La paléographie grecque et byzantine

par Juliette Ernst
Colloques internationaux du Centre national de la recherche scientifique, Paris 21-25 oct. 1974. - Éd. du CNRS, 1977. - 587 p. : fac. sim. ; 28 cm. -(Colloques internationaux du Centre national de la recherche scientifique ; 559.) ISBN 2-222-01900-1 : 395 FF.

Au milieu de tant de colloques inutiles, dont les Actes encombrent nos bibliographies, on est heureux d'en saluer un, d'une haute technicité, qui aura rendu les plus grands services aux participants et qui, comme ils l'ont tous souhaité, est sans doute appelé à acquérir une périodicité régulière. Tous les aspects de la paléographie et de la codicologie ont été abordés au cours de cette rencontre et, plutôt que de le démarquer, je préfère emprunter l'essentiel à l'aperçu que J. Bompaire et J. Irigoin en donnent dans leur avant-propos : « Pour l'étude archéologique du livre, ou codicologie, divers exposés concernent les matières utilisées comme support et les encres. Les différentes étapes de la confection du livre sont décrites en détail et l'on en propose un mode de description aussi simple et clair que possible... Les écritures sont examinées sous leurs différents aspects, aussi bien d'un point de vue synchronique (description d'un système et de son fonctionnement) que d'un point de vue diachronique (origine et évolution d'un type). On insiste sur les méthodes de description et d'analyse, en vue d'établir une terminologie valable pour les grands types d'écriture et pour leurs variations. La relation entre l'écriture et son support, matière et forme, si importante pour déterminer le lieu d'origine d'un travail ou en préciser la date, est illustrée par des exposés relatifs à des centres ou régions de copie et aux principales chancelleries ».

Certes, la paléographie et la codicologie sont des sciences vénérables, mais on peut dire que, depuis trente ans, on a vu les recherches qu'elles ont suscitées non seulement se multiplier, mais gagner considérablement en précision. Au moment où ce développement et ce perfectionnement des méthodes s'accomplit, il est particulièrement urgent que les spécialistes mettent en commun leurs découvertes, les perspectives qu'elles ouvrent, les problèmes nouveaux qu'elles font surgir, et qu'ils s'entendent sur les modes de présentation de leurs travaux, en particulier sur la terminologie qu'ils emploient. Ce consensus pourra servir de base à la formation des jeunes savants, et assurera, avec la répartition des tâches, l'homogénéité désirable dans leur accomplissement. Il est donc très heureux que ces Actes ne se bornent pas à fournir le texte des rapports et communications (et à leur adjoindre, brochés à part sans pagination, des résumés analytiques en français), mais y ajoutent le compte-rendu des discussions et des « tables rondes » organisées autour de certains sujets.

L'inclusion dans le programme de la diplomatique byzantine enrichit le colloque de quelques observations utiles à comparer avec celles qui relèvent de la codicologie. En revanche, les organisateurs n'ont pas vu la possibilité d'inviter les papyrologues, ce qui, naturellement, les a privés de toute une tranche chronologique de l'étude des écritures et de leurs supports. Mais, comme un rapport de plus en plus étroit est en train de s'établir pour l'antiquité entre l'écriture sur pierre et l'écriture sur papyrus, nous pouvons prévoir encore bien des colloques sur le livre et le document, en souhaitant qu'ils soient tous de la qualité de celui dont les résultats nous sont ici présentés.

Enfin un index paléographique et un index diplomatique terminent le volume. A noter que les Actes de ce colloque sont dépouillés dans le tome XLVIII (1977) de l'Année philologique, en cours d'impression, où chaque article figure, avec un résumé, sous la rubrique appropriée.