Vocabulaire libre en indexation...

par Marie-Thérèse Laureilhe

Raymond Blais

Yves Courrier

Montréal : Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation, 1978. -180 p. ; 28 cm. Bibliogr. p. 145-180 :$10

L'ouvrage de MM. Blais et Courrier est, comme l'indique le titre, un plaidoyer en faveur du vocabulaire libre en indexation. Que l'on soit ou non de l'avis de l'auteur, on trouvera l'ouvrage intéressant : il mérite d'être lu et l'on trouvera plus que le titre ne le promet. Écrit au Canada, l'ouvrage emploie parfois un vocabulaire différent de celui des documentalistes francophones européens, par exemple « bruit » et « silence » sont exprimés par un vocabulaire plus compliqué ; ce n'est pas le seul cas... Ces différences disparaîtront, espérons-le, avec la parution du Vocabulaire de la documentation préparé par l'ISO.

Le livre débute par un chapitre de définitions de l'analyse et des langages documentaires, qui rappelle des notions générales qui seront utiles dans les centres chargés de la formation professionnelle, en particulier l'étude des problèmes linguistiques présentée de façon plus claire que dans d'autres manuels. La typologie des langages documentaires nous donne de claires et utiles définitions. Bien qu'écrit pour justifier une théorie, ce chapitre ne néglige pas pour autant les langages documentaires qu'il croit devoir écarter.

M. Blais entre ensuite dans le vif du sujet : le vocabulaire libre en indexation, sa place parmi les outils du documentaliste ; il critique lexiques, thesauri et répertoires, et l'examen de cette critique peut être constructif ; un peu abstrait par moments, ce chapitre reste clair et l'auteur a le mérite, tout au long du livre d'ailleurs, de ne jamais perdre de vue la notion de rentabilité ; il donne des exemples précis de résultats obtenus par un vocabulaire libre et par un vocabulaire contrôlé et compte les réponses dans les deux cas. Il préconise l'emploi d'un nombre assez élevé de descripteurs et se réfère non seulement aux expériences canadiennes, difficiles à trouver en France, mais à celles d'INSPEC. Il y a d'ailleurs quelques expériences de ce type en France : il semble que celle de l'IRETIJ (Institut de recherches et d'études pour le traitement de l'information juridique) de Montpellier soit dans ce cas.

Mais les auteurs, s'ils sont hostiles à un langage précoordonné par un thesaurus, sont partisans d'un langage postcoordonné par un thesaurus à l'usage, non du documentaliste, mais du questionneur. Ils prétendent que la formule est plus économique que l'établissement préalable d'un thesaurus. S'il y a quelque peu de silence, ou de bruit, c'est un moindre mal, disent-ils, et en définitive, le budget du centre de documentation s'y retrouve. Un exercice de simulation de l'emploi des deux types de thesauri est donné à l'appui de la thèse.

Le dernier chapitre, dû à M. Blais, traite du résumé analytique. Il peut être fort utile. De plus en plus, toute documentation passera par là, il importe donc qu'il soit bien conçu et bien rédigé. Des expériences ont lieu en ce moment pour étendre l'information aux foyers familiaux ; c'est probablement sous forme de résumé que les banques de données communiqueront l'information aux usagers.

De nombreuses références accompagnent les chapitres, une bibliographie de 324 livres et articles sera extrêmement utile et si les tous derniers ouvrages parus en France n'y sont pas indiqués, alors que sont citées quelques études un peu dépassées pour nous, l'essentiel y est et cette bibliographie peut être très utile.

Ce livre est intéressant, on aimerait en discuter au cours d'une journée d'études ; sans être de l'avis des auteurs, nous avons de très bonnes raisons d'acquérir ce volume pour nos centres ou nos bibliothèques, afin d'essayer d'améliorer nos méthodes de stockage et de recherche de l'information.