Le teche del duemila

informazioni, utenza sociale e trasformazione delle biblioteche

par Annie Pissard

A. Ghidini

P. Malpezzi

E. Minardi

Milano : Franco Angeli, 1993. - 22 cm. - (Ricerca sociale e politiche culturali)
ISBN 88-204-7947-8 : 22 L.

Le livre rassemble les actes du séminaire, qui a eu lieu à Correggio, petite ville d'Emilie Romagne, en 1989 - patrie d'origine du peintre du même nom. Le Palais des Princes, construit en 1500, siège de la bibliothèque et du Musée, abritait le séminaire.

Mémoire sociale

Ce volume enrichit une collection de livres de recherche en sciences sociales, politiques et culturelles. La place de l'utilisateur et le rôle social joué par la bibliothèque en tant qu'institution dans le développement des nouvelles technologies est au cœur de presque toutes les interventions. On trouve, en filigrane, dans toutes les discussions autour des médiathèques, en Italie, la crainte que les nouveaux services payants - ou en passe de le devenir - ne portent atteinte au droit à l'information de tous les usagers de la bibliothèque publique, droit dont les bibliothécaires se sentent les garants.

Parmi les interventions les plus marquantes, celle de Douglas J. Foskett, bibliothécaire, ancien responsable de l'Association des bibliothécaires anglais. Il replace dans son contexte historique la pensée technologique et l'invention des systèmes techniques, en rappelant avec humour que le fait que l'homme aujourd'hui préfère s'asseoir devant un ordinateur plutôt que lire un bon livre au fond de son lit, bien chaud, reste un fait objectif, certes inexpliqué, à prendre en compte - citation de Charles Oppenheim.

Il nous rappelle que la bibliothèque est un système d'information intermédiaire, qui à la fois conserve et rend accessible. l'arrivée à la bibliothèque des publics issus de la société multiculturelle, avec des niveaux de besoins très variés, a complexifié la mise en place du système d'information. La connaissance de la langue et de la littérature exigée auparavant du bibliothécaire est bien insuffisante pour répondre à ces besoins nouveaux. Pensons, remarque-t-il, que nous continuons à cataloguer des livres de poche avec autant de soin qu'un livre en exemplaire unique ! Les compétences actuellement utiles sont plutôt du côté de l'analyse et du tri de l'information, du regard global sur le spectre des besoins d'une communauté. Une bibliographie de 45 pages, fût-elle un chef d'oeuvre du genre, n'est d'aucune utilité à un chef d'entreprise pressé. Une approche positive de notre propre métier est également indispensable à la construction d'un système d'information large et riche qui atteint ce qu'il appelle « wisdom » (sagesse), ou, pourrait-on dire la « paix civile » qu'il faut absolument construire avec les diverses communautés. La bibliothèque publique armée d'un bon système de référence informatisé doit savoir anticiper les besoins du public. Pour Foskett, la bibliothèque n'est pas près de disparaître car le grand public tout autant que le milieu des chercheurs a besoin d'un modèle de structure intellectuelle. La bibliothèque ne fera qu'évoluer vers son rôle de « mémoire sociale », nécessaire à l'exercice de la liberté intellectuelle de tous.

Vers une qualité totale

La situation des bibliothèques italiennes est décrite par Igino Poggiali, complétée par une présentation de la médiathèque de la Cité des Sciences et de l'Industrie par Maria Witt, pour la France, et un regard sur les médiathèques allemandes par Cristina Amplatz. En ce qui conceme l'Italie, il faut signaler qu'il est impossible de dire combien de bibliothèques existent. Les chiffres hésitent entre 6 500 et 10 000 - une enquête, qui le précisera, est en cours. Les médiathèques sont plutôt localisées dans le nord de l'Italie, où l'on publie d'ailleurs la plus grande quantité d'informations bibliothéconomiques. Le faible nombre de véritables médiathèques est attribué à une difficulté à démêler le rôle des responsables politiques et celui des professionnels des bibliothèques, au niveau des mairies, par exemple. C'est pourtant un responsable italien qui a affirmé lors de la première Conférence européenne des bibliothèques : « En Europe, les infrastructures, ce n'est pas seulement les routes et les trains ; ce sont aussi les bibliothèques, lieux privilégiés de la communication ». Les bibliothèques italiennes, à quelques exceptions, manquent cruellement de moyens, et le système de catalogage national (SBN) est jugé par tous comme plutôt insatisfaisant. La loi attribue à la province la responsabilité de la valorisation de la bibliothèque (la fameuse loi 142), mais les bibliothèques ne se développeront que si les politiques portent réellement les projets. Actuellement, Poggioli pense que ce sont les kiosques à journaux, sortes de « bibliothèques alternatives » qui diffusent l'information, et fort peu les bibliothèques. Comment rivaliser avec cette diffusion de 3 000 à 4 000 titres ? On peut d'ailleurs se demander si l'usager ne dépense pas plus d'argent (temps et argent) en allant à la bibliothèque plutôt qu'en dépensant au kiosque, même si, bien entendu, la dimension diachronique du travail de la bibliothèque y est absente.

La bibliothèque, en Italie, n'a pas su s'allier le soutien des enseignants et des intellectuels. Elle appartient aux chercheurs et aux élèves. La bibliothéconomie italienne cherche des solutions aux problèmes trop à l'intérieur de la profession et se toume trop exclusivement vers le milieu littéraire. Son ouverture scientifique et culturelle est insuffisante. Elle ne met pas assez « le nez dehors ». De nombreuses pistes sont à explorer, comme ce souci récent d'améliorer le rapport à l'utilisateur, celui de se présenter de façon organisée face aux décideurs, d'être en synergie avec l'université, avec les élus, et d'aller vers le concept de « qualité totale ». La médiathèque n'est plus une armoire fermée mais un objet vivant qui évolue selon ses règles propres et en même temps que ses utilisateurs. Elle est non seulement le lieu de la consultation, mais, comme dit Luciano Galliani, celui de la « conversation technologique » du texte, de l'image et du son.

Une dernière information à noter concerne l'avancement du travail de catalogage des documents non-livres, en Italie. Giuseppina Benassati présente son manuel La fotografia, manuale di catalogazione *, dont il faut souligner, outre qu'il comble un besoin, la superbe qualité iconographique.

  1. (retour)↑  Bologna, Grafis, I990.