La bibliothèque Braille de la Bibliothèque municipale de Toulouse

Élisabeth Prospert

Une bibliothèque pour non-voyants a été ouverte par la Bibliothèque municipale de Toulouse, dans le quartier des Minimes. Les nouveaux locaux permettent un meilleur accueil des lecteurs et une exploitation améliorée des fonds qui font l'objet de demandes de toutes les régions du Sud de la France.

Le 21 novembre 1975, M. Baudis, député-maire de Toulouse, inaugurait en présence de M. l'Inspecteur Desgraves une bibliothèque pour non voyants dans le quartier des Minimes. Ainsi la municipalité de Toulouse était-elle la première en France à créer une installation de ce genre : les nouveaux locaux permettent désormais un meilleur accueil aux lecteurs, une meilleure exploitation des fonds jusque-là difficilement accessibles dans le sous-sol de la bibliothèque centrale rue de Périgord et une meilleure organisation du prêt par correspondance, service de première utilité. Des demandes de prêt parviennent en effet de toutes les régions du Sud de la France. L'accroissement des collections des livres, disques et l'acquisition de cassettes devenaient possibles. La bibliothèque possédait 1715 livres pour adultes et enfants et 1 034 disques. De nouveaux ouvrages sont en cours de copie. Elle s'enrichira de cassettes éditées par l'Union des Aveugles de guerre dès que cette organisation aura mis au point un système d'emballage, c'est-à-dire très prochainement, selon les dernières assurances reçues.

Aux crédits habituels des bibliothèques municipales s'ajoutent pour l'achat des fonds de la section Braille une subvention du Conseil général et un important don annuel de la Caisse d'Épargne à l'Association des amis de la Bibliothèque Braille.

Aménagée dans un bâtiment d'école construit au début du siècle, la bibliothèque ouvre sur une petite place où se vendent tous les matins fruits et légumes. Pas d'étage, donc pas d'escaliers à monter ni à descendre : le bureau de prêt est situé à gauche de la porte d'entrée. En face de cette porte sont alignées les cinq cabines d'écoute. Dès l'arrivée, le lecteur est accueilli par la responsable de la succursale, présente tous les jours et assistée le mercredi après-midi, par un non voyant qui dépouille le courrier, y répond, vérifie le travail des copistes et la lisibilité des livres usagés.

A gauche du bureau de prêt, se situe la salle de lecture : les dernières acquisitions sont disposées sur les rayons. Chacun peut s'asseoir, feuilleter livres et revues, travailler ou écouter un disque en cabine avant de repartir chargé des documents empruntés. Le prêt est gratuit.

A droite, est installée une salle de lecture pour les enfants voyants et non voyants; cette réunion a paru profitable à tous. Professeurs et éducateurs y sont favorables dans les établissements scolaires. Vient ensuite une salle aux murs garnis de livres, cadre possible pour réunions et causeries. De confortables chauffeuses accueillent les lecteurs désireux de converser et d'échanger leurs appréciations sur leurs lectures, par exemple. Des contacts ont été pris le jour de l'inauguration avec diverses associations qui ont manifesté le désir de tenir là leurs assemblées. Nous souhaitons y organiser des débats et des conférences autour d'un livre par exemple.

Derrière les salles ouvertes au public, se trouvent les magasins où sont rangées les collections par ordre d'entrée sur les registres d'inventaire. Il faut souligner à quel point les collections en Braille sont volumineuses et les problèmes de place qu'elles ne cessent de poser. Toilettes et chaufferies sont situées en bout de bâtiment.

Depuis son inauguration, la bibliothèque est fréquentée régulièrement et assidûment par de fidèles usagers. Ils se déclarent, dans l'ensemble, satisfaits du cadre et du travail accompli. Il faudra cependant beaucoup de temps et de patience pour amener tous les abonnés à venir régulièrement à la bibliothèque, pour conduire ceux qui y viennent à se servir des diverses installations et pour attirer les enfants. Souhaitons que tous les non voyants toulousains profitent des possibilités de distraction et de culture ainsi rassemblées.