Catalogue des ouvrages du XVIe siècle

par Albert Labarre

Bibliothèque Victor Cousin. Paris.

par Xavier Lavagne et Antoinette Py. - Bibliothèque interuniversitaire A, 1978. - 2 vol., XVI-227 p. + 321 p. ; 24 cm.

Beaucoup de fonds anciens semblent morts alors qu'ils ne sont qu'enterrés ; il suffit d'en dresser le catalogue et de le diffuser pour les ranimer et les réintégrer dans les circuits de la recherche. C'est ce qu'explique M. Lavagne dans la préface qu'il donne à ce premier catalogue des fonds de la Bibliothèque Victor Cousin. Il présente cette bibliothèque peu connue, mais riche en manuscrits et en imprimés anciens.

Plus de 1 200 impressions du XVIe siècle sont ici répertoriées. Les notices suivent l'ordre alphabétique et donnent l'essentiel de ce qu'il est nécessaire de connaître pour des éditions de cette époque; la collation s'accompagne même du détail des signatures pour les éditions des 30 premières années du siècle. Les particularités des exemplaires sont soigneusement notées, et des références bibliographiques sont données quand il y a lieu. La composition de cet ensemble est assez diverse, mais il est naturel que les livres de philosophie y détiennent une large majorité, accompagnés d'ouvrages de disciplines voisines : théologie (dans la mesure où elle touche la métaphysique), textes littéraires, astronomie et astrologie même. Aristote et ses commentateurs sont particulièrement bien représentés.

Outre un bref supplément de huit notices, le second volume est réservé aux tables. D'abord celle des auteurs secondaires : annotateurs, commentateurs, préfaciers, traducteurs. La table des imprimeurs, classés par villes, révèle l'importance des impressions italiennes, particulièrement vénitiennes (dont une soixantaine d'aldines) ; pour la France, les impressions parisiennes prédominent. La table des provenances montre les origines fort diverses des livres de V. Cousin ; néanmoins, on remarque une cinquantaine de volumes aux armes de Jacques Auguste de Thou, et quelques livres provenant d'Henri III, du cardinal de Bourbon, de Nicolas Fouquet, etc. Enfin, une table des relieurs rassemble surtout des noms de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle ; ce qui est normal, puisque les reliures n'étaient pas signées auparavant.

En fin de volume, un erratum substantiel répond aux excuses liminaires des auteurs. Reproduisant des fiches dactylographiées et réalisée à l'offset de bureau, l'impression est modeste sans qu'il y ait lieu de s'en offusquer. C'est, en effet, cette modestie des moyens mis en oeuvre qui permet la publication et la diffusion de tels catalogues qui peuvent ainsi rendre accessibles aux chercheurs bien des fonds ignorés et donc inexploités.