Éditorial

Chacun en convient, les bibliothèques, publiques par exemple, ont connu un développement spectaculaire depuis dix ans. Leur place dans les politiques culturelles des villes s'est, elle aussi, renforcée. Elles en sont, davantage qu'auparavant, le pivot. Des bibliothèques, certains espèrent aujourd'hui autant qu'en leur temps des maisons de la culture, fer de lance de la politique culturelle de l'ère Malraux.

Servant tous les publics et devant remplir toutes les missions, la bibliothèque doit travailler en partenariat avec d'autres institutions documentaires et culturelles. Aux actions ponctuelles de collaboration tâche de suivre la mise en place de véritables propositions communes, qui définissent les rôles de chacun en fonction de ses pôles d'excellence. Ainsi est tentée, dans les villes ou les départements qui ne se laissent pas séduire par le mirage de la seule bibliothèque-pyramide, la construction d'un véritable maillage - spatial et intellectuel -d'une offre de lecture diversifiée et déclinée.

Domaine autrefois du ressort quasi exclusif de l'Etat, les universités connaissent, elles auss,i une participation accrue des collectivités territoriales. Chacun des partenaires souhaite contribuer à la définition des politiques mises en œuvre. A l'heure de l'enseignement universitaire de masse, les universités se veulent davantage intégrées dans les projets de développement socio-économique des régions. D'où, là aussi, une modification de la place des bibliothèques universitaires. Mais nul ne peut tout faire. Qui dit partage et multiplicité des services dit aussi répartition des rôles. Une hiérarchisation des missions et des services, explicite pour l'usager, est aujourd'hui nécessaire. Si l'on ne veut pas que les développements des dix dernières années se révèlent fragiles, l'urgence est bien à la constitution d'un réseau qui transcende les habituelles répartitions de compétences mais sache aussi donner à chacun sa spécificité, puisse refléter la diversité des services à rendre et y répondre.