Association de l'École nationale supérieure de bibliothécaires (AENSB)

Journée d'étude, Villeurbanne, 30 janvier 1981

Les bibliothécaires français sont - quoiqu'on en dise - désireux de ne pas rater la révolution informatique, ils sont soucieux de mettre en œuvre les moyens en matériels et en logiciels qu'elle leur apportera. La préoccupation première des responsables de bibliothèques publiques et universitaires est un service public rapide, économique et efficace de prêt et d'information bibliographique. L'informatique et la télématique les y aideront certainement. Le vendredi 30 janvier 1981, l'Association de l'Ecole nationale supérieure de bibliothécaires organisait à Villeurbanne sa journée d'étude annuelle. Le thème retenu était : l'Informatisation des bibliothèques. On voulait faire le point avec réalisme sur quelques entreprises d'informatisation passées et en cours (prêt, catalogage, acquisitions) et envisager les perspectives proches et concrètes qu'ouvrent aux professionnels des bibliothèques la constitution de bases, de banques de données et de réseaux ainsi que l'apparition de la micro-informatique.

Il y a donc eu des réussites - et des échecs -dans l'informatisation du prêt et du catalogage dans certaines bibliothèques municipales, par exemple. Les éléments positifs et négatifs des entreprises d'informatisation effectuées furent évoqués avec lucidité. D'importants moyens financiers - que les bibliothécaires n'ont plus l'illusion d'espérer - ne sont pas a priori indispensables. Quelques bibliothèques centrales de prêt de l'Est de la France le prouvent, qui ont entrepris d'informatiser en commun le prêt, le catalogage et la réservation de titres avec des moyens presque dérisoires. De même des bibliothèques universitaires de province ont réussi avec succès l'automatisation de catalogages collectifs. Un temps fort de cette journée fut l'exposé du système SIBIL de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne 1.

L'après-midi, les 150 participants perfectionnèrent leur connaissance des banques et des bases de données, des réseaux nationaux et internationaux de recherche documentaire automatisée opérationnels. On sut gré aux orateurs de tenir compte de la pluralité de formations, d'âges et de fonctions des participants. Préciser quelques notions en apparence élémentaires était nécessaire quand on sait la richesse du langage informatique et la grande rigueur dont il faut faire preuve pour définir l'extension des concepts... et passer à l'application ! De même, souligner les résistances psychologiques à l'information était risqué, mais indispensable parce que celles-ci ne sont pas un des moindres obstacles au progrès technique dans les bibliothèques.

La nécessité prioritaire est en définitive la formation initiale et continue à l'utilisation des moyens informatiques et à la conception d'extensions nouvelles de cette utilisation. C'est ce à quoi s'attache l'École nationale supérieur de bibliothécaires. Il reste à réclamer une meilleure coordination de la politique de l'information, de la formation, de la distribution des moyens financiers et de leur utilisation, afin que l'informatisation des bibliothèques ne donne plus le sentiment d'être effectuée en ordre dispersé. Les actes de ces journées d'étude seront prochainement publiés par les soins de l'Association de l'École nationale supérieure de bibliothécaires.

L'assemblée générale se tint le lendemain de cette journée d'étude et évoqua différents problèmes relatifs notamment aux liaisons à instaurer ou à maintenir avec les anciens élèves originaires des pays en voie de développement.

A l'issue des élections, le conseil désigna le bureau pour 1981 : Président : M. Jean-Marie Arnoult, conservateur à la Bibliothèque Nationale, Sablé ; vice-Présidents : Mlle Francine Masson, conservateur de la Bibliothèque centrale de prêt de la Haute-Loire, Mlle Geneviève Simonot, directeur de la Bibliothèque de l'Université de Valenciennes, Mlle Claire Vayssade, conservateur de la Bibliothèque de l'Institut national de la statistique et des études économiques ; Secrétaire général : M. Pierre-Jacques Lamblin, conservateur à la Bibliothèque centrale de prêt du Pas-de-Calais ; Secrétaire adjoint : Mlle Roubaud, conservateur à la Bibliothèque interuniversitaire de Lyon ; Trésorier : Mlle Michelle Guiot, conservateur à la Bibliothèque de l'Université d'Angers ; Trésorier adjoint : M. Alain Gleyze, conservateur à la Bibliothèque municipale classée de Lyon.

  1. (retour)↑  Voir Bull. Bibl. France, t. 26, janvier 1981, p. 27-35.