Preservation of library materials

par Jean-Marie Arnoult

Susan Garretson Swartzburg

ed. Joyce R. Russell. - New York, NY : Special libraries association, 1980. - VIII-96 p. ; 23 cm. ISBN 0-87111-270-1

Metuchen, NJ ; London : Scarecrow press, 1980. - VIII-282 p. : ill. ; 22 cm. Bibliogr. p. 221-278. Index p. 279-282. - ISBN 0-8108-1302-5 : $12.50

Après avoir été le domaine un peu mystérieux, voire secret, des techniciens, la conservation descend dans la rue sinon dans les bibliothèques. Il aura fallu longtemps pour que se produise une telle évolution qui s'explique techniquement et sociologiquement.

Techniquement tout d'abord : les longues recherches menées sur les matériaux, sur la pathologie des livres, les recherches sur la restauration des documents que la haute technicité réservait à des spécialistes, ont nécessairement contribué à faire de ce domaine un champ clos d'où ne s'échappaient que des études et des articles publiés dans des revues scientifiques à audience limitée. Les résultats acquis pas à pas ne franchissaient les barrières d'un laboratoire que pour aller dans un autre laboratoire. A dire vrai, les bibliothèques et leurs fonds ne semblaient être que de grands malades à qui on demandait de supporter leurs maux en silence, ignorant des remèdes que les savants penchés à leur chevet leur prodiguaient : à ces malades on ne demande qu'une confiance infinie et un moral d'acier.

Sociologiquement enfin : si la recherche appliquée aboutit, si les bibliothécaires en perçoivent les résultats tangibles sur leurs propres fonds, c'est qu'une nouvelle acception de la conservation apparaît. Les bibliothécaires ne sont plus des malades passifs, et si on leur demande maintenant de participer activement à leur guérison, c'est qu'eux-mêmes la suscitent. Se dessine donc, trait à trait, une politique nouvelle qui nous préoccupe tous aujourd'hui. Après les études hermétiques des revues spécialisées, sont publiées désormais des synthèses destinées non plus à des techniciens mais à des bibliothécaires de terrain.

Le compte rendu d'un séminaire tenu à la Rutgers University les 20 et 21 juillet 1979 sous l'égide du « Library binding institute » et du « Princeton-Trenton chapter of special libraries associations », est l'exemple parfait de la vulgarisation des objectifs de la conservation et de la restauration. Ce séminaire était apparemment destiné à un large public non spécialisé et qui ne cherchait pas à l'être, et qu'il convenait d'informer sur certains problèmes. Les communications sont courtes en général : elles constituent un état présent des recherches, sans simplification abusive. Elles sont suivies des questions posées par le public et des réponses apportées par les spécialistes.

Le manuel de S.G. Swartzburg a le même souci de clarté. On n'y cherchera pas des techniques complexes de restauration, des recettes : elle n'y sont pas. En revanche, on trouvera des conseils précieux sur la conservation en général (matériaux, bâtiments, qualité des reliures, problèmes du papier, des photographies, des bandes sonores, des microformes), préceptes simples, de bon sens, qui ont été testés longuement avant de paraître sous cette forme allégée, accessible à tous les responsables de bibliothèques. Un glossaire et une abondante bibliographie complètent ce manuel qui constitue une excellente information et une source active de réflexion.