus documentaires et pédagogiques. Au fil des ans, le portail de la médiathèque s’est étoffé de plusieurs interfaces de recherche, de « guides d’écoute » – outils originaux et interactifs pour explorer une œuvre –, de dossiers sur l’histoire de la musique ou encore de fiches pratiques sur le monde professionnel de la musique.
De nombreuses recherches et expérimentations ont abouti à des réalisations inédites dans le traitement documentaire. Ainsi, dès le départ, le système s’est construit autour de la notion d’œuvre musicale. À partir d’un titre et de toutes ses variantes, on peut retrouver l’ensemble des documents qui lui sont liés : concerts, vidéos, enregistrements, articles, ouvrages…
Autre innovation : la création d’une interface permettant de naviguer par familles d’instruments dans la base de données des œuvres du musée.
En parallèle, les équipes ont initié différents projets impliquant des partenaires extérieurs. Parmi les projets phares, le portail musiquecontemporaine.fr avec le CDMC et l’Ircam, et l’ambitieux projet européen MIMO (Musical Instruments Museums Online) qui donne accès aux instruments de musique des principaux musées européens.
Nourris de ces expériences, documentalistes, ingénieurs audio et vidéo et informaticiens ont développé une expertise dans le traitement des ressources musicales, tant pour leur catalogage que sur les techniques de recherche et d’échange de données, ou encore sur l’ergonomie des interfaces.
Ces compétences ont largement contribué à renforcer la position de la médiathèque au sein de l’établissement, aujourd’hui incontournable pour la mise en place de projets web transversaux. Depuis 2010, elle développe et gère citedelamusiquelive.tv, un site de diffusion en direct ou en VOD des concerts donnés à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel. Plus récemment, la médiathèque a commencé la numérisation et la mise en ligne des archives conservées au musée de la Musique ; après les facteurs d’instruments Érard, Pleyel et Gaveau, viendront le fonds des luthiers Chanot et Chardon.
Nouveaux enjeux numériques
L’ouverture de la Philharmonie rime avec nouvelle organisation et surtout nouveau site web. Le portail de la médiathèque doit aujourd’hui s’adapter aux nouveaux usages numériques : moteur à facettes, compatibilité avec les tablettes et smartphones… et surtout, permettre une liaison avec le logiciel de gestion de contenu (CMS) du site général de la Philharmonie de Paris. Une des gageures du pôle ressources sera d’offrir à la direction éditoriale multimédias la possibilité d’utiliser et d’intégrer directement les diverses ressources documentaires – extraits audio ou vidéo, photos – dans ses publications en ligne.
L’équipe travaille également sur les technologies du web de données. Elle s’implique activement dans l’élaboration de la feuille de route stratégique du ministère de la Culture et de la Communication et à son application au plan national. Cette dernière pose les premiers jalons d’une transition vers le web 3.0, appelé aussi web de données ou web sémantique. Le projet européen MIMO constitue un véritable terrain d’expérimentation de ces technologies, avant une application plus étendue au sein de l’établissement.
Le dernier défi, et non des moindres, auquel se verra confronter le futur pôle ressources sera la sauvegarde sur le long terme de la mémoire numérique de l’institution (enregistrements de concerts, dossiers numériques, etc.). Cette mission sera d’autant plus délicate qu’elle devra intégrer à terme les enregistrements des orchestres résidents qui rejoindront l’établissement en janvier prochain.
En tant qu’établissement national, il poursuivra son action de diffusion du patrimoine musical avec le développement du réseau des structures abonnées à l’offre media.citedelamusique.fr. Au plus près des usages et des besoins des publics, cet accès sécurisé intégrera les défis technologiques des supports et des systèmes d’information en constante évolution.
L’offre media.citedelamusique.fr
En 2007, la Cité de la musique s’est engagée dans la voie du numérique en développant une offre de ressources culturelles en ligne à l’attention des usagers des établissements publics à vocation culturelle et éducative : bibliothèques, médiathèques, établissements scolaires, universités, conservatoires et instituts français à l’étranger. Elle est proposée sur abonnement grâce à des accords passés avec les sociétés de gestion collective (Sacem, Spedidam, etc.) et permet de diffuser les ressources dans leur intégralité et sans aucune limitation 1.
D’abord connue sous le nom d’Extranet, cette offre était uniquement accessible dans les murs des structures abonnées. Avec la démocratisation du streaming musical, le service a évolué pour être au plus près des besoins des usagers et des médiateurs : vidéo-projection, accès à domicile, mobilité, etc.
Une évolution technique majeure
Cette nouvelle modalité d’accès à domicile a nécessité en 2013 un développement technique majeur : l’interconnexion entre le système d’information de l’offre media.citedelamusique.fr et ceux des bibliothèques et des conservatoires abonnés. Cette interconnexion passe par :
- une authentification unique des adhérents permettant à l’utilisateur connecté sur le portail d’une bibliothèque abonnée de bénéficier des ressources de l’offre Média sans nouvelle identification ;
- l’intégration du catalogue des ressources de la Cité de la musique. Les métadonnées qui décrivent l’ensemble de ces ressources peuvent être récupérées et intégrées au catalogue des établissements abonnés.
Ces nouvelles fonctionnalités ont favorisé la signature d’un partenariat en 2013 avec l’Institut français pour sa plateforme numérique 2 et ses 200 000 abonnés dans le monde.
Un contenu riche pour de multiples usages
Mémoire de la Cité de la musique et centre de numérisation, la médiathèque propose toutes les ressources numériques qu’elle agrège sur le web : archives audio et vidéo des concerts, photographies des instruments du musée, dossiers pédagogiques, guides d’écoute… Ces contenus, adaptés à tous les publics – internautes, mélomanes, étudiants, etc. – servent à l’approfondissement des connaissances en matière de musique.
Des accès personnalisés originaux sont proposés pour valoriser ces contenus :
- la frise chronologique pour une sélection d’œuvres et de compositeurs de la musique savante occidentale ;
- la carte du monde pour une navigation dans les musiques traditionnelles.
Guides d’écoute multimédias
Les équipes de la Cité de la musique développent et produisent des outils éducatifs autour de thématiques ou d’œuvres. C’est le cas des guides d’écoute, dispositifs interactifs intégrant de multiples contenus (textes, schémas, images, partitions musicales…) synchronisés sur la musique ou sur la vidéo, qui traitent d’un extrait ou d’une œuvre complète.
Réalisés en collaboration avec des musicologues, les guides d’écoute accompagnent et stimulent l’écoute via des analyses musicales destinées à divers publics, des enfants aux adultes avertis. On trouve ainsi une approche essentiellement visuelle de la Symphonie Pastorale (L. van Beethoven), une analyse savante d’un quatuor de Bartok ou une présentation de l’Apprenti sorcier (P. Dukas) qui explicite des notions musicales du niveau collège. D’autres guides d’écoute sont plus spécifiquement destinés aux élèves et à leurs professeurs pour la préparation des œuvres au programme du baccalauréat. On peut citer : Tutu de Miles Davis, Color de Marc-André Dalbavie et, prochainement, Mourir pour ton décolleté de Rabih Abou-Khalil.
Le numérique : la nécessité de la médiation
Le développement des ressources numériques implique une appropriation des contenus par le personnel des établissements publics pour assurer une médiation en ligne et sur place. Une formation d’une demi-journée est donc dispensée aux bibliothécaires et discothécaires des structures abonnées.
Ces derniers disposent d’outils de communication pour valoriser et partager ces ressources en ligne : tracts, affiches, jaquettes, lettre d’information ou réseaux sociaux.
Ces établissements peuvent également animer leurs espaces et leurs conférences en projetant sur grand écran des concerts vidéo de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel.
La numérisation des archives du musée de la Musique
Le musée de la Musique et la médiathèque de la Cité de la musique se sont associés pour numériser et mettre en ligne les archives 3 de plusieurs entreprises ayant marqué l’histoire de la facture instrumentale. Ces documents inédits permettent aux particuliers de connaître l’histoire de leurs instruments et aux chercheurs de mieux comprendre le fonctionnement de ces ateliers.
Le premier fonds à avoir été numérisé concerne trois manufactures qui ont fusionné entre 1959 et 1961 : les maisons Érard, Pleyel et Gaveau. Renommées pour la qualité et l’innovation de leurs productions (clavecins, pianos, harpes, etc.), elles sont également connues pour leur grande influence sur la vie musicale des XIXe et XXe siècles grâce à la création de salles de concerts, dont certaines sont toujours en activité comme en témoignent les salles Pleyel et Gaveau de Paris.
Ces documents fournissent des renseignements d’une rare précision sur l’activité d’un facteur d’instruments par l’intermédiaire de registres d’atelier, de livres comptables, de papiers administratifs et de correspondance. L’internaute peut notamment y trouver les dates de fabrication des instruments, les tarifs pratiqués, les descriptions des réparations et le nom des acquéreurs.
Les noms célèbres qui émaillent ces documents (Chopin, Liszt, Beethoven…) rappellent le rôle capital que ces maisons ont joué dans l’histoire de la musique.
MIMO
MIMO (Musical Instrument Museum Online) est la plus grande base de données sur les collections d’instruments de musique conservés dans les musées du monde entier. Cette base constitue l’aboutissement principal d’un projet financé par la Commission européenne entre 2009 et 2011. Durant ce projet, la médiathèque a conçu et développé la plateforme technique qui agrège les métadonnées et médias (images, extraits sonores et vidéos) des 22 musées participants (à ce jour) et les met à disposition d’Europeana depuis 2011. Le standard d’échange LIDO (ICOM – CIDOC) est utilisé pour les échanges automatisés de notices d’instruments.
En 2013, grâce à une participation financière des quatre principaux musées participants (musée de la Musique de la Cité de la musique, Université d’Edinburgh, musée d’Instruments de musique de Bruxelles, Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg), la médiathèque a retravaillé sur ces données pour développer et mettre en ligne en 2014 un nouveau site web (www.mimo-international.com) qui permet d’explorer une unique collection virtuelle de 53 000 instruments de musique décrits en six langues (anglais, français, italien, néerlandais, suédois, allemand).
L’interface de navigation au travers des familles et groupes d’instruments ainsi que la recherche par facettes sont disponibles dans les six langues. Cette interface s’appuie sur un thésaurus multilingue que les conservateurs des musées participants ont conçu et maintiennent par un outil de gestion partagée. Les technologies du web de données sont utilisées pour enrichir les notices des instruments de musique avec les données en provenance de référentiels internes (le thésaurus et les autorités facteurs d’instruments) et externe (geonames.org). Les référentiels internes sont eux-mêmes exposés sur le web de données.
Ce site web est un outil précieux pour la recherche dans les domaines tels que l’organologie ou l’ethnomusicologie, mais aussi pour les professionnels de la musique ou le grand public à la recherche d’informations et d’images sur les instruments. Forte de 40 % du patrimoine européen (instruments de musique conservés dans les collections publiques), la base MIMO a vocation à accueillir de nouvelles collections du monde entier et à les publier sur le site. La médiathèque travaille actuellement avec plusieurs nouveaux musées situés en Europe, mais aussi en Afrique, Amérique et Asie, pour intégrer leurs collections dans la base MIMO. L’intégration de ces collections ajoutera trois nouvelles langues au thésaurus et à l’interface du site web par extension.
Métiers de la musique : de l’information aux formations
Présent dès l’ouverture de la Cité de la musique, le service d’informations musicales (Sim) devait répondre aux besoins des amateurs en matière d’offres de formations et de pratiques musicales, tous niveaux et esthétiques confondus.
Rapidement, et en écho aux demandes extrêmement variées de ses publics, le travail de l’équipe s’est orienté vers une information de plus en plus ciblée sur les formations professionnelles et les nombreux métiers liés à la musique. Du jeune (et des parents) en peine d’orientation au musicien en quête d’informations professionnelles, la ressource sur les études et les métiers s’est progressivement complétée d’une connaissance fine de l’environnement professionnel de la musique et du spectacle vivant. L’attention portée aux évolutions du secteur culturel, son organisation, ses modes de financement comme aux multiples activités qui le composent, permettent de mettre en perspective les différentes filières d’études avec les tendances et les besoins du marché du travail culturel.
Ainsi, aux questions génériques sur le choix d’un métier, d’un cursus universitaire, des diplômes de référence ou des organismes de formation, les réponses apportées par le service éclairent en parallèle les contours d’une activité, les réalités professionnelles du moment et les différents parcours possibles. Qu’il s’agisse de métiers artistiques, pédagogiques, techniques ou administratifs, le Sim est aujourd’hui reconnu pour son expertise en matière d’orientation et de professionnalisation dans le secteur de la musique, et plus largement du spectacle vivant.
Service public et service aux personnes : le conseil
La diffusion de l’information est prioritairement assurée par le biais des ressources numériques. En ligne, le pôle ressources propose une documentation riche et très actualisée via des bases de données et des dossiers détaillés sur les métiers et divers aspects pratiques de la vie professionnelle. Cela concerne les droits des interprètes, les statuts professionnels des enseignants et des artistes, les réseaux de diffusion, les reconnaissances de diplômes étrangers, entre bien d’autres choses…
Toutefois, la complexité du secteur culturel, la variété des offres et la nécessaire adaptation de l’information aux singularités des personnes rend indispensable l’interaction vivante avec les usagers, pour des conseils de plus en plus personnalisés. Ce sont les représentations d’un métier (souvent idéalisé ou très confus), les objectifs et les motivations de la personne qui vont conduire l’échange et la recherche d’une formation spécifique ou d’un parcours possible. Et enfin, les outils et les méthodes à mettre en œuvre pour y accéder.
Le conseil à l’orientation professionnelle est désormais un service clairement identifié à la médiathèque. En service public, le mercredi est son jour dédié pour un accueil ouvert et sans rendez-vous. Les entretiens individuels approfondis – définition de projet, préparation de dossier, d’entretien, démarche de validation d’expériences (VAE)… – se fixent sur rendez-vous et se déroulent en privé.
Les rencontres métiers
Six fois l’an, la médiathèque accueille les Rencontres métiers. Deux invités exposent les contours de leur métier, leur parcours professionnel, le fonctionnement et les évolutions de leurs activités. Tous les secteurs professionnels sont abordés : les métiers techniques (ingénieur du son, régisseur d’orchestre…), de gestion et d’administration (administrateur d’ensemble, responsable de production, de diffusion, agent artistique…), de la médiation et de l’enseignement, des politiques culturelles… et naturellement les professions artistiques (compositeur de musique de film, chef d’orchestre, chanteur lyrique…). Ces rencontres, très vivantes et libres d’accès, sont l’occasion de découvrir un métier, un secteur et un contexte professionnel. C’est aussi une opportunité privilégiée d’entrer en contact et d’échanger avec des professionnels. Chaque rencontre est filmée et séquencée pour une consultation en ligne. Un livret documentaire téléchargeable rassemble et détaille toute l’information disponible.
La professionnalisation du musicien
Depuis plusieurs années, la Cité de la musique propose des formations à « la professionnalisation » destinées aux musiciens. Cette initiative, alors nouvelle dans l’univers de la musique classique, s’est fortement inspirée des musiques actuelles, d’une part, et des conservatoires anglo-saxons, de l’autre.
Le principe ? Apporter informations et outils concrets pour la définition de son projet professionnel et donner des clés sur le fonctionnement, les acteurs, les réseaux du monde professionnel. Quatre cycles d’ateliers abordent successivement les questions de la méthodologie de projet, de la communication, de la médiation et de l’environnement juridique et social. Le public des ateliers mêle professeurs et musiciens, séniors et juniors et, s’il est majoritairement issu des musiques classiques et du jazz, il accueille une part non négligeable d’artistes des musiques actuelles.
Côté futurs professionnels, l’équipe de la médiathèque intervient dans les cursus de formation supérieure des conservatoires et des Pôles supérieurs d’enseignement artistique. Les sujets se concentrent sur les questions de projet et d’insertion professionnels, de présentation et de communication. Concevoir et mettre en œuvre un projet artistique, rédiger une biographie et un CV pertinents, travailler sur l’identité artistique d’un ensemble, postuler à une résidence ou à un poste d’enseignant, autant de démarches et de compétences indispensables aujourd’hui pour un professionnel de la musique. Cette sensibilisation aux réalités de la vie professionnelle est progressivement intégrée aux formations artistiques, comme c’est déjà le cas dans les conservatoires européens. Cette même dynamique se dessine à l’université avec des formations sur le projet professionnel auprès des étudiants en musicologie et en gestion culturelle.