Symposium international sur la conservation des mosaïques. 1er. 1977. Rome

Détérioration et conservation

par Marie-Thérèse Laureilhe
Rome : Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels, 1978. - 101 p. : ill. ; 29 cm. - (Mosaïque ; 1.)

L'ICCROM, centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels, nous adresse le premier numéro d'une publication en série « Mosaïque » qui publie les actes d'un Symposium international sur la conservation des mosaïques. Le développement des chantiers de fouilles un peu partout rend cette question actuelle car des mosaïques sont souvent en péril et il importe que ces documents ne soient pas irrémédiablement perdus. 50 spécialistes de 16 pays ont apporté le résultat de leurs travaux, nous avons l'édition française, mais une anglaise est annoncée. Un glossaire bref, mais utile des termes de mosaïque précède les contributions, il permettra à tous de parler le même langage.

En premier, M. Lavagne retrace l'histoire des procédés de conservation des mosaïques antiques de pavement depuis la Renaissance, et surtout depuis le XIXe siècle avec exemples pris en Gaule. Mme Andreescu, spécialiste des mosaïques byzantines retrace de même les procédés de conservation des mosaïques murales si nombreuses dans l'art byzantin et également à Rome, dans les grandes basiliques fâcheusement victimes au XIXe siècle de restaurateurs incompétents. Des leçons sont à tirer des essais passés ; Mme Veloccia expose les problèmes de conservation que posent les mosaïques laissées in situ, solution préférable, malgré les menaces des mouvements du sol, des pas des visiteurs, de l'infestation végétale et microbiologique et de l'humidité. Une contribution très technique de M. Villa traite du désherbement, une autre de l'usage des résines epoxy pour imprégner la partie invisible de la mosaïque. M. Majewski décrit les techniques de nettoyage et de consolidation, M. Wihr expose les expériences et M. Bassier celles françaises, de façon claire et avec beaucoup de précision. Que faire en présence de lacunes, suggérer discrètement, laisser le mur nu, combler et par quoi, gros problème traité par M. Philippot.

Quelques spécialistes non inscrits au congrès ont développé très brièvement ce qui se fait dans leurs pays : Tunisie, Jordanie, Syrie, Angleterre, Carthage, bien que brèves ces études sont intéressantes.

Le Congrès décide, en conclusion, de former des techniciens et d'ouvrir des cours, il forme un Comité international pour la conservation des mosaïques. En outre un deuxième symposium a été prévu et, moins d'un an après, les spécialistes se sont retrouvés à Carthage pour étudier « le sauvetage ».

Les publications sur les mosaïques ne sont pas très nombreuses en France en dehors du Recueil général des mosaïques de la Gaule, et en général n'abordent pas les problèmes techniques. Une seule communication est suivie de notes bibliographiques, on s'aperçoit par elles combien la bibliographie du sujet est brève : la mosaïque est traitée accessoirement dans des études qui traitent d'édifices en général. Le texte de ce symposium sera donc des plus utiles. Les labours profonds au tracteur et les bulldozers des grands travaux menacent directement les sols de mosaïques et la pollution et l'instabilité des bâtiments dégradent celles pariétales. Les archéologues auront donc intérêt à connaître les expériences de conservation pour éviter certaines erreurs dénoncées dans le congrès. Bibliothèques archéologiques et centres de restauration devront se procurer les textes des symposia de Rome et de Carthage sur la conservation, la restauration et le sauvetage des mosaïques.