La bibliothèque et le laboratoire de Guy de La Brosse au Jardin des Plantes à Paris.

par Louis Desgraves

Rio Howard

Genève : Droz; 1983. - 136 p.; 24 cm. - (Ecole pratique des hautes études. IVe section Sciences historiques et philologiques; 6. Histoire et civilisation du livre; 13).

Fondateur du Jardin des Plantes à Paris et partisan de l'utilisation de la chimie dans les sciences médicales, ce qui suscita contre lui les attaques de la Faculté de médecine et de Guy Latin, Charles de La Brosse, dont on connaît mal la biographie, mourut à Paris dans la nuit du 30 au 31 août 1641, après s'être installé au Jardin des Plantes en 1633. L'inventaire de ses biens conservé au Minutier central des Archives nationales fut rédigé entre le 5 et le 16 septembre 1641. Le catalogue de la bibliothèque fut dressé du 7 au 12, celui du laboratoire dans la journée du 12. En publiant ces deux catalogues, M. Rio Howard apporte une intéressante contribution à la connaissance intellectuelle d'un scientifique de la première moitié du XVIIe siècle.

La plupart des ouvrages de La Brosse touchent à des questions médicales. Sur un total d'environ 530 volumes identifiables, environ 176, soit 33%, concernent la médecine. Viennent ensuite 83 livres sur la chimie et les disciplines voisines, les livres d'histoire naturelle et de botanique, 33; les ouvrages de mathématiques, 45; l'astronomie, l'astrologie et les éphémérides, 45; l'occultisme, 44 etc. Le plus grand nombre de ces volumes (304) est en latin.

M. Howard a tout d'abord transcrit l'inventaire et la bibliothèque avec ses incertitudes orthographiques et ses mentions souvent très imprécises qui ne permettent pas à l'éditeur l'identification des auteurs et des titres; on lit par exemple, folio 27no, cette description : « Item ung aultre paquet de unge volumes de chimie de divers autheurs ». Ces difficultés que l'on rencontre dans tous les inventaires n'ont pas empêché M. Howard d'identifier avec une érudition certaine la plus grande partie des ouvrages de la bibliothèque de Guy de La Brosse. Les identifications (p. 49 à 123) ont été conduites avec beaucoup de rigueur et de nombreuses références bibliographiques renforcent la sûreté scientifique de ce travail, fruit de multiples et difficiles recherches.

L'inventaire du laboratoire avec l'énumération des essences, sirops, eaux distillées, extraits et instruments divers intéressera les spécialistes de l'histoire des sciences. Que M. Howard soit donc remercié pour son intéressante contribution à l'histoire des bibliothèques privées et à celle des laboratoires.